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Glossaire Détaillé, Lettre C, numéro 31




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Glossaire Détaillé, Lettre C, numéro 30





Confiance, texte. (A) La confiance est la condition de l’ efficacité dans le monde du travail . La confiance trouve sa source dans le monde de l’amour .

(a) La confiance dans l’économie est le facteur majeur de l’explication keynésienne. Keynes voit l’État comme un catalyseur des anticipations individuelles. L’obstacle à l’investissement et à l’emploi est l’ensemble des taux d’intérêt . La meilleure manière de faire baisser les taux d’intérêt est de rétablir la confiance dans l’avenir. Pour cela il faut réduire l’usage spéculatif de la monnaie.

(b) Paradoxe. Plus l’État est chargé d’un rôle actif (décideur au lieu de catalyseur, État-Providence), plus il paralyse les initiatives individuelles. Moins il permet la percolation des émotions dans la société, plus il instaure la défiance. Il est alors amené à assurer la planification intégrale des productions et le recyclage des revenus par des voies de plus en plus autoritaires. Elles aboutissent au totalitarisme (le travail forcé), au terrorisme politique (l’élimination des Koulaks) et à l’ horreur des camps (“L’Archipel du Goulag”)

(c) La confiance comme facteur de développement des marchés est encore plus importante pour la constitution des réseaux et de leurs organisations virtuelles . La constitution des réseaux techniques exige une confiance dans la technologie des partenaires (benchmark). Elle réclame la qualité des objets par la conformité aux spécifications (Norme ISO 900x). C’est le domaine privilégié du modèle de l'artefact et de la pensée du même . C’est la nécessité de cette confiance qui fait que la concurrence ne peut se résumer à la compétition (struggle for live). Un industriel est toujours, un jour ou l’autre, le client indirect de son concurrent. Sur les réseaux, ils sont toujours techniquement partenaires.

(d) La concurrence réelle est l’unité contradictoire de la coopération et de la compétition. La confiance et la recherche de la compétitivité peuvent aboutir au partenariat. La compétition ne le pourrait pas. Elle donnerait, dans le meilleur des cas, une émulation dynamisante.

(B) Seule la relation amoureuse est en mesure de construire la confiance car l’ ouverture de la relation amoureuse remonte aux sources du besoin de reconnaissance . Ce besoin, avant de devenir volonté de puissance par sa frustration, est la motivation de la plupart des activités humaines non-serviles.

Voir Confiance en soi . Confiance psychologique . Confiance dans la réalité . Choc du sevrage . Choix d’objet anaclitique . Choix d’objet narcissique . Jeu à somme positive . Perte de confiance . Réseaux entre les machines, les ordinateurs et les hommes .

Texte Capacités d’initiative et d’innovation.


Confiance dans la réalité . texte. (a) La confiance dans la réalité est un complexe de confiance et de méfiance .

(b) Ce n’est pas une confiance totale . Ce n’est pas non plus une défiance absolue. Toutes deux sont caractéristiques d’une projection affective. La projection est euphorique dans un cas et disphorique dans l’autre. Elle s’opère sur une abstraction ou sur une réduction de la réalité que nous détachons de son contexte et dont nous faisons une totalité .

(c) La confiance dans la réalité consiste à garder au réel le caractère de la globalité de la réalité indépendante pendant que l’on s’efforce de se le rendre intelligible par les techniques mentales de l’abstraction et de la réduction. Autrement dit, le modèle d’intelligibilité , que nous construisons comme une représentation, nous rend la réalité intelligible, mais il n’est pas le réel. Nous ne pourrons jamais faire de la réalité notre objet de propriété ou de possession. C’est pourtant le rêve de la religion et la prétention du dogme .

(d) La confiance dans la réalité est l’attitude de l’explorateur. Il ne connaît pas la réalité qu’il explore. Il ne lui fait pas confiance pour être telle qu’il l’espère. Il lui fait confiance pour être la réalité.

Voir Fait d’être .

Texte Compétences et Aptitudes. Mobiles et Motivations.


Confiance en soi , texte. Pour celui qui connait la perte de confiance pour avoir connu l’ exclusion et la descente aux enfers , il est important de distinguer entre diverses sortes de confiance.

(a) Confiance en soi naturelle ou spontanée . Lorsque que l’éducation parentale n’a pas réussi à la détruire complètement, il existe une confiance en soi naturelle. Elle s’accroît de toutes les réalisations sociales ou concrètes. D’où l’intérêt de maintenir une créativité dans n’importe quel domaine pour lequel on a une forte motivation. Même si cette activité n’est pas socialement reconnue, elle est fondamentale pour la confiance en soi. Elle est vitale pour soi. Malgré la mort du verbe , elle évite le silence des mots et le silence des sentiments . La personne cassée ne doit surtout pas s’interdire le chant des émotions sous prétexte que cela n’intéressera personne sur le marché. Le chemin de renaissance n’est pas le parcours de recrutement . Il le précède.

