Processus fractal du futur



(A) Problématique du Chapitre Renaissance.



(a) La notion de fractalité peut nous aider à sortir d'une vision pessimiste de nous-même. Cette vision est construite par des siècles de déterminisme étroit, voire de prédestination. Nous ne devons pas nous croire définitivement liés par notre passé. Il ne faut pas être esclave de son désir ni de ses craintes.


- <<Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. (Pierre, baron de Coubertin)>>.


(b) Une vision fractale du futur consiste d'abord à ne pas projeter la prétendue ligne droite de notre passé en une ligne droite de notre futur. Ne pas croire en une fatalité de notre destin. Nous pouvons marcher sans viser ni même voir de cible, car il n'y a pas de futur objectif.


- <<Le névrosé est celui qui renverse l'interprétation de son existence. Une psychothérapie dont l'anthropologie se-rait entièrement déterministe et fataliste courrait le danger d'imiter simplement la névrose au lieu de la combattre. C'est pourquoi il faut que la psychothérapie considère l'homme comme un être libre (Viktor Emil Frankl, "Der Mensch vor der Frage nach dem Sinn", Piper Verlag Editeur, 8 ème édition, 1990, traduction française "Raisons de Vivre", tome II, éditions du Tricorne, 1995, page 110)>>.


(c) Le <processus fractal du futur (André Bonaly)> est un processus de restauration de la confiance en nous et dans notre avenir. Le fait même de marcher là où nous poussent nos motivations restaure notre énergie affective et libère notre mémoire corporelle.


- <<Si nous sommes un paquet d'habitudes dont il est difficile de s'extraire, on peut croire que toute modification est impossible. Ce côté déterministe du comportement est réducteur. Il condamne l'individu à un passé auquel il ne peut rien changer. Pourtant, à partir d'une approche fractale de la perception du Temps, on peut envisager de transformer son futur, sans pour autant connaître le but final. C'est ici qu'il faut distinguer entre la ligne droite et la ligne brisée, pour appréhender son propre futur. Si l'on fait confiance à sa mémoire, à son caractère, à ses démons, à ses principes, pour aboutir à faire toujours pareil, on entre dans un processus inconscient de linéarité. Par contre, on peut se demander si "ce que l'on a toujours fait" correspond à "ce que l'on voudrait être". Même sans savoir, tout de suite, vers quoi nous allons, ce peut être enrichissant pour soi-même. On est alors dans un processus fractal du futur. Ce sont de nouveaux éléments qui apporteront une nouvelle base. Celle-ci construira la base du futur. (André Bonaly)>>.


(d) Le processus fractal du futur est favorable à une identité dynamique et individuelle. Celle-ci sait tenir compte des circonstances et des événements. Il est compatible avec ce que l'approche systémique nomme un recadrage.


- <<Je ne veux ni ne rejette rien absolument, mais je consulte toujours les circonstances. (Confucius, "Entretiens", IX, 18)>>.

- <<Le recadrage demeure l'ultime moyen de sortir d'une situation vécue sans issue. Il revient à sortir du cadre dans lequel aucune solution ne semble possible, il consiste à travailler sur les restrictions mentales et comportementales dans lesquelles la victime se trouve coincée. Le recadrage a pour fonction de modifier le cadre inopérant dans lequel est emprisonnée la personne afin de lui permettre d'accéder à d'autres possibles. Toutefois, un recadrage ne relève pas de la simple technique ou recette ? A cet égard, il ne peut être prévu à l'avance, ni fabriqué de toutes pièces, mais il doit être construit à partir de la logique de la personne concernée par le problème, il implique une écoute parfaite de celle-ci ; c'est-à-dire qu'il doit être rigoureusement adapté à sa logique et à son système de valeurs pour être conforme à son écologie et être ainsi adopté par celle-ci. Recadrer, consiste avant tout à suggérer de nouvelles interprétations de façon à apporter un nouvel éclairage à des faits qui ont été rapportés et interprétés, pour leur donner une autre signification, afin de modifier radicalement le contexte interactionnel pour susciter des comportements différents, et surtout plus efficaces. (Université de la Paix, Françoise Kourilsky, Docteur en Psychologie, auteur de "Du désir au plaisir de changer", préface de Paul Watzlawick)>>.

(e) Voir Déterminisme. Fatalisme. Modèle d'intelligibilité. Possibilisme. Volontarisme.


