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Nouveautés du Glossaire (61)
Suite de Nouveautés du Glossaire (60)
Mots définis entre le
6 Septembre 1999 et le 7 Septembre 1999
Travail physique . texte. (a) En physique, le travail est une
<<puissance motrice>>. Il se définit par une force qui
déplace une masse sur une certaine distance pendant un certain temps.
C’est pourquoi la fourmi est le symbole ou le parangon
du travailleur. Le travail est posé, par le premier principe de la
thermodynamique, comme équivalent à la chaleur (le mouvement des
particules). C’est le principe de l’équivalence.
(b)
Mais le second principe, édicté par Clausius et Thomson vers
1850, pose que si tout le travail peut se transformer en chaleur
(expérience du frein de Prony), toute la chaleur ne peut pas se
transformer en travail (études de Carnot sur le
rendement maximal des machines thermiques, revues par Clausius et Thomson,
d’où découle le concept d’
entropie, 1854). C’est le principe de Carnot. La
quantité de chaleur qui est admise dans la chaudière d’une
machine à vapeur (source chaude) est supérieure à celle
qui est cédée au condenseur (source froide). Cette
différence est équivalente au travail physique fourni par la
machine.
(c) Avant Carnot, on prenait la chaleur pour un fluide (le
calorique), impondérable et indestructible. Carnot identifie la source
chaude et la source froide de la machine à vapeur au point haut et au
point bas d’une chute d’eau actionnant la roue d’un moulin.
On parlera ensuite d’énergie potentielle et de sa transformation
en énergie cinétique.
(d) Aujourd’hui, on dira que
le travail et la chaleur sont deux formes de l’
énergie dont l’une est ordonnée
(ordre) et l’autre désordonnée
(chaos). Le travail est une énergie
échangée par un système, avec l’extérieur,
sous une forme ordonnée. Toutes les particules agissent dans le
même sens sous l’effet de forces externes. Le travail suppose un
confinement. Au contraire, il y a chaleur quand les
molécules du système interagissent avec le milieu
extérieur de façon désordonnée. Les
molécules d’un corps chaud ont une énergie
cinétique d’agitation plus grande que celle des molécules
d’un corps froid. Un corps chaud transmet son agitation aux
molécules d’un corps froid jusqu’à
l’égalisation de leur températures. Seul le
démon de Maxwell serait capable d’isoler les
molécules rapides des molécules lentes.
Voir
Travail économique .
Travail
économique . texte. (a) Le travail
économique est assimilé au salariat. Le travail
du salarié, qui lui permet de toucher un salaire
nominal , s’oppose au capital qui permet
à son propriétaire de percevoir un revenu du
non-travail : un profit, un
intérêt ou une rente.
(b) A priori, il n’y a aucun lien entre le
concept de travail physique et celui de
travail en économie. Pourtant, la loi d’airain des salaires et
les discussions sur le minimum de subsistance ont poussé les
économistes à chiffrer le salaire nominal et le salaire
réel qui permettent à un travailleur de reproduire sa
capacité de travailler (force de travail ) grâce
à des biens de consommation . On se rapproche alors de
la notion de force physique et du travail que cette force réalise en
déplaçant une certaine masse pendant un certain temps sur une
certaine longueur. D’autant que les premières machines à
vapeur permettaient de faire un travail physique mesurable se substituant au
travailleur absentéiste (Rapport Villermé) ou gréviste.
On liait de plus en plus deux concepts distincts par des substitutions
possibles de techniques.
(c) Les classiques de l’école de
Ricardo ont posé la valeur-travail. Le travail (et non
pas l’or ou la monnaie) est la source de la
valeur des marchandises et donc de la
“Richesse des Nations”. Mais, dans leurs argumentations, ils ont
confondu le travail commandé (la monnaie peut acheter
le droit d’usage de la force de travail) et le travail
incorporé (le travail serait cause de la valeur qui se mesure
dans le prix de la marchandise).
(d) Karl
Marx a voulu faire un emploi rigoureux des mots <travail>
(activité productive) et <force de travail> (capacité de
travailler, maintenue par la consommation). La distinction entre
valeur de la force de travail et “valeur produite lors
de la dépense de la force de travail” lui permettait de faire
apparaître un travail nécessaire et un sur-travail producteur de
plus-value, la source des revenus du non-travail. Il aboutit
alors à la théorie de l’exploitation ouvrière. Marx
était persuadé d’avoir réussi à arrimer le
discours sur le travail économique sur le discours sur le travail
physique (la science physique ou “La Dialectique de la Nature”).
