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Glossaire Détaillé, Lettre J, numéro 05




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Glossaire Détaillé, Lettre J, numéro 04





Jésus-Christ. (a) Jésus, le Christ des chrétiens, est le Jésus de Nazareth des historiens.

(b) C’est la date approximative de la naissance de Jésus qui marque le début de l’ère chrétienne. Mais il reste quelques incertitudes quant au raccordement avec le calendrier romain. C’est le problème du bug de l’An Zéro . Jésus de Nazareth n’est pas né en 0 après Jésus-Christ, mais soit en 4 soit en 6 avant Jésus-Christ . Il serait mort alentours de 33 après Jésus-Christ à l’âge de 36 ans ou plus.

(c) Par la fuite en Egypte de Marie et de Joseph, il échappe au Massacre des Saints Innocents. Par ce meurtre collectif, le roi Hérode ou les occupants romains voulaient tuer dans l’oeuf la possible révolte armée d’un messie tant attendu par le peuple juif et souvent annoncé par des prophètes.

(d) Pour le dogme chrétien, Jésus est Fils de Dieu et membre de la Sainte-Trinité. Celle-ci regroupe les trois figures divines en un Dieu unique: le Père (pouvoir créateur ), le Fils (humain, fils de l’homme, le Verbe se fait chair ) et le Saint-Esprit (le Verbe).

(e) Pour les catholiques, conçu par l’ opération du Saint-Esprit , Jésus de Nazareth est né de la Vierge Marie . Marie elle-même est le fruit d’une Immaculée Conception . Elle est ainsi indemne du péché originel . Ceci lui permet d’écraser le Malin représenté par un serpent.

(f) Jésus-Christ est un rédempteur. Véritable bouc émissaire volontaire, il est venu porter les péchés du monde. En la personne de son fils Jésus, Dieu répondrait à l’acte de foi et au sacrifice d’Abraham en sacrifiant son fils unique. Donnant-donnant.

(g) Jésus est mort crucifié avec deux voleurs, sur ordre du gouverneur romain Ponce Pilate. Pour les chrétiens, il est ressuscité d’entre les morts le troisième jour, comme il l’avait annoncé à plusieurs reprises après sa Transfiguration sur le mont Thabor.

Voir Adam et Eve . Goûter au fruit de l’arbre de la connaissance . Arbre de la connaissance . Caïn et Abel . Lameth. Noé. Abraham . Loth. Loth et ses filles . Isaac. Esaü. Jacob. Échelle de Jacob . Ruth. Booz. La Résurrection . Morsure d’un serpent . Hypostase. Docétisme .


Jeter l’enfant avec l’eau du bain . (a) Cette expression désigne une erreur de cible, une confusion, un amalgame ou un syncrétisme.

(b) Erreur ou maladresse. On jette ce qui est valable et important (l’enfant dans la cuvette de toilette) en voulant évacuer ce qui est sans importance ou ce qui n’est plus valable (l’eau salie par la toilette de l’enfant).

(c) Syncrétisme ou amalgame. Les croyances populaires ou infantiles sont souvent confuses. Elles mêlent beaucoup de dogmes différents dans une peur, des tabous ou des superstitions communes. Quand on veut se libérer de croyances usées ou dépassées (l’eau du bain) il arrive que l’on jette des idées valables par la même occasion. C’est ce que firent les Libertins du XVIII ème siècle.

(d) Économie Politique . En rejetant la Physiocratie (de François Quesnay) dans les idées de l’Ancien Régime, les Classiques Anglais (Adam Smith , David Ricardo ) ont rejeté, avec le produit net , toute hypothèse sur la recherche de la productivité naturelle relative . Ce faisant, ils se sont montrés esclaves de la pire des superstitions: la croyance en la productivité masculine absolue .

Faisons une exception pour Thomas Robert Malthus. Il se posait de bonnes questions (d’où vient la richesse ?). Mais il les résolvait mal.

(e) Comme le comique de Molière ou de Jean Racine dans “Les Précieuses Ridicules” ou “Les Plaideurs”, le libertinage et l’économie politique sont des réactions à une saturation de dogmes et de questions sans fondements, après l’ Inquisition puis les guerres de religion.

Voir Poils et plumes . Réaction nobiliaire . François de Sales . Pari de Pascal .


Jeu à somme. (/différences institutionnelles).(a) La théorie des jeux parle de jeux à somme nulle pour désigner toutes les situations de partage d’un gain total entre les participants. La somme est nulle quand ce qui est gagné par l’un (plus) est perdu par l’autre (moins). La représentation qui soutient ce vocabulaire est celle du gâteau à partager. Les acteurs ou joueurs sont supposés avoir un gâteau donné, connu, visible et mesurable devant eux. D’où l’image corrélative des parts de marché . Le marché est un gâteau que l’on se partage. A partir d’un partage actuel (ou théorique, comme un partage égal) toute augmentation de part pour l’un se fait au détriment de l’ensemble des autres. Il y a conservation de la somme .

