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Glossaire
Détaillé, Lettre L, numéro 22
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Glossaire Détaillé, Lettre L, numéro
21
Loin de la
vérité . (a) Constater que l’on est encore loin
de la vérité ne veut pas dire que l’on croit en la
possibilité d’une vérité. Cela
veut dire que l’on croit en l’existence d’une seule mais
complexe réalité.
(b) On s’efforce
alors de trouver ou de retrouver un vieux fond de
vérité .
(c) Puis on se donne un bon
temps de réflexion . Le sommeil peut suffire à
changer l’état des émotions. Ne dit-on pas que “la
nuit porte conseil” ? En outre, un long travail de
réflexion peut nous amener à formuler des
conjectures.
(d) Mais on est encore loin du compte,
car un fond de vérité n’est pas un font de
vérité. Autrement dit, la vérité ne sort pas
toute nue de ce puits là.
(e) Il est
d’abord à craindre qu’un font de vérité ne
soit, ipso facto, qu’un puits sans fond. Car il est probablement
impossible de trouver un fondement à la
vérité.
(f) J’ai dit <probablement> pour
éviter le paradoxe logique mais gênant de celui
qui dirait: “Croyez-moi. Il n’existe pas de
vérité”. Ce paradoxe de l’absence de
vérité ne serait qu’une forme inversée du
paradoxe du menteur .
Voir
Vérités des institutions .
Vérités des individus .
Vérité toute nue . Vérité
sortant du puits .
Lois, texte. (a) Le terme <Lois> a longtemps servi
à désigner, indistinctement:
La
dernière servait de modèle à la s
érie des précédentes. Elles en tiraient
leur force magique, leur légitimité et leur
intelligibilité.
(b) Dans un monde statique,
invariant, réalité et
référent semblaient se confondre dans la loi,
son application et son auteur.
Voir Comprendre le
monde . Monde des trois niveaux . Monde des
trois ordres . Monde des institutions .
Dialectique du modèle et de la série .
Lois coercitives de la concurrence . texte. Terme d’économie
marxiste.
(a) A la formule <lois coercitives de la
concurrence> correspond le vocable actuel de “terrorisme des
marchés”. Cette manifestation aliénée des
micro-décisions est la conséquence ultime de
cette croyance magique dans le Progrès automatique.
Pourtant, si le mouvement est spontané dans le chaos
structurant , le progrès est soit un mot creux soit une
exigence autrement plus rigoureuse du développement
durable .
(b) Marx est, encore
aujourd’hui, la meilleure expression des idées de millions de
Monsieur Jourdain qui sont marxistes sans le savoir (“On
n’arrête pas le progrès”):
(c) La théorie du reflet
marxiste fait des idées, des
motivations et des mobiles des individus un
simple reflet du mouvement de la matière dans la distribution de la
force de travail dont la société dispose dans
le corps social. Dans ces conditions, on conçoit très bien que
la valeur soit analysée pour elle-même, indépendamment de
sa relation dialectique à la valeur d’usage . Le
temps qui la mesure est un temps en soi et la plus-value est une
différence pure. Il n’y a pas de passage théorique entre
temps matérialiste et temps en soi.
(d) La conception
agrégative de la valeur (la valeur
d’usage ) et conception distributive de la
valeur (la valeur d’échange )
n’ont pas le même statut épistémologique. La valeur
d’usage n’est qu’une condition pour que l’
activité soit un travail. Dans cette optique, la
notion de force productive du travail
n’a pas à être précisée ni
conceptualisée. Elle est devenu un passe-partout commode pour la
paresse intellectuelle et pour le dogme.
(e) Sera
baptisé “accroissement de la force productive” tout ce qui
fait diminuer l’en soi du temps de travail. Aujourd’hui, on ne
fait toujours pas autrement quand on conclut à une augmentation de la productivité sur la foi des
statistiques du chômage. Les lois coercitives de la concurrence ne sont
jamais que la projection de la servitude
volontaire à la domination comme principe .
Voir Loi de reproduction automatique de la
société .
