illustration

Réseau d'Activités à Distance

rad2000.free.fr

Sommaire



Vous lisez

http://rad2000.free.fr/semiotic.htm


Thématique, Sémiotiques et Intersémioticité




* Introduction


Les phrases que nous prononçons pour nous faire comprendre de nous-même ou des autres ont un sens dont l’analyse relève de la sémantique. Mais la parole et le discours ne sont qu’une toute petite partie des actions ou des émotions qui sont signifiantes pour nous. Même si leur sens nous échappe le plus souvent, les symptômes, les stigmates ou les bruits du corps conditionnent la partie de notre énergie corporelle qui sera, pour nous, une énergie disponible pour l’action . Dans la pragmatique, les gestes que nous faisons, tant dans le monde du travail (la tâche) que dans le monde de l’amour (la caresse) ont une signification. Leur pertinence précède toute traduction verbale (linguistique) que nous pouvons en faire. Si la langue naturelle a une fonction méta-linguistique (Roman Jakobson, 1896-1982), c’est parce qu’elle est la langue formelle de nos langages implicites. Ainsi donc, la sémantique n’est qu’une petite partie d’un ensemble de sémiotiques. Or, même dans les domaines les plus propices à la déduction et à la traduction automatique, les mathématiques et la géométrie qui soutiennent les outils logiciels de la Conception Assistée par Ordinateur , on ne passe pas si facilement d’une sémiotique abstraite de nombres sans feu ni lieu, à la sémiotique planaire des points et des lignes euclidiens sans épaisseur du Dessin Assisté par Ordinateur puis à la sémiotique des formes primitives solides (cubes, prismes, sphères) qui représentent les formes fonctionnelles . Dans le monde de l’amour, les lapsus et les actes manqués sont des traces de cette délicate alchimie ou intersémioticité entre les signaux de nos cinq sens .





* Liste alphabétique des définitions


Apprivoiser

Exercice d’intersémioticité

Faire lien

Faire signe

Intersémioticité

L’essentiel est invisible pour les yeux.

La couleur des blés

Le Petit Prince

Le renard

Mots caressants

Nécessaire intersémioticité

On ne voit bien qu’avec le coeur

Passer du semblable à l’unique

Regard en forme de caresse

Ressenti

Saint-Exupéry

Sémantique

Sémiologie

Sémiotique

Sémiotique corporelle

Sémiotique naturelle

Sémiotiques discontinues

Une fleur

Une fleur unique.





Apprivoiser


Apprivoiser, c’est établir des liens entre une personne et un animal, entre deux personnes ou entre une personne et un domaine de connaissance. Apprivoiser, c’est inclure la pensée du même comme simple composante, dans une pensée de la diversité . C’est aussi accepter le poids de la responsabilité. Ce qui implique qu’elle soit partagée. Sinon, nous avons une relation de domination ou de subordination.

<<C’est une chose trop oubliée, dit le renard . Ça signifie “créer des liens...”.





Exercice d’intersémioticité


Un exercice d’ intersémioticité fait communiquer des connaissances ou élabore des connaissances nouvelles à partir d’ informations fournies par des signaux provenant de sens (vision, toucher, odorat) différents ou de systèmes sémiotiques différenciés.

Il existe un exercice d’intersémioticité qui est à la portée de tous. Il se déroule dans le cadre de la relation amoureuse . Il consiste à mettre en relation le langage d’amour (gestes du corps) avec les mots d’amour . Cet exercice contribue à exprimer dans un langage donné ou dans un système sémiotique particulier, ce qui n’existait que dans un autre langage ou dans un autre système sémiotique. C’est donc une manière de reformulation. Ceci peut sembler une simple traduction ou une pure périphrase. En fait, il n’en est rien. Chaque langage exprime, plus ou moins bien, tel ou tel aspect de notre ressenti, de notre vécu. Chaque langage peut donc produire une expérience particulière à partir d’un vécu global. Certains langages, dont les gestes érotiques du langage d’amour, sont plus riches en émotions et en sensations que d’autres (mots d’amour). Certains en sont, en apparence totalement dépourvus (langage de programmation ). Pourtant les fureurs que peut provoquer un ordinateur en état de dysfonctionnement montrent la relation de domination que nous voulons entretenir avec lui. S’exprimer parfaitement par des caresses peut laisser les amants complètement dépourvus quand ils sont séparés par la distance géographique. Par contre, savoir donner une formulation littérale à ce que nous cherchons à exprimer par nos caresses amoureuses nous offre les ressources de l’ amour à distance quand nous sommes séparés.

