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Thématique, Sémiotiques et Intersémioticité
Introduction
Les phrases que nous
prononçons pour nous faire comprendre de nous-même ou des autres
ont un sens dont l’analyse relève de la
sémantique. Mais la parole et le discours ne sont
qu’une toute petite partie des actions ou des émotions qui sont
signifiantes pour nous. Même si leur sens nous échappe le plus
souvent, les symptômes, les stigmates
ou les bruits du corps conditionnent la partie de notre
énergie corporelle qui sera, pour nous, une
énergie disponible pour l’action . Dans la
pragmatique, les gestes que nous faisons, tant dans le monde du
travail (la tâche) que dans le monde de
l’amour (la caresse) ont une signification. Leur
pertinence précède toute traduction verbale
(linguistique) que nous pouvons en faire. Si la
langue naturelle a une fonction
méta-linguistique (Roman Jakobson, 1896-1982),
c’est parce qu’elle est la langue formelle de nos langages
implicites. Ainsi donc, la sémantique n’est qu’une petite
partie d’un ensemble de sémiotiques. Or,
même dans les domaines les plus propices à la déduction et
à la traduction automatique, les mathématiques et la
géométrie qui soutiennent les outils logiciels de la
Conception Assistée par Ordinateur , on ne passe pas si facilement d’une
sémiotique abstraite de nombres sans feu ni lieu, à la
sémiotique planaire des points et des lignes
euclidiens sans épaisseur du Dessin
Assisté par Ordinateur puis à la sémiotique des
formes primitives solides (cubes, prismes, sphères) qui
représentent les formes fonctionnelles . Dans le monde
de l’amour, les lapsus et les actes
manqués sont des traces de cette délicate alchimie ou
intersémioticité entre les
signaux de nos cinq sens .
Liste alphabétique des définitions
Apprivoiser
Exercice
d’intersémioticité
Faire lien
Faire signe
Intersémioticité
L’essentiel est invisible
pour les yeux.
La couleur des blés
Le Petit Prince
Le renard
Mots caressants
Nécessaire
intersémioticité
On ne voit bien qu’avec le coeur
Passer du semblable à l’unique
Regard en forme de
caresse
Ressenti
Saint-Exupéry
Sémantique
Sémiologie
Sémiotique
Sémiotique
corporelle
Sémiotique naturelle
Sémiotiques
discontinues
Une fleur
Une fleur unique.
Apprivoiser
Apprivoiser, c’est établir des liens entre une personne et un animal,
entre deux personnes ou entre une personne et un domaine de connaissance.
Apprivoiser, c’est inclure la pensée du
même comme simple composante, dans une pensée de
la diversité . C’est aussi accepter le poids de la
responsabilité. Ce qui implique qu’elle soit
partagée. Sinon, nous avons une relation de domination
ou de subordination.
<<C’est une chose trop oubliée,
dit le renard . Ça signifie “créer des
liens...”.
Exercice
d’intersémioticité
Un exercice
d’ intersémioticité fait communiquer des
connaissances ou élabore des connaissances nouvelles
à partir d’ informations fournies par des
signaux provenant de sens (vision, toucher,
odorat) différents ou de systèmes
sémiotiques différenciés.
Il
existe un exercice d’intersémioticité qui est à la
portée de tous. Il se déroule dans le cadre de la
relation amoureuse . Il consiste à mettre en relation
le langage d’amour (gestes du corps) avec les
mots d’amour . Cet exercice contribue à exprimer
dans un langage donné ou dans un système sémiotique
particulier, ce qui n’existait que dans un autre langage ou dans un
autre système sémiotique. C’est donc une manière de
reformulation. Ceci peut sembler une simple traduction ou une pure
périphrase. En fait, il n’en est rien. Chaque langage exprime,
plus ou moins bien, tel ou tel aspect de notre ressenti, de
notre vécu. Chaque langage peut donc produire une
expérience particulière à partir
d’un vécu global. Certains langages, dont les gestes
érotiques du langage d’amour, sont plus riches en
émotions et en sensations que
d’autres (mots d’amour). Certains en sont, en apparence totalement
dépourvus (langage de programmation ). Pourtant les
fureurs que peut provoquer un ordinateur en état de dysfonctionnement
montrent la relation de domination que nous voulons
entretenir avec lui. S’exprimer parfaitement par des caresses peut
laisser les amants complètement dépourvus quand ils sont
séparés par la distance géographique.
