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Glossaire
Détaillé, Lettre I, numéro 02
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Glossaire Détaillé, Lettre I, numéro
01
Identité culturelle,
Identité intemporelle , (= Touraine), texte. La recherche de la seule identité
culturelle ou intemporelle est défavorable à
l’élaboration d’une identité
personnelle dynamique.
- <<Dans un monde en
mouvement, où plus aucune culture n’est vraiment
isolée, où des hommes et des femmes venus de tous les
continents, de toutes les sociétés et de toutes les formes et
étapes de développement historique, se croisent dans les rues
des villes, sur les écrans de télévision et dans les
cassettes de la world music, la défense d’une identité
intemporelle devient dérisoire et dangereuse (p. 225)>>.
Voir Identité statique .
Identité ethnique . Identité
dynamique .
Identité
différenciée , texte.
Contrairement à l’identité culturelle, statique ou
intemporelle, définie par le logos (verbe),
octroyée par l’ ethnie (chair labellisée)
et gardée par le conformisme (comportement identique),
l’identité différenciée est une
identité dynamique construite et
négociée par l’individu.
- Conscient
d’être directement partie prenante au fait
d’être du réel, se sachant
différent et mortel par sa chair, se
voulant héritier de plusieurs cultures par le
verbe et destinataire solidaire de la
nature par la médiation des réseaux
socio-techniques , l’ acteur résolu
élabore un projet personnel qu’il révise
en fonction des événements rencontrés
dans son parcours désirant .
Identité dynamique ,
(/Identité statique), texte. Pour les
nomades modernes , individus tiraillés entre les
exigences contradictoires de l ’identité
ethnique et de l’ instrumentalité industrielle,
le défi réside dans la capacité à construire une
identité dynamique, personnelle et provisoire (jetable ou recyclable).
- Les tentations d’un retour à une
identité statique expliquent le
totalitarisme et les pratiques condamnables de la
purification ethnique.
Voir Coupure du verbe et de la
chair . Identité personnelle .
Identité et instrumentalité . (a)
Pour Alain Touraine l’identité et
l’instrumentalité sont les deux défis, maintenant
séparés en deux mondes, que doit relever l’
individu pour devenir un sujet ou un
acteur de sa propre vie.
(b) L’
identité dynamique est à produire par le sujet
lui-même. L’ identité statique de la
communauté d’origine ou d’ appartenance ne
suffisant plus.
(c) L’instrumentalité
(d) En
même temps que l’identité et
l’instrumentalité, ce sont le travail et
l’ amour qui changent. L’ acteur
résolu , en pratiquant un travail amoureux ,
opère un décloisonnement entre le monde du
travail et le monde de l’amour . Ce faisant,
au lieu de jouer les rôles des institutions et de
souffrir de leurs contradictions, il fait dialoguer les
instances de son psychisme. Pour parler comme Jung, il peut
utiliser son animus (sa partie masculine) et son anima (sa partie
féminine) pour développer sa personnalité.
Voir
Perfusion de l’appartenance . Assumer les trois
fonctions . Division sexuelle des émotions .
Désir. Tendresse.
Dureté. Douceur.
Identité personnelle , (= Touraine), texte. Identité de la personne basée non
pas sur une définition statique mais sur un
processus fractal du futur .
- <<La culture
d’origine, une fois décommunautarisée, soutient une
identité personnelle soumise à de fortes pressions au moment
où l’immigré s’engage dans la participation à
une société, à une économie et aussi à un
système d’enseignement très éloigné de ceux
qui étaient associés à sa culture d’origine (p.
236)>>.
- <<Sans cette intériorisation des valeurs,
il ne peut y avoir de société multiculturelle, puisque celle-ci
combine l’unité d’une organisation sociale avec la
pluralité des appartenances et des
références culturelles (p. 237)>>.
Voir
Identité intemporelle . Sujet.
Projet personnel . Dualité.
Identité statique . Identité
dynamique .
Identité
première , (/ différence
première ), texteL’identité est première dans
la pensée du même . Les systèmes du
verbe, à la recherche d’une
totalité stable, ne peuvent admettre l’existence
du réel qu’après avoir fondé en
raison (cogito) sa nécessité.
