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Glossaire Détaillé, Lettre G, numéro 09




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Glossaire Détaillé, Lettre G, numéro 08





Guerre des Mercenaires . (a) La Guerre des Mercenaires est un épisode important des Guerres Puniques et de l’histoire de Carthage. Cette guerre ou cette révolte est un véritable mouvement révolutionnaire. Cet épisode montre à quel point Rome et Carthage étaient parvenues à des organisations et des pratiques totalitaires dans leurs luttes commerciale et territoriale, La Guerre des Mercenaires est à Carthage ce que la révolte des esclaves (Spartacus) fut pour Rome.

(b) Des troupes mercenaires (gaulois, lybiens) ont été enrôlées par Carthage contre Rome, au cours de la première Guerre Punique. La Guerre des Mercenaires (de 241 à 238 avant Jésus-Christ), a été provoquée par le licenciement et l’abandon en Sicile d’une partie de ces guerriers. Ils vinrent à Carthage réclamer le paiement de leur solde ou le solde de leur créance. Devant le refus obstiné d’ Hamilcar Barca , les soldats de fortune mirent le siège devant la ville. Ils s’emparèrent de quelques autres (Utique et Bizerte). Des esclaves fugitifs, des paysans pauvres et des milices urbaines dominées par Carthage, se joignirent au mouvement de révolte.

(c) Dirigée par le Lybien Matho, le Gaulois Autolicos et l’ esclave campanien Spendios, cette guerre réelle a inspiré le personnage littéraire de Salammbô et tout le roman éponyme de Gustave Flaubert. Le siège de la ville, les manoeuvres militaires, la soif à Carthage, les enfants sacrifiés à Baal ou à Moloch y sont décrits avec beaucoup de réalisme.

(d) Anthropophagie. Par une manoeuvre habile, le général carthaginois réussit à faire sortir ses bateaux du port. Par une guerre de harcèlement, il conduisit les révoltés dans une vallée déserte (défilé de la Scie). <<L’espoir changea de camp, le combat changea d’âme.>>. Les assiégeants devinrent les assiégés. La famine poussa ces hommes à se battre entre eux puis à manger de la chair humaine . Après sa victoire et la mise à mort des leaders, Hamilcar Barca fit écraser les survivants de cette famine par ses éléphants. Selon lui, ces guerriers <<ne pouvaient plus, sans sacrilège, se mêler aux autres hommes (Porphyre, De abstinentia , II,  57)>>.

(e) Hamilcar, le chef des Barcides, était pourtant habitué aux horreurs de la guerre et aux sacrifices humains . Comme tous les carthaginois sa famille sacrifiait des enfants à Baa l et à sa parèdre Tânit. Cette réaction d’Hamilcar peut s’expliquer de deux manières, d’ailleurs complémentaires, l’ horreur d’Hamilcar et la contagion démocratique .

Voir Tophet. Parèdre. Sel.


Guerre des sexes . La guerre des sexes est celle que se livrent le sexe masculin et le sexe féminin en vertu de la domination comme principe pour déplacer, peu ou prou, la limite arbitraire de la domination masculine .

Dans cette guerre des sexes, ni le sexe de l’homme ni le sexe de la femme ne sont réellement présents.

(a) La guerre des sexes est sûrement aussi vieille que la guerre du feu . Elle remonte à la prohibition de l’inceste et au refoulement des machines désirantes .

(b) Cette guerre des genres masculin et féminin se livre:

(c) Mais la guerre des sexes se termine, localement, dès que deux amants, conscients de l’importance d’une sexualité élargie pour le développement et la chaleur de leur aptitude à vivre , nouent une véritable relation amoureuse .

(d) Malgré des apparences terriblement contraires et pour montrer ce que sexualité élargie peut vouloir dire, nous considérons que Robinson Crusoé et la nature de l’ île du Désespoir sont les premiers amants à avoir échappé à la guerre des sexes.

(e) Avant eux, Schéhérazade et le Sultan Shahriyar avaient notablement déplacé la limite de l’ arbitraire de la domination masculine , mais pour eux seuls.

Voir Deux désirs . Ballet. Ballet de deux corps pleins . Joute. Joute pour la reconnaissance . Terrorisme cosmétique . Terrorisme de l’orgasme . Droit à l’orgasme . Femme libérée .


Guerre économique , texte. Terme de la théorie des Jeux . Une guerre économique est toute situation de jeu à somme négative ou de jeu à somme nulle . Il y a destruction d’un éventuel produit net .

Voir Théorie de la valeur . Totalité. Théorie des Prix . Globalité. Reproduction. Plus-Value. Valeur Ajoutée . Profit. Bénéfice. Revenu de l’entreprise . Revenu de l’individu .