Par contre, savoir donner une formulation littérale à ce que
nous cherchons à exprimer par nos caresses amoureuses nous offre les
ressources de l’ amour à distance quand nous
sommes séparés.
En outre, même dans le
corps-à-corps amoureux, l’intersémioticité, qui va
des gestes et des regards en forme de caresses vers les
mots caressants , est productrice de sens: reconnaissance
mutuelle des amants et reconnaissance de leur relation amoureuse.
L’intersémioticité n’est pas une
redondance . Elle n’est pas un exercice gratuit de
traduction qui n’ajouterait rien à une signification
complète. Au contraire, elle approfondit la connaissance. Elle enrichit
la relation. Car elle tisse des liens entre des sémiotiques
discontinues . Elle remplit des espaces où pourraient se
glisser l’ambiguïté, le mal-entendu, le mé-connu, le
ressenti trompeur et toute mauvaise interprétation. La parole
de vérité de chacun des amants fait
communiquer des sensations et des émotions que le sens de la
vision et le sens du toucher tendraient à
séparer. Entre les amants, les caresses
extérieures et, a fortiori, les caresses
intérieures font tomber la cuirasse des
corps pleins . En contrepartie, elles rapprochent des corps
sensibles, émotifs et vibrants. C’est ainsi qu’avec
l’appui de la tendresse, elles deviennent des
caresses de l’âme .
Donnons deux
exemples:
Faire lien
“Faire lien” est un comportement d’
ouverture à la globalité ou une attitude coopérative. Un
individu visant à devenir une personne, un
sujet, cherche à tisser des liens pour constituer un
réseau de relations. Il ne se contente pas ou il ne
spécule pas sur une appartenance à une
totalité.
Faire lien désigne toute attitude montrant
que l’on s’engage dans une relation véritablement
interpersonnelle, liée aux qualités de
soi-même et de l’autre personne. <<Parce que
c’était lui. Parce que c’était moi.
(Montaigne)>>. Faire lien est une forme d’amour (camaraderie,
sympathie, amitié, admiration mutuelle, amour proprement dit). Accepter
de faire lien est une condition de la confiance forte , de la
solidarité et de l’
intimité. Celles-ci ne sont pas basées sur
l’appartenance commune à une totalité institutionnelle.
Refuser d’être amoureux , c’est refuser de
faire lien. Ce peut être par défiance, à
la suite de la déception d’une confiance totale
en un quelconque absolu.
Faire signe
Faire signe, c’est établir une
relation entre deux éléments de natures
différentes et préalablement indépendants dans notre
réalité apparente .
(1) Faire signe,
c’est faire un geste à un interlocuteur (potentiel) pour nous
faire voir (s’il nous cherche) ou nous faire remarquer (si nous le
“cherchons”). Ce geste a généralement une traduction
linguistique codifiée. Elle varie du <Bonjour>,
<Au revoir> ou <Je t’embrasse> au <Viens par ici !>,
en passant par les <Plus à droite !>, <Va tout droit !>.
Mais le sens, tout aussi convenu, peut aussi bien être: <Fiche le
camp>, <Nique ta mère> ou toute version moderne de
l’ancien <Va te faire foutre>. C’est pourquoi il
s’agit bien d’un signe à deux faces:
l’une gestuelle et l’autre sémantique: le signifiant et le
signifié.
