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La Plus-Value chez Marx




“Statut de la Valeur et de la Plus-Value dans le cadre d’une articulation entre Économie et Psychanalyse”





* Plan général de la communication au Colloque de Lille


Position du problème

Les deux référents de la valeur dans le discours de Marx


Peut-on établir une relation entre les deux conceptions de la valeur ?

Conception agrégative et conception distributive

Le quantum déterminé de la valeur globale


L’extension du quantum de valeur

La démonstration marxienne du calcul différentiel


Plus-value relative et calcul différentiel

Temps et Phallus

Travail physique et travail économique

Conclusion





* 6. L’extension du quantum de valeur


Marx reprend la problématique de Ricardo pour définir les limites à la production de la plus-value absolue .



Marx se donne bien, au niveau micro-économique, un quantum global de valeur qui se distribue exhaustivement entre plus-value et capital variable. Ce quantum micro détermine le quantum macro par agrégation, comme Marx le montrera dans la suite du chapitre.


Capital variable et plus-value sont opposés dans un jeu à somme nulle , mais la valeur globale produite, est elle-même fonction du capital variable avancé.



Comme l’indique Marx, cette loi qui attribue la plus-value produite à la grandeur du seul capital variable, entre en contradiction avec les apparences du profit proportionnel au capital avancé. Mais cette loi soulève d’autres difficultés que Marx résout sans les expliciter préalablement. En effet, si la plus-value est en raison directe du capital variable, l’accroissement de la plus-value nécessite du capital variable et donc un accroissement de leur somme. Or, cette somme, Marx vient de la poser comme une limite physiologique de la journée de travail. Il y a bien une contradiction entre valeur d’échange et valeur d’usage de la force de travail, dès que l’on atteint les limites du temps disponible. Il faut donc étudier ce qui permet d’accroître le temps disponible pour l’ensemble de la société, c’est-à-dire: que ce qui est gagné par l’un n’est pas perdu par l’autre. Nous avons montré, au début de cet exposé, comment s’effectue cet élargissement. Mais ce n’est pas la solution que développe Marx. Car elle amène à reconnaître le capital constant comme productif de valeur additionnelle. Aussi Marx doit-il chercher cet élargissement de la valeur dans une propriété en soi de la substance créatrice de valeur, la dépense de la force de travail.



Cette réponse est une réponse à une question non posée, mais qui viendra “en douce” dans le paragraphe suivant du texte de Marx. Par contre, la réponse à la vraie question se trouve dans le chapitre du Livre III consacré à la transformation des valeurs en prix et la constitution du taux de profit moyen . Nous prendrons ce déplacement pour symptôme d’une difficulté chez Marx.


Mais poursuivons la citation:



C’est ici que Marx formule la vraie question à laquelle il a répondu par l’algèbre. Cette question est bien relative au quantum de la valeur globale et à son extension.



Marx se donne bien un quantum du capital social défini de manière stricte en même temps que la population et que la journée de travail sociale. Il relie conception agrégative et conception distributive. Le passage se fait par une sommation: <<un jour portant un jour>>. Pour bien montrer que le problème est celui des Ricardiens, il fait la citation suivante:



Cette limite est une limite à la plus-value absolue , c’est-à-dire, à la prolongation de la journée de travail par suppression du temps de loisir . La plus-value relative sera limitée par la valeur de la force de travail , la journée de travail ayant atteint la limite absolue définie ci-dessus.



Donc, la plus-value n’est possible que si la démonstration est faite qu’un quantum donné de temps de travail peut s’accroître sans que cela soit du à une autre valeur d’usage que la force de travail.





* 7. La démonstration marxienne du calcul différentiel



Il a fallu à Marx 4.000 pages de calculs mathématiques pour résoudre le problème de la différentielle, pendant qu’il développait celui de la plus-value. Nous reproduisons le résumé de la démonstration de Marx, tel qu’il est donné à la page 141 des “Lettres sur les Sciences de la Nature et les Mathématiques”.


“bien que dans (x + delta(x)), delta(x) est tout aussi indéterminé dans sa grandeur que la variable indéterminée x elle-même, néanmoins delta(x) est déterminée comme grandeur particulière différente de x, ainsi un foetus comparé à sa mère jusqu’au moment où elle est enceinte” (Marx).

Conformément à cela, Marx commence à définir la fonction dérivée f’(x) de la fonction f(x) du fait qu’il transforme x en x1. A la suite de quoi f(x) se transforme en f(x1) et les deux différences se créent: (x1-x) et (f(x1) - f(x)) dont la première est nettement différente de zéro, de telle sorte que x1 est différent de x.

“Ici x croissante, c’est-à-dire x1, se différencie d’elle-même, telle qu’elle était avant de croître, c’est-à-dire de x. Mais x1 n’apparaît pas comme x croissant de delta(x), c’est pourquoi x1 demeure en fait aussi indéterminée que x” (Marx).