En outre, même dans le corps-à-corps amoureux, l’intersémioticité, qui va des gestes et des regards en forme de caresses vers les mots caressants , est productrice de sens: reconnaissance mutuelle des amants et reconnaissance de leur relation amoureuse. L’intersémioticité n’est pas une redondance . Elle n’est pas un exercice gratuit de traduction qui n’ajouterait rien à une signification complète. Au contraire, elle approfondit la connaissance. Elle enrichit la relation. Car elle tisse des liens entre des sémiotiques discontinues . Elle remplit des espaces où pourraient se glisser l’ambiguïté, le mal-entendu, le mé-connu, le ressenti trompeur et toute mauvaise interprétation. La parole de vérité de chacun des amants fait communiquer des sensations et des émotions que le sens de la vision et le sens du toucher tendraient à séparer. Entre les amants, les caresses extérieures et, a fortiori, les caresses intérieures font tomber la cuirasse des corps pleins . En contrepartie, elles rapprochent des corps sensibles, émotifs et vibrants. C’est ainsi qu’avec l’appui de la tendresse, elles deviennent des caresses de l’âme .


Donnons deux exemples:





Faire lien


“Faire lien” est un comportement d’ ouverture à la globalité ou une attitude coopérative. Un individu visant à devenir une personne, un sujet, cherche à tisser des liens pour constituer un réseau de relations. Il ne se contente pas ou il ne spécule pas sur une appartenance à une totalité.

Faire lien désigne toute attitude montrant que l’on s’engage dans une relation véritablement interpersonnelle, liée aux qualités de soi-même et de l’autre personne. <<Parce que c’était lui. Parce que c’était moi. (Montaigne)>>. Faire lien est une forme d’amour (camaraderie, sympathie, amitié, admiration mutuelle, amour proprement dit). Accepter de faire lien est une condition de la confiance forte , de la solidarité et de l’ intimité. Celles-ci ne sont pas basées sur l’appartenance commune à une totalité institutionnelle. Refuser d’être amoureux , c’est refuser de faire lien. Ce peut être par défiance, à la suite de la déception d’une confiance totale en un quelconque absolu.





Faire signe


Faire signe, c’est établir une relation entre deux éléments de natures différentes et préalablement indépendants dans notre réalité apparente .

(1) Faire signe, c’est faire un geste à un interlocuteur (potentiel) pour nous faire voir (s’il nous cherche) ou nous faire remarquer (si nous le “cherchons”). Ce geste a généralement une traduction linguistique codifiée. Elle varie du <Bonjour>, <Au revoir> ou <Je t’embrasse> au <Viens par ici !>, en passant par les <Plus à droite !>, <Va tout droit !>. Mais le sens, tout aussi convenu, peut aussi bien être: <Fiche le camp>, <Nique ta mère> ou toute version moderne de l’ancien <Va te faire foutre>. C’est pourquoi il s’agit bien d’un signe à deux faces: l’une gestuelle et l’autre sémantique: le signifiant et le signifié.

(2) Faire signe, c’est faire un geste à un interlocuteur (actuel) pour lui montrer quelque chose (référent apparent ) dont nous lui parlons (discours) ou dont nous allons lui parler.

(3) Faire signe, c’est associer un signifié à un signifiant. Construire une connaissance personnelle à partir d’une information partagée. L’arbitraire de la signification commence en chacun de nous, par la diversité de nos sensations personnelles et par l’imprévisibilité de leur retentissement (connotations). Nous ne pouvons partir que de notre ressenti pour donner une signification à notre expérience.





Intersémioticité.


L’intersémioticité est le fait d’utiliser plusieurs systèmes sémiotiques pour en tirer une connaissance synthétique. L’intersémioticité fait communiquer des connaissances qui ont été élaborées à partir d’ informations fournies par des sens (vision, toucher, odorat) différents ou des systèmes sémiotiques (mathématiques, littérature) différenciés.