(2) Faire signe, c’est faire un geste à
un interlocuteur (actuel) pour lui montrer quelque chose
(référent apparent ) dont nous lui parlons
(discours) ou dont nous allons lui parler.
(3) Faire
signe, c’est associer un signifié à un
signifiant. Construire une connaissance
personnelle à partir d’une information
partagée. L’arbitraire de la signification commence en chacun de
nous, par la diversité de nos sensations personnelles et par
l’imprévisibilité de leur retentissement
(connotations). Nous ne pouvons partir que de notre
ressenti pour donner une signification
à notre expérience.
Intersémioticité.
L’intersémioticité est le fait
d’utiliser plusieurs systèmes sémiotiques
pour en tirer une connaissance synthétique.
L’intersémioticité fait communiquer des
connaissances qui ont été
élaborées à partir d’ informations
fournies par des sens (vision, toucher, odorat)
différents ou des systèmes sémiotiques
(mathématiques, littérature) différenciés.
L’essentiel est invisible pour
les yeux
Telle est une partie du message transmis par
le renard au petit prince d’Antoine de
Saint-Exupéry, au cours de son parcours initiatique.
Le petit prince était amoureux d’ une
fleur , d’une rose. Jusqu’à son arrivée sur
Terre, la fleur du petit prince était la belle de son
orgueil . Il la trouvait très belle et la croyait unique. En
tout cas, elle l’était sur sa planète. Mais il fut surpris
de découvrir des milliers de roses, toutes semblables à sa
fleur, dans un seul des jardins de la Terre. La beauté
de la fleur et l’orgueil du petit prince furent sérieusement
remis en cause. Le sens de la vision a sa propre
sémiotique, il développe des sentiments
relatifs aux corps pleins , mais il a ses faiblesses et ses
lacunes particulières. En lui apprenant ce que c’est qu’
apprivoiser, le renard va lui faire comprendre que les soins
qu’il donne à sa fleur et les égards qu’il a pour
elle sont aussi important que sa beauté. C’est ainsi qu’il
comprendra que, parmi des milliers de beaux corps pleins tous
agréables à regarder, sa fleur, pour de nombreuses raisons, dont
la tendresse qu’il lui exprime avec le sens du
toucher , devient aussi la douce de son coeur . La
leçon du renard est donc ce que nous nommons la
nécessaire intersémioticité . Car chaque
langage, pris isolément et par la totalité
particulière qu’il découpe dans la
globalité du réel, est
trompeur. Chaque langage produit une réalité
apparente dans le réel voilé . Il faut
donc les confronter, croiser leurs informations, créer
des liens entre les connaissances particulières que
chaque sémiotique nous permet d’élaborer.
Le Petit Prince
Le personnage du petit prince est le
héros du conte éponyme
d’Antoine de Saint-Exupéry. Il est à la fois un enfant
désireux de comprendre et un candide venu d’une autre
planète, bien différente de la Terre. Il est
préoccupé par l’avenir d’ une fleur
qu’il aime. Par amour, il cherche à la protéger des dangers de la vie. Par ses
questions, il pousse chacun à une parole de
vérité sur son ressenti. Comme pour
Robinson Crusoé , le travail amoureux
, ce refus de couper sa vie entre un monde du travail
(“Je m’occupe, moi, de choses sérieuses”) et un
monde de l’amour , donne une intensité
particulière à son vécu et à son
expérience.
<< Les grandes personnes ne
comprennent jamais rien toutes seules, et c’est fatigant, pour les
enfants, de toujours et toujours leur donner des explications.... J’ai
ainsi eu, au cours de ma vie, des tas de contacts avec des tas de gens
sérieux. J’ai beaucoup vécu chez les grandes personnes...
J’ai ainsi vécu seul, sans personne avec qui parler
véritablement, jusqu’à une panne dans le désert du
Sahara, il y a six ans. Quelque chose s’était cassé dans
mon moteur. Et comme je n’avais avec moi ni mécanicien, ni
passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout
seul, une réparation difficile. C’était pour moi une
question de vie ou de mort . J’avais à peine de
l’eau à boire pour huit jours.
