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La Mémoire Organisationnelle




* Racine


Ce document appartient au Cycle des Apprentissages Individuels et Organisationnels.





* Plan


Introduction

1. La mémoire de l’organisation

2. La mémoire des informations

3. La mémoire des connaissances

Conclusion





* Introduction


Après l’illustration des causes d’un échec de l’apprentissage, les textes relatifs à L’Apprentissage Individuel puis à L’Apprentissage Organisationnel ont contribué à définir les conditions de l’apprentissage dans l’organisation.


La mémoire organisationnelle devrait éviter une trop grande déperdition de ces connaissances par la mise à disposition des informations. Elle pourrait permettre leur capitalisation par le dialogue dans une Encyclopédie d’Entreprise.


Mais il faut bien comprendre que les connaissances résident dans les cerveaux des individus. Leur élaboration est très largement inconsciente. Elle suppose comme elle facilite une percolation des émotions . Pour faire circuler ces connaissances, il faut permettre et inciter les individus à formaliser leurs connaissances en s’appuyant essentiellement sur leur motivation pour la connaissance. D’autant que, toute mémoire est une mémoire énergétique et signifiante. Vouloir garder la connaissance en ne permettant pas le renouvellement de l’énergie disponible pour l’action serait un bien mauvais calcul. Cette formalisation peut produire de nouvelles connaissances dans l’esprit des formalisateurs. Le résultat visible prend la forme d’ informations. Celles-ci, contrairement aux connaissances, sont transférables et partageables. Leur assimilation produit de nouvelles connaissances chez un autre individu.





1. La mémoire de l’organisation


Daniel Kim considère les fichiers, de support papier ou informatique, comme une mémoire statique. On pourrait parler de mémoire de récognition. Pour lui, ce qui est pertinent pour l’apprentissage organisationnel est la mémoire active: ce sur quoi l’organisation fixe son attention, ce qu’elle décide de faire et ce qu’elle choisit de retenir de ses expériences. Il faudrait parler de la mémoire d’ évocation. C’est montrer que l’apprentissage organisationnel par transformation est une activité consciente et déterminée.


Nous ne pensons pas, pour autant, qu’il faille se limiter aux modèles mentaux , individuels ou partagés, qui n’existent que dans les têtes. Aujourd’hui, l’explicitation des modèles mentaux doit s’accompagner d’une formalisation et d’une capitalisation informatique adéquates. La raison principale réside dans le fait que cette capitalisation informatique permet de passer de l’ entreprise citadelle à l’entreprise en réseau grâce à toutes les formes de communication à distance. Il serait dommage de priver les organisations virtuelles des possibilités de l’ apprentissage organisationnel . Mais cela implique un tout autre rapport aux données, aux documents et aux connaissances. D’où une nouvelle vision du rôle de l’informatique dans l’entreprise.


Bien que le changement de vocabulaire soit déjà ancien, il faudra vraiment passer d’une vision du “système informatique” (matériel, logiciel) à une vision du “système d’information de l’entreprise”. Le développement du facility management appliqué à l’informatique devrait contribuer à changer ce point de vue. Il est fort probable, aussi, que l’ externalisation de la gestion des ressources humaines participera à ce mouvement. En paraphrasant la formule classique: “la culture: c’est ce qui reste quand on a tout oublié”, on pourrait dire “le système d’information: c’est ce qui reste dans l’entreprise quand on a externalisé tout le système informatique et toute la gestion des ressources humaines”. Et ces externalisations n’empêchent nullement le système d’information d’être éminemment stratégique. Mais elles permettent, en brisant l’os, d’extraire la substantifique moelle.


Au lieu de se focaliser sur la compatibilité des machines et le conformisme des individus, la nouvelle approche du management, tournée vers l’apprentissage organisationnel, insiste sur le partage des modèles mentaux pour construire une signification partagée. Dans l’organisation apprenante, le sens n’est pas donné par des discours volontaristes. La signification commune est construite par le partage des modèles mentaux individuels , qui resteront toujours variés et différents. Les outils informatiques, au premier rang desquels nous mettons l’ hypertexte, doivent favoriser cette explicitation de modèles mentaux implicites. On passe alors de la communication indirecte au dialogue délibéré.





* 2. La mémoire des informations


La distinction que fait Daniel Kim entre la mémoire statique (fichiers) et la mémoire dynamique (modèles mentaux) ne doit pas ressembler à une coupure. L’échange des modèles mentaux ne peut se faire que par leur formalisation. Cette formalisation produit des informations. Leur stockage implique une mémoire statique.