L’essentiel est invisible pour les yeux


Telle est une partie du message transmis par le renard au petit prince d’Antoine de Saint-Exupéry, au cours de son parcours initiatique. Le petit prince était amoureux d’ une fleur , d’une rose. Jusqu’à son arrivée sur Terre, la fleur du petit prince était la belle de son orgueil . Il la trouvait très belle et la croyait unique. En tout cas, elle l’était sur sa planète. Mais il fut surpris de découvrir des milliers de roses, toutes semblables à sa fleur, dans un seul des jardins de la Terre. La beauté de la fleur et l’orgueil du petit prince furent sérieusement remis en cause. Le sens de la vision a sa propre sémiotique, il développe des sentiments relatifs aux corps pleins , mais il a ses faiblesses et ses lacunes particulières. En lui apprenant ce que c’est qu’ apprivoiser, le renard va lui faire comprendre que les soins qu’il donne à sa fleur et les égards qu’il a pour elle sont aussi important que sa beauté. C’est ainsi qu’il comprendra que, parmi des milliers de beaux corps pleins tous agréables à regarder, sa fleur, pour de nombreuses raisons, dont la tendresse qu’il lui exprime avec le sens du toucher , devient aussi la douce de son coeur . La leçon du renard est donc ce que nous nommons la nécessaire intersémioticité . Car chaque langage, pris isolément et par la totalité particulière qu’il découpe dans la globalité du réel, est trompeur. Chaque langage produit une réalité apparente dans le réel voilé . Il faut donc les confronter, croiser leurs informations, créer des liens entre les connaissances particulières que chaque sémiotique nous permet d’élaborer.





Le Petit Prince


Le personnage du petit prince est le héros du conte éponyme d’Antoine de Saint-Exupéry. Il est à la fois un enfant désireux de comprendre et un candide venu d’une autre planète, bien différente de la Terre. Il est préoccupé par l’avenir d’ une fleur qu’il aime. Par amour, il cherche à la protéger des dangers de la vie. Par ses questions, il pousse chacun à une parole de vérité sur son ressenti. Comme pour Robinson Crusoé , le travail amoureux , ce refus de couper sa vie entre un monde du travail (“Je m’occupe, moi, de choses sérieuses”) et un monde de l’amour , donne une intensité particulière à son vécu et à son expérience.

<< Les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c’est fatigant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications.... J’ai ainsi eu, au cours de ma vie, des tas de contacts avec des tas de gens sérieux. J’ai beaucoup vécu chez les grandes personnes... J’ai ainsi vécu seul, sans personne avec qui parler véritablement, jusqu’à une panne dans le désert du Sahara, il y a six ans. Quelque chose s’était cassé dans mon moteur. Et comme je n’avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout seul, une réparation difficile. C’était pour moi une question de vie ou de mort . J’avais à peine de l’eau à boire pour huit jours.

Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J’étais bien plus isolé qu’un naufragé sur un radeau au milieu de l’océan. Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m’a réveillé. Elle disait:

J’ai sauté sur mes pieds comme si j’avais été frappé par la foudre. J’ai bien frotté mes yeux. J’ai bien regardé. Et j’ai vu un petit bonhomme tout à fait extraordinaire qui me considérait gravement. (Saint-Exupéry, Le Petit Prince, pp. 11-12)>>





Le renard .


Le renard est un des personnages du Petit Prince de Saint-Exupéry. Celui qui lui apporte les informations les plus riches et les plus pertinentes, après avoir pris la peine d’entre en relation avec lui.

<<C’est alors qu’apparut le renard:

Mais après réflexion, il ajouta:





La couleur des blés

(a) Le monde est toujours plus grand que nous ne pouvons nous le représenter. Et il comporte des relations qui, a priori, ne nous paraissent pas toujours pertinentes. C’est pourquoi nous ne sommes jamais assez ouverts à de nouvelles relations. A défaut d’être technologiquement utiles ou épistémologiquement explicatives, ce que seul un avenir lointain pourra trancher (pensons à l’algèbre de Boole avant l’informatique et les géométries non-euclidiennes avant la découverte par Hubble de l’expansion de l’Univers) elles sont toujours un exercice d’intersémioticité . Car l’ intersémioticité avant même de prouver sa vertu heuristique, nous aide à sortir de la totalité . Elle éloigne ainsi le risque totalitaire.

(b) C’est une des leçons que le renard donne au petit prince. Une première fois lorsqu’ils font connaissance.

(c) Une seconde fois lors de leurs adieux. Et ceci montre que l’idée de la séparation était déjà présente lors de la première rencontre. Apprivoiser quelqu’un que peut-être on quittera, dont sûrement la mort nous séparera n’est pas un acte inutile.