Le premier soir je me suis
donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée.
J’étais bien plus isolé qu’un
naufragé sur un radeau au milieu de l’océan. Alors
vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite
voix m’a réveillé. Elle disait:
J’ai sauté sur mes pieds comme si
j’avais été frappé par la foudre. J’ai bien
frotté mes yeux. J’ai bien regardé. Et j’ai vu un
petit bonhomme tout à fait extraordinaire qui me considérait
gravement. (Saint-Exupéry, Le Petit Prince, pp.
11-12)>>
Le renard .
Le renard est un des personnages du Petit Prince de
Saint-Exupéry. Celui qui lui apporte les informations
les plus riches et les plus pertinentes, après avoir pris la peine
d’entre en relation avec lui.
<<C’est alors qu’apparut le renard:
Mais après réflexion, il ajouta:
La couleur des
blés
(a) Le monde est toujours plus grand que nous ne
pouvons nous le représenter. Et il comporte des relations qui, a
priori, ne nous paraissent pas toujours pertinentes. C’est pourquoi nous
ne sommes jamais assez ouverts à de nouvelles relations. A
défaut d’être technologiquement utiles ou
épistémologiquement explicatives, ce que seul un avenir lointain
pourra trancher (pensons à l’algèbre de
Boole avant l’informatique et les
géométries non-euclidiennes avant la découverte par
Hubble de l’expansion de l’Univers) elles sont toujours un
exercice d’intersémioticité . Car
l’ intersémioticité avant même de
prouver sa vertu heuristique, nous aide à
sortir de la totalité . Elle éloigne ainsi le
risque totalitaire.
(b) C’est une des
leçons que le renard donne au petit prince. Une première fois
lorsqu’ils font connaissance.
(c) Une seconde fois lors de leurs adieux. Et ceci
montre que l’idée de la séparation était
déjà présente lors de la première rencontre.
Apprivoiser quelqu’un que peut-être on quittera, dont
sûrement la mort nous séparera n’est pas un acte inutile.
(d) Et le petit prince a parfaitement intériorisé
l’information, lui qui dit à Saint-Exupéry:
C’est pourquoi il est stérilisant de toujours
évacuer la question de la mort , sous prétexte
qu’elle nous sépare de ce que nous aimons. La
forclusion de la mort de la chair produit
une totalité, mais ce totalitarisme nous conduit tout droit à la
mort du verbe . Comme le dit Clément Rosset, l’
amour du réel ne peut se limiter à l’
amour de la vie . Sinon, comment Geneviève de
Gaulle-Anthonioz pourrait-elle trouver Dieu à l’intérieur,
dans l’horreur des camps ? Toute confiance totale dans
la vie ne pourrait que se transformer en une horrible
défiance à l’heure de la
mort. C’est ce que décrivent si bien “
Les ombres du coeur ”.
Mots caressants
Employer des mots caressants revient à exprimer, par des
mots, les caresses que je viens de donner.
C’est rendre, par le regard, la caresse que tu viens de me faire. Jamais
les amants n’ont l’impression de se répéter. Et ils
ont raison. Les mots caressants d’une part, les regards en forme
de caresses d’autre part, sont de propices et salutaires
exercices d’intersémioticité en amour.
L’ intersémioticité est un échange
d’informations issues de nos diverses
sémiotiques. L’intersémioticité
n’est pas une redondance. Elle est rendue nécessaire par nos
sémiotiques discontinues . Elle tisse des liens entre
les informations, contribuant à les transformer en
connaissances. L’intersémioticité
approfondit la connaissance des amants. Elle enrichit la
relation amoureuse .
