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Glossaire
Détaillé, Lettre L, numéro 06
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Glossaire Détaillé, Lettre L, numéro
05
La norme n’est pas
normale . (a) Le mot <norme> contient indissolublement les
sens:
Tant et si bien que, si elle existe réellement, la
norme n’est pas normale.
(b)
Cette illusion d’une norme naturelle provient des deux
caractéristiques différentes (universelle et juste) que nous en
attendons. Cela serait possible si la nature était:
(c)
Or la nature, malgré nos rêves de simplicité, est
diversité foisonnante.
Voir
Pensée de la diversité . Norme
excluante .
La nuit terrible . (a) La
nuit terrible d’Anne-Marie Grange est le point de départ de tout
le suspens de Gaspard des Montagnes . Seule, dans une ferme
isolée des bois de Chenerailles, Anne-Marie réussit à
“fermer dehors” un mystérieux maraudeur. Derrière la
porte il réclame son couteau, une trace à ne pas laisser.
(b) Mais le défoulement et le soulagement sont de courte
durée, car une menace se grave dans la mémoire.
(c) Henri Pourrat a le don de
nous tenir en haleine pendant quatre romans de sept veillées chacun:
Voir Reboule.
Pierre-sur-Haute. Monts-du-Forez.
Abyme. Anankè.
L’Astrée.
Là
où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir .
(a) De fait, Madame Sans-Gêne faisait plaisir à voir, à
entendre, à fréquenter, à caresser et à pratiquer.
Par contre, on ne peut être dans le plaisir quand on se sent mal
à l’aise, mal reçu, étriqué,
emprunté, à l’étroit.
(b) Un Freud
misogyne cachait mal son dégoût pour le sexe de
la femme . C’est probablement ce qui l’a
empêché d’aller au bout de ses découvertes sur
l’ inconscient, le désir et le
plaisir.
(c) Sigmund Freud
désignait la vulve par la formule de Saint Augustin:
inter urinas et faeces . Le même espace entre les os du
bassin est occupé alternativement par l’urine, les fèces,
les règles, l’ eau du désir , l’
eau du plaisir , l’ eau de
l’orgasme , le sexe de l’homme , le
sperme, le foetus et l’enfant
naissant. D’où un mélange de respect pour la mère
et de dégoût pour les excréments.
(d) Freud ne
pouvait cacher sa gêne. De là à en déduire
qu’il n’y a pas de plaisir pour la femme, nous refusons de le
suivre. Le plaisir de la femme existe. Il ne se réduit pas à
n’être que le complément de la satisfaction de la
pulsion sexuelle de l’homme. De même que
l’homme n’est pas conditionné, par le plaisir, à
participer essentiellement à la reproduction de son espèce.
Voir Orgasme clitoridien .
Hypothétiques ancêtres féminines .
Du con au cul . Plaisir si violent .
La p’tite bonne , texte. (a) La petite bonne ou bonne à tout
faire de la maison de maîtres, est le parangon de la
domesticité. Ses relations d’ appartenance sont
doublement limitées:
(b) Ces deux handicaps se cumulent dans sa
fonction de “bonne à tout faire”. Son activité
salariée comporte parfois une prostitution, aussi
institutionnelle que clandestine, à l’égard des hommes de
la maison (mari, cousin, frère, fils de la dame). Mais
toute découverte et toute conséquence biologique de cette
activité sexuelle (maladie sexuellement
transmissible, grossesse) peut entraîner le renvoi immédiat
par la maîtresse de maison.
(c) Tout cela contribue à ce
qu’elle ait peu de chances d’être une
femme, encore moins une dame. Elle restera
une fille, même/surtout si elle devient (fille)
mère.
