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Nouveautés du Glossaire (53)
Suite de Nouveautés du Glossaire (52)
Mots définis entre le
30 Août 1999 et le 31 Août 1999
Petty. texte. (a) Sir William Petty (1623-1687). Il fut
successivement marin, chirurgien, grand propriétaire foncier membre du
Parlement, homme public et homme d’affaires. Il est resté
à la postérité comme un économiste anglais. Avant
Gregory King et Charles Davenant en Angleterre, avant
Boisguillebert et Vauban en France, William Petty est l’auteur de la
première estimation du revenu national.
(b) Il écrivit
à la charnière entre le mercantilisme et l’école classique anglaise. Il est donc
un précurseur d’ Adam Smith (harmonie des
intérêts individuels), de Thomas Robert Malthus
et de David Ricardo. Il inspire autant des
Physiocrates comme François Quesnay,
en reconnaissant une vertu productive à la nature que
la théorie marxiste de l’
exploitation, en parlant de la fixation du salaire à
la portion congrue du minimum vital.
(c) Oeuvres: “A Treatise of
Taxes and Contributions” (1662); “Essays in Political
Arithmetick”, “Survey or Anatomy of Ireland”, publiés
en 1672; “Political Arithmetick”, écrit en 1676 et
publié en 1690; “Quantulumcunque Concerning Money”
prélude à la théorie quantitative de la
monnaie (Locke, Cantillon, Ricardo), écrit en 1682,
publié en 1695. Enfin, les “Natural and Political Observations...
upon the Bills of Mortality” de John Graunt (1620-1674) doivent tant
à Petty qu’elles lui furent parfois attribuées.
(d)
William Petty est encore l’auteur d’un projet de “gymnasium
mechanicum” (1648) dans lequel il écrit: <<dans
l’histoire des arts et manufactures, on devrait décrire le
processus intégral des opérations manuelles et des applications
d’une chose naturelle à une autre moyennant les instruments et
machines nécessaires>>. Mais, à cette époque,
principalement en France avec la réaction nobiliaire ,
les soucis de productivité et de technologie
relèvent du negotium servile et non pas de l’
otium guerrier. C’est pourquoi seules les machines de
guerre bénéficieront de la sollicitude des rois.
Travail utile . texte. (a) Pour Karl Marx , le
travail de l’individu producteur (esclave,
serf, ouvrier) est un travail concret et un
travail utile en ce qu’il produit des valeurs
d’usage .
(b) Le travail utile met en oeuvre des forces
de la nature pour transformer des
matières de la même nature et en faire ainsi des
matières premières
<<léchées par la flamme du travail vivant
(Marx, “Le Capital”)>>. Le nature
mère est ainsi refoulée pour que puisse
s’affirmer le fantasme d’une culture sans
nature . Ainsi s’effectue l’appropriation du
fantasmatique Phallus de la Mère .
(b) Le travail utile ne compte pas dans la production de la
valeur. C’est le travail abstrait , la
dépense de la force de travail de la société
toute entière , qui produit de la valeur. La force
productive du travail désigne non pas les forces (dunamis)
naturelles qui assistent le travail humain mais la vertu
(vis) de produire de la valeur qui se manifeste, en mode de production
capitaliste, dans la valeur d’échange des
marchandises.
Voir Travail vivant .
Travail mort . Plus-Value.
Exploitation ouvrière . Domination.
La femme n’est qu’un vase . Formation du
foetus .
Travail concret . texte. (a) Pour Karl Marx , le
travail de l’individu producteur (esclave,
serf, ouvrier) est un travail concret et un travail
utile en ce qu’il produit des valeurs
d’usage . A ce titre il participe au processus
d’appropriation de la nature et de développement
de la culture de l’humanité.
