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Glossaire
Détaillé, Lettre P, numéro 30
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Glossaire Détaillé, Lettre P, numéro
29
Présent,
(/éternité), texte. (a) La peur de la
mort, le refus du don de soi et la recherche de l’éternité
nous empêchent d’être présents à
nous-mêmes.
(b) La religion (d’où sont sorties la
philosophie puis la science, sans vraiment remettre en cause ses bases) nous a
habitué à attacher plus de certitude à ce qui est
invariant (concept) ou éternel (Dieu)
qu’à ce qui est présent. D’où la
priorité de la totalité imaginaire (Dieu,
société totalitaire) sur l’individu réel.
(c) Tandis que l’individu est mortel, la
totalité aurait la propriété de l’
éternité. Il faudrait, en échange, lui
enlever la propriété de la
réalité.
(d) La mort
(opposée à la vie) est la première
articulation de l’ univers sémantique individuel
. On peut développer ce point en plusieurs sens:
<<Le réel n’est pas ce
qui se conserve mais ce qui à chaque instant est
présent, offrande de l’être sur fond
d’éventuel non-être qui ne vaut que dans l’instant
où il est, pas en tant qu’il a été ou pourrait
être dans l’avenir. (Clément Rosset, Le Réel, p.
79)>>.
(e) La présence est
expérience du réel pour l’homme.
Est présent
pour lui ce qui est à l’échelle spatiale et temporelle de
l’individu.
Est présent, pour lui, ce qui, comme lui, est
limité et mortel.
Inversement, la mort du réel
réside dans cette préférence pour la totalité et
l’imaginaire. Cette préférence nous empêche
d’être présent en nous-même et dans le réel.
(f) La coupure du verbe et de la chair est une
distance. La division du travail et la
hiérarchie accentuent cette distance. Elles poussent
le salarié à accepter un usage de ses
compétences en dehors de son domaine de motivation ou
contre ses motivations. Alors, il n’est pas
présent dans son travail. C’est l’ennui mortel,
l’expérience de la mort au quotidien.
(g) Plus
généralement, la mort du verbe est la réalité du
meurtre du père . Inversement, la
méditation est un moyen de retrouver cette
présence à soi-même.
(h) L’
amour est l’occasion d’être présent
à l’autre dans le don de soi mutuel. Le bonheur
suppose un dialogue du verbe et de la chair . Ce dialogue est
justement ce qui nous permet d’être présent, de vivre
ici et maintenant .
Voir Sujet.
Acteur. Projet. Modes de
présence consciente . Évitement de la
réalité . Chair individuelle .
Désir mutuel .
Présentation, texte. La présentation est la
leçon de choses . Elle précède toute
représentation.
(a) Préhistoire. Une
représentation, seconde, abstraite et médiatisée, suppose
une présentation initiale, gestuelle et immédiate.
L’apprentissage du langage, les contacts entre groupes étrangers,
supposent cette présentation qui construit un lieu
commun , un lieu sémiotique commun. Avant le
système des signes dans lequel la dualité du
signifiant et du signifié instaure une représentation, une
symbolique initiale utilise la présentation. C’est
l’instauration de la prohibition de l’inceste .
Nos ancêtres, par leurs mythes fondateurs ,
produisaient les premières représentations de
chaque ethnie. Ils produisaient simultanément leurs
langues naturelles et leurs systèmes de
parenté . Les systèmes de parenté construisent
la première écriture en trois dimensions, celle qui trace les
lignes à partir des corps. La mise en scène du mythe par le rite
Dogon. Celle qui fonctionne par la présentation: “Celle-ci est ta
mère. Tu n’épouses pas!”. “Celui-ci est ton
oncle. La femme passe par lui!”. L’écriture en actes. Le
symbole asignifiant . Les flux qui passent et ceux qui
coupent. La présentation, bien avant la représentation par un
double. Avant le dédoublement du signe entre le
signifiant et le signifié.
(b)
Apprentissage. Dans un système de représentations, la
référence ne se fait pas d’un mot
à une chose. C’est pourtant ainsi que nous avons découvert
beaucoup de mots et beaucoup de choses. Dans la présentation,
l’index du présentateur pointe sur la chose tandis que sa bouche
prononce le mot. Bien sûr, celui qui nous présente le mot nous
fait un signe, qui indique la chose. Mais il s’agit plutôt
d’un indice (de l’index). Il associe un
signifiant (trace sonore) à un objet concret. L’apprentissage
commence souvent par la présentation, la leçon de choses.
Voir Des mots et des choses .
Référent et ressenti .