(d) Et le petit prince a parfaitement intériorisé l’information, lui qui dit à Saint-Exupéry:

C’est pourquoi il est stérilisant de toujours évacuer la question de la mort , sous prétexte qu’elle nous sépare de ce que nous aimons. La forclusion de la mort de la chair produit une totalité, mais ce totalitarisme nous conduit tout droit à la mort du verbe . Comme le dit Clément Rosset, l’ amour du réel ne peut se limiter à l’ amour de la vie . Sinon, comment Geneviève de Gaulle-Anthonioz pourrait-elle trouver Dieu à l’intérieur, dans l’horreur des camps ? Toute confiance totale dans la vie ne pourrait que se transformer en une horrible défiance à l’heure de la mort. C’est ce que décrivent si bien “ Les ombres du coeur ”.





Mots caressants


Employer des mots caressants revient à exprimer, par des mots, les caresses que je viens de donner. C’est rendre, par le regard, la caresse que tu viens de me faire. Jamais les amants n’ont l’impression de se répéter. Et ils ont raison. Les mots caressants d’une part, les regards en forme de caresses d’autre part, sont de propices et salutaires exercices d’intersémioticité en amour. L’ intersémioticité est un échange d’informations issues de nos diverses sémiotiques. L’intersémioticité n’est pas une redondance. Elle est rendue nécessaire par nos sémiotiques discontinues . Elle tisse des liens entre les informations, contribuant à les transformer en connaissances. L’intersémioticité approfondit la connaissance des amants. Elle enrichit la relation amoureuse .





Nécessaire intersémioticité


Il n’y a pas de représentation qui soit un reflet direct et fidèle de l’ Univers dans lequel nous vivons. Nous ne pouvons connaître la réalité que par la combinaison de plusieurs points de vue et par l’emploi de sens distincts (vue, ouïe, odorat, toucher), d’organes divers (oeil, main, bouche), d’instruments spécialisés (microscope et télescope pour augmenter le sens de la vision , ordinateur pour modéliser et traiter les informations, capteurs et effecteurs multiples pour prolonger notre sens du toucher ).

Nous utilisons diverses sémiotiques et les sémantiques de nos langues naturelles . Le langage est source de malentendus. Face aux informations disparates fournies par des sémiotiques discontinues , nous devons faire nécessairement appel à de nombreuses formes d’ intersémioticité.

D’une certaine manière, plus poétique, c’est ce que le renard explique au Petit Prince dans le livre éponyme d’Antoine de Saint-Exupéry .

<< Si tu veux un ami, apprivoise-moi !





On ne voit bien qu’avec le coeur


C’est parce que les yeux et le sens de la vision sont beaucoup trop absorbés par le spectacle social que se donnent mutuellement les corps pleins que nous sommes en danger de ne vivre que dans cette réalité apparente . Le petit prince n’avait jamais vu qu’une seule rose. Il croyait l’aimer pour sa beauté. Il fut bien surpris de découvrir que sa rose était une fleur . Il existe des milliers de roses, en apparence, par l’apparence, toutes semblables. <<Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu’elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c’est elle que j’ai arrosée.>>. D’où la leçon transmise, quand il revint vers le renard :

Mais le message est relatif. Pris isolément, le coeur est aussi aveugle que les yeux, si la passion qui unit le couple a pour but de l’empêcher de voir la réalité ou d’entendre ses quatre vérités . Ce qui compte, c’est l’ intersémioticité de tous nos cinq sens et de toutes les techniques que nous pouvons construire à partir d’eux. Le message de Saint-François d’Assise, reprenant celui de Jésus de Nazareth, <<Voyez les oiseaux du ciel, ils ne tissent ni ne filent...>>, repris par Ubertin de Casale et les Spirituels, mais surtout par les Dolciniens, a donné les mêmes horreurs que tout totalitarisme.





Passer du semblable à l’unique


Passer du semblable à l’unique c’est faire sortir de l’anonymat. Passer du semblable à l’unique c’est apprivoiser, c’est inclure la pensée du même dans une pensée de la différence . C’est faire lien . Cela signifie créer des liens . Faire passer d’un univers euclidien à un univers chaotique.C’est ainsi qu’ une fleur peut devenir unique malgré toutes les autres qui lui sont semblables.