(b) Mais ce
travail concret ne compte pas dans la production de la
valeur. C’est le travail abstrait , la
dépense de la force de travail de la société
toute entière , qui forme un Tout dont chaque
marchandise ne reçoit qu’une
partie. La valeur relative des marchandises se manifeste donc
dans leur valeur d’échange . Celle-ci est la
traduction des divisions du travail dans la
société ou de la forme de la valeur .
Voir Théorie substantialiste de la valeur .
Plus-Value.
Conception distributive de
la valeur . texte. (a) Le concept de
valeur est défini puis employé par Karl
Marx dans “Le Capital”. Nous avons mis en évidence
la simultanéité de deux référents
de la valeur dans le discours de Marx. Tout au long de son
ouvrage inachevé, on trouve une
référence implicite à
l’énergie (le mouvement) en même temps qu’une
référence explicite au temps (de travail).
(b) Ces deux
références correspondent à la distinction entre substance
et mesure de la valeur.
(c) La substance de la valeur se définit
comme un Tout, dont chaque marchandise
n’est qu’une partie. <<... le travail qui
forme la substance de la valeur des marchandises est du travail égal et
indistinct, une dépense de la même force. La force de
travail de la société toute entière , laquelle
se manifeste dans l’ensemble des valeurs, ne compte par
conséquent que comme une force unique, bien qu’elle se compose de
forces individuelles innombrables...(Marx, Le Capital)>>.
(d) On
a donc une conception distributive de la valeur. A chaque moment
déterminé de son histoire, la société capitaliste
dispose d’une force de travai l définie.
C’est la <<force de travail dont la société
dispose>>. La production sociale de l’existence des hommes ou
l’appropriation réelle de la nature sera la dépense de
cette force de travail. Elle se matérialisera en un ensemble de
valeurs d’usage . Mais l’usage ou l’
utilité n’est pas la base de la valeur qui se
concrétise dans le prix. Sinon, les biens de
consommation auraient toujours eu plus de valeur que les
biens de luxe . L’ otium aurait
été moins valeureux que le negotium.
(e)
La valeur d’une marchandise particulière (son
prix quand elle exprimée en monnaie) sera la part
(ratio, rapport) pour laquelle elle rentre dans l’ensemble. On pourra
donc comparer deux marchandises quantitativement, malgré les
différences qualitatives de leurs usages. En effet, elles ont en commun
d’être une partie du Tout de la valeur.
(f)
Si le contenu de la marchandise est sa valeur, i.e. une part du travail
social; la valeur d’échange n’est que la forme
phénoménale de la valeur, i.e. la manière dont elle se
présente aux autres marchandises dans le spectacle
socia l ou la joute pour la reconnaissance
qu’est le marché.
(g) Cette conception
distributive de la valeur permet de considérer la formation sociale
comme une totalité en mouvement. La distribution de
cette “force de travail dont la société dispose”
structure la société. Cela se déroule à travers la
division du travail et l’échange des
marchandises.
(h) La forme de la valeur définit
la manière dont cette valeur se distribue.
(i) Puisque la
définition de la valeur est donnée par le Tout et non par la
partie, le travail cristallisé dans chaque marchandise isolée
est du travail abstrait , i.e. une partie de ce travail
social. Ce n’est pas le travail concret du producteur.
De la valeur globale nous sommes passés à la valeur d’un
article par une opération abstraite de division.
Conception agrégative de la valeur . texte. (a) Pour Karl Marx , dans
“Le Capital”, nous avons une conception distributive de la
valeur . C’est la f orme de la valeur qui
décrit comment se distribue la force de travail de la
société toute entière . C’est le
Tout de la valeur qui fait de la société une
totalité et de son État (les travailleurs
associés) un État totalitaire. Mais il existe
une autre conception de la valeur, quand on s’intéresse à
la valeur d’usage et non pas la valeur
d’échange d’une marchandise.
