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Glossaire Détaillé, Lettre R, numéro 10




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Glossaire Détaillé, Lettre R, numéro 09





Régime de saturation . (a) Le régime de saturation du désir, qui va au-delà de la satisfaction du désir, s’oppose au régime de pénurie et au régime de satiété tant dans le monde du travail que dans le monde de l’amour .

(b) Il peut y avoir régime de saturation dans un monde et régime de pénurie du désir dans l’autre. Ce point est d’autant plus important que la motivation ou l’ aptitude à vivre (issue du monde de l’amour) est une source unique pour les deux mondes. L’aptitude à vivre se différencie en aptitude à travailler et en aptitude à aimer . C’est la même énergie commune (libido) ou énergie disponible pour l’action qui se distribue plus ou moins harmonieusement entre les deux mondes.

Voir Production et reproduction . Régime du désir . Nécessité du plaisir .


Régime de saturation dans le monde de l’amour . (a) Le régime de saturation ou d’excès de la satisfaction du désir dans le monde de l’amour est une situation plutôt rare. Dans ce cas, comme dans celui de la pénurie généralisée, la distinction entre désir et besoin tend à s’atténuer voire à disparaître. Le régime de saturation désigne une absence de pénurie et même un dépassement de la satiété dans la satisfaction des besoins de tendresse et du désir sexuel .

(b) Dans une telle situation, l’activité sexuelle est intense. Elle se déroule dans un contexte relationnel satisfaisant. L’ énergie disponible pour l’action se trouve très importante. Ce serait plutôt le temps disponible pour l’action qui manquerait ! Il se pourrait même, pour le mâle en tout cas, que ce soit le temps pour la reconstitution du désir qui fasse défaut !

(c) Certaines hypothèses, relatives à nos hypothétiques ancêtres mâles laissent à penser qu’une telle situation ait pu exister dans telle ou telle période préhistorique. Mais elles ne sont pas confirmées par les travaux actuels. Nos hypothétiques ancêtres féminines auraient eu une telle demande de relations sexuelles (à la manière des femelles singes actuelles) que nos ancêtres mâles, saturés de jeux sexuels, auraient fini par boycotter les femelles trop désirantes. Ils auraient entrepris de sélectionner une “race” de femelles frigides. Ainsi s’expliquerait le régime actuel.

(d) Actuellement et globalement, le r égime de pénurie dans le monde de l’amour provoque, entre autres, le besoin social de prostitution . Le régime personnel d’un individu n’est pas indépendant du régime de la société dans laquelle il se situe. Ainsi, le régime de pénurie généralisée (désir et ressources) des sociétés hiérarchiques ne permet guère de distinction entre désir et besoin, entre manque et rareté.

Voir Production et reproduction . Régime du désir . Régime de saturation . Nécessité du plaisir .


Régime de saturation dans le monde du travail . (a) Contingence. Il n’existe pas de loi universelle en économie politique ni en sociologie. Les attitudes, les comportements, les besoins et les désirs sont différents selon le contexte plus global dans lequel ils se situent. La prétendue loi de reproduction automatique de la société est une hypothèse simplificatrice que, à l’ère des ordinateurs et des modèles de simulation, nous devons supprimer de nos modes de penser.

(b) En opposant un régime de pénurie , un régime de satiété et un régime de saturation comme autant de régimes du désir , nous pouvons mettre en évidence des motivations et des comportements différents. En situation de pénurie et en situation de saturation, la distinction entre désir et besoin tend à disparaître, mais pour des raisons opposées et avec des conséquences différentes.

(c) Le régime de saturation (excès de la satisfaction) du désir dans le monde du travail désigne cet état de la production des biens et des services dans lequel les concepteurs anticipent très largement sur les besoins des consommateurs. Un nouveau produit, comme un téléphone cellulaire, correspond au besoin réel, actuel, pressant et exprimé d’une certaine catégorie de travailleurs nomades. Ce n’est pas un besoin réel ni ressenti pour l’ensemble de la population. Pourtant le nouveau produit est d’emblée conçu, fabriqué et commercialisé pour être peu à peu adopté par une très grande partie de la population. Le besoin est donc prévu avant d’être ressenti. Le consommateur est face au producteur, comme un enfant gâté face à une mère possessive qui anticipe non seulement ses demandes et ses désirs, mais suscite ses besoins.