Texte Concevoir le Produit et l'Usage. Production ou Appropriation. Production et Reproduction.


Guide des programmes internet . Où trouver des informations récentes sur internet ?


Guide du pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle . (a) Écrit vers 1130-1140, par d’Aimery Picaud, un moine du Poitou, le “Guide du pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle” est une partie du “Liber sancti Jacobi”. Il contient une description des quatre plus grands chemins de Compostelle et des dangers courus par les pèlerins. Y compris à Oloron et dans le Pays Basque. Tout le monde ne peux pas affronter les eaux dans une coquille, comme saint Jacques.

(b) Ce prototype du guide touristique moderne est à re-situer dans la promotion (la “palme du martyre” selon Raoul Glaber) du pèlerinage et de la Reconquista espagnole par l’abbaye de Cluny. Comme sa consoeur bénédictine La Chaise-Dieu , elle disposait pour cela de ses très nombreuses dépendances (Moissac) dans toute l’Europe de la Chrétienté.

(c) Il est possible de voir dans ce réseau d’abbayes, de prieurés, de commanderies (des Templiers) et d'hôpitaux (des Hospitaliers de Jérusalem) une préfiguration d’un développement en réseau. Comme sur internet de nos jours. Le pape accorda des exemptions à Fleury-sur-Loire puis à tout l’ordre de Cluny. Avant, pendant et après la Querelle des Investitures , le but est de faire échapper les anciennes abbayes et leurs revenus tant aux évêques qu’aux rois et à l’empereur.

(d) Dans une “société bloquée” par les contradictions féodales , la fondation d’abbayes, les essarts monastiques et la canalisation des errants sur les chemins qui mènent à Rome, à Santiago ou à Jérusalem, sont un facteur du développement des connaissances et de leur mise en pratique dans de vastes exploitations agricoles.

Voir Pierre l’Ermite . La Chaise-Dieu . Inhibition au défrichement .


Guilde de Saint Luc . texte. (a) Saint Luc est le saint patron des peintres. Saint Luc aurait fait un tableau de la Vierge-Marie.

(b) La Guilde de Saint Luc est donc la corporation des peintres dans de nombreuses villes et principalement à Anvers.

(c) Dans certaines cathédrales, la chapelle de Saint Luc est particulièrement décorée.

Voir Jan Gossaert . Saint Luc peignant la Madone . Biens de luxe . Spectacle social . Captation visuelle du désir .

Texte Seigneurs et Marchands. Des Marchés et des Métiers.


Guillaume Boucher (XIII ème siècle). texte. (a) L’orfèvre parisien Guillaume Boucher nous est connu parce que Guillaume de Rubruck le rencontre à Qaraqorum en 1254. Il est au milieu d’une petite colonie de Français. Ils ont été capturés à Belgrade. Cette ville était alors un grand centre de culture française dans le royaume hongrois de Bela IV.

(b) Le parisien Guillaume Boucher émigre en Hongrie. Il épouse une femme d’origine Lorraine, née dans le pays. Plus tard, il est fait prisonnier à Belgrade lors d’un raid mongol. Il doit la vie à sa qualité d’habile artisan. A ce titre il est déporté à Karakorum (ou Qaraqorum).

(c) C’est alors qu’il devient l’orfèvre du grand khan des Mongols, Mongku khan . Il a produit pour lui un grand automate d’argent en forme d’arbre. Il est flanqué de lions et de serpents qui vomissent des boissons. Il est surmonté d’un ange sonnant de la trompette.

Voir Contacts entre Orient et Occident . Gengis khan . Empire des steppes . Biens de luxe .


Guillaume d’Auvergne . (a) Guillaume d’Auvergne est né après 1180. Il est évêque de Paris en 1228. Il fonde l’Institution des Filles-Dieu en 1225 pour <retirer des pécheresses qui, pendant toute leur vie, avaient abusé de leur corps et, à la fin, étaient en mendicité>. Il meurt en 1249 sans savoir que sa maison, créée pour des filles, sera envahie par des bigotes qui en feront un véritable béguinage. Au XIV ème siècle, Fouques, évêque de Paris, stipulera que toutes les pensionnaires devront être de vie et de moeurs irréprochables.

(b) Considéré comme le fondateur de la première pensée scolastique (Alexandre de Hales, Jean de La Rochelle), avant Albert le Grand, Guillaume d’Auvergne est un théologien prolixe: “De primo principio” (Sur le premier principe, vers 1228), “De anima”,  (Sur l’âme, 1230) et “De universo” (Sur l’univers, 1230-1236 environ).