- Selon le logos, pour que le réel existe,
il faut qu’il ait une raison en fonction de laquelle un dieu
créateur ait pu le créer ou un principe logique
(dialectique hégélienne,
matérialisme dialectique marxiste)
selon lequel il puisse se mouvoir.
- C’est ainsi que l’
identité de l’individu est pensée sur le
mode de l’identique, de la conformité à un modèle
du même. C’est la hiérarchie
auto-reproductible de la domination comme principe
ou la dialectique du modèle et de la série .
- Dieu a créé le monde... et
l’homme (masculin) à son image (sens de
la vision ). L’identité est première, primitive,
absolue.
- La différence est seconde, relative,
dégradante, dévalorisée, dépréciée.
Le différencié (femme) est déviant,
secondaire, subordonné ou dérivé du
modèle.
- Eve, la
première femme, dérive d’une côte d’
Adam.
- Pour Descartes et Leibniz, le calcul des flux
et des fluxions permet de comprendre le lien entre la primitive et la
dérivée. Descartes en a tiré des
hypothèses (fausses) sur la formation du
foetus . Pour lui, comme pour beaucoup d’autres, la
femme n’est qu’un vase . Plus tard, Karl
Marx a cru pouvoir en tirer des conclusions sur l’origine de la
plus-value. C’est peu de jours avant sa mort que son
ami Engels a détruit son illusion sur ce point. L’information
inaudible, impossible à assimiler en
connaissance, lui est restée en travers de la gorge .
Voir Amour du même . Pensée
de la diversité . Fonder. Existence
de Dieu . Théorie substantialiste de la
valeur . Dépréciation
esthétique .
Texte Déterminations économiques de la valeur.
Identité sociale , (= Touraine), texte. La sociologie, holiste,
définit l’identité sociale par la position occupée.
C’est alors l’ habit qui fait le moine.
École du conformisme, la sociologie peut chercher
longtemps le moyen de changer la société.
- <<L’identité sociale s’est longtemps
définie par la correspondance de la position
occupée dans le système social et d’un ensemble de
conduites. Or c’est cette correspondance, par laquelle la sociologie
s’est souvent définie elle-même, qui disparaît (p.
134)>>.
- <<Les nouveaux mouvements culturels refusent toute
identification à une catégorie sociale; ils en
appellent au Sujet lui-même, à sa
dignité ou à son estime de soi comme force de
combinaison de rôles instrumentaux et d’une individualité
(p. 135)>>.
Voir Mouvements culturels .
Identité statique . Identité
personnelle . Confiance en soi .
Estime.
Théma Thématique, Monde des Positions.
Identité statique , (/ Identité
dynamique), texte. Depuis les origines
préhistoriques de la culture et le refoulement de la
nature, l’ ethnie se veut garante
d’une identité, statique, définitive et
collective (Ein Volk, Ein Reich; et pour mille ans!) qu’elle octroie ou
impose à chaque individu.
- Cette identité statique
découle de la pensée du même et de la
continuité. C’est elle qui donne les courbes continues et
dérivables que suppose la science économique.
- Dans cette
logique de la totalité, la société
(holiste) distribue les rôles dans la
population. Un groupe central (guerriers) est
propriétaire des corps (chair), tandis qu’un
autre (prêtres) modèle les esprits (verbe).
Voir Coupure du verbe et de la chair .
Idéologie tripartite , texte. L’idéologie tripartite est
exposée dans “Mythes et dieux des Germains”,
rédigé par Georges Dumézil en 1939.
- Malgré de grands changements dans l’organisation
politique depuis le Moyen-Age, on ne peut pas dire que la structure des trois
ordres (Prêtres, Guerriers, Laboureurs ou plus tard, Clergé,
Noblesse, Tiers-Etat) ait disparu.
- Cette structure est à
rapprocher des travaux de Georges Dumézil, spécialiste des
origines indo-européennes de notre culture. Ce
qu’il nomme “idéologie tripartite” structure les
représentations du monde en trois ordres: le
sacré, le guerrier et la fécondité.
- Cette
organisation, théologique, philosophique ou symbolique, n’a pas
toujours une traduction dans l’organisation sociale, mais elle organise
les relations à la fois complémentaires et conflictuelles entre
les représentations. On assiste donc à une
hiérarchie et à une validation des discours, les uns par les
autres, dans la société. Cette hiérarchie des
représentations ne se confond ni avec les opinions
personnelles de ceux qui les produisent ni avec l’organisation sociale
de l’époque. Malgré des jeux de sens et de pouvoir, cette
idéologie tripartite se perpétue depuis les origines de notre
culture.