(d) L’autre versant de ce régime est la saturation du temps disponible par les contraintes du travail (dodo-boulot-métro). L’ énergie disponible pour l’action est rapidement épuisée par le rythme trépidant de la vie au travail. D’où un désir distrait .

(e) Cette saturation n’est pas absolue mais relative. Elle est fonction de la concomitance d’un régime de pénurie dans le monde de l’amour , celui qui détermine le niveau de cette énergie affective totale.

Voir Production et reproduction . Régime du désir . Régime de saturation . Nécessité du plaisir .


Régime du désir . (a) Nous entendons par régime du désir cette plus ou moins grande capacité du désir à se satisfaire dans un certain mode de vie ou dans un cadre institutionnel donné. Le régime du désir est particulièrement organisé par les institutions qui tentent de faire passer le désir individuel pour un besoin social. Le régime individuel du désir s’inscrit dans un régime collectif du désir.

(b) Le régime individuel du désir est d’abord la capacité du désir à produire un plaisir immédiat ou instantané. Même dans un régime de pénurie généralisée (du désir et des victuailles), le carnaval est ce jour où tout est sens dessus-dessous, pour permettre au désir de s’exprimer une fois l’an. Il s’agit, bien sûr d’une captation et récupération institutionnelle du désir.

(c) Le régime individuel du désir est aussi la capacité du désir à produire et à reproduire, dans la durée, une motivation de l’individu ou son aptitude à vivre .

(d) Pour l’économiste, ce régime du désir peut se différencier entre production et reproduction .

(e) Mais pour le freudien, le sexologue ou le psychanalyste, le désir dont on cherche à qualifier le régime de fonctionnement est un seul et même désir. C’est le désir qui, sur un corps biologique donné, dégage l’ énergie disponible pour l’action ou les activités de tous types. L’ énergie que le désir représente, produit, déploie et distribue est ce que Freud nommait la libido.

(f) En somme, tant dans le monde du travail que dans le monde de l’amour , notre motivation se développe ou s’étiole en fonction du plaisir que nous savons ou ne savons pas accorder, recevoir ou nous accorder. Cette aptitude à vivre vient d’un certain régime du désir.

(g) A tous les niveaux (individu, organisation réelle , nation, humanité), on peut opposer un régime de pénurie , un régime de satiété et un régime de saturation .

Voir Nécessité du plaisir . Saturation. Institution du mariage . Institution de la mode . Captation visuelle du désir . Captation gustative du désir . Captation morbide du désir .


Règle de saint Augustin . (a) La règle de saint Augustin est une organisation de la vie communautaire et religieuse. Elle est inspirée de l’exemple de saint Augustin (mort en 431). Bien qu’il soit évêque d’Hippone et astreint à vivre dans le siècle, Augustin tenait à <<avoir avec lui, dans sa maison épiscopale, un monastère de clercs>>, régi par des règles (canones). C’est l’origine des chanoines réguliers (pléonasme moqué par Pierre Abélard ).

(b) En 816, sous l’influence normalisatrice de Charlemagne, le premier concile d’Aix-la-Chapelle codifia les pratiques des chanoines de l’époque, depuis les évêques Boniface et Chrodegang de Metz. Cette règle d’Aix autorisait la propriété privée dans la communauté.

(c) Lors du mouvement de la réforme grégorienne (XI ème-XII ème siècles), des chanoines, encouragés par le synode de Latran (1059), souhaitèrent un retour à un mode de vie plus inspiré des premiers apôtres (Apostoliques, Spirituels, Ubertin de Casale ). On fit alors référence à saint Augustin qui n’était plus là pour dire le contraire. D’où la règle de saint Augustin qui circulait en fait sous deux versions: l’Ordo Monasterii (qui n’est pas de saint Augustin) et le Praeceptum (écrit par saint Augustin, vers 397, mais pour des moines laïcs).