(d) Dans la chanson (Tu ne tueras
pas ton père ! ) la petite bonne s’occupe des
pines d’une autre manière que sa patronne, la
dame de charité . Dans les pines
déposées sur la cheminée elle ne voit pas des
phallus. Bien qu’érigés en statues pour
un spectacle social des oeuvres de
charité de sa patronne, la petite bonne voit d’abord des
pénis en érection . Ce sont des objets
partiels . Ils promettent des plaisirs d'organes .
Devant les membres virils de ces personnes cassées ,
dont le corps plein sans organes est encore promis à
un spectacle, elles voit des pièces
détachées qui peuvent encore servir. Elle se dit que
cela doit faire du bien par où cela passe. Elle y voit aussi des hommes
réels et concrets dont elle se sent proche socialement. Une
relation sexuelle est possible entre eux. Elle redonne vie
à ces personnes cassées. Avec le danger de boucler un
cercle vicieux de la reproduction
sociale des gueules cassées.
Voir
Déterminisme. Possibilisme.
Potentialité.
La Palice
. (a) Jacques II de Chabannes, seigneur de La Palice, sur la Bresbe, affluent
de la Loire, dans le département actuel de l’Allier (03).
(b) La Palice. Né vers 1470, mort en 1525, Jacques II de
Chabannes était maréchal de France sous François I er.
Avec lui et pour son compte, il participa aux Guerres d’Italie qui
provoquèrent la Renaissance Française (Chambord, Léonard
de Vinci, Châteaux de la Loire). Ce valeureux soldat fut tué
à la défaite de Pavie tandis que son roi était fait
prisonnier. A sa manière, la formule royale, “Madame, tout est
perdu, fort l’honneur !” rendait hommage aux combattants et aux
morts de ce jour.
(c) Lapalisse. L’orthographe
actuelle du lieu est Lapalisse. La ville contient toujours le château de
Jacques de Chabannes, de style Renaissance.
(d)
Lapalissade. Référence inconsciente à la
mort glorieuse de La Palice. Constatant sa blessure, ses plus proches soldats
transportèrent le corps inanimé du maréchal de France
sous un arbre. Bien que la bataille fut déjà perdue, ils
formèrent le carré pour protéger la dépouille de
leur chef de l’anonymat et du pillage. Puis ils rendirent un vibrant
hommage à son courage. Dans la chanson qu’ils composèrent
alors, les vers:
<<Un quart d’heure avant sa mort,
Il était encore en vie...>>
rappelaient qu’il
combattit avec énergie, en acteur résolu ,
jusqu’à l’instant de rendre
l’âme . Plus tard, le sens des mots se perdit. Des
chanteurs ignorants voulurent y voir une naïveté
ou une niaiserie. On composa une suite. Des académiciens firent le
reste. Ils mirent de l’ordre dans l’orthographe de ce mot.
C’est l’origine des lapalissades.
Voir Silence des
mots . Meurtre du père . Mort du
verbe . Mort de la chair .
La
pareille . (a) <<Trompeurs, c’est pour vous que
j’écris. Attendez-vous à la pareille. (Jean de La
Fontaine, “Fables”, Le renard et la Cigogne.).
(b) Rendre
la pareille à quelqu'un, c’est prendre sa
revanche, lui faire subir le traitement reçu, se
venger. C’est instaurer un jeu à suite ou un
principe de donnant-donnant.
La
Pitié Dangereuse . (a) “La Pitié
Dangereuse” (Ungeduld des Herzens, 1938) est une oeuvre de
Stephan Sweig (Vienne 1881-1942).
(b) C’est
la charité et une certaine forme de provocation qui
poussent un jeune officier à se fiancer avec une jeune fille invalide.
(c) Quand elle découvre la nature du sentiment de celui
qu’elle aime et dont elle se croyait aimée, la jeune fille meurt.
Voir Yvonne. Conformisme.
Dangereuse Harmonie .
La porte de
l’Enfer . (a) Selon Dante, à la porte de l’Enfer,
est inscrit cet avertissement: <<Vous qui entrez, laissez ici toute
votre espérance ! (Divine Comédie)>>.