Voir Discours clos . Action
finalisée . Direction légitimée
.
Idiotie du réel , texte. L’idiotie ou la simplicité du
réel est sa caractéristique, le fait de ne pas avoir de double.
Le réel est premier, mais sans second.
- <<Le
réel est ce qui est sans double: il n’offre ni
image, ni relais, ni réplique, ni répit. En
quoi il constitue une <idiotie>: idiotès, idiot, signifie
d’abord simple, particulier, unique, non dédoublable. Traiter de
l’idiotie est évoquer le réel. Un réel lointain,
car à jamais relégable dans le miroir. Un réel voisin,
car toujours en vue. C’est une tentation inhérente à
l’intelligence que de remplacer le réel par son double. Dans
“L’île de la raison”, de Marivaux, tout le monde finit
par quitter ses illusions et rendre justice au réel; tous sauf un, le
philosophe. Probablement parce qu’un tel aveu suppose une vertu
qu’aucun génie philosophique ne peut, à lui seul, produire
ni remplacer: l’art de faire coïncider le
désir et le réel, qui est la
définition de l ’allégresse.
(Clément Rosset, “Le réel. Traité de
l’idiotie”).
Voir Insignifiance du
réel . Amour du réel .
Approbation. Acceptation.
Ignorance (/curiosité), texte. L’ignorance n’est pas
première, spontanée, naturelle mais seconde, culturelle,
acquise.
- L’ignorance ne s’oppose pas à la
connaissance.
- L’ignorance est une stratégie active qui
s’oppose à la curiosité.
- C’est la méconnaissance qui s’oppose à la
connaissance. L’ignorant n’est pas idiot. Son
ignorance méthodiquement entretenue est une stratégie du confort
et de l’irresponsabilité.
- Dans un contexte
d’évolution des représentations l’ignorance est un
confort. La vie moderne exprime des questions nouvelles que l’individu
n’arrive pas à résoudre. Des notions
contradictoires peuplent nos discours. Les questions des enfants mettent les
parents dans l’embarras. Heureusement qu’il reste l’argument
d’autorité et l’argument de la tradition. Mais la question
de l’enfant reste non résolue. Les contradictions internes du
système de représentations perturbent le développement et
l’intériorisation de ces représentations dans le psychisme
enfantin.
- La question infantile est relative à
la scène primitive . “D’où viennent
les enfants ?”. Qu’est-ce que le phallus? La
femme l’a-t-elle ou pas? Ces questions ne concernent pas seulement le
fétichisme. Qu’est-ce que la mère ?
Qu’est ce que le père ? Qu’est-ce que la
filiation ? Comment l’enfant pourrait-il trouver une
réponse simple à ce que la société des adultes
occulte jour après jour ?
- La réponse à ces
questions est-elle si simple pour qui veut comprendre l’
Oedipe ? Car l’ inconscient
n’est pas capable de distinguer des niveaux
d’organisation . Il finit toujours par tout relier, par
association ou déplacement. Et il condense les
représentations .
- Mais il est bien
d’autres questions que les adultes pourraient se poser
véritablement. Qu’est-ce que la nature ?
Qu’est ce que la production ? Qu’est-ce que le produit
net ? Qu’est-ce que la productivité ?
Ces questions ne sont simples (“c’est étudié
pour”) que pour les ignorants. Car l’ignorant a un confortable
avantage sur tous les autres: il ignore qu’il est ignorant de quelque
chose. Ce peut être aussi une faiblesse, quand le monde se met à
bouger beaucoup plus vite qu’hier.
Voir
Modèle de la responsabilité .
Abrutir.
Ignorance culturelle de la
peur . L’ignorance culturelle de la peur est la
perpétuation d’une attitude infantile de
témérité par la croyance en la toute puissance de la
pensée. La maturation psychologique ne va pas sans une augmentation et
une complexification des liens entre les
connaissances.
- L’enfant est
téméraire parce qu’il n’a pas conscience du danger.