Référent apparent .
Référent lointain .
Référent construit .
Pression atmosphérique . (a) La pression
atmosphérique est le poids de l’air entourant la
Terre.
(b) Depuis Torricelli et le
baromètre au mercure, cette force de pression est mesurée en
millimètres de mercure.
(c) Elle dépend de la hauteur de
la masse d’air . Elle diminue avec l’altitude des
sols montagneux.
Voir Blaise Pascal . Horreur
du vide .
Pression osmotique . Terme
de biologie. (a) La pression osmotique est la pression qui
s’établit dans un système (ensemble de cellules
végétales par exemple ou vaisseaux capillaires)
à la suite d’une absorption d’eau (externe) par le
mécanisme de l’ osmose.
(b) La pression
osmotique permet une alternance de turgescence et de
plasmolyse.
(b) Chez les animaux, dont les humains, le
coeur a ses raisons (la pression sanguine ) que la pression
osmotique ne connaît pas. D’où un cycle du plasma
sanguin et de la lymphe dont les
végétaux ne disposent pas. Alors ils restent fixés sur
leurs racines au lieu de se mouvoir à la recherche de leur
alimentation biologique .
Voir
Osmorégulation.
Pression
sanguine . Terme de biologie. (a) La pression
sanguine est fournie par les pulsations cardiaques. Le rythme est de 70
à 80 par minute. La systole contracte les ventricules, ferme les
valvules et expulse le sang vers les artères (pulmonaire ou aorte), les
valvules sigmoïdes étant ouvertes.
(b) La pression sanguine
est maintenue par les artères (carotide, sous-clavière,
pulmonaire, rénale, mésentérique, fémorale, etc)
à travers tout le corps. Leur paroi épaisse, lisse et
élastique supporte cette pression. Les artères se ramifient en
artérioles. Puis les microscopiques vaisseaux capillaires (une seule
cellule) s’infiltrent dans les tissus.
(c) La pression sanguine
doit vaincre la pression atmosphérique qui écraserait les
vaisseaux sanguins. La pression moyenne est de 130 mm de mercure.
(d)
Dans les tissus, la pression sanguine des capillaires pousse le plasma
sanguin à travers les parois capillaires. Les protéines
ne pouvant passer, la pression osmotique des vaisseaux sanguins est maintenue.
Par contre, le plasma qui diffuse contient des sels, du glucose dissous et des
acides aminés. Ce fluide tissulaire s’infiltre dans les espaces
entre les cellules. Les cellules en tirent les éléments de leur
alimentation biologique . Elles assurent l’
excrétion biologique du gaz carbonique et des autres
déchets azotés.
(e) Quand la pression sanguine est
réduite par les capillaires, l’ osmose prend le
relais. L’eau du fluide tissulaire tend à passer dans la paroi
semi-perméable des vaisseaux capillaires.
D’artériels, les vaisseaux capillaires deviennent veineux. Ils
alimentent les petites veinules qui font les grandes veines.
Présupposition. Relation de
présupposition entre un présupposant (alors Y) et un
présupposé (si X).
Présupposition réciproque .
La présupposition est la relation qui lie <identité> et
<altérité>, <haut> et <bas>, les termes en
interdéfinition d’une opposition paradigmatique
..
Prétention. La prétention
est l’attitude de celui qui prétend, qui aspire, qui veut ou qui
exige. La prétention est le contraire de la modestie. Le modeste est
sans prétention. Le prétentieux cherche à en imposer. Il
veut se mettre en valeur pour des qualités qu'il n'a pas. “Il se
prend pour un autre” dit-on au Québec.
(a) La
prétention économique est une exigence, une
ambition ou une revendication.
(b) La prétention
sociale est une complaisance vaniteuse envers soi-même ou
envers toute sa classe d’ appartenance. Il est mal vu
de ne pas avoir la moindre prétention en rapport avec son groupe
ethnique, familial ou économique. Certains ne cherchent ni à
être le premier à Rome ni même le second dans leur village.
Un tel comportement est, pour le moins, suspect. <<Au village, sans
prétention, j’ai mauvaise réputation. Je ne fais pourtant
de tort à personne en suivant des chemins qui ne mènent pas
à Rome. (Georges Brassens)>>.
Voir Spectacle
social . Spectacle décisionnel .
Commun. Noblesse.
Prétention universaliste , (= Touraine),
texte. La prétention universaliste est la
prétention à décrire l’ensemble du monde à
partir d’une expérience locale, à parler pour l’
humanité à partir de l’Europe, à
parler pour l’humain à partir du masculin.
