illustration

Réseau d'Activités à Distance

rad2000.free.fr

Sommaire



Vous lisez

http://rad2000.free.fr/glosno57.htm


Nouveautés du Glossaire (62)




Suite de Nouveautés du Glossaire (61)





Mots définis entre le 7 Septembre 1999 et le 8 Septembre 1999





Gratuité. (a) La gratuité de l’information est une tradition, récente mais constituante, sur internet. Tout particulièrement sur le World Wide Web .

(b) Pourtant rien n’est jamais gratuit puisque toute information coûte du temps pour sa collecte, sa production, sa mise en forme, sa mise à disposition et sa maintenance.

(c) Il y a donc une contradiction irréductible entre l’attente du lecteur et le besoin de revenu du producteur.

(d) Il est fort probable et les signes annonciateurs se multiplient, que la gratuité de la lecture (voire celle de l’accès) sera financée par la publicité, comme pour les autres grands moyens de distribution (broadcasting).

(e) Cela signifie que de grands sites concentrateurs verront le jour. Ils seront aussi des lieux de redistribution (dispatching) vers la variété constitutive du World Wide Web. Un grand site concentrateur comptabilisera les appels, encaissera les budgets publicitaires des annonceurs et redistribuera la manne vers les producteurs de contenus qu’il aura regroupé pour rendre son lieu de connexion plus attractif.

(f) L’enjeu actuel d’internet est donc de réussir une articulation judicieuse (productrice d’informations) et juteuse (distributrice de revenus) entre le gratuit et le marchand.

(g) Jusqu’à présent, le gratuit (l’école laïque, gratuite) se conjuguait avec l’obligatoire et le politique ou avec le nécessaire et l’affectif (le lait maternel).

Voir Fournisseur d’accès . Économie de vente . Économie de location . Catalogues. Concurrence. Réseau socio-technique . Opposition du marchand et du gratuit .

Texte Bases de Composants.


Savoir. texte. (a) Le Savoir n’est pas la connaissance. Le Savoir est la sanctification du stock des informations.

(b) Tandis que la connaissance consiste à faire des liens entre les choses, les événements, les propriétés et les idées, le Savoir est utilisé pour mettre des barrières entre les humains dans la hiérarchie auto-reproductible .

(c) La rétention d’information fait partie des rites courants du culte rendu au Savoir. La transmission du Savoir n’est pas la définition de la pédagogie mais celle de la délivrance du diplôme. Le terme <délivrance< fait peut-être référence au harcèlement moral en quoi consiste le bizutage.

(d) La connaissance multiplie les instances au sein de la personnalité de l’individu qui développe son identité dynamique .

(e) Les institutions font du Savoir La totalité des informations (les rouages d’une horloge). Avec le Territoire des guerriers, le Savoir des prêtres contribue a faire de chaque savant (petit ou grand) un rouage de la société totalitaire.

Voir Assumer les trois fonctions . Division politique du travail . Fétiche. Fétichisme. Signifiant Phallus .


Mouvement réel de la pensée . texte. (a) La pensée n’est pas le reflet marxiste , dans la superstructure idéelle, du mouvement de la matière, dans l’infrastructure matérielle.

(b) La pensée, son organisation, ses difficultés, ses controverses et ses contradictions ont une Histoire qui, sans être indépendante de celle du reste de l’ Univers n’est pas le reflet de telle ou telle partie de celui-ci.

(c) L’Univers n’est pas non plus une totalité réductible à une seule Loi que l’on pourrait connaître une fois pour toutes (holisme, Dieu, dangereuses dialectiques ). Les difficultés de la Grande Unification des forces de la physique en témoignent. La “Dialectique de la Nature” (Engels) relevait de cet espoir déçu. L’Univers est une globalité qui échappe à toute volonté de réduction simplificatrice à une totalité. En conséquence, toute progression dans la résolution mathématique de notre volonté de connaissance nous jette devant un nouvel inconnu. Le projet d’intelligibilité ne sera jamais fini. Surtout avant d’avoir commencé. Si <<On n’arrête pas le Progrès !>> c’est probablement parce qu’il n’est pas encore parti.