Loisirs, texte. (a) Les loisirs sont la forme moderne ou
démocratique de l’ otium qui imposait à
la noblesse de ne pas se livrer au travail
des Jacques (labeur) ou des marchands
(negotium).
(b) Les seules société de
loisirs sont les sociétés primitives des zones fertiles qui
produisent en deux heures par jour le double de ce dont elles ont besoin.
(c) Dans nos sociétés industrielles (d’hier) le
pacte taylorien (travail idiot contre salaire élevé) provoque
une course absurde aux loisirs pour avoir le temps d’oublier la
bêtise du travail subordonné.
(d) Considérer le
travail comme producteur, non seulement des marchandises mais du
sujet instrumental et culturel est le seul moyen de sortir de
cette course sans fin entre travail et loisir, génératrice du
“métro-boulot-dodo”.
Voir Sujet
culturel . Travail amoureux .
Loth ou Lot. (a) Palestinien du XIX ème
siècle avant Jésus-Christ. Loth est le neveu d’Abraham.
Loth est le père de Moab (Moabites, peuple de l’Est de la Mer
Morte) et d’Ammon (Ammonites, peuple de Syrie).
(b) Par la
supplique d’ Abraham auprès de Yahvé,
Loth fut le seul survivant mâle de Sodome. La ville
dont les habitants, les Sodomites, se livraient à la
sodomisation fut détruite par des
anges exterminateurs envoyés par
Dieu. Les anges avaient enjoint à Loth et à sa
famille de ne point se retourner. La femme de Loth, inquiète du sort de
ses fils et de ses proches, fut changée en statue de sel pour
s’être retournée.
(c) On reproche justement aux
sodomites de se retourner dans le coït.
(d) Pendant ce temps, Loth et ses filles ,
stoïques et indemnes, fuyaient la ville en feu.
Loth et ses filles . (a) La relation sexuelle
de Loth et de ses deux filles est un thème classique de la peinture.
“Loth et ses filles” est un chef d’oeuvre de Lucas de Leyde,
peintre et graveur hollandais (Leyde, 1489-1533).
(b) Ayant
survécu à la destruction de Sodome et de
Gomorrhe, Loth et ses filles se retrouvèrent seuls.
Loth était sans femme. Celle-ci avait
été statufiée dans le sel. Elle s’était
retournée vers la Sodome en feu, malgré l’
interdit divin . Ses deux filles étaient sans maris.
Elles avaient grand peur de ne pas être mères.
(c) Depuis
le Déluge chacun ou chacune connait les effets du
vin, inventé par Noé. Les
filles de Loth décidèrent donc de soûler leur père.
Loth est le prototype du responsable mais pas coupable .
Profitant de son ivresse, ses filles se firent inséminer par leur
père, inconscient de ses actes.
Voir Trois personnages
féminins . Gomorrhe. Sodome.
Sodomites. Sodomisation.
Orphée. Eurydice.
Hospitalité sexuelle .
Texte Loth et ses filles au Musée de Cognac.
Lotharingie. texte.
La Lotharingie, d’où vient <Lorraine>, est une partie de
l’ancien royaume (quasi-européen) de Charlemagne.
(a) La
Lotharingie est créée à la mort de l’empereur
Lothaire I er, en 855. Son royaume est partagé entre ses trois
fils. Lothaire II est le second fils. Il reçoit la partie
septentrionale qui s’étend de la Frise au plateau de Langres et
au Jura. La <Lotharingie> est le <Lotharii regnum>.
(b)
Lothaire II meurt sans héritier (légitime), en 869. Charles
le Chauve (823-877) roi de France (843-877) et empereur d’Occident
(875-877) et Louis le Germanique (vers 806 -876) roi de Germanie (843-876),
ses oncles, convoitent ses terres. Charles n’attend pas. Il se fait
couronner roi à Metz. Mais, dès 870, au traité de
Meersen, il doit accorder à Louis la partie la plus à
l’Est du royaume de Lothaire: Aix-la-Chapelle, Alsace, Cologne, Jura,
Mayence, Trèves.