Nécessaire
intersémioticité
Il n’y a pas de
représentation qui soit un reflet direct et
fidèle de l’ Univers dans lequel nous vivons.
Nous ne pouvons connaître la réalité que
par la combinaison de plusieurs points de vue et par
l’emploi de sens distincts (vue, ouïe, odorat, toucher),
d’organes divers (oeil, main, bouche), d’instruments
spécialisés (microscope et télescope pour augmenter le
sens de la vision , ordinateur pour modéliser et
traiter les informations, capteurs et effecteurs multiples
pour prolonger notre sens du toucher ).
Nous utilisons
diverses sémiotiques et les
sémantiques de nos langues naturelles
. Le langage est source de malentendus. Face aux informations disparates
fournies par des sémiotiques discontinues , nous
devons faire nécessairement appel à de nombreuses formes
d’ intersémioticité.
D’une
certaine manière, plus poétique, c’est ce que le renard
explique au Petit Prince dans le livre éponyme
d’Antoine de Saint-Exupéry .
<< Si
tu veux un ami, apprivoise-moi !
On
ne voit bien qu’avec le coeur
C’est parce
que les yeux et le sens de la vision sont beaucoup trop
absorbés par le spectacle social que se donnent
mutuellement les corps pleins que nous sommes en danger de ne
vivre que dans cette réalité apparente . Le
petit prince n’avait jamais vu qu’une seule rose.
Il croyait l’aimer pour sa beauté. Il fut bien
surpris de découvrir que sa rose était une
fleur . Il existe des milliers de roses, en apparence, par
l’apparence, toutes semblables. <<Bien sûr, ma rose à
moi, un passant ordinaire croirait qu’elle vous ressemble. Mais à
elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c’est elle
que j’ai arrosée.>>. D’où la leçon
transmise, quand il revint vers le renard :
Mais le message est relatif. Pris
isolément, le coeur est aussi aveugle que les yeux, si la
passion qui unit le couple a pour but de
l’empêcher de voir la réalité ou
d’entendre ses quatre vérités . Ce qui
compte, c’est l’ intersémioticité
de tous nos cinq sens et de toutes les techniques que nous
pouvons construire à partir d’eux. Le message de
Saint-François d’Assise, reprenant celui de Jésus de
Nazareth, <<Voyez les oiseaux du ciel, ils ne tissent ni ne
filent...>>, repris par Ubertin de Casale et les
Spirituels, mais surtout par les Dolciniens,
a donné les mêmes horreurs que tout
totalitarisme.
Passer
du semblable à l’unique
Passer du
semblable à l’unique c’est faire sortir de
l’anonymat. Passer du semblable à l’unique c’est
apprivoiser, c’est inclure la pensée du
même dans une pensée de la
différence . C’est faire lien . Cela
signifie créer des liens . Faire passer d’un
univers euclidien à un univers
chaotique.C’est ainsi qu’ une
fleur peut devenir unique malgré toutes les autres qui lui
sont semblables.
<< Le petit prince s’en fut revoir les
roses:
Et les roses étaient
bien gênées.
Regard en forme de
caresse
Une manière de sortir de l’image
du corps plein , due à la construction sociale
des corps , principalement par notre sens de la
vision , consiste à utiliser le regard à la
manière du sens du toucher . Dans la relation
amoureuse , un utile exercice
d’intersémioticité est de faire des caresses avec
le regard. On découvre alors les vertus spécifiques de chacun
des cinq sens comme outil de communication.
Ressenti
Les
émotions ressenties par un individu sont une forme de
vérité de son vécu. Cette
vérité n’a pas les mêmes critères que ceux du
discours de vérité que la société
prétend tenir comme totalité et que,
d’ailleurs, la méthodologie scientifique réfute. Cette
vérité subjective a d’abord pour
caractéristique de devoir s’exprimer, pour émerger
à la conscience.
Saint-Exupéry
Antoine de Saint-Exupéry (né à Lyon en 1900; mort en
mission de guerre en 1944). Écrivain de langue française.