(b) Confiance en soi artificielle ou forcée . C’est la cuirasse du corps plein ou la perfusion de l’appartenance . C’est le prototype du cannibalisme ou de la relation anaclitique . Celui qui a connu l’ exclusion est devenu très sensible au spectacle social et en particulier au spectacle décisionnel . Il lui sera très difficile de s’adonner à ce spectacle. Il est donc préférable de tenir une parole de vérité . Mais, pour avoir connu la mort du verbe , il sait que toute vérité n’est pas bonne à dire, surtout à tout bout de champ. D’où l’intérêt de prendre le temps d’exprimer clairement sa parole, là où cela peut être utile et sous la forme la plus audible. On se contentera du sujet précis de la conversation dans les autres lieux. C’est faire preuve de pragmatisme et d’efficacité. Surtout quand il s’agit du parcours de recrutement.

(c) Confiance en soi restaurée . Il sera peut-être de plus en plus nécessaire de connaître les mécanismes de restauration de la confiance en soi. Il s’agit donc de la renaissance. Pour celui qui a connu l’exclusion, la mort du verbe, la question du suicide ou la tentation de la mort de la chair , il faut savoir que le chemin de renaissance doit absolument précéder le parcours de recrutement. Le seul moyen de faire taire les bruits du corps est de réussir à tenir une parole de vérité . Pour cela, il faut retrouver une partie de la confiance spontanée par une créativité. D’abord pour soi-même, puisque c’est la confiance en soi qu’il faut rétablir. Et, pour celui qui a compris que le conformisme ne lui avait apporté que la cuirasse bien encombrante de la confiance forcée, il est clair que cette voie est sans issue. Alors, dans un réseau de solidarité choisi et construit, il est possible de tenir des paroles de vérité. Puis il est temps de le traduire en d’autres termes, pour les rendre audibles par un cercle de plus en plus large d’inconnus.

Voir Crise du travail . Crise des relations . Épreuve qualifiante . Épreuve décisive . Épreuve glorifiante . Indicible. Dicible. Inaudible. Traduction intersémiotique . Percolation des émotions . Reconnaissance mono-sémiotique .


Confiance et civilisation . (a) La civilisation exige deux types différents de confiances.

(b) D’un point de vue technique, la civilisation exige la confiance dans la règle, la loi et la norme. C’est la pensée du même qui aboutit à l’ instrumentalité des artefacts . Cette confiance doit être une confiance totale faite de maintenance et de contrôles de qualité qui impliquent la méfiance méthodologique.

(c) Cette confiance totale est basée sur l’abstraction, la réduction et l’ exclusion de tout ce qui ne correspond pas à la totalité du modèle. L’imagination productrice d’artefacts aboutit à une vision hiérarchique des connaissances. Mais elles meurent aussitôt à l’état de savoirs. C’est la hiérarchie des disciplines élaborée par Auguste Conte quand il fait de la science une philosophie et de celle-ci une religion. La civilisation technicienne de la société industrielle est alors bien près de mourir dans le totalitarisme et l’humanité dans l’ horreur des camps .

(d) D’un point de vue humain, la civilisation durable exige la confiance dans l’autre. C’est la pensée de la diversité qui favorise l’ identité dynamique des acteurs résolus . Elle passe par une confiance globale qui est l’ acceptation de la réalité.

(e) Du point de vue de la connaissance . La physique n’est plus le juge de paix et le lit de Procuste de toutes les sciences. Chaque discipline interroge les autres, apporte son point de vue, ses intuitions et ses méthodes. Chacune participe aux conjectures comme aux réfutations. La science ne brille pas par sa capacité à produire de l’or (alchimie) ou la vérité (dogme). Son projet d’intelligibilité lui permet d’envisager et de participer à un projet de développement durable de l’ humanité dans la globalité de l’ Univers.

Voir Doute. Douteur. Doute méthodologique . Doute organisé par l’inconscient . Otium. Negotium. Dieu à l’intérieur . Dieu à l’extérieur .


Confiance faible . (a) Il peut y avoir de la confiance sans qu’il y ait d’ amour. C'est le cas des relations professionnelles, de l'amitié, des relations de voisinage et de beaucoup de situations de la vie courante.

(b) Il faut reconnaître que cette confiance est souvent la difficulté ou l'impossibilité de faire autrement. Nous parlerons de confiance faible.

(c) On raconte qu’un jour Eve aurait dit à Adam: “Dis, Adam, tu m’aimes ?”. On dit aussi qu’ Adam aurait répondu: “Ai-je le choix ?”. Ce qui ne l’empêchait nullement de la désirer ou de l’aimer. Mais pouvaient-ils se permettre de se détester comme Caïn et Abel qui avaient femmes l’un et l’autre ?

Voir Amour et confiance . Confiance forte . Confiance totale . Confiance globale .


Confiance forte . (b) Il ne peut y avoir d' amour sans confiance. Celle-ci marque les étapes ou les degrés de celui-là.

(b) L'amour est une relation profonde et engageante. Jadis, on engageait sa foi. L’amour suppose la confiance autant qu'il la développe.

(c) L’amour requiert la confiance faible . Il peut naître du désir, pourvu que la tendresse vienne le rejoindre dans le coeur des amants.