(c) Guillaume d’Auvergne applique la distinction d’Avicenne entre les deux <être> ou <esse>, la quiddité ou l’essence d’une chose et le fait d’être ou son existence. Pour Guillaume, seul Dieu <<ne peut être conçu sans l’exister, puisque Son essence et Son exister sont absolument la même chose.>>. Il interprète ainsi le <<Je Suis celui qui Suis.>> ou le <<Il est Celui qui est. (Exode, III,  13-14)>>. La créature connaît une imperfection qui est la distinction de l’être et l’essence. L’existence de la créature n’est qu’une participation à l’ existence de Dieu . Cette relation est très asymétrique. L’être divin est ce par quoi les créatures sont (quo sunt). Il n’est pas ce qu’elles sont (quod sunt). Faute de quoi, l’ Univers n’aurait pas de créateur et le réel n’aurait pas de double (Clément Rosset).

(d) Guillaume d’Auvergne se sépare pourtant d’Avicenne et se rapproche d’Ibn Gabirol. Pour lui, entre Le Créateur et la créature il n’y a aucun intermédiaire nécessaire. Le libre vouloir de Dieu est constant. Il ne s’épuise pas dans l’acte de La Création . Cette exclusion de tout intermédiaire est cohérente avec le principe du tiers exclu . Contre Aristote, il définit l’intellect comme l’essence de l’âme exerçant sa vertu de connaissance. Le processus de la connaissance comporte une abstraction à partir des sensations et une illumination par la vérité qui est la volonté actuelle de Dieu. Ceci est cohérent avec le fait qu’il reconnaissait la même vertu à tous, y compris les femmes de petite vertu. Le monde du verbe ne pouvait retenir cette idée d’une absence d’intermédiaire.

(e) Etienne Gilson (1884-1978), auteur de “La Philosophie au Moyen Âge” (1925), “Introduction à l’étude de saint Augustin” (1929), “L’Esprit de la philosophie médiévale” (1932) ou “ Héloïse et Abélard” (1964), parle de l’< augustinisme avicennisant> de Guillaume d’Auvergne.

Voir Prostitution. Idiotie du réel . Pierre Abélard .


Guillaume de Rubruck ou Guillaume de Rubrouck ou Guillaume de Rubroek est né vers 1215 et mort après 1295.

(a) Ce franciscain flamand est un ami de Saint Louis et un familier de sa cour. Il ne doit pas être confondu avec Jan van Ruusbroec ou Ruysbroeck, le grand mystique du Brabant, auteur de “L’Ornement des noces spirituelles”. Par contre le mystique a pu connaître le récit du voyage de Rubruck. Il contient la description du véritable concile oecuménique asiatique auquel Guillaume de Rubrouck assista à Qaraqoroum, la capitale Mongole, en 1253. Il préfigure celui que Kubilaï, le futur empereur de Chine, organisera en 1258 entre bouddhistes, confucéens et taoïstes et qui tournera à la proscription des taoïstes. Ces guerriers conquérants avaient compris qu’un empire exige l’alliance des prêtres et des guerriers.

(b) A la suite du demi échec du franciscain Jean du Plan Carpin , à la demande de saint Louis, Rubrouck part de Constantinople le 7 mai 1253 comme ambassadeur du roi de France auprès du grand khan de Mongolie.

(c) Comme son prédécesseur, Rubrouck séjourne auprès de Batu ou Batou (1204-1255) et de son fils Sartaq, dans le territoire de la Horde d’Or sur les rives de la Volga. Batu est le fils de Jöci et le petit-fils de Gengis khan (Temügin, 1155-1227, fondateur de la dynastie). En décembre Guillaume de Rubrouck arrive plus à l’Est, à la cour du Grand Khan, Mongku khan . Il restera six mois. Il fit la connaissance de l’orfèvre français du khan, Guillaume Boucher . De retour à Saint-Jean-d’Acre le 10 juin 1255, il écrit au roi pour lui faire un rapport détaillé sur son voyage et sa mission.

(d) Outre son dépit de n’avoir pu convertir le Grand Khan Möngke, il fait une description de la religion des Mongols, des cultes bouddhiques, des croyances des nestoriens (Kereit), de la religion chinoise et de tous les cultes qui se rencontrent à la cour de Mongku khan.

Voir Julien de Hongrie . Jean du Plan Carpin . Nicolas Anselme . Jean de Mont-Corvin . Odoric de Pordenone . André de Longjumeau . Changchun. Division politique du travail .





* Auteur


Hubert Houdoy



Créé le 6 Juin 1998

Modifié le 20 Août 1999





* Suite


Glossaire Détaillé, Lettre G, numéro 10





Lettre H


Glossaire Détaillé, Lettre H, numéro 01




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Mise à jour: 24/12/1999