<< Le petit prince s’en fut revoir les roses:

Et les roses étaient bien gênées.





Regard en forme de caresse


Une manière de sortir de l’image du corps plein , due à la construction sociale des corps , principalement par notre sens de la vision , consiste à utiliser le regard à la manière du sens du toucher . Dans la relation amoureuse , un utile exercice d’intersémioticité est de faire des caresses avec le regard. On découvre alors les vertus spécifiques de chacun des cinq sens comme outil de communication.





Ressenti


Les émotions ressenties par un individu sont une forme de vérité de son vécu. Cette vérité n’a pas les mêmes critères que ceux du discours de vérité que la société prétend tenir comme totalité et que, d’ailleurs, la méthodologie scientifique réfute. Cette vérité subjective a d’abord pour caractéristique de devoir s’exprimer, pour émerger à la conscience.





Saint-Exupéry


Antoine de Saint-Exupéry (né à Lyon en 1900; mort en mission de guerre en 1944). Écrivain de langue française. Habitant de la “terre des hommes”. “Pilote de guerre” en 1939-1944. Un des pionniers de l’Aéropostale avec Jean Mermoz. Auteur du “Petit Prince” et de trois romans, il méditait pendant ses vols de nuit.

<<Et il revint vers le renard :

(Saint-Exupéry, Le Petit Prince , XXI)>>.

Ce qui n’empêche nullement la rose (la femme métaphoriquement désignée) d’être responsable d’elle-même.

La formule <<On ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux.>> est une expression de l’ intersémioticité.





Sémantique


Par opposition à la sémiologie ou à la sémiotique, la sémantique est la branche de la linguistique qui étudie la signification au sein des langues naturelles . La sémiologie s’intéresse à d’autres systèmes de signes (dessin, code de la route).





Sémiologie


La sémiologie est la science qui étudie la signification dans les systèmes signifiants autres que les langues naturelles (exemples: les pictogrammes du code de la route, l’iconographie de la peinture). Les termes sémiologie et sémiotique ne sont pas synonymes pour Roland Barthes (qui se limite à l’aspect verbal et linéaire) et pour Algirdas Julien Greimas qui fonde la “Sémantique Structurale”.





Sémiotique


Par opposition à la sémantique, la sémiotique est la science qui étudie la signification dans les systèmes signifiants autres que les langues naturelles (exemple: pictogrammes du code de la route). Algirdas Julien Greimas (qui généralise à d’autres systèmes non linéaires, gestuels, planaires (peinture, dessin) ou spatiaux (sculpture, représentations de l’espace à trois dimensions) distingue rigoureusement la sémiologie (pratiquée par Roland Barthes) de la sémiotique.





Sémiotique corporelle


Nous entendons par sémiotique corporelle la signification non-linguistique, infra-linguistique, exprimée, de manière consciente ou inconsciente, par le corps, ses gestes et ses attitudes. Poids de la société, de notre histoire personnelle et de nos représentations sur notre corps, considéré comme le support de notre personnalité et de notre vie sociale. Ensemble d’ oppositions paradigmatiques : pur-impur, jouissance-souffrance, public-privé, beau-laid, fierté-honte, montré-caché, touchable-intouchable, caressé-ignoré, etc. Ces oppositions n’ont rien de biologique. Elles sont toutes acquises. Le mode de vie, l’ergonomie, le sport, la publicité, la mode, la politique et le langage d’amour alimentent cette sémiotique. La sémiotique corporelle utilise des grains de connaissance plus fins que les mots de la langue naturelle . En effet, la communication linguistique utilise des grains d’information qui sont les lexèmes (mots du lexique). Le langage du corps n’est pas directement dicible. Il n’est pas, pour autant, indicible. Il peut toujours être traduit, élaboré, par des mots. Cette élaboration le rend plus clair à soi-même et communicable plus largement. La communication linguistique a l’avantage d’avoir une plus grande diffusion. Aujourd’hui, elle permet d’utiliser la réduction des distances que nous offre internet.





Sémiotique naturelle , texte. Nous définirons la sémiotique naturelle comme le couple formé par le monde naturel et les langues naturelles . Mais nous ne limiterons pas les langues naturelles à la définition linguistique des langues verbales. Tenant compte des leçons de l’anthropologie du geste, nous ajouterons aux sémiotiques linéaires (parole, écriture) les sémiotiques planaires (dessin, peinture) et les sémiotiques spatiales (sculpture, CAO en 3 dimensions).