- Pour celui qui croit être dans un espace
décisionnel euclidien , la peur n’a pas de raisons
d’être. Dans le plan euclidien, où sont
tirés des plans sur la comète, tous les chemins sont toujours
possibles et tous mènent à Rome. Il est donc toujours possible
d’avancer puis de reculer si on le décide. Le spectacle
décisionnel justifiera toujours une succession de
décisions contradictoires.
- Au contraire de la
témérité, le courage suppose l’existence de la peur
et la volonté d’avancer. Et pour cela, il faut connaître la
topologie et la topographie du terrain, les forces disponibles et les dangers
possibles. On se donne alors les moyens de faire face à chaque
situation probable. Une situation probable n’est pas pour autant une
situation prévisible. Ce qui n’implique nullement de progresser
en ligne droite vers une cible qui serait supposée
réelle, immobile et constante.
- Le comportement courageux
commence donc par une formulation tranquille de la peur. Celle-ci est à
égale distance de la panique (pas de mots, trop de gestes) et de la
fanfaronnade (trop de mots, trop de gestes). Le vrai courage suppose donc un
amour de soi.
Voir Omnipotence. Ignorance
culturelle du doute . Petit pipi de la peur .
Potentialité. Possibilisme.
Acteur résolu . Résolution
mathématique . Résolution
psychologique .
Ignorance culturelle du
clitoris , texte. L’ignorance du
clitoris par certaines femmes n’aide pas leurs amants
à sortir de leur propre ignorance. D’où
l’intérêt de leur collaboration dans la quête
du clitoris . Mais cette ignorance vient de loin. Et
elle n’est pas toujours primaire, comme en témoigne la pratique
rituelle de l’ excision du clitoris qui est le pendant
de la circoncision du prépuce.
- <<Un certain nombre de
phallocrates, dont Freud et quelques-uns de ses successeurs,
ont fait croire que le clitoris était une petite
verge, un organe vestigial. Dire que le clitoris est une
petite verge est aussi sot que de dire que le tube schnorkel qui émerge
d’un sous-marin immergé est un petit paquebot. C’est en
outre phallocratique et misogyne de prendre la verge comme
unité de mesure et de référence. Dire
qu’il est un organe “vestigial” ou
“rudimentaire” est anti-scientifique: il y a
vestige lorsque l’évolution a modifié un
organe chez deux individus d’une même lignée mais
séparés par un espace de temps considérable; le coccyx
par exemple est un vestige de la queue de nos ancêtres les singes. Mais,
que je sache, la femme ne descend pas de l’homme , elle
lui est contemporaine; entre verge et clitoris, il n’y a pas de
différence évolutive, mais une
différenciation sexuelle. En vérité, le
gland du clitoris est l’extrémité visible et perceptible
d’un vaste et complexe ensemble érectile dont le reste est
interne: la hampe, les deux corps caverneux et les bulbes vestibulaires,
eux-mêmes reliés aux plexi vasculaires des nymphes, des grandes
lèvres et aux plexi vaginaux. La partie visible du clitoris ne
représente que 4 pour cent du système érectile. Ce
système se gorge de sang, au cours de la phase d’excitation. On
constate à l’oeil et au doigt le rougissement et le gonflement du
clitoris, des nymphes et des grandes lèvres et le boursoufflement du
vestibule; au toucher on note, de plus, la turgescence des tissus. Au total,
l’afflux de sang est supérieur à celui du pénis;
mais alors que l’érection de celui-ci est spectaculaire,
l’intumescence de la femme est tout interne, mais subjugue ceux qui
savent en prendre la mesure. Le clitoris n’est donc que la partie
émergée de l’iceberg, le joyau d’une importante
pièce de joaillerie; et un organe d’une sensibilité ou
d’une efficacité à nulle autre pareille. (Docteur Leleu,
“Le traité des caresses” J’ai lu 7004/5, page
224)>>.
Voir Méconnaissance de la
différence des sexes . Psychanalyse
historique . Signifiant phallus . Illusion
ethnique . Productivité masculine .
Oedipe.
Texte Connaître
le Clitoris. Connaître le Pénis.
Auteur
Hubert
Houdoy
Créé le 15 Novembre 1997
Modifié le 1 er Octobre 1999
Suite
Glossaire Détaillé, Lettre I, numéro
03
Lettre J
Glossaire Alphabétique, Lettre J
Reproduction
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Mise à jour: 16/07/2003