Il n’existe aucun support privilégié pour le transfert direct des modèles mentaux. Pour le montrer, nous utiliserons une autre distinction, celle qui met en relation l’ information et la connaissance. Le principe de la distinction est simple:



Les modèles mentaux constituent les connaissances. Connaissances ou modèles mentaux ne sont pas directement échangeables entre les individus. Ils doivent se formaliser, se transformer en autre chose. Ce quelque chose est constitué d’informations.


Les connaissances ont une structuration paradigmatique. Elles forment un système dans la langue naturelle . Elles pourraient être formalisées par des relations d’oppositions, de complémentarité, de solidarité, et toutes autres formes de graphes sémantiques. Mais toute formalisation des connaissances transforme inévitablement celles-ci en informations. Si nous les intégrons dans un ordinateur, elles deviennent des informations. Mais ces informations sont partagées de ceux qui communiquent avec cet ordinateur.


Dans le procès de formalisation, les informations prennent une structuration syntagmatique. Il s’agit d’un procès de narration et de textualisation. Toute prise de parole implique une linéarisation des connaissances du narrateur. Cette performance met en oeuvre une compétence linguistique .


La syntaxe des fichiers informatiques ou celle de nos graphes d’association d’idées ne sont pas identiques à la grammaire classique. Mais il s’agit toujours de contraintes de formalisation. La formalisation est linéaire dans la parole ou l’écriture. Elle est graphique dans nos schémas d’ écriture collective . Elle est planaire dans le dessin ou la peinture. Elle est volumique avec les logiciels de CAO en 3 dimensions. Diverses branches de la sémiotique étudient les règles de formalisation syntagmatique des connaissances paradigmatiques.


Que le support soit le papier ou l’ordinateur, nous utilisons et échangeons principalement trois types d’informations:





Il n’existe pas d’autre moyen, pour utiliser des connaissances, que de les transformer en informations.





* 3. La mémoire des connaissances


Nous définissons la connaissance comme la capacité de comprendre, d’interpréter et d’utiliser les sources d’ informations. L’information est bien une mémoire statique. La connaissance est bien une mémoire dynamique. L’information suppose un support externe. La connaissance ne se trouve jamais que dans la tête d’un individu. Elle est bien l’ensemble des modèles mentaux .


Pour transmettre des connaissances d’un individu à un autre, il faut expliciter, sous forme d’informations, les connaissances d’un individu (enseignant). L’apprenant doit ensuite assimiler les informations dans son cerveau, à partir de ses propres schèmes mentaux ou représentations. La nouvelle connaissance, assimilée par d’autres schèmes et accommodée pour un nouveau sujet, ne ressemblera jamais à la précédente. Il n’y aura jamais de connaissance commune. Il ne peut y avoir que des informations communes, disponibles et partagées. Contrairement à ce que voudraient faire croire certaines sectes ou certains gadgets de management, il n’y a pas moyen de transmettre directement les connaissances. Tout le reste n’est que fantasme.


Il ne faut pas confondre l’information avec la connaissance. Mais il serait dangereux d’opérer une coupure. L’insistance actuelle sur la connaissance n’est pas la découverte d’un nouveau continent. Le transfert des connaissances, le nécessaire partage des modèles mentaux, ne sont pas la connaissance biblique (je fais l’amour avec toi, donc je te connais) mais le souci du détail dans la rédaction, la transmission et le partage des informations. Curieusement, ces dernières années, il était difficile de prôner l’usage de nouvelles techniques informatiques (gestion documentaire, messagerie électronique, hypertexte) dans des entreprises qui, par ailleurs, faisaient un gaspillage inutile d’analyse transactionnelle ou de stages de “team building”. Ces outils ne sont pas en cause. Ils apportent des concepts fort utiles au changement organisationnel. Nous parlons d’un usage manipulateur ou de techniques de management inspirées de méthodes sectaires (Église de Scientologie).


C’est à juste titre que Pierre Bourdieu peut parler de violence symbolique à propos de certaines pratiques de manipulation. Mais elles ne correspondent pas à un objectif d’ exploitation. Ce concept est mal fondé. Elles correspondent à une fascination pour le pouvoir et le savoir, qui sont tout le contraire de la culture et de la connaissance. Cette fascination est une tentative de retournement de la situation, vécue dans l’enfance, de celui qui ne sait rien (enfant) face à celui dont on pense qu’il sait tout (parent). Or, un tel être, omniscient et omnipotent, n’existe pas. C’est justement ce que découvre l’adulte instruit et cultivé, capable de connaissance à partir d’un patient travail sur les informations.