(b) On pourrait d’ailleurs considérer que les jeux à somme positive et les jeux à somme négative sont aussi des jeux à somme. Avant de répartir le gâteau, on coopère pour accroître sa taille (cartel) ou on s’efforce de le détruire au plus vite (guerre, terre brûlée). Mais la somme est connue ou connaissable ou répartissable.

(c) Il est pourtant des situations dans lesquelles le partage n’existe ni de près ni de loin. En effet, le partage n’est envisageable qu’entre gens de même statut ou de même appartenance. Ainsi l’héritage d’effectue dans la filiation. Le repas de famille se partage en famille. Le mariage se consomme entre époux. Autrement dit, les institutions définissent les sphères d’appartenances au sein desquelles peuvent se dérouler les jeux à somme de la théorie des jeux. On opposera donc les jeux à somme aux différences institutionnelles qui définissent des différences qualitatives entre les uns (appartenance) et les autres (exclusion).


Jeu à somme négative , texte. (a) La guerre économique entre les nations ou entre les entreprises est un jeu à somme négative puisque le gâteau est plus petit après le jeu qu’avant.

(b) On voit moins que les marchés monétaires, les marchés financiers et les marchés à terme sont aussi des jeux à somme négative. Parce qu’il n’y a ni production de richesse matérielle ni réduction d’ incertitude ni production de connaissances. L’énergie investie par la société y est vainement perdue.

(c) Les jeux à somme négative sont aussi des mécanismes d’ exclusion par lesquels la sphère de l’ économie marchande se réduit dans la société. Ces jeux sont purement économiques, c’est-à-dire totalement situés dans l’illusion de la valeur marchande.

Voir Valeur d’échange .


Jeu à somme nulle . texte. (a) Le jeu à somme nulle est une des situations modélisées par la Théorie des Jeux . La somme algébrique des gains des joueurs est nulle. Ce qui est gagné par un joueur est nécessairement perdu par l’autre. Cela peut être une loi de la réalité ou simplement la représentation que les joueurs s’en font.

(b) Dans le modèle classique de l’économie politique et pour la théorie marxiste, les salaires et les profits sont pris dans un jeu à somme nulle. Mais, il s’agit d’une position de principe, par construction du modèle.

(c) Contrairement à Malthus qui se posait la question de l’origine des richesses (produit net des Physiocrates) et avait des idées très pessimistes sur leur développement (progression arithmétique ), David Ricardo croyait que l’économie politique ne pouvait s’intéresser qu’à la répartition des richesses.

(d) Toute problématique de répartition (partage du gâteau) est, par nature même, un jeu à somme nulle. Marx s’est efforcé de comprendre simultanément la constitution et le partage du gâteau. Sa théorie substantialiste de la valeur l’a empêché d’aboutir à une véritable écologie politique. Les jeux à somme nulle ne sont que des mécanismes d’ appropriation dans la sphère des échanges entre les hommes, à l’opposé de la production qui se déroule en partenariat avec la nature.

Voir Jalousie. Dieu jaloux . Géologie Politique . Développement. Développement durable .

Texte Production ou Appropriation. Propriété ou Possession. Inclusion et Exclusion.


Jeu à somme positive , texte. (a) Seule la conception coopérative en partenariat en vue d’une production adaptée au client (valeur d’usage ) est un jeu à somme positive.

(b) Les jeux à somme positive sont aussi des mécanismes d’ inclusion dans lesquels l’ économie marchande se répand dans la société.

(c) Parce qu’ils supposent un état d’esprit ouvert à la coopération, les jeux à somme positive ont à la fois une dimension instrumentale et une dimension culturelle. Ils permettent à leurs acteurs de se construire comme Sujets.

Voir Relation amoureuse .


Jeu à suite . (A) Un jeu à suite est une situation (économique, politique, sociale ou militaire) dans laquelle une perte ou défaite (un gain ou une victoire) n’est pas définitive. Elle laisse la possibilité (parfois lointaine) d’une revanche. Un jeu à suite est alors une succession de parties. D’une partie à l’autre, on peut appliquer le principe du donnant-donnant (coopération pour coopération, conflit pour conflit), issu de la théorie des jeux . Le jeu à suite permet de se rapprocher du jeu à somme ou du jeu quantitatif dans lequel un marchandage est toujours possible.

(B) En revanche, les institutions instaurent un ordre qu’elles veulent éternel. Les rites d’institutions s’efforcent de rendre les situations irréversibles. Les différences ne sont pas liées à la situation ni aux personnes, mais aux statuts (prétendument naturels).

(a) Dans l’esclavage, le guerrier vaincu est mis à mort ou marqué au fer rouge. Cette marque indélébile cherche à empêcher toute revanche, tout jeu à suite. Par la suite, même si le maître est vaincu, l’esclave est un fugitif et reste un esclave. La relation d’esclavage n’est pas une relation interpersonnelle mais institutionnelle. La relation d’un maître et d’un esclave est un maillon d’une chaîne hiérarchique qui les dépasse. Cette échelle de Jacob est la charpente d’une totalité. S’y joue une dialectique du modèle et de la série . C’est ce que remettra en cause le mouvement d’émancipation des esclaves, par lequel les maîtres veulent échapper à l’ancienne totalité impériale romaine pour créer celle de la chrétienté.

