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Glossaire
Détaillé, Lettre R, numéro 07
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Glossaire Détaillé, Lettre R, numéro
06
Réel, (=
réalité), (/ représentation), texte. (a) Le réel existe. C'est sa principale
propriété. Il est unique. Il existe même quand je ne pense
pas à lui. Il reste identique à lui-même lorsque je me
trompe ou que je mens à son sujet.
(b) Pourtant, je ne peux
jamais connaître le réel ou le décrire exhaustivement ni
dans l’espace d’une vie ni, a fortiori, dans le cadre d’une
discussion ou dans l’intervalle d’une phrase. Ainsi donc, chaque
fois que j’y pense ou que j’en parle, j’ai recours à
des représentations qui sont, au mieux des
simplifications (réalité apparente ), et au
pire des erreurs.
(c) Ces représentations peuvent être
purement personnelles (symboles) ou partagées par
beaucoup d’autres (signes). Elles sont toujours une
représentation ou une construction du réel visant à lui
donner un sens et, si possible, à notre
position dans celui-ci. Ce sens peut être simple ou
complexe, radieux ou désespérant, vide ou absurde, cela ne
change rien à l’existence du réel et à
l’incontournabilité des représentations.
Voir
Réalité lointaine .
Réalité indépendante .
Réalité empirique . Réel
voilé . Vérité objective .
Conjecture. Réfutation. Objet
permanent .
Théma Thématique de la Représentation.
Réel abstrait , (/réalité
concrète), texte. (a) Le réel
abstrait désigne le réel
considéré uniquement du point de vue de son
existence et de sa permanence. On peut alors, et on a fortement tendance
à le faire, le considérer comme éternel (la
métaphore de Dieu).
(b) Mais
nous ne devons pas oublier que ce réel est aussi, indissolublement, la
réalité concrète , toujours changeante
(métaphore de la f emme volage, “souvent femme
varie”).
(c) Au plus haut niveau
d’organisation, celui de la nature ou de l’
Univers, l’existence est un don
initial. Transcendental, unique, il ne saurait être rendu. Ce don est la
présence du réel . Il est ce fait
ontologique qu’il y ait quelque chose plutôt que
rien. Car toute existence particulière suppose ce
déjà-là.
(d) Toute
activité transforme ce déjà-là
que nous nommons “ nature”. La nature est
déjà-là pour chaque génération humaine.
Nous en venons. Nous en descendons.
(e) Nous sommes tous fils et filles
de la nature. Nous semblons n’avoir qu’un géniteur, la
nature, notre mère à tous. Et tous, fils ou filles,
indépendamment de la différenciation sexuelle ,
en amont de cette différence, nous épousons
nécessairement notre mère.
(f) Cette
permanence, cette éternité, ce réel
abstrait rend toutes les générations
humaines indistinctement incestueuses. Ce n’est pas le rapport
au réel qui nous distingue, nous différencie, les uns des
autres. C’est la filiation ethnique qui instaure un
temps sociologique irréversible.
Voir
Réalité. Tissu social .
Tissage. Alliance.
Réel voilé , texte. (a) Même si elles ne sont pas
spontanées, nos représentations de
l’espace, du temps ou de l’espace-temps ne semblent pas
refléter la réalité
(indépendante).
(b) Ces représentations sont des outils,
difficilement élaborés, mais encore largement inadéquats.
La réalité indépendante ne se confond
pas avec la réalité apparente ni même
avec la réalité empirique, l’ensemble des
phénomènes.
Voir Réalité lointaine .
Réalité indépendante .
Réalité empirique . Cinq sens
. Intersémioticité. Reflet.
Reflet marxiste .
Théma Thématique de la Représentation.
Réel, Imaginaire et Symbolique . texte. Termes de psychanalyse
lacanienne.
(a) Pour Jacques Lacan, le Réel,
l’Imaginaire et le Symbolique forment un noeud borroméen tel
qu’on ne peut les dissocier sans faire tout disparaître. Il
affirme ainsi leur solidarité dans sa vision
structurale.
(b) Le symbolique peut se définir
comme le champ du langage . Chacun le trouve
déjà-là avant d’être capable
de prendre la parole. Il se présente donc comme le
signifiant, avant le signifié .
Naturalisant l’ illusion ethnique d’une
culture sans nature , Jacques Lacan fait du symbolique le
lieu naturel du sujet. Le symbolique apparaît comme le lieu de la
loi puis comme celui de l’ alliance.
(c) L’imaginaire est ce que nous nommons la
réalité apparente de chacun. Il est la
totalité à laquelle se réfère
tout discours de vérité . L’imaginaire
est le champ où le désir se prend pour la réalité.
C’est d’abord lui qui alimente les signifiés avant
qu’ils ne se confrontent à un référent
lointain et problématique.