Voir Vision globale .
Communautarisme.
Globalisation.
Prévision, texte, (/déterminisme),
(/scientificité). (a) La science du XIX ème siècle
confondait allégrement déterminisme (ou
causalité), scientificité et
prévisibilité.
(b) La prévisibilité de la
mécanique classique était basée sur des hypothèses
d’indépendance, de séquentialité et de
linéarité. Or, ces conditions, difficilement et artificiellement
produites en laboratoire, ne se trouvent pas toujours dans la nature ni dans
les artefacts. Les planètes ont une fâcheuse tendance à
être plusieurs autour du même soleil. Elles poussent parfois le
vice jusqu’à avoir leurs propres lunes. Tant et si bien que la
belle mécanique de Newton ne s’applique même plus
dès qu’il y a trois corps
interdépendants.
(c) La détermination ne
disparaît pas pour autant. Mais les calculs sont beaucoup plus longs et
les modèles exigent beaucoup plus de variables et de paramètres.
Et, surtout, au fur et à mesure que l’on ajoute des
détails dans le modèle, ses propriétés changent,
et de nouveaux comportements peuvent émerger.
(d) Il peut
arriver que les temps de calculs pour la prévision soient plus longs
que le temps d’exécution du phénomène
modélisé. Cela est très néfaste à la
prévisibilité mais n’atténue en rien la
scientificité et augmente
l’intelligibilité.
Voir Effet papillon .
Sensibilité aux conditions initiales .
Priape. Mythologie grecque.
(a) Priape
est le fils de Dionysos et d’
Aphrodite. Doté, dès sa naissance, d’un
membre viril démesuré, il fut rejeté par sa mère.
Il était <amorphos>. Il n’était pas amorphe ni sans
forme, mais laid et difforme.
(b) Ancêtre des nains de jardin et
des épouvantails, dans un verger ou un potager, sa statuette au membre
tendu est chargée de chasser les voleurs.
(c) Ancêtre des
exhibitionnistes, il soulève son vêtement couvert de fruits (ou
de bonbons pour les petites filles) pour montrer son sexe non
standardisé.
(d) Priape n’est pas à l’origine
de la corne d’abondance. Il ne porte pas de cornes et n’a pas les
pieds fourchus. Mais ce dieu, pourtant né de l’amour,
n’essuie que des échecs (Lotis, Vesta). Tant de
déconvenues le rendent agressif. Priape ithyphallique aimerait bien se
défouler. Ancêtre des chasseurs à la Tartarin, il
rêve d’utiliser son membre comme une arme pour le
viol (Lotis) ou contre les voleurs. Mais c’est vain
espoir. Lotis lui échappe. Les larrons passent au loin et lui font un
bras d’honneur.
(e) Médecine antique. Le priapisme est
cette maladie (incurable à l’époque) de
l’érection douloureuse, permanente et inefficace. Les satyres ont
plus de chance que Priape. Le satyriasis est une maladie de
l’érection fréquente mais agréable et efficace. La
pathologie (souffrance, déséquilibre) vient de ce que
l’offre de pénétration est
supérieure à la demande (envie du pénis
).
(f) Revanche de Priape. Justin fait de lui l’être
suprême et solitaire. Au Commencement était Priape. <<celui
qui a fait la création , alors que rien
n’existait auparavant>>. Il y eut un soir, il y eut un matin. Dans
ce cas, bien sûr, il n’est pas le fils de ses parents. Ils ne sont
que les supports de sa manifestation terrestre.
Voir
Phallus. Le Créateur .
Prier. (a) Prier, c’est demander
humblement en s’adressant au seigneur féodal ou au Seigneur
divin. C’est implorer, supplier ou solliciter.
(b) Après
avoir prié, il faut savoir attendre. Puisque <se faire prier>,
c’est <se faire attendre>.
(c) Prier en cachette à
plusieurs ou prier seule en silence, à Ravensbrück, est un
véritable défi de l’intelligence et de l’
amour à la violence et à la
haine. Cette activité n’est pas
si simple, car la question se pose de savoir si, en entrant dans l’
horreur des camps , on a laissé ou non Dieu
à l’extérieur .
Voir
De profondis . Relation Père-Fils .
Sacrifice de Jésus-Christ .
Buber-Neumann. Milena Jesenska .
Auteur
Créé le 23 Juillet 1999
Modifié le 13 Novembre 1999
Suite
Glossaire Détaillé, Lettre P, numéro
31
Lettre
Q
Glossaire
Détaillé, Lettre Q, numéro 01