(d) D’où trois règles rivales et contestées:


Règlement du chef . Le règlement du chef comporte deux articles:

Article I: Le chef a toujours raison.

Article II: Si le chef semblait ne pas avoir raison, appliquer l’article I.


Règlement du décideur . Le règlement du décideur comporte aussi deux articles:

Article I: Le décideur décide toujours.

Article II: Si le décideur semblait ne pas décider, appliquer l’article I.


Règles. Terme de biologie humaine. (a) Les règles désignent un écoulement de sang provenant du vagin. Son nom (regulae) vient de ce qu’il se produit chaque mois (régularité très approximative) ou plutôt chaque cycle menstruel. Il se produit chez la femme, de la puberté à la ménopause, en l’absence de fécondation. On dit aussi <menstrues> ou <flux menstruel>, sans parler des métaphores inventées par chaque femme.

(b) Les règles marquent l’absence de fécondation de l’ ovule féminin par un spermatozoïde masculin ou l’échec de l’ ovulation. Les parois de l’ utérus qui s’étaient préparées (nidification) à recevoir un embryon puis à nourrir le foetus retrouvent un aspect plus lisse. Cette dénidification (le corps est essentiellement composé d’eau et de carbone) produit un flux de sang qui s’écoule, via le vagin, par l’orifice vaginal de la vulve.

(c) Seules une peur du sang (manifestée parfois par la peur d’assister à l’accouchement de leurs enfants) et une éducation trop riche en tabous sexuels peuvent expliquer que certains hommes s’abstiennent périodiquement de rapports sexuels avec leur partenaire (sexuelle ou amoureuse).

(d) Il est impardonnable qu’ils aient pu forger l’injuste expression de “femme impure”. De même, il est monstrueux de nommer fille impure , la fille qui n’a pas subi l’ excision du clitoris ou l’ infibulation.

(e) Le liquide qui s’écoule pendant les règles est composé des éléments organiques (cellules) qui tapissent la muqueuse utérine. C’est essentiellement du sang. La menstruation dure de trois à six jours. Les règles sont périodiques (comme les protections adéquates). Elles reviennent tous les vingt-huit jours en moyenne, mais avec de grandes variations, car elles ne dépendent nullement de la lune.

(f) L'écoulement menstruel, lui aussi, est très variable. Il peut aller de 20 à 100 millilitres selon les femmes.

Voir Aménorrhées. Aménorrhées secondaires . Aménorrhées d’origine psychique . Pureté.


Régression, texte. (a) La régression est une marche en arrière tandis que la progression est une marche en avant.

(a) Psychologie génétique.

(b) Il ne faut pas oublier de mentionner la régression par le non-usage d’une capacité acquise. L’importance de l’illétrisme malgré l’école laïque, gratuite et obligatoire est une illustration de la régression par le non-usage de la compétence linguistique acquise.


Régression (psychique) , texte. (b) La régression est une marche en arrière. Elle désigne un mécanisme de retour (provisoire ou non) de l’individu à un mode de fonctionnement antérieur pour ne pas assumer une situation conflictuelle trop difficile à vivre.

(b) Parler de régression suppose une mémoire des états successifs de la construction du psychisme.

Voir Assumer les trois fonctions . Île du Désespoi r. Parole de vérité . Dicible. Indicible. Silence des mots . Bruits du corps . Chant des émotions . Chemin de renaissance .

Texte L’île de Robinson.


Régression historique, texte. (a) La régression historique est un processus régressif dans lequel la société, l’organisation sociale de base et l’individu ne sont plus capables d’assurer leur progression vers une plus grande connaissance du monde, une meilleure coopération et une plus grande autonomie.

(b) La régression historique se traduit par une confusion croissante des représentations , voire un clivage des représentations . Car la régression est d’abord l’impossibilité de tenir une parole de vérité sur la réalité de On comprend alors que le fétichisme et le clivage puissent être à la fois économique, psychologique et sociologique.

(c) Pour l’individu, l’organisation réelle ou la société, la régression tente de réduire la différenciation. La régression est poussée par la pulsion de mort . Elle traduit la tentation d’un retour (état de nirvana permanent) à une illusoire simplicité et à l’absence de toute tension.