(d) Le réel a pour
propriété essentielle d’exister. Ce en quoi il est idiot
ou sans double (Clément Rosset). Au plus nous en approchons-nous en lui
reconnaissant une réalité indépendante
(Bernard d’Espagnat) ou un principe de
réalité distinct du principe de
plaisir (Sigmund Freud ). Mais toute invocation de
“la réalité avec nous” nous le fait manquer.
<<Le réel, c’est l’impossible (Jacques
Lacan)>>. Le réel n’est pas fait pour être connu,
apprivoisé, invoqué, transformé. Il a déjà
la propriété unique du Destinateur, celle
d’être.
Reengineering, texte. (a) Le reengineering est la re-conception, la
réorganisation des processus de la production matérielle et du
traitement des informations et des documents dans l’entreprise.
<<L’un des principes fort du reengineering est de casser
les hypothèses implicites sur lesquelles se fonde l’organisation
et de rechercher, parmi les technologies émergentes, celles qui
modifient certaines contraintes fortes et fournissent donc
des opportunités de transformation (p. 26)>>.
(b) Le point de vue du reengineering refuse une
définition statique de l'activité globale de l'entreprise. Le
process est remis en chantier en fonction des opportunités, des
contraintes et des défis.
Voir Externalisation.
Référence, texte. (a) La référence est la
relation du signe linguistique au
référent non-linguistique et
non-sémiotique. Tout contact avec la
réalité (en référence) passant
par un système de représentations ou un
système de signes , la référence se
trouve être une certaine corrélation entre les
éléments de deux sémiotiques.
<<(1) Au sens général, la référence
désigne la relation orientée, le plus souvent
non déterminée, qui s’établit (ou est reconnue)
entre deux grandeurs quelconques.
(2) Traditionnellement, le terme de
référence dénomme la relation qui va d’une grandeur
sémiotique vers une autre non sémiotique (=le
référent), relevant, par exemple du contexte
extra-linguistique. Dans cette perspective, la référence, qui
unit le signe de la langue naturelle à son
<référent> (objet du <monde>), est dite
arbitraire dans le cadre de la théorie saussurienne,
et motivée (par la ressemblance, la contiguïté, etc) dans
la conception de Ch.S. Peirce. Si on définit le monde du sens commun
comme une sémiotique naturelle , la
référence prend la forme d’une corrélation entre
éléments, préalablement définis, de deux
sémiotiques.
(3) Dans le cadre de la seule sémiotique
linguistique, les références s’établissent tout
aussi bien à l’intérieur de l’
énoncé (grâce en particulier aux
procédures d’anaphorisations) qu’entre
l’énoncé et l’ énonciation
(les déictiques, par exemple, ne renvoient pas à des
éléments fixes du monde naturel, ils n’ont de sens que par
rapport aux circonstances de l’énonciation). Lorsque la
référence s’instaure entre des discours différents,
on parlera alors d’ intertextualité. (Greimas,
Courtès, p. 310)>>.
(b) Notre connaissance des objets du
monde (l' Univers) passant par des
sensations et des signaux de l'un ou l'autre
de nos cinq sens , nous élaborons des
sémiotiques corporelles distinctes. Nous construisons
et nous élargissons notre référent
intersémiotique par une succession d'
exercices d'intersémioticité .
Voir
Monde naturel . Référent
apparent . Référent lointain .
Arbitraire du signe . Métaphore.
Métonymie.
Référent, texte. Depuis Saussure, fondateur de la Linguistique
Structurale, la langue (ou le langage) est considérée comme un
système de signes. Le signe linguistique a deux faces:
le signifiant et le signifié. Mais
globalement (signifiant et signifié), le signe linguistique renvoie
à une réalité extérieure qui lui
sert de référent. Grâce à quoi la signification
n’est pas seulement différence pure (trait
distinctif) mais signification de quelque chose.
<<Traditionnellement, on entend par référent les
objets du monde réel que désignent les mots des langues
naturelles . Le terme d’
objet s’étant montré notoirement
insuffisant, le référent a été appelé
à recouvrir aussi les qualités, les
actions, les événements
réels; par ailleurs, comme le monde réel semble encore trop
étroit, le référent se doit d’englober aussi le
monde imaginaire. La correspondance terme à terme entre l’univers
linguistique et l’univers référentiel, qui est ainsi
métaphoriquement présupposée, n’en reste pas moins
incomplète: d’un côté, certaines catégories
grammaticales (et, surtout, les relations logiques) n’ont pas de
référent acceptable; de l’autre, tels déictiques
(pronoms personnels, par exemple) n’ont pas de référent
fixe, renvoyant à chaque fois à des objets différents.
Ceci revient à dire qu’en partant de présupposés
positivistes, considérés comme des évidences, il est
impossible d’élaborer une théorie du
référent satisfaisante, susceptible de rendre compte de
l’ensemble des phénomènes considérés
(Greimas, Courtès, p. 311)>>.
