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Glossaire Détaillé, Lettre L, numéro 21




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Glossaire Détaillé, Lettre L, numéro 20





Logorrhée. La logorrhée est un flot de paroles inutiles et désordonnées. Ce phénomène de vomissement verbal est typique de certains états maniaques. La parole sans fin vise a empêcher l’irruption du réel dans la conscience du locuteur. S’il existe une thérapie par la parole et par l’écriture, ce n’est pas par la logorrhée.

Voir Logomachie. Discours de vérité . Parole de vérité .


Logos. (A). Terme grec dont le succès fut immense dans le monde occidental, y compris par la logomachie.

(a) Grec classique. Le <logos> est une ou la parole. Ce peut être une parole profane comme celle de l’ individu isolé ou celle de la rumeur sur l’Agora des citoyens ou dans le port des barbares. Ce peut être la parole sacrée connue par le truchement de l’ Oracle de Delphes .

(b) Par l’influence des navigateurs, des guerriers, des colons, des sophistes itinérants (comme Lucien de Samosate ) et des marchands grecs, le terme fut repris par d’autres peuples, pour de nombreux usages. Le Logos est devenu le Verbe, la parole, la Raison, le sperme ou Dieu.

(B). Terme philosophique. Son sens n’est pas fixe. Il varie largement selon les auteurs et les écoles.

(a) Héraclite (au tournant des VI ème et V ème siècles avant Jésus-Christ). Logos est employé pour la <parole> ou pour la <mesure>, le rapport, le ratio mathématique selon lequel le Feu se change en Eau. Mais ce ratio (en anglais) n’est pas encore la raison (en français). Le logos est aussi le mouvement qui réconcilie l’être et le non-être dans le devenir.

(b) Platon (428-347 avant Jésus-Christ). Le logos devient la raison, la pensée organisatrice . La rumeur devient le discours fondé par la méthode rigoureuse de la réflexion scientifique.

(c) Aristote (384-322 avant Jésus-Christ). De la méthode, le logos remonte vers la finalité. Il s’agit de celles de la nature, les finalités naturelles que l’on peut supposer à la vision de la régularité des ratios. L’ induction en fera des lois. Le logos en vient à signifier une notion.

(d) Stoïcisme. Le ratio, la raison, la loi, la règle ascétique, la norme, la rigueur de la pensée et du comportement font du logos le recteur du cosmos. Le logos devient la loi du développement historique de l’ Univers. On aboutit alors à la notion de logos spermatikos .

(e) Néo-platoniciens. Plotin (205-271). Dans la Sainte Trinité , le logos est une hypostase secondaire. Il est le démiurge, l’organisateur de la nature sensible ou matérielle. Par la suite, les gnostiques en feront une divinité secondaire et antagoniste de Dieu, le Malin.

(C). Terme religieux. A la fin de la période hellénistique, on passe de la philosophie à la religion sous l’influence des cultes orientaux basés sur les mystères.

(a) Religion grecque. Le logos est la loi du mouvement des astres et la puissance créatrice de l’ Hermès ithyphallique .

(b) Judaïsme. Avec Philon d’Alexandrie (20 avant-45 après), juif d’expression grecque, le logos mêle la parole divine (juive), la loi, la sagesse et les concepts helléniques. Il devient une instance intermédiaire entre Dieu et le résultat de La Création . Dans “De la Création du Monde”, Philon commente la Genèse jusqu’à la faute d’ Adam.

(c) Christianisme. Le Logos devient la Parole de Dieu. Le Verbe est la deuxième hypostase de la Trinité. Le Verbe se fait chair. Le logos s’incarne en Jésus-Christ. Le Verbum est au coeur de toute la théologie médiévale. Le terme de péché originel sera créé par Saint-Augustin (354-430). Cette notion de logos sera encore présente chez Descartes (y compris le sperme créateur) et Malebranche.

Voir Oedipe. Pythie. Sibylle. Ascèse. Ascétisme. Formation du foetus .


Logos spermatikos . (a) L’expression grecque < logos spermatikos> signifie que le Verbe (la pensée précédant et inspirant la parole) est le sperme (la semence de l’homme, le liquide séminal du mâle dominant). Le sperme est le Verbe. Les auteurs stoïciens (Porphyre, Cornutus, Artémidore) concevaient le Logos spermatikos comme une Raison.

(b) A leur époque, et même beaucoup plus tard (Descartes, Karl Marx ), on ne connaissait pas les spermatozoïdes ni les ovules ni leurs rôles exacts. Ces découvertes sont très récentes à l’échelle de l’Histoire de l’homme. Même les plus savants des auteurs pouvaient donc, sans ridicule, attribuer à la liqueur masculine un très grand rôle dans la reproduction biologique. Ils ne s’en sont guère privé d’ailleurs.

