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Glossaire
Détaillé, Lettre P, numéro 22
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Glossaire Détaillé, Lettre P, numéro
21
Plus-value absolue .
texte. (A) Terme d’économie
marxiste. (a) Origine du profit chez les
classiques. Marx s’est contenté de lui donner
une formulation cohérente qui ne fasse plus la confusion entre le
travail commandé et le travail
incorporé .
(b) La plus-value absolue est la forme de
plus-value que l’employeur capitaliste peut faire
produire, par la dépense de la force de travail , en
allongeant la journée de travail pour un salaire
nominal ou un salaire réel donné.
(B) Avec la plus-value de code et la
plus-value de flux , Gilles Deleuze et Félix Guattari
modifient totalement le sens de la plus-value absolue. Pourtant le vocable
répond bien à la même question: d’où vient la
possibilité d’un revenu du non-travai l ? Mais
dans un autre réseau sémantique , le même
vocable (signifiant) est un autre concept
(signifié).
Voir Plus-value relative
.
Plus-value de code . texte. (a) La notion de plus-value de code introduite
par Gilles Deleuze et Félix Guattari dans
“L’Anti-Oedipe” (1972), modifie complètement la
problématique marxiste de la plus-value.
(b) Avec la plus value de code, il
n’est plus question de théorie substantialiste de la
valeur ni de <<propriété spécifique de la
force de travail de produire plus de valeur qu’elle en
a reçu. (Karl Marx, “Le Capital”)>>. Les mots sont
donc détournés de leur sens originel, comme Gilles Deleuze
reconnaissait le faire. Dans un entretien publié, il avouait
<<faire des enfants dans le dos>> aux auteurs commentés. La
plus-value devient toute source de richesse relative.
(c) La
plus-value relative n’est plus liée à la
baisse de la valeur de la force de travail et au bas prix des
biens de consommation achetés par les ouvriers. Elle
désigne maintenant une hiérarchie des revenus voire une
hiérarchie des salaires . Ces deux hiérarchies
peuvent être placées dans une même logique, comme nous le
faisons avec la hiérarchie auto-reproductible et la
domination comme principe . Car la hiérarchie
sociale , toujours secondaire chez Marx, par rapport
à l ’exploitation ouvrière , devient
centrale dans le processus de codage des flux . D’une
certaine manière, on développe l’idée de Claude
Lévi-Strauss d’entropo-logie ou
l’opposition entre sociétés chaudes et
sociétés froides. On peut pourtant employer le terme de
“plus-value relative” dans la mesure où elle explique la
consommation des uns (biens de consommation pour le minimum
de subsistance) et celle des autres (biens de luxe
achetés avec le revenu du non-travail ). C’est
bien ce que l’Économie Politique et sa “Critique”
devaient expliquer.
(d) La plus-value absolue
n’est plus la prolongation de la journée de travail
au-delà du temps nécessaire . Elle devient
l’explication de la valeur par une logique de la
différence. Or, sans la magie
(Podolinski) de la <<flamme du travail
vivant>> , la plus-value n’est jamais qu’un en-plus
de valeur qui permet la redistribution du produit net sans
lequel rien de tout cela ne serait possible. En-plus et en-moins de valeur
peuvent s’expliquer par les relations complexes du
désir, du manque et du
besoin.
Voir Désir comme
manque . Désir comme production de fantasme .
Désir comme production de réel .
Machine désirante . Définition de la
plus-value .
Plus-value de flux . texte. (a) Il est possible de définir la
plus-value de flux en référence à la
fonction de régulation du système. L’asservissement des
flux réels aux flux d’informations s’effectue par le
détour de la monnaie.
(b) La
dualité de la monnaie réside en ce
qu’elle est pouvoir d’achat et pouvoir de
décision. Cette dualité permet à la fois
le fétichisme et la domination de
l’ instance de régulation.Celle-ci se
développe de manière autonome.
(c) L’organisateur
d’aujourd’hui, comme le capitaliste d’hier, n’est que
le <<représentant du Capital
(Marx)>>. Il s’identifie au capital (rapport
social) par une négation de son propre désir.
Il veille à la reproduction du capital pour assurer sa
position hiérarchique:
Voir Servitude volontaire
. Domination comme principe . Machine
désirante . Machine sociale . Limites
internes . Limites externes .
Plus-value relative . texte. (A) Terme d’économie
marxiste.
(a) La plus-value relative est une
innovation théorique de Karl Marx . C’est lui
qui le dit.
(b) La plus-value relative est la forme de la
plus-value que l’employeur capitaliste moyen peut faire
produire, par la dépense de la force de travail , en
réduisant la valeur de la force de travail .
(c) La production de la plus-value relative est liée à la
concurrence entre les capitalistes et à la
péréquation des taux de profit par la
concurrence des capitaux spéculatifs (sociétés par
actions).