La solution au transfert des connaissances est beaucoup plus pragmatique. Mais elle requiert de la méthode. Elle consiste à passer d’une communication implicite par les données à une communication explicite par les documents puis à un dialogue réversible par des messages. C’est alors que peut émerger une connaissance nouvelle, non pas dans l’organisation mais dans certaines têtes. Pour diffuser dans l’organisation ces connaissances nouvelles emprunteront le cycle de la rédaction, de la transmission et du partage des informations. Mais pour franchir la distance qui sépare l’apprentissage par adaptation de l’apprentissage par transformation, il faut apporter une dernière série de modifications au modèle de Kim. Selon la démarche constructiviste de Jean Piaget, notre modèle de référence doit être un modèle de dialogue réversible.


Le cycle orienté


Individu (OADI) -> Modèles Mentaux Individuels (Cadres, Habitudes) -> Modèles Mentaux Partagés (Vision du Monde, Habitudes Organisationnelles) -> Action Organisationnelle -> Réponse Environnementale -> Apprentissage Individuel (OADI)


doit devenir un cycle réversible. Pour cela, le dialogue avec l’environnement doit remplacer les deux opérations partielles mais séparées que sont l’observation et l’action individuelle


Individu (OADI) -> Modèles Mentaux Individuels (Cadres, Habitudes) -> Modèles Mentaux Partagés (Vision du Monde, Habitudes Organisationnelles) -> Action Organisationnelle -> Modèles Mentaux Individuels (Cadres, Habitudes) -> Dialogue Individus-Partenaires Externes -> Apprentissage Individuel (OADI).


Se pose alors la question de la nature de l’ action organisationnelle . A dire vrai, l’action organisationnelle, comme l’apprentissage du même nom, est plus une métaphore qu’une réalité concrète. Quand nous rentrons dans le détail de la réalisation, nous ne rencontrons que des actions individuelles. Il est alors préférable de parler de politique organisationnelle et de stratégie organisationnelle. Au niveau tactique et concret, nous ne trouvons que des actions individuelles. Par contre, avec notre distinction entre l’information objectivée et la connaissance subjective, nous pouvons parler de mémoire organisationnelle, objectivée par des données, des documents et des messages. La mémoire organisationnelle et les actions individuelles sont la manifestation concrète de la métaphorique action organisationnelle . Il s’ensuit que, pour progresser sur la voie de la concrétisation, nous pouvons donner une dernière formalisation du cycle de l’apprentissage organisationnel par transformation.


Individu (OADI) -> Modèles Mentaux Individuels (Cadres, Habitudes) -> Modèles Mentaux Partagés (Vision du Monde, Habitudes Organisationnelles) -> Mémoire Organisationnelle -> Modèles Mentaux Individuels (Cadres, Habitudes) -> Dialogue Individus-Partenaires Externes -> Apprentissage Individuel (OADI).


Nous aboutissons à un modèle de l’ apprentissage individuel , dans le cadre d’une organisation, médiatisée par une mémoire organisationnelle . Cette présentation nous paraît beaucoup plus réaliste dans la mesure où elle ne fait référence qu’à des objets ou à des comportements observables.





* Conclusion


Ce cycle introductif sur l’apprentissage organisationnel touche à sa fin. Guidé par Daniel Kim, nous avons abordé successivement l’apprentissage individuel et le support de la mémoire individuelle. Puis la métaphore de l’apprentissage organisationnel nous a permis de distinguer entre deux formes de changement que sont l’adaptation et la transformation.


En introduisant cette distinction dans un idéal-type de l’apprentissage organisationnel, nous avons caractérisé un traditionnel apprentissage par adaptation et l’enjeu contemporain de l’ apprentissage par transformation .


Une distinction, très concrète, entre l’information objectivée et la connaissance toujours subjective nous a permis de donner une définition plus réaliste de la mémoire organisationnelle. C’est à ce point que nous terminons cette introduction.


Le cycle consacré à Robinson Crusoé étudie les conditions de l’émergence d’un acteur résolu . Au lieu de se trouver aliéné par une identité statique ou par une appartenance qui substitue ses mobiles institutionnels à sa motivation personnelle , il se comporte comme un nomade moderne sur des réseaux socio-techniques . Il est porteur de connaissances et générateur de sa propre identité dynamique .


Tandis que les entreprises citadelles se veulent des totalités en rivalité sur le marché, les organisations apprenantes réservent la pensée du même aux artefacts. Elles inventent une pensée de la diversité pour le dialogue entre les acteurs. Ouverts sur la globalité, les réseaux sont distributeurs d’ informations de plus en plus codifiées pour la dénotation. Ils sont porteurs d’une instrumentalité qu’ils développent en partenariat. Sur la base de ces informations disponibles, les acteurs assurent la percolation des émotions par l’élaboration de leurs connaissances. Elles s’alimentent de leurs connotations personnelles. Loin du terrorisme des marchés , s’organise de proche en proche la percolation des revenus d’où dérive la véritable productivité naturelle relative .