(b) Pour une masse donnée de matière
transformée, le temps de travail et la force productive du travail sont
en rapport inverse. La masse, le temps et l’énergie sont
liés par une relation arithmétique stricte, que peuvent
définir les sciences de la nature. Marx semble
fidèle à son <<point de vue, d’après lequel
le développement de la formation économique de la
société est assimilable à la marche de la nature et
à son histoire.>>.
(c) Pourtant nous considérons
une marchandise comme un article isolé. Son acte de
production particulier est défini comme la dépense d’une
force de travail isolée. Le procès de travail
se déroule dans un temps d’horloge qui n’est pas une partie
du temps de travail dont la société dispose.
(d) Nous
découvrons donc chez Marx une conception agrégative de la valeur
concurremment à la définition distributive. Cette double
définition ressort du “double caractère du travail
présenté par la marchandise” que Marx a “le
premier”, pense-t-il, mis en relief.
(e) Dans cette conception
agrégative, celle du travail productif de valeur d’usage, la
force qui produit n’est pas seulement la force humaine, mais les forces
naturelles qui l’assistent. Dans le rapport entre la masse, le temps et
l’énergie, l’énergie contient la force humaine (la
force de travail de l’ouvrier) et les forces naturelles. La nature
compte comme force productive. L’analyse en termes de valeur
d’usage relève de la technologie et le temps sera
défini en fonction des modifications mutuelles de la masse et de
l’énergie. Dans ce cas, le temps n’est pas un étalon
de lui-même. Pour parler comme Albert Einstein, il n’est
qu’un opérateur de calcul des rapports entre la masse et
l’énergie dans la matière.
Voir
Théorie substantialiste de la valeur .
Plus-Value.
Texte A la
recherche des déterminations économiques de la valeur.
Forme de la valeur . texte. (a) Dans “Le Capital”, Karl
Marx s’efforce longuement de montrer le “double
caractère du travail présenté par la marchandise”.
(b) Durant toute l’ Histoire de l’
humanité, la valeur d’usage
d’un produit découle du travail concret ou du
travail utile . Selon Marx et
Engels, il en est ainsi pour tous les modes de production.
<<Léchée par la flamme du travail vivant>>, la
matière naturelle devient matière
première puis produit fini. Nous pensons que c’est ainsi
que se manifeste la prétention d’une culture sans
nature .
(c) Dans le monde de la division du travail, la valeur
d’échange d’une marchandise
provient de la part de la force de travail de la société
toute entière qu’elle incorpore. La valeur provient de
la force productive du travail humain. Mais le produit du
travail échappe en grande partie au travailleur.
(d) Dans le
mode de production capitaliste, du fait de la monnaie comme
instrument d’échange entre les hommes, le produit se
présente comme une marchandise sur le marché.
La force de travail du prolétaire vient aussi se
vendre à l’homme aux écus, pour qu’il en dispose
dans le procès de production. Ainsi, dans le mode de production
capitaliste, la forme de la valeur est le prix et la forme de l’
exploitation est le rapport quantitatif entre le
salaire et le profit.
(e) Pour Marx,
la nature de la valeur est la même dans l’
esclavage et dans le servage quand le
travailleur est un esclave ou un serf. Seule
la forme monnaie donne au sur-travail l’apparence d’un travail
payé.
Voir Théorie substantialiste de la
valeur . Plus-Value.
Texte A la recherche des déterminations
économiques de la valeur.
Étalon de
lui-même . texte. (a) Être
l’étalon, la cause et la mesure, de soi-même est la
caractéristique commune du temps conventionnel (en-soi, isolé de
l’espace), de tout délire, de tout
discours de vérité . C’est donc une
caractéristique de l’imaginaire ou de la
pensée quand elle ne se confronte pas au
réel.
(b) Le temps conventionnel ou le temps
d’horloge se présente sous l’apparence d’un
absolu. Il se définit comme un Tout
dont le choix est arbitraire (jour, mois, année). Il se découpe
en parties de lui-même (heure, minute, seconde, etc).
Ces parties s’ajoutent entre elles pour reconstituer le tout comme une
somme. Conception agrégative et conception distributive sont
indissociables.