Tel était bien le but du
matérialisme-historique-dialectique.
(e) Peu
avant la mort de Marx, un quiproquo s’est
terminé entre les deux rédacteurs du “Manifeste du Parti
Communiste”, Marx et Engels, à
propos d’un mémoire de Podolinski. Ayant
à publier le Livre II puis le Livre III du Capital ,
Engels a rétabli la différence entre travail économique
et travail physique. Ainsi: soit on fait du marxisme un
dogme, soit on considère que l’étude des
contradictions est à reprendre.
(f) La
théorie Néo-Classique a préféré
éviter la difficulté par la notion d’
utilité. Il est alors impossible de faire un usage
sérieux de pseudo-concepts comme la
productivité. Une invocation de la productivité qui ne fait
référence qu’au travail physique ou
qu’au travail économique, sans lien entre eux,
n’est qu’une <<vox clamens in deserto>>. L’
hypothèse méthodologique de reproduction simple
est une tel lien, de nature conjecturale ou conditionnelle. Le
développement durable pourrait être en lien de
nature concrète. Il serait même un projet.
(g) Nous avons montré qu’il est possible de sortir de
cette confusion dans: A la recherche des
déterminations économiques de la valeur.
Voir
Travail utile . Travail concret .
Travail abstrait . Travail social .
Démon. Terme riche en significations, de
plus en plus négatives.
(a) Dans l'Antiquité, le
daïmôn est une divinité, bonne ou mauvaise,
affectée à une personne, à une cité ou à un
État. Comme une intuition, le démon de
Daïmôn l’avertissait des dangers.
(b)
Pour la religion chrétienne, le démon est toujours
maléfique. Le malin est un ange déchu qui habite l'enfer. Par la
même occasion, les Enfers prennent un sens maléfique (souffrance,
torture).
(c). Dans un sens figuré, un démon
désigne une personne dangereuse. On traite de démon ou de peste
un enfant trop turbulent.
(d) Le démon est devenu toute force
inconnue qui pousse à agir mal ou avec excès. Le joueur est
possédé par le démon du jeu. Le démon de
midi désigne, par métaphore, un désir sexuel qui se
trouve amplifié au milieu de la vie. C’est bien le sexe qui est
visé par le sens négatif du mot démon.
(e) Pour la
science, le démon de Maxwell serait plutôt un
malin (futé) génie (intelligent). Il n’a rien à
voir avec le café qui fume. Pour Karl Marx , la
dépense de la force de travail semblait être un
tel démon.
Démon de
Maxwell . texte. Terme ou image de la
thermodynamique, proche du deus ex machina .
(a) Le démon de Maxwell est une fable du physicien britannique
James Clerk Maxwell (1831-1879). Ce modélisateur a fait avancer les
connaissances sur le champ de force (de Faraday), la lumière et
l’électromagnétisme. Ses travaux seront la base de la
relativité d’Albert Einstein.
(b) Vers
1860-1865, inspiré par Rudolf Clausius (concepts de libre parcours
moyen et d’ entropie), Maxwell fait avancer la
théorie cinétique des gaz. Avant lui, les concepteurs
affectaient la même vitesse, fonction de la température, à
toutes les molécules gazeuses d’une enceinte. Maxwell fit sauter
cette hypothèse restrictive et avancer le concept de
molécule. Au contraire de cette hypothèse, Maxwell
s’intéresse à la distribution des vitesses
moléculaires. Il affecte une vitesse à chaque libre parcours de
molécule. Jetant les bases de la théorie statistique de Ludwig
Boltzmann, il donne une justification théorique de
l’hypothèse d’Avogadro et d’Ampère sur les gaz
parfaits.
(c) Le principe de Carnot pose l’impossibilité
d’obtenir du travail physique d’une
quantité de matière ayant une température
inférieure à celle du milieu ambiant. Maxwell montre que ce
principe n’a qu’une validité statistique. Justement, un
démon de Maxwell ferait sauter cette limitation.