(d) L'amour ne se développe que dans la confiance. Il y a donc, dans la confiance comme dans la tendresse, quelque chose qui ressemble à l'amour.

(e) L'amour profond suppose et développe une confiance forte .

Voir Amour et confiance . Confiance faible . Confiance totale . Confiance globale .


Confiance globale . (a) La confiance globale est probablement l’état de confiance le plus adapté à la réalité. Cette confiance intègre les composantes catégorielles (en opposition paradigmatique ) de la confiance et de la méfiance. La méfiance, n’étant ici que cette prudence que donne le vécu et l’ expérience. Cela peut éviter de sombrer dans la défiance.

(b) La confiance globale se méfie de l’illusion. La confiance globale se méfie de la confiance totale autant que du ressentiment, qui sont bonnet Blanc (un Monsieur propre) et blanc Bonnet (un préfet de Corse).

(c) La confiance globale se fie à la réalité. La confiance globale fait confiance au <<cercle épistémologique fondamental (Jean Piaget)>> du sujet et de l’ objet dans la connaissance . Car la confiance globale est construite et reconstruite (constructivisme) selon des voies et des moyens qui ne peuvent être définies une fois pour toutes (les trois états d’Auguste Conte).

(d) La confiance globale ne se défie pas. La défiance est le desinvestissement d’une confiance totale préalable. La confiance globale est une ouverture à la globalité du réel . Elle fait confiance à la réalité, non pas pour être comme ceci (matérialisme) ou comme cela (idéalisme) mais pour être. La confiance globale tire satisfaction de la seule réalité qui soit exprimable en trois mots. Elle s’appuie sur le fait d’être .


Confiance ou devoir . texte. (a) Comme la sympathie, il existe une confiance à la fois spontanée, intuitive et relative à la personne (intuitu personae). Cette confiance peut progressivement faire une place à la méfiance en raison des actes et/ou se développer en une confiance forte .

(b) Comme le devoir et l’engagement, il existe une confiance liée à des institutions (Banque, Assurance, Réassurance, Caisse de Prévoyance), à des règles (droit), à des procédures (Méthode Merise, Code le la Route). J’ai confiance en mon fournisseur (pour le produit) parce qu’il est homologué ISO 9000. Il a confiance en moi parce qu’il a de bonne informations bancaires et parce que j’ai pu fournir toutes les assurances qu’il m’a demandé. Nous considérons qu’il s’agit d’un développement institutionnel de la confiance faible .

(c) Nous ne plaçons pas la même confiance dans celui qui collabore avec nous par sympathie et dans celui qui tient rigoureusement ses promesses par devoir. La déclaration de Montesquieu pourrait très bien se trouver dans un contexte d’emboîtements institutionnels que l’on pourrait nommer “L’Esprit des Lois”.

(d) Mais le sens du devoir n’est pas universellement partagé. La loyauté ne joue pas partout dans le même sens. Dans la bouche de Louis XVI, de Lesurques (affaire du Courrier de Lyon), de Gaston Dominici ou de Calas (erreur judiciaire du parlement de Toulouse en 1762, suivie du “Traité sur la tolérance” de Voltaire en 1763), une formule comme <<J’ai confiance en la justice de mon pays !>> aurait quelque chose de suicidaire. Il peut y avoir des conflits de loyauté qui font que plus le groupe d’ appartenance est grand, plus il englobe de sous-groupes, plus les conflits d’appartenances rendent la décision de chacun imprévisible.

(e) Les institutions cherchent à réduire le chaos en créant des totalités emboîtées. Elles ne peuvent empêcher l’ événement. La confiance institutionnelle restera toujours une confiance faible. La confiance forte ne peut venir que de la liberté des individus nomades et du dialogue des instances .

Voir Nomade moderne .

Texte La mise en valeur mutuelle.


Confiance psychologique . (a) La confiance psychologique est une combinaison de la confiance en soi et de la confiance dans la réalité. Elle est dénuée ou indépendante de tout jugement de valeur.

(b) Confiance dans la réalité . Je n’ai pas confiance en la réalité en ce que je la trouverais belle et bonne en toutes circonstances. J’ai confiance en la capacité de la réalité à être elle-même, quels que soient mes jugements de valeur à son sujet. Je n’ai pas foi en la bonté de la réalité, mais en son existence et en son auto-similitude. Cette confiance en la réalité est une merveilleuse condition de la confiance en soi.

(c) Confiance en soi . Je n’ai pas confiance en moi parce que je me trouverais bel et bon en toutes circonstances. J’ai confiance en ma capacité à être moi-même, malgré mon manque de connaissances sur ce que je suis. Cette confiance en soi, dans un monde chaotique, s’oppose à l’ identité statique octroyée par l’ appartenance.

Voir Perfusion de l’appartenance .





* Auteur


Hubert Houdoy



Créé le 10 Décembre 1998

Modifié le 27 Juillet 1999





* Suite



Glossaire Détaillé, Lettre C, numéro 32





Lettre D


Glossaire Détaillé, Lettre D, numéro 01




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Mise à jour: 16/07/2003