(d) Il y a régression comme conséquence d’un conflit non-résolu. Non seulement le conflit est masqué à la conscience, mais les questions et les modes de résolution se confondent de manière irrationnelle dans l’ inconscient. C’est justement la différence entre les informations mémorisées et les connaissances traitées et assumées qui fait le partage entre l’inconscient et le conscient, tant au niveau individuel qu’au niveau de la société.

(e) C’est la justification idéologique du pouvoir de domination des guerriers par la fonction signifiante des prêtres qui a conduit la religion à une régression historique vers la seule question de l’origine du monde . Elle ne traite pas la question de la progression vers un avenir possible. Ou bien elle considère que l’alpha et l’oméga se rejoignent. Ainsi, le cadre institutionnel des discours de vérité , qui prétendent fournir des certitudes aux individus pour servir de base à leurs interrogations, ne leur permet plus de produire des représentations pertinentes. De plus, des questions (question de la mort , question du suicide ) sont tabous parce que les réponses sont indicibles ou d’un formalisme totalement creux (discours anti-suicidaire).

(f) Alors, dans un conflit non résolu, faute de dialogue, les représentations restent largement inconscientes. Pour chaque individu, les questions infantiles et les questions adultes se mêlent aux questions du pouvoir. Les niveaux d’organisation fusionnent dans l’amalgame. Les questions se confondent. Les argumentations, purement formelles, rituelles, incantatoires, sont bonnes en toutes circonstances.

(g) Dans un processus de régression historique, les différenciations conceptuelles acquises disparaissent. Certains processus de dévalorisation des connaissances se font jour. Un bon exemple est donné par la vulgarité ou par la vulgarisation du désir de l’homme . Les personnages (Dieu, Sainte Trinité , Jésus-Christ, Vierge Marie , Messie) laborieusement construits par les discours de vérité disparaissent. Ils sont remplacés par un magma de fatalité ou une dialectique de conflit entre bon objet et mauvais objet (Dieu et Satan). Chacun assimile la divinité créatrice à une image indistincte des parents. Autorité parentale et puissance absolue se confondent. La différenciation (différence des sexes) et la dissociation (personnalités particulières) disparaissent. D’où des images ambiguës, avec condensation et déplacement des attributs. L’image de la mère phallique en est un exemple. Beauté et séduction, amour et violence se confondent.

(h) Les modes de symbolisation qui permettent une distance (geste, écriture) laissent la place à ceux qui donnent une plus grande immédiateté (image et son). D’où les Jeux du Cirque (Panem et Circenses ), les Voix (Jeanne d’Arc ) et la possibilité des hallucinations audio-visuelles. Le sens de la vision et le sens de l’audition sont les sens de l’hallucination . Dans un processus régressif, l’illusion de la totalité est favorisée par l’apparente clôture de l’image. D’où l’importance considérable du spectacle social (Gilles de Retz). C’est, nous l’avons vu, la fascination pour les biens de luxe , le spectacle des dominants, qui les a mis dans la dépendance des marchands et des banquiers.

(i) Le clivage du moi est lié à la séparation des trois fonctions politiques en trois ordres sociaux. Le clivage et le déni sont liés à la question de l’ objet partiel qui symbolise le pouvoir, la puissance. Par le mécanisme de la métonymie, la partie en vient à signifier le tout. Par le mécanisme de la métaphore, un objet externe, détaché, vient représenter l’objet partiel non détachable. C’est ainsi que se constitue le fétiche. La régression ne fait appel qu’aux processus primaires de l’inconscient. Elle court-circuite les processus secondaires de la pensée et du jugement.

Voir Sémiotique corporelle . Sens du toucher . Sémiotiques discontinues . Désir tendu . Tendre. Mélanie Klein . Intersémioticité .





* Auteur


Hubert Houdoy



Créé le 13 Mars 1999

Modifié le 19 Novembre 1999





Suite


Glossaire Détaillé, Lettre R, numéro 11





Lettre S


Glossaire Détaillé, Lettre S, numéro 01


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Mise à jour: 24/12/1999