(d) Si dans un
récipient contenant un gaz, on plaçait une cloison munie
d’une trappe actionnée par un démon,
celui-ci pourrait faire passer les molécules rapides dans la partie
droite (par exemple) et les molécules lentes dans la partie gauche. On
aboutirait ainsi à restaurer une différence de potentiel entre
les deux parties. On pourrait obtenir une énergie cinétique en
utilisant l’un (à droite) comme source chaude et l’autre
comme source froide. On montre ainsi un lien théorique entre travail
physique, confinement et ordre. Par
opposition, chaleur, désordre et chaos forment un
autre monde. Léon Brillouin a montré que le démon de
Maxwell réduirait l’entropie en introduisant de la negentropie
(entropie négative). En identifiant la negentropie et
l’information, il a contribué à un nouveau
quiproquo. Celui-ci ne fut levé que par Henri Atlan
(“Entre le cristal et la fumée”, “A tort et à
raison”) qui introduit une distinction entre information-flux
(théorie mathématique de l’information,
théorème de Shannon) et information-structure. C’est la
raison pour laquelle nous distinguons l’information de la
connaissance.
Voir Forme des
molécules . Liebig. En plus de
matière . Résolution
mathématique . Résolution
psychologique . Podolinski.
Thermodynamique. texte. Terme de Physique (“mouvement lié
à la température”).
(a) Fondée au XIX
ème siècle, la thermodynamique a permis de réunir dans un
ensemble de concepts rigoureusement interdéfinis, de
nombreuses notions préscientifiques (chaleur,
mouvement, molécules, travail, forme, information, ordre,
probabilité). La thermodynamique est une illustration de ce que la
cohérence réside dans les
interdéfinitions.
(b) Premier principe de la thermodynamique. Il
pose le concept d’ énergie. Il introduit
l’équivalence théorique entre les formes
ou qualités de l’énergie: chaleur,
mouvement, liaison chimique, électricité, etc. En outre la
conservation de l’énergie (Lavoisier) indique que la
quantité de l’énergie reste constante au
cours de la transformation d’un système isolé.
(c)
Second principe de la thermodynamique. Principe de Carnot. Tandis que le
travail physique peut se transformer intégralement en
chaleur, seule une partie de la chaleur peut être utilisée pour
un travail. Cette idée de Carnot sera reformulée par Thomson
(lord Kelvin) et Clausius. Puis Clausius introduira le concept d’
entropie. D’où une nouvelle formulation, valable
pour toutes les formes d’énergie: dans un système
isolé, l’entropie ne peut que croître ou demeurer constante
à l’état d’équilibre.
(d) La
thermodynamique distingue les systèmes selon qu’ils sont:
(e) Le premier principe ferme le rêve du moteur
perpétuel. Le second principe clos celui du mouvement perpétuel.
La science économique semble l’ignorer. Nous avons montré que le réseau
physique d’un système productif est ouvert sur la nature
(valeur d’usage ) tandis que le réseau
monétaire (où se détermine la valeur
d’échange ) est isolé. C’est probablement
de là que vient cette croyance tenace dans la possibilité
d’un mouvement perpétuel en économie .
(f) Dans le Livre III du Capital et les travaux
qu’il a publié après la mort de Marx,
Friedrich Engels a réintroduit la distinction entre
travail physique et travail
économique suite à un quiproquo entre
eux relatif à l’ en soi et au changement
de forme .
Voir Podolinski.
Plus-Value. Exploitation ouvrière .
Réseau physique naturel .
Imaginaire. texte.
Terme de psychanalyse.
(a) La référence
à l’imaginaire est principalement lacanienne.
(b)
Au moi qu’il considère comme aliéné, Jacques
Lacan oppose le “Je”, acteur de la parole.
Celui-ci est le sujet divisé de l’ inconscient.
C’est l’inconscient qui parle et le Je s’en distingue peu
à peu. D’ailleurs, <<L’inconscient est
structuré comme un langage. (Jacques Lacan)>>.
(c) Alain Touraine en tire une conception du
Sujet divisé entre identité et
instrumentalité qui tranche autant avec le
holisme traditionnel de la sociologie qu’avec
l’individualisme méthodologique de l’économie.