Cela peut s’appliquer à Treblinka, Ravensbrück, Auschwitz et
autres camps d’extermination.
(b) Rassurez-vous, “La Porte
de l’Enfer” est toujours inachevée. Cette oeuvre
monumentale, de 635 x 400 cm, est une sculpture de Auguste Rodin (Paris,
1840-1917). Commencée en 1880, la forme en plâtre était
toujours inachevée en 1917 à la mort de son créateur. Une
version de bronze a été coulée dix ans plus tard. Elle se
trouve à Paris, dans le jardin du musée Rodin, à
l'Hôtel de Biron, en face des Invalides. Le musée des Arts
décoratifs pour lequel elle avait été prévue
n’a jamais vu le jour. A sa place, a été construite la
Gare d’Orsay qui est maintenant un musée du XIX ème
siècle. Rodin et sa porte de plâtre y ont trouvé leurs
places.
(c) Comme un film de Claude Lelouch, la Porte de l’Enfer
inclut un rappel du “Penseur” de Rodin. De même, des groupes
comme le “Fils prodigue” ou “Fugit amor” s’y
insèrent. La “Martyre” y est reproduite plusieurs fois. Par
contre, “Ugolin et ses fils” (Paris, musée d’Orsay),
conçu pour la porte, s’est autonomisé. La porte est
surplombée par les “ Trois Ombres ”.
Contrairement aux Trois Grâces, les Trois Ombres sont trois hommes et
strictement identiques. Encore une trinité dont la femme est exclue !
Faut-il en conclure que l’Enfer est construit par la domination
masculine (Camille Claudel) et la pensée du
même ? Il est certainement produit par ceux qui enferment
l’espérance dans un vase.
(d) A Florence (Italie) une
porte sculptée du baptistère San Giovanni raconte La
Création de l’homme, la Création d’
Eve, l’Expulsion du Paradis,
l’Histoire de Jacob et d’E
saü, et l’histoire de
Jésus-Christ. Elle a été construite
entre Janvier 1425 et Juin 1452 par Lorenzo Ghiberti (1378-1445). Plus tard,
elle a été surnommée “La Porte du Paradis”
par Michel-Ange. Elle est le modèle de “La Porte de
l’Enfer” de Rodin.
Voir Question de la
Rédemption . Mal Absolu .
Malin. Question de la mort . Boite
de Pandore . La femme n’est qu’un vase .
Eva Prima Pandora . Pandore.
Exclusion de la femme . Sainte
Trinité .
La Résurrection
. (a) Titre de la peinture à l’huile sur bois de tilleul de
Matthias Grünewald pour le volet de droite du
Retable d’Issenheim . Peint entre 1512 et 1516, ce
panneau de 265 x 141 cm, est au Musée d’Unterlinden à
Colmar, en France.
(b) La nuit est étoilée. Le
Christ est blond et barbu. Il est en
élévation au-dessus de son cercueil ouvert. Son
suaire retombe au sol, au fur et à mesure que lui-même
s’élève dans les airs. Sa posture, bras
écartés et mains tournées, laisse voir les quatre plaies
des clous de la crucifixion et, sur le flanc, celle du coup de grâce du
centurion. Les quatre soldats de garde sont jetés au sol et
frappés de stupeur. Le bloc rocheux qui fermait la grotte du tombeau
est renversé. Le Fils de Dieu est entouré d’un
merveilleux halo de lumière orangée.
Voir Saint Thomas .
L’incrédulité de Saint Thomas .
Transfiguration. Jésus-Christ.
Stigmates.
La Roue . texte. (a) La Roue est un lieu-dit assez
fréquent dans les Monts du Forez .
(b)
Au-dessus de Saint-Anthème (63660), dans un quadrilatère
formé par le Col de Baracuchet (1267 m), le Col des Supeyres (1365 m),
le Col de la Croix-de-l’Homme-Mort (1163 m) et le Col des Pradeaux (1197
m), entre les vallons de l’Ance et celui du ruisseau de
Veyssière, on trouve le Clos de La Roue et, dans la Forêt de la
Peigne, les ruines du château de La Roue, vers 1150 mètres.