Habitant de la “terre des hommes”. “Pilote de guerre”
en 1939-1944. Un des pionniers de l’Aéropostale avec Jean Mermoz.
Auteur du “Petit Prince” et de trois romans, il méditait
pendant ses vols de nuit.
<<Et il revint vers le
renard :
(Saint-Exupéry, Le Petit Prince ,
XXI)>>.
Ce qui n’empêche nullement la rose (la
femme métaphoriquement désignée)
d’être responsable d’elle-même.
La formule
<<On ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est
invisible pour les yeux.>> est une expression de l’
intersémioticité.
Sémantique
Par opposition à la sémiologie ou à la
sémiotique, la sémantique est la branche de la
linguistique qui étudie la
signification au sein des langues naturelles
. La sémiologie s’intéresse à
d’autres systèmes de signes (dessin, code de la
route).
Sémiologie
La sémiologie est la science qui étudie la
signification dans les systèmes signifiants autres que
les langues naturelles (exemples: les pictogrammes du code de
la route, l’iconographie de la peinture). Les termes sémiologie
et sémiotique ne sont pas synonymes pour Roland Barthes (qui se limite
à l’aspect verbal et linéaire) et pour Algirdas Julien
Greimas qui fonde la “Sémantique Structurale”.
Sémiotique
Par opposition à la sémantique, la sémiotique est la
science qui étudie la signification dans les systèmes
signifiants autres que les langues naturelles (exemple:
pictogrammes du code de la route). Algirdas Julien Greimas (qui
généralise à d’autres systèmes non
linéaires, gestuels, planaires (peinture, dessin) ou spatiaux
(sculpture, représentations de l’espace à trois
dimensions) distingue rigoureusement la sémiologie
(pratiquée par Roland Barthes) de la sémiotique.
Sémiotique corporelle
Nous entendons par sémiotique corporelle la
signification non-linguistique,
infra-linguistique, exprimée, de manière
consciente ou inconsciente, par le corps, ses gestes et ses attitudes. Poids
de la société, de notre histoire personnelle et de nos
représentations sur notre corps,
considéré comme le support de notre personnalité et de
notre vie sociale. Ensemble d’ oppositions
paradigmatiques : pur-impur, jouissance-souffrance,
public-privé, beau-laid, fierté-honte,
montré-caché, touchable-intouchable,
caressé-ignoré, etc. Ces oppositions n’ont rien de
biologique. Elles sont toutes acquises. Le mode de vie, l’ergonomie, le
sport, la publicité, la mode, la politique et le
langage d’amour alimentent cette
sémiotique. La sémiotique corporelle utilise
des grains de connaissance plus fins que les mots de la
langue naturelle . En effet, la communication
linguistique utilise des grains
d’information qui sont les lexèmes
(mots du lexique). Le langage du corps n’est pas
directement dicible. Il n’est pas, pour autant,
indicible. Il peut toujours être traduit,
élaboré, par des mots. Cette élaboration le rend plus
clair à soi-même et communicable plus largement. La communication
linguistique a l’avantage d’avoir une plus grande diffusion.
Aujourd’hui, elle permet d’utiliser la réduction des
distances que nous offre internet.
Sémiotique naturelle ,
texte. Nous définirons la sémiotique
naturelle comme le couple formé par le monde naturel
et les langues naturelles . Mais nous ne limiterons pas les
langues naturelles à la définition linguistique
des langues verbales. Tenant compte des leçons de l’anthropologie
du geste, nous ajouterons aux sémiotiques
linéaires (parole, écriture) les sémiotiques planaires
(dessin, peinture) et les sémiotiques spatiales (sculpture, CAO en 3
dimensions).
Voir Don naturel .
Sémiotiques
discontinues .
