Croyance commune


(a) La croyance commune est une forme particulière de la croyance collective. Elle se distingue de la croyance partagée (<tout le monde croit>) par une condition supplémentaire.


(b) A la croyance partagée en un objet donné (l'objet de croyance, que l'on peut se représenter comme une proposition logique) s'ajoute une croyance relative à la croyance des autres. Chacun croit que tous les autres croient. Il s'agit ici d'une croyance partagée plus une croyance sur la croyance des autres.


(c) Dans la croyance commune, au sein d'un groupe, chaque individu du groupe croit que chaque membre du groupe croit à la même chose que tous les autres membres du groupe. La proposition logique <tout le monde croit> n'est pas vraie. Mais la proposition <chacun croit que tout le monde croit> est un fait. ceci est une parfaite illustration de la pragmatique, "quand dire c'est faire". Mais cela va même bien au-delà. Il faudra trouver un terme propre pour désigner ce "quand penser sans dire, c'est réaliser une croyance".


(d) La croyance partagée peut recevoir une formalisation logique :


- <<introduisons la notation suivante CiQ qui se lit : «l'individu i croit que la proposition Q est vraie». [...] On dit que Q est de croyance commune pour le groupe G lorsqu'on a l'ensemble suivant de propositions : CiQ ; CjCiQ ; CkCjCiQ ... jusqu'à l'infini des croyances croisées, pour tous les i, pour tous les j, pour tous les k du groupe, … La notion de croyance commune est bien plus restrictive que celle de croyance partagée puisqu'elle implique, non seulement que tout le monde croit à Q, comme dans la croyance partagée, mais également que tout le monde croit que tout le monde y croit et cela jusqu'à un ordre infini de croyances croisées. (André Orléan, "Le rôle des croyances sociales en Economie", atelier Economie Cognitive, octobre 2002, Pour une théorie de la cognition sociale)>>.


(e) Ces deux formes de la croyance collective ne supposent aucune incarnation du socius. Ce que l'on nomme <croyance collective> est constituée d'un ensemble de croyances individuelles.


(f) Il n'y a pas de co-naissance ou de connaissance biblique. Pourtant, cette représentation mystique du groupe n'a pas disparu dans l'économie moderne et la société laïque. Elle constitue même la croyance sociale proprement dite.


(g) Ce mécanisme, dont la compréhension suppose les apports de Sigmund Freud (Psychanalyse historique) et de René Girard (théorie mimétique), résoud en partie une problématique qui préoccupait au plus au point le jeune Marx, dans les "Manuscrits de 1844" et à laquelle il donnait le nom d'aliénation. Hélas, sa conception biologiquement irréaliste (ce que "savait" son ami Engels) de la plus-value l'a empêché de chercher la solution ailleurs que sous le lampadaire "bourgeois capitaliste".


(h) Lire "Réseaux Nomades". "Robinson Crusoé".







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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Mercredi 2 Juillet 2008



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