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Glossaire
Détaillé, Lettre N, numéro 08
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Glossaire Détaillé, Lettre N, numéro
07
Norme. (a) Principe
(abstrait) servant de règle ou de loi.
(b)
Document (concret) où se trouve décrite la norme. Cf. La norme
AFNOR. La norme ISO .
Norme
culturelle . Toute norme est culturelle. Il ne peut y avoir de
norme naturelle .
La culture, quand elle se veut distincte
et opposée à la nature, est une norme, rien qu’une norme.
Autrement dit, elle ne peut rien nous apprendre par son
arbitraire. La culture sans nature est une
norme vide. Elle n’a pas de fond. Elle ne peut rien
fonder.
Voir Horreur des camps .
Gens normaux .
Norme excluante
. (a) Nous entendons par cette formule que toute norme est
normative et excluante. Il est surprenant de constater à quel point les
hommes aiment produire des normes pour les comportements humains (des autres)
et répugnent à respecter des normes industrielles qui rendraient
pourtant les objets techniques beaucoup plus utiles et fiables.
(b)
L’impossibilité d’une norme naturelle et la
réalité d’une norme culturelle font que:
La domination comme
principe est donc l’inspiration commune de la
norme et de la hiérarchie. La
domination fonctionne ainsi comme:
Mais ce
faisant nous plaquons, tant sur la nature externe que sur la
nature interne , une grille simplificatrice et normalisatrice
qui nous masque une bonne partie de la réalité.
Et, cette partie de la réalité qui est exclue de nos
pensées finit toujours par être exclue de la
réalité par l’une ou l’autre des
exclusions. Et si Monsieur Toulemonde peut
faire la dure expérience de l’exclusion, cela peut arriver
à tout le monde .
Voir Exclusion
directe . Exclusion de Monsieur Toulemonde .
Exclusion indirecte . Crise du travail
salarié . Comme tout le monde . Pas
comme tout le monde . Principe d’exclusion .
Texte Paradoxe de la Normalité.
Norme ISO . (a) Contrairement à un
standard de fait , une norme a fait l’objet d’une
discussion, d’un accord national ou international et d’une
publication officielle par une instance reconnue (AFNOR, IEEE, ISO).
(b) Le fonctionnement des ordinateurs, le codage des
informations (Ascii), les conditions de
sécurité, la définition des adresses, le transcodage
(passage d’un code à un autre), font l’objet d’un
travail de normalisation.
(c) Sauf partenariat
préalable (Net Computer), la norme commune est en retard sur les
fonctionnalités propres à chaque fournisseur. Chaque
constructeur préfère rêver d’imposer un standard de
fait. C’est ainsi qu’ IBM,
Microsoft et Apple ont perdu et fait perdre
une bonne dizaine d’années à l’informatique mondiale
en courant au standard de fait et en refusant une norme commune. Dans le
même temps, personne n’a eu le temps de penser au bug de
l’An 2000 .
Norme naturelle .
(a) L’expression <norme naturelle> est une contradiction
dans les termes .
(b) La nature est à
la fois interne et externe à l’individu. Elle est un processus
qui le traverse. Nous pouvons connaître la nature externe dans son
extériorité d’ objet et la nature interne
dans son intériorité de sujet.
(c) La
nature est diversité des formes visibles et
créativité des machines désirantes . Son
mode de fonctionnement “naturel” ou spontané est
chaotique. Son état “normal” est le
chaos.
(d) Le normal est normatif .
Le normal est celui qui dit la norme. Ce faisant, le normal est celui qui
produit la norme. Il n’est pas possible d’être normal sans
se poser comme norme. On devient alors le lit de Procuste qui
sert à normer, exclure ou éliminer les anormaux.
Voir
Exclusion. Mécanisme
d’exclusion . Exclusion de Monsieur Toulemonde
. Norme excluante .
Notion, texte. Les notions sont le contenu de
l’intelligence. Par opposition aux déplacements du niveau
sensori-moteur , qui s’effectuaient matériellement, de
proche en proche, l’un après l’autre, les notions,
abstraites et construites, permettent une
représentation d’ensemble, simultanée,
extra-temporelle. Piaget montre que les notions ne dérivent pas
directement de la perception. Les notions sont construites.
Voir Perception,
Réversibilité.
Théma Piaget, Jean. Notions Piagétiennes.
Notion révolutionnaire de
démocratie , (= Touraine), texte.
La notion de démocratie est une idée
révolutionnaire en ce qu’elle s’oppose à la
réalité de la domination et
surtout à la domination comme principe .
Notre participation au monde , texte. (a) De nombreux éléments de notre
culture bloquent la perception de notre participation au
monde. Ne citons que la science et la psychanalyse: les prémisses de
notre projet d'intelligibilité et notre vision de la
sexualité .
(b) En réaction à la
vision créationniste de la religion chrétienne, la science
occidentale ne s'intéresse qu'aux objets de peur
d'introduire une intention dans ses schémas. Ce
faisant, elle recherche toujours un équilibre entre
objets , sans intériorité.
(c) Sigmund
Freud insiste sur la centralisation des pulsions sur
le phallus. A l'inverse du projet scientifique, il suppose
une intentionalité dans l'organisation des
pulsions.