(c) A l’égard des Comtes de Forez ,
contrôler cette région, c’était garantir le passage
pour les uns et le non-passage pour les autres, vers les vallons du
Côtoyet et de la Vidresonne qui descendent dans la Plaine du
Forez et son canal, à Moingt, la romaine
Aquae Segetae , l’un par Écotay-l’Olme,
l’autre par Verrières-en-Forez.
(d) Le
château d’Écotay, un donjon et une seconde enceinte
fortifiée du XI ème siècle, est un château de
Baron. Il est aux portes de Montbrison
(42600), la capitale des Comtes de Forez. Il a été la possession
de diverses familles seigneuriales (Chauderon d’Écotay, de
Lavieu, de Talaru, de Rivarol, de Meaux), parmi lesquelles la famille de La
Roue. Le siège de la baronnie fut déplacé de la gorge du
Cotayet (le Côtoyet pour l’IGN) vers la croupe de
Quérézieux où se trouve encore le château de la
famille du vicomte de Meaux.
(e) Claude de La Roue (vers 1555-1629)
était consul à Montbrison. Sa maison, de style Renaissance, nous
a laissé un escalier à balustrade. Ce bourgeois était un
chercheur. Il a redécouvert les eaux de Sails-sous-Couzan. Cet
écrivain a laissé des “Mémoires”.
Voir
Traverse de Courreau .
La
sensualité . (a) La sensualité est un attachement aux
plaisirs sensuels, aux plaisirs des cinq
sens .
(b) La recherche des plaisirs est une
motivation puissante et salutaire.
(c) La recherche du
plaisir peut aussi devenir une obsession, une
aliénation ou une drogue. Comme les autres excitants (la peur,
l’adrénaline, le tabac, le café, le stress), la
sensualité peut entraîner une dépendance.
(d)
C’est probablement pourquoi la sensualité est
bien souvent considérée comme la principale forme de la
tentation par le Malin.
(e) Un
représentant du symbolisme, Franz von Stuck, a peint vers 1891 une
huile sur toile de 53 x 36 cm nommée “La
sensualité”. Elle représente une femme nue et gironde, une
femme sensuelle et attirante. Autour de son corps, un gigantesque serpent noir
s’est lové. Posée sur son épaule droite, la
tête du serpent est aussi dangereuse que le visage de la femme est
attirant. Cette oeuvre est à la Galerie Gunzenhauser à Munich.
Voir Vanité d’Éve .
Lucifer. Le serpent .
La théorie des graphes . (a) La
théorie des graphes est utile dans la recherche de solutions
concrètes là où de nombreuses
bifurcations se manifestent par des combinaisons d’
événements dans la succession temporelle.
(b) Les algorithmes utilisant la recherche de parcours
dans des graphes sont très utiles aux analystes qui observent toutes
sortes de phénomènes physiques, humains ou sociaux.
D’autant qu’ils sont facilement informatisables.
(c) Un des
premiers domaines d’utilisation stratégique (NASA, Guerre des
étoiles) ou industrielle (construction, production) des algorithmes de
la théorie des graphes réside dans ce que l’on nomme
l’ ordonnancement d’une
activité, d’un ensemble de travaux ou de
tâches. La méthode du chemin
critique a permis d’élaborer de nombreux algorithmes de
planification stratégique ou d’ordonnancement.
Voir
PERT. Graphe d’exploration des
possibles .
Texte Graphe
d’exploration des possibles. Concevoir le
Produit et l'Usage.
Auteur
Créé le 1 er Janvier 1999
Modifié le 1 er Octobre 1999
Suite
Glossaire Détaillé, Lettre L, numéro
07
Lettre M
Glossaire Détaillé, Lettre
M, numéro 01