(d) La pensée n’échappe pas non plus à la matière. Même si celle-ci ne se réduit pas à la vision du chosisme. La pensée de l’homme est fonction du cerveau matériel où elle se pense. Elle est aussi fonction du langage dans lequel elle se pense (le mentalais ?). Enfin, elle n’est pas totalement libre dans le langage dans lequel elle s’exprime (langue naturelle ). Il n’est pas nécessaire de faire appel au déterminisme linguistique de Benjamin Lee Whorf . La pensée a donc un mouvement réel qu’il importe d’étudier par les sciences cognitives et qui n’est pas le reflet du mouvement réel de la matière non-pensante.

(e) La tentative de connaissance du réel par l’ imaginaire ne se limite pas à une relation à deux termes. L’idéal d’une connaissance indemne de tout fantasme est interdit par la priorité du symbolique ! Comme la nature, il est toujours déjà-là. C’est avec le même cerveau et les mêmes langages que nous exprimons nos émotions et canalisons nos affects. En ce sens, le mouvement réel de la pensée est aussi celui de la formation du psychique. Nous “vivons avec” notre nature interne en même temps que nous “vivons dans” la nature externe . D’où l’irréductibilité de la connaissance à l’ information.

Lire “Matière à pensée” de Jean-Pierre Changeux et Alain Connes. Éditions Odile Jacob. Paris. 1989.

Voir Réel, Imaginaire et Symbolique . Connaissance biblique .


Dérivée. texte. Terme d’histoire des mathématiques.

(a) Le noeud borroméen qui selon Jacques Lacan relie Réel, Imaginaire et Symbolique ne doit jamais nous faire oublier que nous découvrons notre nature interne au fur et à mesure que nous comprenons la nature externe . Notre connaissance est de plus en plus structurée par les mathématiques. Mais, comme nos croyances et nos fantasmes, celles-ci ont une histoire. Il était donc inévitable que la théorie du reflet marxiste aboutisse à révéler des fantasmes en croyant expliquer le mouvement essentiel (matière, valeur) sous le mouvement apparent (prix, idées et formules).

(b) Pour Descartes et pour Leibniz (calcul infinitésimal ), le calcul des flux et des fluxions permet de comprendre le lien entre la primitive et la dérivée.

(c) Descartes en a tiré des hypothèses (fausses) sur la formation du foetus . Pour lui, comme pour beaucoup d’autres, la femme n’est qu’un vase .

(d) Karl Marx rédigea 4000 pages sur le calcul différentiel en croyant justifier sa théorie de la plus-value relative . Il comparait la primitive à la mère et la dérivée au foetus . <<Ainsi qu’un foetus, comparé à sa mère, jusqu’au moment où elle est enceinte.>>.

Voir Calcul infinitésimal . Calcul des fluxions .


Calcul infinitésimal . texte. Terme d’histoire des mathématiques.

(a) Le calcul infinitésimal a été inventé par Leibniz, en 1675, par la systématisation de travaux de Blaise Pascal , de René Descartes et de bien d’autres dont ceux de Newton (calcul des fluxions ) qui lui étaient connus par l’intermédiaire d’Oldenburg ou de Robert Boyle .

(b) Il a résolu des problèmes comme l’inverse des tangentes par le calcul intégral et le problème direct des tangentes par le calcul différentiel.

(c) La méthode fut développée, publiée et répandue par Jacques Bernoulli et le marquis de l’Hôpital (“Analyse des infiniment petits”, 1696). Ils furent suivis par: Euler (problèmes extremums et calcul des variations, 1766), Clairaut, d’Alembert (équations aux dérivées partielles, théorie des limites), Lagrange (“Théorie des fonctions analytiques”, 1797; “Leçons sur le calcul des fonctions”, 1799), Laplace (fonction potentielle) et Legendre (polynômes).

(d) Ce sont Augustin-Louis Cauchy (1789-1857, Bernard Bolzano (1781-1848), Niels Henrik Abel (1802-1829) et Joseph Fourier (1768-1830) qui donneront enfin, par un travail logique et sémantique des bases solides aux fondements métaphysiques souvent incertains du calcul infinitésimal.

(e) L’histoire du calcul infinitésimale explique que Karl Marx (1818-1883) ait jugé nécessaire de rédiger 4 000 pages sur le calcul différentiel pour tenter d’assurer sa théorie de la plus-value relative publiée en 1867. Avec sa “Théorie analytique de la chaleur” (1822), Fourier allait contribuer à l’élimination de la notion de chaleur. Aujourd’hui, pour la théorie cinétique des fluides, les sensations de chaud ou de froid qui furent à l’origine du “calorique” (fluide subtil et indestructible) proche de la théorie substantialiste de la valeur produite par <<la flamme du travail vivant >>, ont une explication purement mécanique (énergie cinétique moyenne de l’agitation moléculaire).