Le véritable secret du calcul différentiel, d’après Marx, consiste dans le fait que, pour définir la valeur de la fonction dérivée du point x (auquel existe la dérivée) il ne faut pas seulement sortir dans l’entourage de ce point, dans le point x1 différent du point x, et créer un rapport incrémentiel: (f(x1)-f(x)) et (x1-x) c’est-à-dire l’expression: (f(x1) - f(x)) / (x1-x), mais encore revenir en arrière, à ce point x, en y retournant toutefois indirectement, mais d’une façon quelque peu particulière, liée à la définition concrète de la fonction f(x), dans la mesure où la simple supposition x1 = x dans l’expression (f(x1) - f(x)) / (x1 - x) la transforme en (f(x) - f(x)) / (x - x) c’est-à-dire o / o autrement dit en absurde. Ce caractère de la définition d’une dérivée, consistant dans la création d’une différence (x1 - x) ne donnant pas zéro et dans le dépassement dialectique consécutif de cette différence, après élaboration du rapport (f(x1) - f(x)) / (x1 - x), se conserve aussi dans la définition actuelle de la dérivée, où le dépassement de la différence (x1 - x) s’accomplit à l’aide du passage limite de x1 à x. (Lettres sur les Sciences de la Nature et les Mathématiques)>>.


Ce passage de x à x1 avec retour indirect de x1 à x, qui consiste à nier une progression suivie d’une régression par l’image d’un cercle, nous le retrouvons sans cesse dans le vocabulaire de Marx. Il oppose souvent mouvement linéaire et mouvement circulaire. Ainsi la citation de Galiani: <<Cet infini que les choses n’atteignent pas dans la progression, elles l’atteignent dans la rotation.>>. Nous pensons que ceci est à rapprocher de la thèse de Engels sur la relation entre mouvement avec changement de forme et mouvement sans changement de forme. Dans la lettre de Engels à Marx du 23 novembre 1882, nous trouvons:

Ce à quoi Marx répondait dans une lettre à Engels du 27 novembre 1882:


On sait combien Marx attachait d’importance au mouvement en soi , avec changement de forme. Il considérait, comme beaucoup d’auteurs de son époque, que l’en soi du mouvement pouvait produire un en plus de matière . Témoin cette lettre à Engels du 20 février 1866.


On croirait lire le chapitre “Capital Constant et Capital Variable” où Marx analyse “le double effet du même travail par suite de son double caractère”. En effet:


Il nous apparaît que dans ces deux utilisations conjointes du concept de temps, l’une est matérialiste (espace-temps de la relativité), l’autre purement comptable ou conventionnelle (temps économique ). L’addition des deux est absurde. Pourtant, il arrivait à Marx de faire des relations (masse, temps, énergie, monnaie) qui nous laissent rêveur !



Bien sûr, la théorie de la monnaie-marchandise autorise Marx de mesurer en argent le coût énergétique d’une transformation matérielle en un temps donné. Encore cela exige-t-il de ne pas se contenter d’une définition conventionnelle du temps et de ne pas faire de l’ en soi du mouvement la source d’un en plus de matière , sinon l’on abandonne toute base matérialiste de la dialectique. Enfin et surtout, la théorie de la monnaie-marchandise ne permet de passer du temps à la monnaie qu’à la condition de considérer le temps de travail dont la société dispose comme un Tout dont le montant serait égal à la somme des temps de travail ponctuels. Or, nous avons montré que cela n’est possible qu’en comptant les forces naturelles avec la force humaine dans la composition des forces. Dans ce cas, la force de travail humaine n’a plus le monopole de la création de la valeur ! Nous noterons au passage que le domaine de validité de la monnaie-marchandise et de la loi de la valeur n’est pas le même que celui de la démonstration de la plus-value relative. De cela Marx avait conscience, d’où la nécessité de résoudre la contradiction “0 / 0 = grandeur réelle” par une propriété de l’ en-soi du mouvement avec changement de forme .





* 8. Plus-value relative et calcul différentiel





* 9. Temps et Phallus





* 10. Travail physique et travail économique





Conclusion





* Auteur


Hubert Houdoy



Rédigé au Printemps 1974

Présenté à Lille en Juin 1974

Édité sur le R.A.D. le 31 Août 1999





* Compléments


Plus-Value et Taux de Profit


Suites du texte


A la Recherche des Déterminations Économiques de la Valeur

Projet de recherche


L’Économie du Temps

Cycle Robinson Crusoé


Théorie classique du chômage


Théorie classique du chômage



Théorie keynésienne du chômage


Théorie Keynésienne du Chômage


1. Originalité de Keynes

2. Le chômage classique

3. Les postulats classiques

4. La loi des débouchés

5. Le chômage involontaire

6. Bref résumé de la théorie de l’emploi

7. Les paramètres fondamentaux

8. Le principe de la demande effective

9. L’égalité de l’épargne et de l’investissement

10. La propension à consommer

11. Le multiplicateur d’investissement

12. L’incitation à investir

13. Le taux de l’intérêt

14. La préférence pour la liquidité

15. La théorie générale de l’emploi

16. Conclusions sur Keynes

Critiques à Keynes


Production et Appropriation


Propriété ou Possession


Histoire de l’Émergence du Capitalisme


Des Marchés et des Métiers





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Mise à jour: 24/12/1999