(c) Parce que le travail semble pouvoir se mesurer par
le temps de travail et celui-ci par le temps de l’horloge, Karl
Marx trouve un moyen de concilier, en apparence, la
conception agrégative de la valeur et la
conception distributive de la valeur .
(d)
Étalon de lui-même est aussi la définition de
l’homme générique: une humanité
totalitaire et in-humaine qui prétend produire une culture sans
nature pour mieux échapper aux contraintes de
la réalité.
Lee
Whorf . texte. (a) Benjamin Lee Whorf
(1897-1941) est avec Edward Sapir (1884-1939) le co-auteur de la
théorie du déterminisme linguistique .
Inspecteur d’une compagnie d’assurance contre l’incendie de
Hartford, il fut aussi un amateur de langues indiennes et, à ce titre,
étudiant de Sapir à Yale. Il expliquait la fréquence de
certains accidents par la sous-estimation du danger par les ouvriers. Cette
sous-estimation pouvait se manifester dans leur vocabulaire. Un ouvrier jette
un mégot de cigarette dans un tonneau “vide”. Le tonneau
explose, prouvant qu’il était “plein” de vapeurs
explosives. Au lieu de découvrir la nécessité de l’
intersémioticité (par exemple entre le toucher,
la vision et le langage), Benjamin Lee Whorf conclut un peu rapidement
à un déterminisme linguistique qu’il
exprime ainsi:
(b) Les langues construisent le monde en même temps
qu’elles le décrivent. Un signifiant ne renvoie
à un signifié qu’à travers tout le
système de signes de la langue naturelle
concernée. Mais l’ouvrier pense <vide> avant de dire
<vide>. Et c’est la pensée, plus que le
mot, qui est responsable de l’accident. Or Benjamin Lee Whorf identifie
la pensée Apache à la langue Apache. Dans le cas ci-dessus, la
dialectique du plein et du vide , qui seule provoque les
associations: couteau = pointu = masculin = agressif = dangereux et tonneau =
creux = vide = féminin = inactif = sans danger = à remplir, est
beaucoup plus impliquée que les différences entre le mentalais,
les langues indo-européennes et les langues Apache ou Hopi de
l’Arizona. Roman Jakobson, dans ses “Essais de linguistique
générale”, en 1963, a montré que les langues
naturelles ont des contraintes dont chaque peuple sait aussi utiliser la
plasticité. La pesanteur nous permet de construire des murs comme la
résistance de l’air permet à l’oiseau de voler.
(c) Dans “Language Thought and Reality”, en 1956, Benjamin
Lee Whorf a inféré de ce que les indiens Hopi, un peuple Pueblo
pacifique et religieux mais sans prêtres, pratiquant le tissage et la
vannerie, qui utilise une langue shoshone de la famille uto-aztèque, ne
parlaient pas du temps (qui passe) comme nous pour conclure qu’ils
n’avaient pas la notion du temps.
(d) Or l’anthropologue Ekkehart
Malotki (“Hopi time: a Linguistic Analysis of Temporal Concepts in the
Hopi Language”, Mouton, Berlin, 1983) a montré que <<la
langue Hopi possède des temps chronologiques, des métaphores
pour les indications de temps, des unités de temps (comprenant les
jours, des nombres de jours, les parties du jour, hier et demain, les jours de
la semaine, les semaines, les mois, les phases lunaires, les saisons et
l’année), des moyens pour compter les unités de temps et
des mots comme “ancien”, “rapide”,
“longtemps” et “fini” (Steven Pinker,
“L’instinct du langage”)>>.
(e) Il nous suffit
de montrer que le problème soulevé par Lee Whorf, loin
d’être résolu par lui, suffit à invalider la
conception du simple reflet marxiste , dans sa formulation
léniniste:
Voir La femme n’est qu’un
vase .
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Créé le 30 Octobre 1998
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