(c) C’est donc de Charles le Chauve,
alors roi des Francs, que le premier des Comtes Guillaume
(Guillaume I er) aurait tenu, en 870, le Comté de
Forez .
(d) En 928, après des valses
hésitations de la noblesse locale, la Lotharingie est
un duché intégré au royaume de Germanie. En 959, le
duché est divisé en Basse-Lorraine au nord et Haute-Lorraine au
sud.
Voir Noël de l’An 800 .
Louis Massignon . (a) Louis Massignon
(né à Nogent-sur-Marne, en 1883; mort à Paris en 1962)
est un spécialiste de l’Islam dont la lecture renouvelle toute la
perception de l’ Histoire et des religions. Le
“Lexique technique de la mystique musulmane”, est sa thèse
secondaire. Son opposition entre monisme testimonial et monisme existentiel
est devenue classique.
(b) Il présente en 1904 un diplôme
d’études supérieures, consacré au Maroc vu par
Léon l’Africain. En Mésopotamie, sur le Tigre le 3 mai
1908, une expérience le pousse vers une réflexion plus
spirituelle. Il entreprend des recherches sur le mystique musulman al-Halladj
(Bagdad, en 922) à Constantinople puis au Caire. En 1914, il est
mobilisé dans l’armée d’Orient. De 1917 à
1919, il est officier adjoint auprès du haut commissaire de France en
Palestine et en Syrie. Il entre à Jérusalem avec son homologue
anglais Lawrence, plus connu sous le titre légendaire de
“Lawrence d’Arabie”. A la fin de la guerre, il est directeur
de la “Revue du monde musulman” et professeur au Collège de
France, puis directeur à l’École pratique des hautes
études en 1933. Il proteste, par le jeûne, contre l’exil de
Mohamed V.
(c) Pour Louis Massignon, l’exégèse doit
associer <<la psychologie expérimentale de la prière et de
la dévotion et la sociologie du travail en commun>>. De fait, il
associe la Vierge Marie (mère de Jésus de
Nazareth) et Fatima (fille que Muhammad eut de sa première femme
Khadidja), Jeanne d’Arc (morte bûcher) et
Marie-Antoinette (morte à la guillotine) pour analyser l’Islam et
le sentiment intérieur de l’ Histoire. Pour lui,
la source sémitique des trois religions du Livre est unique
(Abraham) même si elle coule par deux orifices
distincts. Il ressuscite ainsi, non seulement Abraham, mais
Gilgamesh. Il attache une importance considérable aux
lieux dans lesquels la compassion à l’universel s’est
inscrite soit dans la pierre par des monuments, soit dans la
chair par des stigmates (Jérusalem,
Qarafa du Caire, Sept Dormants d’Éphèse et de Bretagne,
Domrémy, le Temple, Dülmen, La Salette, le bois sacré
d’Isé, Mehrauli). Favorable à une internationalisation des
lieux saints, il voit dans la Terre Sainte le <<jardin d’enfant de
l’humanité>>.
(d) Défenseur de la femme
réelle, très critique contre les <<célibataires en
chambre>> ou contre une vision trop simpliste de l’épisode
de Sodome, Louis Massignon voyait dans le
martyre de Namugongo en Ouganda le symbole d’une plaie
de toutes les civilisations. Partout, de jeunes pages ont vécu en
martyrs de la chasteté virile, du vasselage
d’amour ou de l’amour courtois dont les garçons
font les frais.
Voir Voeu de chasteté .
Sacrifice d’Abraham . Verbe.
Libre Esprit . Bûchers du Libre Esprit
. Femme soumise . Femme mise-sous .
Devoir conjugal . Bloemardinne.
Hadewijch. Héloïse.
Pierre Abélard . Aleydis de Cambrai .
Joachim de Flore . Filles d’Udyllinde
. Jean de Brünn . Alumbrados.
Heinrich von Morungen . Minnesang.
Crime pédophile .
Texte Le Verbe se fait Chair.