Voir Le Créateur .
La Création . Dieu. Machines
désirantes .
Notre-Dame de
l’Hermitage . texte. (a) A 1110
mètres d’altitude, Notre-Dame de l’Hermitage est un
monastère de la Congrégation des Missionnaires de Notre-Dame de
La Salette, à 7 km de Noirétable. C’est
aussi un lieu de pèlerinage dont l’habitude remonte au culte
druidique de nos ancêtres les gaulois. Les forêts de cette
région comportent en effet une merveilleuse collection de pierres aux
formes évocatrices. Parmi celles-ci, les druides avaient une
prédilection pour les pierres branlantes dont toutes ne sont pas
naturelles. Ajoutez-y
le culte des sources de fertilité
(Déméter) ou de jouvence
(Vénus), transposez dans le vocabulaire du
christianisme, ajoutez un zeste de millénarisme, vous
obtenez le culte de la Vierge Marie , la chapelle de
l’apparition, la source miraculeuse et la croix de l’
Immaculée Conception (dès le XVII ème
siècle bien avant le pape Pie XII) qui vous accueille à
l’entrée des bâtiments.
(b) Ce sont probablement les
missionnaires Sirenat et Austremoine qui, venant de Lyon pour devenir les
premiers évêques d’Auvergne et d’Aquitaine auraient
évangélisés les druides et ermites de cette région
déjà vouée à l’érection des pierres
et à l’ élévation des esprits.
Ensuite, ce sont quatre bénédictins, venus de Cluny, qui
installent un prieuré à
Noirétable. Au XII ème, la Vierge Marie serait
apparue à un solitaire, auprès de la source, lui disant:
“Va te confesser au prieur de Noirétable et reviens ici faire
pénitence”. Nous savons que Joachim de Flore a
vécu de 1132 à 1202. Si les faits ne sont pas
avérés, les croyances sont de l’époque.
Souvenons-nous du “Penitentiam agite !” de Gherardo
Segarelli dans les rues de Parme en 1260. Il a
été popularisé par Le Nom de la Rose de
Umberto Eco et le palimpseste
cinématographique de Jean-Jacques Annaud. Toujours est-il qu’au
XIII ème siècle les pèlerins spontanés viennent
nombreux en ce lieu. En 1381, un acte de Clément VII (1378-1394), pape
en Avignon (pendant qu’Urbain VI l’est à Rome), autorise la
reconstruction de l’église, et en plus grand, du fait de
l’affluence. Aux bénédictins de Noirétable
succéderont de nombreux autres ordres. La peste de 1628 amène de
très nombreux pèlerins à Marie et à Saint Roch. La
Mission Royale de Notre-Dame de l’Hermitage, dotée de terres
prises sur le domaine royal, construit un monastère dans les rochers en
1669. Le bâtiment visible actuellement (encadrement des fenêtres
en pierre de Volvic) date de 1740. Mais la Révolution Française
est passée par là. Tandis que le diacre Roiret teste la machine
du bon docteur Guillotin, le père François Gaschon parcours
clandestinement le pays de 1791 à 1802, comme le rapporte Henri
Pourrat dans Gaspard des Montagnes . Ce n’est
que le 7 février 1889 que les Missionnaires de La Salette reprendront
durablement la reconstruction des bâtiments. Ils seront relayés
par les pères J.M. et J.B. Gouttefangeas, deux enfants du pays.
(c) Les rochers de la Peyrotine, dont le sommet garde les vestiges (une
meule dormante) d’un ancien moulin à vent, comportent un
intéressant chemin de croix. Il est une parfaite illustration de la
traduction chrétienne (escalier aux indulgences) de traditions beaucoup
plus anciennes. Diverses statues (bois, pierre, métal) de Saint Roch
(peste), de Saint Antoine de Padoue, de Saint Joseph, de Saint Jean-Baptiste,
du Christ à l’agonie, de l’ermite de Peyrotine et deux
étonnantes Vierges à l’enfant Jésus (XIII
ème et XVII ème siècles), ajoutées aux fresques
moderne de Luc Barbier, rendent particulièrement bien l’
inspiration des grands pèlerinages populaires. Les
amateurs de solitude préféreront les belles et glaciales
journées d’hiver, quand le Mont Blanc est
visible à 250 km de là.
(d) Témoins des cultes
anciens et de l’imagination de toujours. Une pierre branlante, dite de
l’Agace, est visible à Saint-Didier-sur-Rochefort. Vous y
trouverez aussi la pierre de l’éléphant, la pierre du loup
ou le petit bateau. L’église, du XVI ème siècle,
contient une chaire classée et un tombeau faisant fonction de
bénitier. La pierre branlante de Gouttenoire se trouve sur la commune
des Salles. Le Trilithe de Beauvoir, le Dis-pater et deux châteaux (La
Merlée et Villechaize) sont à Saint-Julien-la-Vêtre. Le
tombeau de Monna, la sépulture sauvage d’une belle sarrasine que
le seigneur de Cervières ramena des Croisades, au titre de page, est
maintenant sous l’autoroute A.76 avec les chênes qui
l’ombrageaient. Pour vous glisser dans “Le Lit de la Vierge”, il
faut vous rendre dans la Forêt d’Aubusson (d’Auvergne) au
pied du Pic de Rochette (1296 m).