(c) Ainsi, une raison et pas seulement une manière ou une énergie, inhérente au sperme, se transmet de génération en génération. A la mort de l’individu, son Logos spermatikos se dilue dans le Logos cosmique.

(d) Cette notion s’appuie sur une représentation de l’ Univers vu ou conçu (on peut le dire) comme un organisme humain. C’est une vision anthropomorphique de l’ Univers. Le corps humain est un microcosme qui reproduit la structure du macrocosme. Cette notion de correspondance est présente chez Joachim de Flore . Elle supporte (justifie) son utilisation symbolique des nombres entiers.

(e) Références. Richard Payne Knight, “Le Culte de Priape et ses rapports avec la théologie mystique des anciens” (1786). Jacques Antoine Dulaure, “Des divinités génératrices ou du culte du phallus chez les anciens et les modernes” (1805).

Voir Découverte des spermatozoïdes . La femme n’est qu’un vase . Pensée du même . Signifiant phallus . Formation du foetus . Anthropomorphisme. Épigenèse. Préformation.


Loi de Haeckel . Hypothèse du biologiste allemand Haeckel selon laquelle l’ embryogénèse (formation de l’ embryon) reproduit la phylogenèse ou l’évolution de l’espèce. Tout dépend, bien sûr du sens que l’on donne au mot <reproduit>.

Voir Transformisme. Néoténie.


Loi de l’offre et de la demande , texte. (a) Le terme de <loi de l’offre et de la demande> fait référence au mécanisme par lequel se détermine le prix d’équilibre par confrontation de l’offre et de la demande sur le marché.

(b) Quand l’offre des producteurs est supérieure à la demande des consommateurs, la production ne s’écoulera que par la baisse du prix.

(c) Quand la demande est supérieure à l’offre, l’effet de surenchère provoque la hausse des prix.

(d) La loi de l’offre et de la demande ne peut expliquer le niveau des prix quand l’offre est partout égale à la demande.

(e) Cette théorie des prix , qui est une théorie de la fluctuation autour d’un point équilibre supposé, exige donc, comme soubassement, une théorie de la valeur .

(f) A son tour, la théorie de la valeur doit expliquer le niveau (imaginaire) des prix si l’offre égalait la demande (valeur).

Voir Loi des débouchés . Loi de la valeur . Karl Marx .

Texte Économie Politique ou Géologie Politique.


Loi de la valeur , texte. (a) La loi de la valeur est le correspondant marxien ou marxiste de la loi des débouchés de J. B. Say.

(b) Sans nier l’existence des crises, il est inutile de supposer que les marchandises ne pourront jamais être rachetées du fait de la faiblesse des salaires (sous-consommation ouvrière) ou de l’existence d’un profit (tentatives d’explications de Thomas Robert Malthus ou de Pierre Joseph Proudhon).

(c) Karl Marx s’efforce d’expliquer la plus-value. Elle est, selon lui (et implicitement selon les classiques) l’origine commune du profit, de l’ intérêt et de la rente .

(d) Pour que la plus-value soit reproductible, il faut expliquer sa formation en supposant (c’est l’ hypothèse de reproduction ) que les marchandises se vendent, en moyenne, à leur valeur. Ce qui, pour Karl Marx, veut dire: en fonction de la quantité de travail qu’elles incorporent.

Voir Théorie substantialiste de la valeur .

Texte Déterminations économiques de la valeur. Économie Politique ou Géologie Politique. Redéfinir la Plus-Value.


Loi de reproduction automatique de la société , texte. Bien que jamais formulée, les théories classique, marxiste et même keynésienne de la valeur ou des prix supposent toujours une force poussant la société à se reproduire.

Voir Théorie de la valeur . Théorie des prix . Hypothèse de reproduction . Lois.

Texte Déterminations économiques de la valeur.


Loi de Walras . texte. (a) La loi de Walras est l’hypothèse ou loi d’égalisation des productivités marginales aux prix des produits.

(b) La Loi de Walras formalise la Loi des Débouchés de J-B Say.

(c) Elle exprime qu’il ne peut y avoir d’excédent de demande sur tous les biens à la fois. Un excès de demande est immédiatement annulé par l’augmentation des prix. Grâce à quoi l’ équilibre général est stable.

Voir Lois.


Loi des débouchés , texte. (a) Selon l’économiste français Jean-Baptiste Say, l’offre crée sa propre demande.

(b) Cette hypothèse est fondamentale. Elle permet aux classiques de poser l’ égalité du revenu et de la valeur de la production . Elle permet aussi de réfuter les théories de la sous-consommation (Malthus).