(B) Dans “L’Anti-Oedipe”, premier tome de
“Capitalisme et Schizophrénie”.
(a) Gilles Deleuze
et Félix Guattari modifient totalement le sens de la plus-value
relative. La plus-value est toujours relative dans une
hiérarchie sociale produisant du code ou un
codage des flux .
(b) Faute de théorie
substantialiste de la valeur , il n’y a plus de
plus-value absolue , au sens où la
plus-value n’est pas un en-plus de
matière comme l’imagine la théorie de la
génération spontanée .
Voir
Plus-value de code . Plus-value de flux .
Pneumatique. (a) <Pneumatique> signifie:
Relatif à l'air ou aux gaz. D’où: Fonctionnant à
l'air comprimé. Puis: gonflable à l'air comprimé.
Pneumatique qualifie aussi certains os creux des oiseaux parce qu’ils
sont remplis d'air. Avant le télex, le téléphone et le
fax, un <pneu> désignait une carte ou un courrier urgent transmis
par un tube à air comprimé dans les souterrains du métro
de Paris.
(b) Le mot <gaz>, dérive du mot flamand
<gest>, qui signifie <esprit>. <Pneuma> n’est autre
que le souffle de Dieu, le Saint Esprit .
(c) La
chimie pneumatique est née avec la dissertation de Black, en 1754.
L’auteur de la synthèse du carbonate d’ammonium montre que
la différence entre les carbonates et les bases alcalino-terreuses
tient à la présence de gaz carbonique dans les carbonates. Mais
cela était dit en d’autres termes: les alcalis effervescents
diffèrent des alcalis caustiques par la présence d’air
fixe dans les premiers. Bien sûr, cet “air fixe” est
défini comme: <<une espèce d’air disposé et
répandu dans l’atmosphère soit sous forme d’une
poudre extrêmement subtile, ou peut-être sous celle d’un
fluide élastique.>>.
(d) Pourtant, l’air fixe est le
premier gaz distinct de l’air. Il n’y a donc plus quatre
éléments: air, feu, eau et terre. En 1766, Cavendish isole
l’hydrogène. En 1772, Daniel Rutherford différencie
l’anhydride carbonique de l’azote. Priestley isole l’oxyde
azotique, le gaz chlorhydrique, le peroxyde d’azote, l’anhydride
sulfureux et l’oxygène. On a alors l’air fixe, l’air
inflammable, l’air nuisible, l’air nitreux, l’air
d’acide marin, l’air d’acide nitreux, l’air
d’acide vitriolique et l’air déphlogistiqué.
Aristote en perdrait son grec. Enfin, en février 1773,
Lavoisier vint <<pour occasionner une révolution
en physique et en chimie.>>.
(e) Le pneumatisme
de Robert Boyle sera critiqué par Isaac Newton puis
réduit à néant par Carnot, Clausius et
Ludwig Boltzmann.
Voir Forme des molécules .
Phlogistique. Définition de la
plus-value .
Pneumatisme. (a) Le
pneumatisme védique est une très ancienne tradition orientale.
Elle accorde un rôle fondamental au vent (le pneuma) et à tout
souffle, tant dans la nature que dans l’homme. Les techniques de
respiration du yoga ou de la méditation y
puisent leur origine.
(b) Le Saint Esprit et le don
des langues donné aux Apôtres à la Pentecôte sont la
version chrétienne du pneumatisme.
(c) Le chrétien
Robert Boyle est l’inventeur de la loi de
Boyle-Mariotte et le fondateur des célèbres “Boyle
Lectures”. Son pneumatisme supposait aux molécules d’air
une forme de <<lames élastiques et
rameuses>>.
(d) Contre cette idée, Isaac Newton expliquera
l’élasticité de l’air par une force de
répulsion entre les molécules des gaz.
Voir Forme
des molécules . Lavoisier.
Podolinski. texte.
(a) Podolinski est l’auteur d’un mémoire dans lequel
Karl Marx , à quelques temps de sa mort (le
14 mars 1883), a cru voir la confirmation physique de toute sa
théorie sur l’ exploitation ouvrière et
la plus-value.
(b) Nous avons vu que, dans la
conception agrégative de la valeur , la force humaine
est assistée de forces naturelles. En est-il de même pour la
conception distributive de la valeur , la philosophie du
travail créateur de valeur ?
(c) Marx ne considère
donc pas ici la “force” (énergie, dunamis)
mais la “valeur” (vertu, vis) et nous met en
garde contre toute confusion ou indécision pharisaïque qui:
L’augmentation de valeur (plus-value) vient d’une
prolongation de la durée du travail au-delà du:
(d) En
tant que différence de temps en-soi, la plus-value n’a aucun
rapport logique avec la valeur d’usage. Le temps qui la
caractérise est un temps en-soi qui redouble le temps
matérialiste de la valeur d’usage comme le
fétiche redouble le réel pour
le fétichiste. Le temps de la valeur proprement dite
et de la plus-value est un temps en-soi. Il faut conclure que la plus-value
n’a rien à voir avec un surplus de richesse matérielle
(produit net ).