(e) Parmi les moulins du
Vizézy , les premiers moulins monastiques ,
au lieu-dit les Massons , témoignent de ce souci de
participer à La Création . Il s’agit de
faire de ces lieux de merveilles une terre chrétienne,
de mettre de l’ ordre divin dans un
chaos naturel.
Voir Spectacle naturel
.
Notre-Dame-de-Mons. texte. (a) Entre Tirevache,
Sumontargues et Champétières, au coeur des Bois Noirs, pays
d’exploitation forestière et de carrières de
granite, Notre-Dame-de-Mons (borne à 1207 m) est dans
la partie centrale des Monts du Livradois.
(b) Parfois
confondues avec des alignements ou des chaos rocheux (les
Roches du Bois), de nombreuses ruines, tantôt historiques (les
Fournets), tantôt préhistoriques, montrent que le sol ne supporta
pas les défrichements du néolithique ni les
essarts de la féodalité. La
forêt a repris ses droits.
(c) Les bûcherons et les
rouliers étaient une partie importante de la population. Être
curé à Notre-Dame-de-Mons pouvait exiger de savoir faire le coup
de poing.
(d) Sans attendre d’être
évêque, il savait donner le soufflet de la confirmation. Et plus,
si affinités. Surtout quand un mari jaloux comme Jean Pacros mordait
trop vite à l’hameçon des cailloux posés sur la
pierre du Rendez-vous des Fées par des plaisantins.
(e) Henri Pourrat nous donne
même quelques idées sur le chemin de la sainteté joyeuse,
pour qui, loin des discours de vérité des
saints tristes, sait tenir une parole de vérité
.
Voir
Odeur de sainteté . Inquisition.
Peire Cardenal .
Texte Le Forez
en définitions.
Nouer une relation ,
texte. (a) Nouer une relation avec un autre
sujet implique de se comporter soi-même comme sujet,
conscient, confiant, délibéré et responsable.
(b)
Une relation de confiance ne peut s’instaurer que par
une réciprocité des liens . Cela suppose une
formulation, une explicitation, des raisons pour lesquelles chacun cherche
à rentrer dans la relation.
(c) Le comportement de
“passager clandestin” est exactement l’inverse de
l’attitude consistant à nouer une relation. La
Théorie des Jeux a montré que le
donnant-donnant est la seul manière de traiter
durablement un jeu à suite .
(d) Dans le cas,
particulier mais exemplaire, de la relation amoureuse , nouer
une relation c’est accepter de créer une véritable
intimité. Celle-ci n’est pas nécessaire
dans une simple relation sexuelle . Ainsi, les
murmures d’approbation qui expriment l’
approbation du désir sont un élément
important pour nouer une telle relation de sujet à sujet.
Voir
Faire la relation . Caresses
échangées . Comportement
coopératif . Faire lien .
Nous nous aimons . (a) Expression de la
rencontre de deux désirs à laquelle
s’ajoute l’ acceptation de cette rencontre (le
mythe de la nécessité de cette rencontre) et la
prise de conscience d’une tendresse
intemporelle partagée.
(b) De ce fait nous pouvons
tirer une joie et une confiance qui durent,
y compris avec la distance géographique et dans l'
absence des corps, les objets du
désir . Car, même dans la plus belle
intimité, il y a toujours la distance de la
différence irréductible. Et l’acceptation
de cette différence dans la pleine conscience des
incertitudes qu’elle implique est la véritable
alchimie du désir tendre .
(b) De ce fait nous
ne pouvons tirer aucune certitude . L’
institution du mariage pourrait nous lier par une obligation
de durée et par un devoir de loyauté. “L’enfer du
devoir” n’est peut être pas le paradis de l’amour.
L’obligation de durée n’est pas une garantie d’
éternité. C’est pourquoi certains amours
n’avaient pas besoin du mariage ni même de la vie commune:
Héloïse et Pierre Abélard
, Diane Chateaumorand et Honoré d’Urfé .
Mais ce sont les institutions de l’époque, peu favorable à
l’amour, qui ont forcé ce choix. C’est pourquoi la
préciosité s’est intéressée
à ces amours prototypes.
Voir Représentation
d’absence . Indifférence.
Nous nous désirons . (a) Expression de
la rencontre et de la prise de conscience de deux
désirs .
(b) De ce fait nous pouvons tirer
l'évocation de l 'amour, de la
confiance et de la joie . Nous passons alors
à la prise de conscience : nous nous
aimons .
(c) De ce fait nous pouvons tirer la
joute, le déplaisir, la
souffrance et la défiance.
Voir Représentation d’absence .
Tendresse intemporelle . Désir tendre
. Confiance forte . Indifférence.
Auteur
Créé le 20 Juillet 1999
Modifié le 12 Novembre 1999
Suite
Glossaire Détaillé, Lettre N, numéro
09
Lettre O
Glossaire Détaillé, Lettre
O, numéro 01