Voir Don naturel .





Sémiotiques discontinues .


Contrairement à une vision euclidienne et simpliste du monde (espace vide, infini, continu, homogène et isotrope recevant des atomes infinitésimaux, durs et insécables) nous connaissons l’ Univers par des systèmes de représentation et/ou de signes qui produisent tantôt des modèles tantôt des connaissances, mais de manières différenciées, partielles et discontinues. Nous n’aurons jamais un modèle direct et objectif du monde. C’est pourtant ce que nous le laisse supposer une idée naïve de notre sens de la vision . D’où la nécessité d’une intersémioticité. Nous devons croiser les informations que produisent nos sémiotiques discontinues. Nous le ferons en multipliant les exercices d’intersémioticité .





Une fleur .


Une fleur ou une femme n’est jamais qu’un corps plein semblable à cent mille autres corps pleins. Si belle soit-elle, elle ne sera jamais qu’un beau corps plein pareil à cinq mille autres beaux corps pleins.

Le sens de la vision peut hiérarchiser les fleurs. Et ce n’est pas rien ! C’est ainsi que se détache la belle de mon orgueil , parmi ses milliers de semblables. Mais ce n’est pas le sens de la vision , seul, qui fait de ma fleur une fleur unique . Il y faut le sens du toucher et bien d’autres sémiotiques . Il faut tous les soins que je lui prodigue, pour qu’elle devienne la douce de mon coeur .

C’est alors que le petit prince comprends qu’il a été apprivoisé sans le savoir.

<<Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...

Le renard parut très intrigué:





Une fleur unique .


Être unique, sur une planète, ne fait pas d’ une fleur (ou d’une femme), semblable à cent mille autres fleurs lointaines, une fleur unique. Après d’autres instruments de communication, internet risque de dévaloriser les coqs de villages et les reines de beauté.

En visitant une autre planète, la Terre, le petit prince découvre que la belle de son orgueil ne suffit pas, malgré sa beauté, à entretenir sa valeur de prince.

<< C’était un jardin fleuri de roses.

Le petit prince les regarda. Elles ressemblaient toutes à sa fleur.

Et il se sentit très malheureux. Sa fleur lui avait raconté qu’elle était seule de son espèce dans l’univers. Et voici qu’il en était cinq mille, toutes semblables, dans un seul jardin !

“Elle serait bien vexée, se dit-il, si elle voyait ça... elle tousserait énormément et ferait semblant de mourir pour échapper au ridicule. Et je serais bien obligé de faire semblant de la soigner, car, sinon, pour m’humilier moi aussi, elle se laisserait vraiment mourir... “

Puis il se dit encore: “Je me croyais riche d’une fleur unique, et je ne possède qu’une rose ordinaire. Ça et mes trois volcans qui m’arrivent au genou, et dont l’un, peut-être, est éteint pour toujours, ça ne fait pas de moi un bien grand prince...”. Et, couché dans l’herbe, il pleura.

C’est alors qu’apparut le renard . (Saint-Exupéry, Le Petit Prince, pp. 65-66)>>.





* Voir aussi


Amour à distance

Amour de l’absence

Amour de l’absent

Arbitraire du signe

Besoin de reconnaissance

Caresse virtuelle

Cohérence

Comportement coopératif

Conjectures

Faire la relation

Faire le lien

Gestes du désir

Intertextualité

Mémoire affective.

Mémoire corporelle.

Pertinence

Reconnaissance monosémiotique

Référence

Référent

Référent et ressenti

Réfutabilité

Représenter et signifier

Signifier

Syncrétique





* Compléments


Sémantique Psychologique.


La Confiance et la Méfiance.


La Défiance et le Refoulement.


Les Mobiles et les Motivations.





* Auteur


Hubert Houdoy

Créé le 13 Octobre 1998

Modifié le 15 Juin 1999





* Définitions


Les termes en gras sont définis dans le glossaire alphabétique du Réseau d'Activités à Distance.







* Retours








* Pour votre prochaine visite


Quoi de Neuf sur le Réseau d'Activités à Distance?


Reproduction interdite
Association R.A.D. - Chez M.Houdoy - 18, rue Raoul Follereau - 42600 Montbrison - FRANCE.
* Fax: 04 77 96 03 09
Mise à jour: 16/07/2003