(f) Sur le site web du Réseau d'Activités à Distance :


- "André Bonaly, Mathématicien et Analyste"

http://rad2000.free.fr/hpbonaly.htm


- Chapitre-Renaissance du Réseau d'Activités à Distance

http://rad2000.free.fr/threnais.htm



(B) Point de vue de la Psychanalyse.



(a) Il est dangereux d'écrire l'Histoire au futur antérieur. Dans la vie individuelle, le choix d'objet, le choix de la maladie ou le choix du symptôme sont soumis à de nombreuses bifurcations.


(b) La reconstitution psychanalytique des événements qui ont pu conduire à une névrose, à une psychose ou à une homosexualité ne permet pas de conclure à une prédestination ni à la force du destin.


(c) Citation :


- <<Mais ici nous sommes rendus attentifs à un état de choses qui s'est déjà présenté à nous dans beaucoup d'autres exemples d'élucidation psychanalytique d'un processus psychique. Aussi longtemps que nous en poursuivons le développement à partir de son résultat final, en remontant, ce qui se constitue sous nos yeux est une connexion sans lacunes, et nous tenons l'idée que nous en avons pour complètement satisfaisante, voire exhaustive. Mais si nous prenons la voie inverse, si nous partons des présuppositions découvertes par l'analyse et si nous cherchons à suivre celles-ci jusqu'à leur résultat, alors l'impression d'un enchaînement nécessaire et qu'il serait impossible de déterminer autrement nous quitte complètement. Nous remarquons aussitôt qu'il aurait pu également en résulter quelque chose d'autre, et cet autre résultat nous aurions pu tout aussi bien le comprendre et l'expliquer. La synthèse n'est donc pas aussi satisfaisante que l'analyse ; en d'autres termes nous ne serions pas en état, à partir de la connaissance des présuppositions, de prédire la nature du résultat. (Sigmund Freud, Psychogenèse d'un cas d'homosexualité féminine, in Névrose, psychose et perversion, page 266)>>.


(d) Plus près de nous, dans Abel ou la traversée de l'Eden, Marie Balmary nous propose une interprétation de la formule biblique "à la fin des jours". Il ne s'agit pas d'un point final, "la fin des temps". Elle y voit une de ces fractures, de ces ouvertures, de ces béances qui se présentent, chaque fois que nous avons à faire un choix, à dire "je". Nous y voyons une bifurcation, dans une courbe fractale.


- <<Comme je relis les notes que j'ai prises au cours de mes lectures, je vois, à y regarder de plus près - grâce à Suzanne Daniel, je vois - que le texte le plus exact serait : "En un terme des jours, Caïn apporta du fruit de la terre une offrande pour YHWH". "Un terme"... non défini. Ce n'est pas le banal "au bout d'un certain temps". Ce n'est pas non plus le (déjà plus juste mais trop définitif) "au terme des jours" comme s'il n'y en avait qu'un. Moment décisif, certes, pour Caïn, mais non pas tragiquement unique, que l'homme ne rencontrerait qu'une seule fois dans sa vie et qu'il pourrait donc rater à jamais. L'auteur de la Genèse nous indique la gravité d'un tel passage - une fin du temps - mais également sa non-gravité : cette fin n'étant pas définie, n'est pas finie. Ce n'est pas la dernière fin. Ce qu'un être n'a pu passer à telle "fin des jours", il le franchira peut-être à la suivante. Ce que la nature même des offrandes nous montre : le temps de la récolte des fruits, le temps de la naissance des petits du troupeau ne revient-il pas au bout de quatre saisons ? Si cette année n'a pas été bonne, l'an prochain peut-être... Chaque nouvelle année n'apporte-t-elle pas aussi l'espérance d'un nouveau "terme des jours" ? (Marie Balmary, Abel ou la traversée de l'Eden, page 147)>>.


(e) Voir Anankè. Le Sacrifice interdit. Réminiscences.



(C) En Météorologie.



(a) L'extrême sensibilité aux conditions initiales ne permet pas de prédire le temps au-delà de peu de jours, ni dans ses moindre détails. Telle est l'origine de l'effet papillon.


(b) Le chaos de la réalité n'en est pas moins un chaos mathématique.


(c) Voir Abstraction. Attracteur étrange. Désir tendu. Frayage de la Goutte de l'Oule. Modèle de la cible. Objet fractal. Réduction. Tendre. Tension.



(D) Version romaine.