Calcul des fluxions . texte. Terme d’histoire des mathématiques.

(a) Le calcul des fluxions est une invention de Newton, indépendante du calcul infinitésimal de Leibniz, mais connue largement après sa création. Le “Methodus fluxionum et serierum infinitarum” de 1670, ne sera publié, en traduction anglaise, qu’en 1736.


Séducteur. (a) Séducteur est la caractéristique de Don Juan . Ce héros occupe une grande place dans la littérature et le spectacle (ballet, théâtre, opéra) européens.

(b) La notion est pourtant plus ancienne. Le terme apparaît dans les textes en 1370, avec les mots: aristocratie, déroger, fondateur, notabilité, réputation. A cette date, “L’Apocalypse figurée” est le plus ancien livre illustré.

(c) Cette date n’est pas un pur hasard. Elle illustre le pouvoir grandissant des marchands (d’armes et de biens de luxe , dont les livres et leurs enluminures) et des banquiers qui prêtent à une noblesse ambitieuse ou endettée. Dès 1342, les banquiers de Florence portent au pouvoir Gautier VI de Brienne, duc d’Athènes. En 1353, la ville de Gênes choisit son seigneur en la personne de Jean Visconti. En 1358, Étienne Marcel soulève la ville de Paris contre le dauphin Charles. En 1367, les ordonnances françaises de 1287 et 1351 sur les “bourgeois du roi” sont renouvelées. En 1369, la Hanse Germanique ne compte pas moins de 70 villes dans sa Ligue.

(d) La séduction de l’argent est très forte. Des évêques n’hésitent pas à payer de Grandes Compagnies pour ravager les terres des seigneurs laïcs qui contestent leurs possessions temporelles. Si en 1366, le pape Urbain V promulgue la bulle “Horribilis” contre le cumul des bénéfices par les évêques et les abbés, il protège sa propre richesse par la condamnation des idées de Guillaume Foullechat sur la pauvreté absolue.

Voir Bataille de Brignais . Bertrand du Guesclin . Pierre I er de Portugal . Anne-Dauphine. La Chaise-Dieu . Ubertin de Casale .


Production agrégative . texte. (a) La production agrégative désigne le mécanisme le plus simple de la génération des nombres .

(b) Partant de l’unité et l’ajoutant à elle-même, on aboutit à deux. Ajoutant l’unité à deux, on obtient trois. Ainsi de suite se crée la série infinie des nombres entiers. La mythologie grecque explique ainsi la génération des Titanides.

(c) Notre évidence première du temps en soi est basée sur le même principe.

(d) Comme l’expose le “Discours de la Méthode” de Descartes, la science ne progresse que par la critique de telles évidences premières. Mais quand les mathématiques donnent d’autres définitions, le sens commun et le sens technique divergent. Le sens commun ne disparaît pas. L’appropriation générale du sens technique est une autre difficulté.

(e) Il est probable que nous communiquons plus souvent par les sens obsolètes que par les sens homologués.

Voir Gaia. Ouranos. Cronos.


Troisième forme de la matière . texte. (a) La présentation du “psychique” comme une troisième forme de la matière, à côté du “physique” et du “biologique” n’est pas un retour à une théorie substantialiste de la valeur .

(b) Il s’agit simplement d’indiquer que les sciences cognitives ont maintenant les moyens de se développer.

(c) Elles disposent des connaissances accumulées par la Physique et par la Biologie aux franges desquelles elles se trouvent.

(d) Elles utilisent les simulations, les comparaisons, les analogies ou les opposition que permettent les différents domaines de l’informatique (machine de Von Neuman ou réseaux de neurones, langages algorithmiques, langages procéduraux ou propagation de contraintes).


Énergie interne du travailleur . texte. < Énergie> est un terme très polysémique.

(a) Au niveau biologique, l’énergie est celle que donnent les aliments parmi les biens de consommation . Ainsi contribuent-ils à la reproduction de la force de travail .

(b) L’ énergie disponible pour l’action est fonction de l’état affectif. C’est pourquoi la méditation tente de la libérer de ses blocages. Elle n’est pas directement opérante contre les barrières sociales. Elle aide à en faire abstraction, en les prenant pour ce qu’elles sont: des conventions sans nécessité.