Voir Des mots et des
choses . Référent apparent .
Référent lointain . Existence
sémiotique . Métaphore.
Hermogène. Cratyle.
Référent apparent , texte. (a) Même lorsque notre discours semble se
référer à une situation immédiate, dans le temps
et dans l’espace, la référence à
la réalité n’est qu’une apparence. Nous ne faisons
référence qu'à ce que nous savons et nos
connaissances sont fonction de la
sémiotique ou des sémiotiques dans lesquelles
nous les avons élaborées. En linguistique pure, un discours fait
donc référence à d'autres discours, dans une
intertextualité. Mais nos connaissances sont aussi
élaborées sur les sémiotiques
corporelles de nos cinq sens .
(b) Qui plus
est, chacun fait référence à sa propre
réalité apparente , à travers
l’ensemble de ses systèmes sémantiques et
sémiotiques. De même qu’une réalité
lointaine et qu’il faut toujours découvrir ne se laisse
pas connaître sans médiations (modèles
hypothético-déductifs), de même, elle n’offre
qu’un référent lointain et qu’il
faut sans cesse construire.
Voir Invariant et
référent . Référent et
ressenti .
Référent et
ressenti , texte. La leçon
de choses , l’apprentissage de la langue
naturelle et l’acquisition des termes du lexique
(lexèmes) passent par une
présentation.
(a) L’index de
l’enseignant pointe sur la chose présentée
(référent apparent ). La bouche de
l’enseignant prononce le nom de la chose (signifiant).
Ainsi se crée l’illusion d’un
référent, extérieur et
déjà-là.
(b) Pourtant, il ne s’agit que
d’un réflexe, pavlovien, acquis: ce n’est qu’
apprendre par coeur . Ce geste, faire signe
, n’est qu’une composante de l’évolution
sémantique. Dans la présentation, le
signifié est encore absent. Il est à
créer. Il doit être ressenti.
(c) En fait, la
référence est une expérience de l’
extériorité de la réalité . Elle
s’oppose à l’ intériorité de
l’imaginaire , le véritable lieu de l’
invariant. La référence externe nous met
à l’abri du délire. Mais le
délire collectif inconscient est plus fréquent
que le délire individuel avéré.
(d) Le
signifié suppose une mémorisation affective du
ressenti. Il est d’abord une pure connotation
personnelle (mème idiosyncrasique ).
(e)
L’ arbitraire de la signification (faire signe)
commence en chacun de nous, par la diversité de nos
sensations personnelles et par
l’imprévisibilité de leur retentissement.
(f) Nous
ne pouvons partir que de notre ressenti, de notre
vécu, de l’ expérience
de notre différence. Encore faut-il le rendre
disponible à soi-même et aux autres. Avant toute communication
linguistique, par et pour un sens commun,
l’élaboration de la signification personnelle passe par une prise
de conscience du vécu dont les étapes sont:
Ces
processus utilisent les mécanismes de la
méditation, de la pensée et du langage.
Voir Sémantique et syntaxe .
Sémantique et mémoire . Apprentissage
intelligent . Information sémantique .
Abstraction. Arbitraire du signe .
Parole de vérité .
Renaissance. Mémoire énergétique
et signifiante .
Référent
lointain , texte. (a) Le
discours est une abstraction construite par
l’homme. Cette abstraction semble faire
référence à une
réalité immédiatement partageable, comme
un livre ouvert. C’est la difficile question du
référent.
(b) Chacun de nous ne voit
qu’une réalité apparente . Nous sommes
certes plongés dans une réalité unique. Mais la
réalité n’est pas forcément commune (dans sa
perception). Nous ne vivons pas exactement “dans le même
monde” de même que “nous n’avons pas les mêmes
valeurs”. La réalité, bien qu’unique, n’offre
donc qu’un référent apparent . Celui-ci
peut être suffisant dans beaucoup de situations soit parce
qu’elles sont simples soit parce qu’elles supportent une forte
dose d’ambiguïté.
(c) Mais le référent
auquel nous faisons appel dans les situations où nous voudrions pouvoir
compter sur lui, comme juge et arbitre, est un référent lointain
qu’il faut construire.
(d) La science et son projet
d’intelligibilité du monde participe à la
construction de ce référent. Il sera de plus en plus
médiatisé par des théories et instrumentalisé par
des ordinateurs, dans la société de la
connaissance .
Voir Réalité
lointaine . Référent et ressenti .
Vérité objective .
Réfutabilité.
Réfutation. Conjecture.
Auteur
Créé le 8 Juin 1998
Modifié le 19 Novembre 1999
Suite
Glossaire Détaillé, Lettre R, numéro
08
Lettre S
Glossaire Détaillé, Lettre
S, numéro 01