(a) "La valeur n'attend pas le nombre des années", mais parfois la virtus romaine commence par se cacher aux yeux du monde.


(b) Exempla :


- <<Rien n'est plus capable d'augmenter la confiance ou le diminuer l'inquiétude que de se rappeler les changements survenus dans la vie et la fortune des hommes célèbres, soit que l'on considère sa propre situation ou celle de ses proches. En effet, lorsque, en envisageant le sort d'autrui, nous voyons l'illustration sortir d'une condition basse et méprisée, qui nous empêche de penser toujours nous aussi à une amélioration de notre sort ? N'oublions pas que c'est une folie de se condamner d'avance à un éternel malheur, d'abandonner une espérance que, malgré son incertitude, on a toujours raison d'entretenir et de se laisser aller à un désespoir parfois sans retour.

1. Manlius Torquatus passait dans les premières années de sa jeunesse pour avoir l'esprit si obtus et si lourd que son père L. Manlius, personnage fort important, le croyant inapte aux affaires soit privées, soit publiques, l'avait relégué à la campagne et le laissait s'épuiser dans les travaux de l'agriculture. Dans la suite, ce Manlius délivra son père des dangers d'une accusation intentée contre lui ; il fit trancher la tête à son fils, quoique vainqueur, pour avoir combattu malgré sa défense ; enfin, par un glorieux triomphe, il rendit courage à sa patrie épuisée par les attaques des Latins. On dirait que la fortune avait répandu sur sa jeunesse cette obscurité comme un nuage, pour rendre plus éclatante la gloire de sa vieillesse. (Ans de Rome 391-413)

2. Le premier Scipion l'Africain que les dieux firent naître pour montrer aux hommes en sa personne une image sensible de la perfection morale, mena, dit-on, pendant les premières années de son adolescence une vie molle qui, sans mériter d'être taxée de débauche, était néanmoins trop efféminée pour faire prévoir les trophées conquis sur Carthage et le joug imposé à cette cité vaincue. (An de Rome 552.)

3. C. Valérius Flaccus, à l'époque de la seconde guerre punique, passa dans les plaisirs le commencement de sa jeunesse. Mais P. Licinius, grand pontife, le nomma flamine dans le dessein de le retirer plus facilement du vice. Dès lors, l'esprit occupé du culte et des cérémonies sacrées, il apprit, sous l'influence de la religion, à modérer ses passions et, autant il avait donné d'abord l'exemple de la débauche, autant il devint dans la suite un modèle de tempérance et de vertu.

4. Notre cité n'a rien connu de plus décrié que la jeunesse de Q. Fabius Maximus qui, par sa victoire sur les Gaulois, acquit pour lui et pour sa postérité le surnom d' Allobrogique, ni non plus rien de plus honorable et de plus glorieux que la vieillesse du même Fabius.

5. Qui ne sait que dans la foule de nos grands hommes Q. Catulus, par la considération qu'il s'est acquise, s'est classé en un rang élevé ? Si l'on remontait au temps de sa jeunesse, on trouverait dans sa vie beaucoup de dissipation et beaucoup de libertinage. Néanmoins, ces habitudes de mollesse ne l'empêchèrent pas de devenir le premier citoyen de la république, de faire briller son nom au sommet du mont Capitolin et d'étouffer par son courage une guerre civile née d'un grand mouvement révolutionnaire. (An de Rome 676.)

6. L. Sylla, jusqu'au moment où il fut candidat à la questure, se déshonorait par la débauche, l'abus du vin et l'amour du théâtre. Aussi Marius, consul, fut, dit-on, très mécontent de voir que, alors qu'il avait à faire en Afrique une guerre si rude, le sort lui avait donné un questeur si efféminé. Cependant le même Sylla, brisant et forçant pour ainsi dire le cercle de vices qui le tenaient prisonnier, chargea de chaînes les mains de Jugurtha, contint Mithridate, apaisa les tempêtes de la guerre sociale, abattit la tyrannie de Cinna et réduisit celui qui avait dédaigné en Afrique comme questeur à se réfugier précisément dans cette province comme proscrit et exilé. Si l'on voulait considérer et comparer attentivement deux conduites si différentes et même si opposées, on serait tenté de penser qu'il y eut dans la même personne deux Syllas, un jeune débauché et un homme que je qualifierais de brave, s'il n'avait préféré lui-même le surnom d'heureux. (Ans de Rome 646-667.)