(e) Dans une lettre à Marx, en
date du 19 décembre 1882, après être longtemps
resté sans répondre à l’attente de Marx,
Engels reproche à Podolinski d’avoir confondu
travail physique et travail
économique . Le dit Podolinski supposait qu’un homme
ayant absorbé 10.000 unités caloriques pourrait laisser
derrière lui, par son travail, plus d’énergie que celle
reçue. Engels explique alors le surplus par le fait que l’homme
utilise conjointement d’autres énergies que celles
emmagasinées dans son organisme.
Voir En travers de la
gorge . Entropie. Carnot.
Conservation de la somme . Conservation de
l’énergie .
Texte Économie du Temps. A la
Recherche des Déterminations Économiques de la Valeur.
Poète inspiré . Un poète
inspiré est un poète qui a de l’
inspiration.
Voir Sens de
l’odorat . Cinq sens . Avoir du
nez . Fameux con . Cyrano de
Bergerac . L’argent n’a pas
d’odeur . Les idées ont des ailes .
Les muses ont des ailes . Les muses ont un
sexe .
Poil. (a) Production en forme
de fil, sur la peau des animaux et de l'homme.
b)
Métonymie. Le poil désigne aussi
l’ensemble du pelage.
(c) Partie velue ou poilue des
étoffes.
(d) Sens de la botanique. Un poil est un filament.
(e) Sens familier. Glissement de sens ou
métaphore . <A poil>, signifie <tout nu>.
(f) Si le poil a tant d’importance dans le vocabulaire,
c’est à cause de la métaphore du
moi-peau.
Voir Toute nue .
Poilu. Poils pubiens .
Poil au nez . (a) Jeu de mots
(poil au dos) ou plaisanterie sexuelle , consistant à
produire (poêle à frire) des rimes du type <poil au nez>
à toute parole (poil au zob) d’un interlocuteur (poil au coeur)
que l’on plaisante ou que l’on nargue. Dans ce cas, le <nez>
est générique. Il est vite (poil à la
bitte) remplacé par tout nom (poil au con) d’organe humain (poil
aux mains), sexuel si possible, pouvant fournir une rime qui ne soit pas indue
(poil au cul ). Faut-il encore vous faire un dessin (poil aux
seins) ? Alors, à votre tour de sauter comme
eux (poil au noeud).
(b) Dans Cyrano de Bergerac ,
les <poil au nez> de Christian de Neuvillette (poil
à la quéquette) ne sont pas un manque de vocabulaire de sa part
(poil au dard). Mais ils sont l’ indice (poil à
la pisse) que c’est bien au plus grand (poil au gland)
des Cadets de Gascogne qu’il réserve ses chatouilles (poil aux
couilles). Pour l’avoir vu se battre dans une auberge
(poil à la verge), il sait bien que cet
homme-là (poil aux bras) a des ”fourmis dans son
épée” (poil au nez). Ce qu’il ne sait pas encore
(poil à la pécore), c’est que Cyrano a promis (poil au
zizi) à Roxane d’éviter toute querelle et
tout duel à Christian (poil aux dents). D’où le sel de ce
récit où l’un recherche une provocation que l’autre
refuse à tout prix. C’est une joute pour la
reconnaissance toute particulière puisqu’elle se joue
à qui perd gagne .
J’allais
mécontenter quelque grand, quelque prince,
Qui m’aurait
sûrement...
Qui m’aurait une dent... et qu’en somme,
imprudent,
J’allais fourrer...
-Le doigt... entre l’écorce
Et l’arbre, car ce grand pouvait être de force
A me
faire donner...
(Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, Acte I, Scène
IX)>>.
Voir Moi-peau.
Poils et plumes . (a) Cette expression des
libertins du XVIII ème siècle signifie qu’ils
appréciaient les relations sexuelles aussi bien
homosexuelles (un garçon, à poil, au pieu) que des relations
hétérosexuelles (une fille, à plume, au plumard). Ce
faisant, ils commettaient volontiers le détournement de mineur.
(b) Se libérer d’une croyance mène souvent à
< jeter l’enfant avec l’eau du bain >. Les
libertins prenaient le contre-pied des Jansénistes.
(c) Dans le
sens inverse, la Préciosité a jeté
l’ amour charnel dans son légitime refus de la
domination masculine .
Voir Poil.
Poils pubiens . Pubis. Toison
pubère . Toison d’or . Blaise
Pascal . Solitaires.
Auteur
Créé le 26 Février 1999
Modifié le 13 Novembre 1999
Suite
Glossaire Détaillé, Lettre P, numéro
23
Lettre
Q
Glossaire
Détaillé, Lettre Q, numéro 01