(d) Dans “Imaginaire et Imagination”, Pierre Kaufmann
(Encyclopédia Universalis, professeur honoraire de philosophie à
l'université de Paris-X-Nanterre) pose le problème ainsi:
(e) Pour la psychanalyse, l’
inconscient s’exprime par un discours dont le
rêve, le lapsus , l’ acte
manqué , le symptôme, le
stigmate ou l’extase mystique sont des fragments
épars. Le psychanalyste y entend la tentative et le blocage de la parole de
vérité d’un désir. Le
rêve n’est pas seulement l’expression d’un
désir.Le rêve est la réalisation (dans l’imaginaire)
d’un désir. Le projet, qui passe par une
demande et assume un risque, est sa réalisation (ou
non) dans le réel. Au contraire, le fantasme
évite au sujet l’action et le risque, en mettant en acte
l’initiative de l’ autre.
(f) Pour passer
du point de vue individuel de l
’inconscient au point de vue collectif de la critique
de la science par la science (ce que Karl Marx cherchait
à faire à partir du noyau rationnel de l’Économie
Politique de Ricardo et de celui de la Philosophie de Hegel),
on pourrait dire: comment la critique rationnelle de
l’incohérence d’un discours (confusion entre
travail commandé et travail
incorporé ) peut-elle mener à formuler, non pas la
solution (plus-value) mais le problème
(fantasme) qui traverse toute une
tradition philosophique et religieuse ?. Karl Popper nous
donne des éléments en opposant conjecture et
réfutation, en complétant la
cohérence par la pertinence. Marx a
critiqué les confusions classiques puis, pour tenter de faire de sa
parole de vérité (celle d’un sujet,
d’un acteur résolu ) un discours de
vérité (celui de la science, celui du réel), il a invoque
le deus ex machina de la nécessité ou le
démon de Maxwell du déterminisme.
(g)
Ainsi, Réel, Imaginaire et Symbolique (le noeud
borroméen) sont au coeur d’une problématique dont personne
ne détient la clef à lui seul. Ni le
prêtre (fut-ce Lacan ou Marx) affecté au
discours de vérité de la religion puis de la science, ni le
guerrier spécialiste de la violence
physique féodale ou de la violence symbolique
libérale, ni même le travailleur limité,
par la domination et la servitude volontaire
, à la vision étroite du réel que lui laisse le
chosisme.
(h) Sans jamais pouvoir se
fonder , le Réel, l’Imaginaire et le Symbolique
ne trouvent à se concilier que dans un projet
d’intelligibilité qui serait étroitement
solidaire d’un projet de développement durable
de l’ humanité dans la
globalité de la nature.
Voir
Monde de l’imaginaire . Réalité
apparente . Réalité
indépendante . Assumer les trois fonction .
Stade du miroir .
Texte Le
Temps et le Phallus.
Réel, Imaginaire et
Symbolique . texte. Termes de
psychanalyse lacanienne.
(a) Pour Jacques
Lacan, le Réel, l’Imaginaire et le Symbolique
forment un noeud borroméen tel qu’on ne peut les dissocier sans
faire tout disparaître. Il affirme ainsi leur
solidarité dans sa vision structurale.
(b) Le
symbolique peut se définir comme le champ du
langage . Chacun le trouve
déjà-là avant d’être capable
de prendre la parole. Il se présente donc comme le
signifiant, avant le signifié .
Naturalisant l’ illusion ethnique d’une
culture sans nature , Jacques Lacan fait du symbolique le
lieu naturel du sujet. Le symbolique apparaît comme le lieu de la
loi puis comme celui de l’ alliance.
(c) L’imaginaire est ce que nous nommons la
réalité apparente de chacun. Il est la
totalité à laquelle se réfère
tout discours de vérité . L’imaginaire
est le champ où le désir se prend pour la réalité.
C’est d’abord lui qui alimente les signifiés avant
qu’ils ne se confrontent à un référent
lointain et problématique.
(d) Le réel a pour
propriété essentielle d’exister. Ce en quoi il est idiot
ou sans double (Clément Rosset). Au plus nous en approchons-nous en lui
reconnaissant une réalité indépendante
(Bernard d’Espagnat) ou un principe de
réalité distinct du principe de
plaisir (Sigmund Freud ). Mais toute invocation de
“la réalité avec nous” nous le fait manquer.
<<Le réel, c’est l’impossible (Jacques
Lacan)>>. Le réel n’est pas fait pour être connu,
apprivoisé, invoqué, transformé. Il a déjà
la propriété unique du Destinateur, celle
d’être.
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Créé le 6 Novembre 1998
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