7. Maintenant que les grands ont été invités à faire un retour sur eux-mêmes par un acte de repentir salutaire, ajoutons à leur suite ceux qui ont eu l'ambition de s'élever au-dessus de leur condition. T. Aufillius, près avoir été chargé en Asie de la perception d'une toute petite partie des impôts, gouverna dans la suite cette province tout entière avec des pouvoirs de proconsul et nos alliés ne s'offensèrent point d'être soumis aux faisceaux d'un homme qu'ils avaient vu très empressé auprès d'autres autorités. Son administration fut même très honnête et très brillante et il fit voir ainsi qu'on devait attribuer à la fortune son premier état et à ses propres vertus son élévation à sa nouvelle dignité. (An de R. 600.)

8. P. Rupilius n'eut pas en Sicile une fonction de receveur d'impôts ; il fut simplement aide des receveurs, se trouvant dans un dénuement extrême, il se mit aux gages des alliés pour subsister. Dans la suite, il fit des lois pour toute la Sicile et délivra ce pays de l'affreuse guerre des pirates et des esclaves fugitifs. Les ports mêmes de cette île, si l'on peut supposer quelques sentiments aux choses inanimées, durent sans doute être étonnés du si grand changement qui s'était fait dans la situation de cet homme. Celui qu'ils avaient connu salarié et payé à la journée, ils le virent donner des lois et commander les flottes et les armées. (An de R. 621.)

9. A un tel exemple d'élévation, j'en ajouterai un autre encore plus grand. Après la prise d'Asculum, Cn. Pompeius, père du grand Pompée, offrit à la vue du peuple romain, dans le cortège de son triomphe, un adolescent nommé P. Ventidius (An de Rome 664.) C'est ce Ventidius qui depuis vainquit les Parthes, traversa leur pays et entra à Rome en triomphateur après avoir vengé les mânes de Crassus tristement restés sans sépulture sur une terre ennemie. Captif, il avait connu les horreurs de la prison ; vainqueur, il remplit le Capitole de manifestations d'allégresse. Le même Ventidius eut encore le bonheur singulier d'être nommé préteur et consul dans la même année. (Ans de R. 664-715.)

10. Considérons maintenant les vicissitudes du sort. L. Lentulus, après avoir été consul, se vit condamné pour concussion en vertu de la loi Cécilia, puis fut créé censeur avec L. Censorinus. Ainsi la fortune se plut à le ballotter entre les honneurs et les ignominies, faisant suivre son consulat de sa condamnation et sa condamnation de son élévation à la censure et ne le laissant ni jouir d'un bonheur continuel, ni gémir éternellement dans l'adversité. (An de R. 606.)

11. Il lui plut de montrer la même puissance à l'égard de Cn. Cornelius Scipion Asina. Étant consul, il fut pris par les Carthaginois près des îles Lipari. En vertu du droit de la guerre, il avait tout perdu ; mais bientôt après, la fortune le secourut par un retour de sa faveur et lui lit tout recouvrer. Il fut même nommé consul une seconde fois. Qui aurait pu croire que de la possession des douze faisceaux il passerait dans les prisons de Carthage ? Qui eût pensé que des prisons de Carthage il reviendrait aux honneurs du pouvoir suprême ? Et pourtant il devint bien de consul prisonnier et de prisonnier consul. (An de R. 493-499.)

12. Et Crassus, l'immensité de sa fortune ne lui fit-elle pas donner le titre de riche ? Mais dans la suite son indigence le fit flétrir du surnom hyperbolique et déshonorant de mangeur. En effet, ses biens, comme il ne pouvait payer la totalité de ses dettes, furent mis en vente par ses créanciers. Aussi ne lui épargna-t-on pas cette cruelle raillerie : lorsque, après sa ruine, il se promenait, ceux qui le rencontraient le saluaient du nom de riche. (An de Rome 694.)