(c) La complexité du travail que peut effectuer un travailleur est fonction de la largeur de son champ de connaissances et de sa compétence à les utiliser concrètement (de la pensée à l’ action).

(d) Le Savoir et la hiérarchie auto-reproductrice sont des caricatures, une cristallisation et un détournement de cette dernière contrainte. Ils créent les barrières sociales sur la base d’une rareté d’ information qu’ils organisent et prétendent supprimer.

(e) La force de travail, comprise comme capacité à travailler (sans inhibition ni dépression), est alors la résultante de tous ces niveaux. Réel, Imaginaire et Symbolique s’imbriquent dans un noeud borroméen qui empêche toute réduction par une théorie substantialiste de la valeur .

(f) La complexité de la consommation (standing, prestige, élévation) joue donc un rôle considérable dans la qualité de la force de travail. Ainsi la valeur ne résulte pas de la seule quantité, prise dans le quantum déterminé de la force de travail dont la société dispose .

Voir Biens de luxe .


Complexité de la consommation . texte. (a) La valeur d’échange des marchandises découle (à travers bien des déformations et sans conservation de la valeur ) de la nécessité de reproduire la valeur de la force de travail . Mais la valeur-travail diverge fortement de la valeur-force-de-travail. Ne serait ce qu’à cause:

(b) Même s’il est mort au milieu de l’oeuvre, le mérite de Karl Marx est d’avoir insisté sur la complexité de la production et de la réalisation de la valeur. À partir d’un point de départ très réducteur, (la théorie substantialiste de la valeur est reprise aux classiques pour les critiquer), de contradiction en contradiction, il a donné une idée de la complexité du procès de travail et du procès d’ensemble.

(c) Mais la valeur de la force de travail ne se détermine plus seulement au minimum de subsistance par la loi d’airain des salaires. La dépense de la force de travail n’est plus majoritairement constituée par le labeur musculaire du prolétaire sans qualification. Surtout quand 80 pour cent de la population était salariée et qu’une partie croissante de la population activable est contrainte, par l’ exclusion, à “se mettre à son compte”.

(d) La valeur de la force de travail, comme contrainte du salaire réel et limite de variation du salaire nominal , est conditionnée par le spectacle social . Il se joue d’autant plus dans la sphère de la consommation que l’ancienne classe dominante, (les guerriers de la féodalité ou la noblesse de la monarchie), était astreinte à l’ otium, le loisir de prestige et la consommation de biens de luxe , pour asseoir la domination sur la violence symbolique .

(e) Aujourd’hui, la distinction entre bien de consommation et bien de luxe ne caractérise plus deux marchandises, mais la composition du message social que véhicule chaque marchandise ou le message publicitaire qui lui est attaché. Telle est la valeur-signe.

(f) La consommation est donc un monde où se joue la distinction des individus par celle des objets qu’ils habitent, fréquentent, exposent ou consomment. La hiérarchie des salaires s’affiche dans la consommation autant que la complexité de la consommation distingue le hiérarchique de ses subordonnés.

(g) La relation hiérarchique se joue autant dans la consommation qui les sépare chaque soir que dans le procès de travail qui les réunit chaque matin. C’est probablement pourquoi l’éventualité du télétravail pose tant de problèmes au hiérarchique. D’autant que les activités à distance favorisent ou supposent une relation de sujet à sujet .

(h) Au-delà de cet aspect purement spectaculaire de différence pure, il existe une contrainte de complexité à maintenir. La complexité réelle de la consommation, celle que la théorie mathématique de l’information peut mesurer en bits, est une condition de la reproduction de la complexité du travail productif. Mais, la valeur-signe et le prix des produits consommés n’ont rien à voir avec cette complexité et donc avec la hiérarchie des salaires et des rôles.





Auteur


Hubert Houdoy



Créé le 7 Novembre 1998





* Suite des Nouveautés


Nouveautés du Glossaire (63)





* Compléments Spécialisés







* Retours








* Pour votre prochaine visite


Quoi de neuf sur le Réseau d'Activités à Distance?


Reproduction interdite
Association R.A.D. - Chez M.Houdoy - 18, rue Raoul Follereau - 42600 Montbrison - FRANCE.
* Fax: 04 77 96 03 09
Mise à jour: 16/07/2003