Contrairement à une vision
euclidienne et simpliste du monde (espace vide, infini, continu,
homogène et isotrope recevant des atomes infinitésimaux, durs et
insécables) nous connaissons l’ Univers par des
systèmes de représentation et/ou de signes qui produisent
tantôt des modèles tantôt des
connaissances, mais de manières
différenciées, partielles et discontinues. Nous n’aurons
jamais un modèle direct et objectif du monde. C’est pourtant ce
que nous le laisse supposer une idée naïve de notre sens
de la vision . D’où la nécessité
d’une intersémioticité. Nous devons
croiser les informations que produisent nos
sémiotiques discontinues. Nous le ferons en multipliant les
exercices d’intersémioticité .
Une fleur .
Une
fleur ou une femme n’est jamais qu’un
corps plein semblable à cent mille autres corps
pleins. Si belle soit-elle, elle ne sera jamais qu’un beau corps
plein pareil à cinq mille autres beaux corps pleins.
Le
sens de la vision peut hiérarchiser les fleurs. Et ce n’est pas
rien ! C’est ainsi que se détache la belle de mon
orgueil , parmi ses milliers de semblables. Mais ce n’est pas
le sens de la vision , seul, qui fait de ma fleur une
fleur unique . Il y faut le sens du toucher et bien
d’autres sémiotiques . Il faut tous les soins
que je lui prodigue, pour qu’elle devienne la douce de mon
coeur .
C’est alors que le petit prince comprends
qu’il a été apprivoisé sans le
savoir.
<<Je ne suis pour toi qu’un renard semblable
à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons
besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je
serai pour toi unique au monde...
Le renard parut très intrigué:
Une
fleur unique .
Être unique, sur une
planète, ne fait pas d’ une fleur (ou
d’une femme), semblable à cent mille autres
fleurs lointaines, une fleur unique. Après d’autres instruments
de communication, internet risque de dévaloriser les coqs de villages
et les reines de beauté.
En visitant une autre planète,
la Terre, le petit prince découvre que la
belle de son orgueil ne suffit pas, malgré sa
beauté, à entretenir sa valeur
de prince.
<< C’était un jardin fleuri de roses.
Le petit prince les
regarda. Elles ressemblaient toutes à sa fleur.
Et il
se sentit très malheureux. Sa fleur lui avait raconté
qu’elle était seule de son espèce dans l’univers. Et
voici qu’il en était cinq mille, toutes semblables, dans un seul
jardin !
“Elle serait bien vexée, se dit-il, si elle
voyait ça... elle tousserait énormément et ferait
semblant de mourir pour échapper au ridicule. Et je
serais bien obligé de faire semblant de la soigner, car, sinon, pour
m’humilier moi aussi, elle se laisserait vraiment mourir... “
Puis il se dit encore: “Je me croyais riche d’une fleur
unique, et je ne possède qu’une rose ordinaire. Ça et mes
trois volcans qui m’arrivent au genou, et dont l’un,
peut-être, est éteint pour toujours, ça ne fait pas de moi
un bien grand prince...”. Et, couché dans l’herbe, il
pleura.
C’est alors qu’apparut le renard .
(Saint-Exupéry, Le Petit Prince, pp. 65-66)>>.
Voir aussi
Amour à
distance
Amour de l’absence
Amour de l’absent
Arbitraire du
signe
Besoin de reconnaissance
Caresse virtuelle
Cohérence
Comportement
coopératif
Conjectures
Faire la relation
Faire le lien
Gestes du
désir
Intertextualité
Mémoire
affective.
Mémoire corporelle.
Pertinence
Reconnaissance
monosémiotique
Référence
Référent
Référent et ressenti
Réfutabilité
Représenter et signifier
Signifier
Syncrétique
Compléments
La Défiance et le Refoulement.
Les Mobiles et les Motivations.
Auteur
Créé le 13 Octobre 1998
Modifié
le 15 Juin 1999
Définitions
Les termes en
gras sont définis dans le glossaire alphabétique du
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