13. Mais le sort de Crassus fut moins cruel que celui de Q. Cæpion. Une brillante préture, un triomphe éclatant, l'honneur du consulat, la dignité de grand pontife lui valurent le titre de protecteur du sénat. Pourtant il rendit le dernier soupir dans la prison publique et son corps déchiré par la main du bourreau et laissé sur les marches des Gémonies fut pour tout le Forum l'objet d'un horrible spectacle. (An de Rome 648)

14. Marius est remarquable surtout par sa lutte contre la fortune. Il en soutint tous les assauts avec le plus grand courage et avec une égale vigueur de corps et d'esprit. Jugé indigne des honneurs à Arpinum, il osa demander la questure à Rome. Puis, sous le coup des refus qu'il avait subis, il força les portes du sénat plutôt qu'il n'y entra. Dans la demande du tribunat et de l'édilité, il essuya encore au Champ de Mars une double humiliation. Il n'en fut pas moins candidat à la préture. Il se classa le dernier des élus et encore ne conserva-t-il pas sans risques cette dernière place ; car il fut accusé de brigue et ce n'est qu'à grand-peine qu'il obtint des juges son acquittement. Cependant c'est ce Marius, si petit à Arpinum, ce candidat si inconnu à Rome et si dédaigné, qui devint le grand Marius qui soumit l'Afrique, qui fit marcher le roi Jugurtha devant son char de triomphe, qui anéantit les armées des Teutons et des Cimbres, celui dont on voit encore à Rome les deux trophées, dont on lit les sept consulats dans les fastes consulaires, qui eut le bonheur au sortir de l'exil d'être créé consul et le pouvoir, après avoir été proscrit, de proscrire à son tour. Quoi de plus variable et de plus changeant que le sort de cet homme ? Veut-on le ranger parmi les malheureux ? on le trouvera le plus malheureux de tous ; parmi les mortels heureux ? il le paraîtra plus que tous. (Ans de R. 629-667.)

15. C. César, qui s'est frayé le chemin du ciel par ses vertus, dans les premières années de sa jeunesse allait en Asie comme simple particulier, lorsqu'il tomba entre les mains des pirates aux environs de l'île de Pharmacuse. Il se racheta au prix de cinquante talents. Telle fut donc la modique somme que la fortune voulut qu'on payât, sur un brigantin de pirates, pour l'astre le plus brillant de l'univers. Pourquoi donc nous plaindre désormais de cette déesse, puisqu'elle n'épargne pas même ceux qui participent avec elle de la divinité ? Au reste, le dieu sut venger lui-même son outrage : César bientôt après se rendit maître des pirates et les fit mettre en croix. (An de Rome 667.) (Valère Maxime, "Actions et paroles mémorables", Livre VI)>>.


(c) Voir Chiasme. Inconstance de la Fortune. La Roue.



(E) En Economie Politique.



(a) Contrairement à Walras et au modèle Arrow-Debreu de l'équilibre général, la vision keynésienne de l'avenir et, partant, de la monnaie et de la préférence pour la liquidité, correspond à celle du processus fractal du futur.


- <<Dans la théorie keynésienne, la demande de thésaurisation est étroitement liée à une conception très particulière de la temporalité marchande : «Notre désir de détenir de la monnaie comme réserve de valeur est une mesure du degré de défiance que nous éprouvons vis-à-vis de nos propres calculs et conventions concernant le futur [...] La possession de monnaie apaise notre inquiétude». Les réflexions précédentes, concernant le motif de transaction, avaient également mis en avant le rôle essentiel joué par l'incertitude dans la formalisation de la demande de moyens de transaction. Mais l'imprévisibilité, que considère J. M. Keynes, est d'une nature différente de celle analysée par Don Patinkin. Il s'agit d'une imprévisibilité qui dépasse la seule incertitude sur l'échelonnement des paiements futurs. Dans le monde keynésien, l'avenir n'est qu'un ensemble de virtualités plus ou moins plausibles, dont l'actualisation dépend des actions humaines. Si, aujourd'hui, dominent un certain nombre de conventions qui donnent sens aux décisions individuelles, demain tout dépend de la manière dont ces représentations vont se modifier. Conformément aux idées de G. S. Shackle, l'incertitude est épistémique. Elle est fonction de l'évolution des connaissances. Il s'ensuit que chacun est en droit, et cela de manière tout à fait rationnelle, de mettre en doute la pertinence des croyances qui, aujourd'hui, gouvernent l'activité économique. C'est l'existence d'une faillibilité consubstantielle à la connaissance humaine, qui est reconnue dans cette incertitude. (André Orléan, "L'Origine de la monnaie", Revue du MAUSS, 4 ème trimestre 1991)>>.


(b) L'Américain G. S. Shackle est l'auteur de "Decision, Time and Order", traduit en français dans "Décision, Déterminisme et Temps" (Dunod).


(c) Voir Croyance.


(d) Lire "Don Mauss". "Keynes07". "Keynes08". "Keynes15".






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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Mardi 1 er Juillet 2008



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