(c) Après l’avoir admise dans le “Traité sur la Monnaie”, Keynes réfute la Loi des débouchés dans la “Théorie Générale”.

Voir Lois.


Loi des rendements décroissants , texte. (a) La loi des rendements décroissants est l’hypothèse fondamentale de la théorie classique et du raisonnement marginaliste.

(b) A court terme, le plein emploi de la population active, la pleine utilisation des capacités de production et l’égalité de l’offre et de la demande font que toute production marginale additionnelle ne sera pas aussi rentable que l’avant-dernière unité produite.

(c) Pour embaucher de nouveaux travailleurs et offrir plus de marchandises, avec un profit qui serait moindre, il faut que le salaire nominal et le salaire réel baissent.

(d) Mais tout cela est une pure tautologie, puisque par définition des mots et non pas par l’état du référent, à l’équilibre tout est pour le mieux et que donc on ne peut pas l’améliorer.

(d) Dans la réalité concrète des entreprises, toutes sortes de situations peuvent se produire. C’est la configuration particulière qui définit la logique de la situation.

(e) Reconnaître la fractalité, c’est admettre l’extrême sensibilité aux conditions initiales .

Voir Effet papillon . Lois.


Loi du Père . (a) Depuis une époque reculée, peut-être le néolithique, une identification par la souffrance semble avoir été un ferment de la construction des plus vastes organisations réelles . La pensée du même (classification, purification) est le moteur de cette culture sans la nature. Elle se développe par la domination étatique puis par la séduction marchande. Ceci s’est accompagné d’une écriture a posteriori de l’Histoire des hommes. La Création (ex nihilo ) et les deux testaments de la loi de Dieu, le Père, sont de bons exemples de cette tradition. L’ancienne loi du Père était celle de la filiation unilinéaire .

(b) Pour ne pas naturaliser ce mécanisme de création imaginaire d’une totalité, il ne faut pas oublier que cette divinité masculine s’instaure par un refoulement de divinités féminines préalables ou tout au moins des symboles féminins de la fertilité. Les rites d’institution provoquent et reproduisent l’ exclusion de la femme . La relation père-fils , (sans les majuscules) et la relation mère-fille ne sont justement pas les couples fondamentaux. Sans la symbolique de la souffrance , l’image de la mort et de la résurrection ne sont plus que de faibles métaphores. Car si la mort fait partie de la vie (par l’absence d’ éternité), celle-ci ne se transmet pas par l’héritage (Nom du Père) mais par la sexualité, voire l’ amour, dans le couple parental composé d’un homme et d’une femme. A cette procréation au sens strict, s’ajoute, tout aussi nécessaire, la procréation au sens large. Celle-ci peut réunir n’importe quelle sorte d’ amants. Et la filiation importe peu dans la globalité de la nature puisque l’ inceste naturel y est inévitable.

Voir Dame de Brassempouy .


Loi naturelle de l’équilibre . texte. Terme d’économie marxiste.

(a) Fils de son siècle, Karl Marx invoque la “Loi naturelle de l’équilibre” dans le Livre III du Capital . Il s’agit d’expliquer le profit par la plus-value, l’ exploitation ouvrière par la loi de la valeu r et la péréquation des taux de profit entre les branches par les schémas de transformation ou la transformation des valeurs en prix de production . Cela fait beaucoup de choses à la fois.

- << C’est l’échange (ou la vente) des marchandises à leur valeur qui est le principe rationnel, la loi naturelle de l’équilibre; c’est en partant de là qu’il faut expliquer les écarts, et non inversement, dégager la loi elle-même en partant des écarts. (Marx, “Le Capital”, Livre III)>>.

(b) C’est en considérant la société comme un système contenant un quantum de temps de travail , quantum fixe qu’il faut reproduire, que l’on peut définir des lois d’équilibre, à la condition de repérer dans le mouvement de la société, les tendances antagoniques. Nous savons que cet équilibre se fait par la concurrence sur le marché où il prend l’apparence phénoménale de la loi l’offre et de la demande .

(c) Autant la loi de la valeur (Marx) s’oppose au simplisme de “La propriété c’est le vol” (Proudhon), autant la référence au modèle de l’équilibre nie la fractalité des courbes de prix et force la nature à rentrer dans le lit de Procuste des fluctuations sinusoïdales.

Voir Théorie de la valeur . Théorie des prix . Quételet.

Texte. Plus-Value et Taux de Profit. A la Recherche des Déterminations Économiques de la Valeur.





* Auteur


Hubert Houdoy



Créé le 12 Juillet 1999

Modifié le 1 er Octobre 1999





* Suite



Glossaire Détaillé, Lettre L, numéro 22




Lettre M


Glossaire Détaillé, Lettre M, numéro 01


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Mise à jour: 24/12/1999