Luca. Terme de biologie. (a)
Luca ou LUCA est un acronyme pour Last Universal Common Ancestor. Il est
beaucoup plus ancien que Lucy ou Abel, mais nous
n’avons pas trouvé son squelette ni même son milieu de vie.
(b) Cet ancêtre commun aux eubactéries, aux
archaebactéries et aux eucaryotes
serait trop complexe pour être le progénote au
sens initial de Carl Woese ou le plus primitif de nos ancêtres
(peut-être sorti de la soupe primitive).
(c) Des travaux de
phylogénie moléculaire ont montré, par
ailleurs, que l’ancêtre commun de tous les
procaryotes, archaebactéries et eubactéries,
pouvait être un hyperthermophile (une bactérie
vivant dans les sources chaudes sulfureuses à des températures
comprises entre 80 degrés C. et 110 degrés Celsius).
De fait, nous pensons que la Terre primitive était beaucoup plus chaude
que la Terre actuelle.
Lucidaire. (a) Le
“Lucidaire” ou “Dialogue sur la somme de toute la
théologie chrétienne” vers 1000, est le premier
véritable traité de théologie médiévale. Il
est l’oeuvre d’Honorius Augustodunensis ou de Ratisbonne
(1080-vers 1150).
(b) Honorius est né en Angleterre. Il fut
l’élève d’ Anselme de
Cantorbéry . Ses autres écrits (“Summa
universalis”, “Speculum Ecclesiae” et “Imago
mundi”) prennent position pour le pape contre l’Empereur pendant
la Querelle des Investitures qui se termina par le Concordat de Worms (1122)
signé par le pape Calixte II. Sa méthode de réflexion
consiste à faire d’incessantes comparaisons entre la nature ou le
macrocosme et l’homme qui en est l’image ou le microcosme.
(c) Le “Lucidaire” a inspiré le plan et les
miniatures du manuscrit d’ Herrade de Landsberg
(1125-1195), “Hortus deliciarum” (Jardin des
délices ). On retrouve aussi son influence dans la mise en
forme des visions et autres révélations de l’abbesse de
Bingen, Hildegarde (1098-1179).
Lucien de
Samosate . (a) Lucien est né à Samosate, en Syrie, vers
120. Ce fils de sculpteur de statuettes refuse de pratiquer le métier
de son père. Il se sauve. Ce syrien apprend le grec dans les livres et
les voyages. Sophiste itinérant, il a étudié la
rhétorique dans les écoles d’Ionie. Grand
voyageur, il est connu à Athènes vers 160, en Orient entre 162
et 165. Il va jusqu’en Gaule. Athée, polémiste,
anticonformiste, il se fait un nom dans le genre du dialogue satirique. On le
compare au “ Prométhée du
discours”.Tout comme Cyrano de Bergerac , il est
célèbre, mais en multipliant le nombre de ses ennemis. Pourtant
vers 170, il est encore haut fonctionnaire en Egypte où il meurt
après 180.
(b) Intersémioticité.
C’est par les textes de Lucien que nous connaissons les
oeuvres peintes d’ Apelle. Par son
truchement littéraire, la Calomnie,
ré-interprétée par Sandro Botticelli, est devenue “
La calomnie d’Apelle ”. C’est encore par
lui que nous connaissons la divinité gauloise Ogmios qu’il
compare à Héraclès. En un nouvel
exercice d’intersémioticité , elle sera
peinte par Albrecht Dürer d’après sa description.
(c)
L’intérêt des artistes nomades de la Renaissance pour
Lucien de Samosate peut s’expliquer par son refus de la situation
paternelle d’artisan. Il l’explique en ces termes.
Et c’est pourquoi il a
préféré vivre dans le monde du verbe ,
tout en le critiquant.
Voir Otium.
Negotium.
Auteur
Créé le 12 Juillet 1999
Modifié le 1 er Octobre 1999
Suite
Glossaire Détaillé, Lettre L, numéro
23
Lettre M
Glossaire Détaillé, Lettre M, numéro
01