(b) Il arrive que les peuples soumis (les juifs déportés à Babylone par Nabuchodonosor) s’imposent à eux-mêmes des marques indélébiles. Pour éviter les stratégies individuelles d’assimilation, les juifs se sont mutuellement imposé la circoncision . C’est à cette date que, rétrospectivement, on a fait d’ Abraham l’instaurateur de la circoncision systématique.

<<Durant l’exil à Babylone, le peuple de l’Alliance fut prisonnier d’un pays d’incirconcis. C’est probablement à cette occasion que la circoncision fut élevée au rang de symbole de la religion juive: à la différence du shabbat ou des lois alimentaires, dont l’inobservation peut être camouflée, l’ablation du prépuce est une marque difficilement effaçable, la preuve d’un indéfectible attachement au Dieu d’ Israël, d’une <circoncision du coeur (Deutéronome 10, 16; Jérémie 9, 25)> qui est un acquiescement à la volonté divine. Le récit, dit sacerdotal, de la circoncision d’Abraham, date de cette époque tardive (VI ème siècle avant Jésus-Christ) et reflète moins une vérité historique qu’une intention théologique: le père des croyants doit avoir, le premier, montré le signe intime de l’Alliance. (Odon Vallet, Le honteux et le sacré, page 57)>>.

(c) Dans la domination masculine , l’ excision du clitoris est aussi une marque définitive. C’est ainsi que la domination du mâle dominant est culturellement et charnellement assistée. Elle vise à protéger le dominant des ressources de la séduction féminine . Car il arrive que la revanche tourne en faveur de la beauté et que la belle consacre l’ amour. L’excision du clitoris n’est pas une affaire de couple, mais de guerre des sexes . Elle-même découle de la domination comme principe .

(C) Malgré les institutions, aucun ordre n’est assuré de la permanence. Il n’est d’éternel que le changement. C’est ce que décrit Hegel dans la “dialectique du maître et de l’esclave”. Mais c’est à tort que son idéalisme faisait de cette relation de domination culturellement assistée une relation de personne à personne. Pourtant, seuls le fatalisme et la violence symbolique des institutions empêchent de tenter une revanche contre le sort et de jouer des jeux à suite.

Voir Jeu à somme . Éternité. Vie éternelle . Martyre. Schéhérazade.



Jeu d’entreprise , application des techniques de la simulation pour enseigner la gestion des entreprises à des étudiants, prévoir les péripéties d’une Offre Publique d’Achat, etc.


Jeu de mots . texte. Jeu, plaisanterie, récréation, dans lesquels la matière sur laquelle on travaille est le signifiant. On déforme les sons des mots ou l’orthographe de leur écriture. On s’amuse des conséquences incommensurables que cela produit sur le sens, la signification, le plan du signifié.

(a) La contrepèterie est une permutation de sons ou de lettres.

(b) Le rébus est une forme de hiéroglyphe. On remplace un son par un dessin.

(c) La charade, comme le rébus, feint d’ignorer la double articulation de la langue naturelle . Elle découpe, phonétiquement, le son d’une expression en plusieurs expressions plus petites mais signifiantes. <La Comédie Française> devient <Lac> + <Oh ! Mes dix francs> + <Seize>.

(d) La charade à tiroir s’amuse à répéter la transformation par des équivalences phonétiques et les substitutions correspondantes. La justification de l’équivalence peut utiliser le non-sens, n’importe quel prétexte connu. Pondichéry devient Pont + Dy + Ché + Ry. Ensuite, Ry vaut Ly puisque Rivoli. Etc. N’importe quel mot du dictionnaire devient une preuve par le son. Ainsi Do c’est Ut par les notations musicales. Mais ensuite: <Ut est russe> parce que utérus. Tout simplement.

(e) Le sens de tout cela n’est-il pas de retrouver des modes de raisonnement qui eurent cours dans le passé (argument d’autorité, ésotérisme, latin de Diaphoirus) et qui se manifestent perpétuellement dans la vie quotidienne.

Voir Sens de l’hallucination . Sens de l’ouïe . Sens de la vision . Contrepèterie phonétique. Contrepèterie littérale.


Jeu inégal . (a) Le jeu inégal se joue entre des partenaires de poids et de force différents, comme le pot de terre et le pot de fer.

(b) Contrairement à la théorie des avantages comparatifs , le commerce international et la division internationale du travail doivent s’accompagner de la création d’une activité économique localement diversifiée et complexe.

(c) Une trop forte spécialisation (mono culture) comme celle qui relève du pacte colonial entre la métropole et les colonies aboutit à un jeu inégal par la détérioration des termes de l’échange .





* Auteur


Hubert Houdoy



Créé le 27 Décembre 1998

Modifié le 1 er Octobre 1999





Suite


Glossaire Détaillé, Lettre J, numéro 06




Lettre K


Glossaire Détaillé, Lettre K, numéro 01


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Mise à jour: 24/12/1999