* Auteur


Hubert Houdoy

Créé le 27 Juin 1997

Modifié le 20 Juin 1999





* Bibliographie


The Link between Individual and Organizational Learning

Daniel H. Kim

MIT Sloan School of Management

Sloan Management Rewiew/Fall 1993


From Decision to Action in Organizations:

Decision-making as a Social Representation

Hervé Laroche

Organization Science

Volume 6, Numéro 1, January-February 1995


Commenté dans La Prise de Décision comme représentation sociale


Face à la complexité

Mettez du réseau dans vos pyramides

Hervé Sérieyx, Hervé Azoulay, Groupe CFC

Éditions Village Mondial,

Paris 1996

252 Pages

146 F


Commenté dans Mettez du réseau dans vos pyramides


Organizational Learning: A Theory of Action Perspective

C. Argyris et D. Schon

Reading, Massachusetts

Addison-Wesley, 1978


Lecture slides

F. Kofman

MIT Sloan School of Management

Cambridge, Massachusetts, 1992


The Fifth Discipline

P.M. Senge

Doubleday

New York, 1990


A Behavioral Theory of the Firm

R.M. Cyert et J.G. March

Englewood Cliffs

Prentice Hall, New Jersey, 1963


The Uncertainty of the Past

Organizational Learning under Ambiguity

J.G. March et J.P. Olsen

European Journal of Political Research 3

1975, pages 147 à 171.


La Psychologie de l’Enfant

Jean Piaget et Bärbel Inhelder

Que Sais-je 369

PUF, Paris, 1975


Commenté dans Épistémologie Génétique


Traité de psychologie cognitive 1

Perception, Action, Langage

C. Bonnet, R. Ghiglione, J.F. Richard et al.

Dunod, Bordas

Paris, 1989


Pourrons-nous vivre ensemble? Égaux et différents

Alain Touraine

Fayard, 1997.


Commenté dans Pourrons-nous vivre ensemble?


Vers l'entreprise intelligente

Hubert Landier

Calmann-Lévy, 1991.


Le rôle de l’évaluation dans les activités de conception

Thèse de doctorat en psychologie cognitive

N. Bonnardel

Aix-en-Provence, 1992.


Gestion des contraintes dans la résolution de problèmes de conception

Thèse de doctorat en psychologie cognitive

Fr. Darses

Paris VIII, Saint-Denis, 1994.


L’entreprise à l’écoute

Apprendre le management post-industriel

Michel Crozier

Seuil, 1994


Commenté dans L’entreprise à l’écoute


Travail et communication

Essai sociologique sur le travail dans la grande entreprise industrielle

Ph. Zarifian

Sociologie d'aujourd'hui

PUF, Paris, 1996


Les Illusions du Management

Jean-Pierre Le Goff

Éditions La Découverte

138 pages

85 F


Le Tournant de Décembre

Jean-Pierre Le Goff

Éditions La Découverte

169 pages

89 F







* Revue de presse



A quoi servent les recherches en management ?


a) EDF, GRETS, GRoupe de Recherche et d’ Études sur les problèmes socio-économiques et sociologiques concernant EDF, Philippe Oger:”La plupart des entreprises ont atteint un plafond technique. Ce sont les activités à fortes composantes humaines qui offrent aujourd’hui des marges de développement décisives”.


b) Rhône-Poulenc, Odile Tachet:”Dans le bain de l’action, vous avez des intuitions de ce qui est en train de se passer. La recherche vous aide à clarifier les mécanismes en mouvement, à les formaliser pour agir plus vite, notamment en repérant les points critiques.”


c) Anne-Sophie Perriot, “... aujourd’hui la tentative de penser l’entreprise comme une entité, un ensemble technico-social.”


d) Christine Cayol, enseigne la Philosophie en terminale au Lycée Ste Marie de Neuilly. A créé Synthesis en 1992, “Je réponds en termes philosophiques aux questions que se pose l’ entreprise” (Schneider, Philips, Générale des Eaux, Spie-Batignole). En “faisant payer le prix du sens” elle réalise un CA de 1, 4 MF


e) Michel Crozier, entre chez Andersen Consulting:”Les entreprises sont obsédées par l’action. Elles accordent un privilège exorbitant à la décision, croyant que tout avance avec elle. Mais une action se prépare, notamment par une écoute réelle de tous les partenaires concernés, s’évalue et, enfin seulement, s’effectue. On mesure aujourd’hui l’importance de cette connaissance qui seule permet ce vrai changement.”


f) Alain Etchegoyen: ”Plus la réflexion est développée, plus on se rapproche de l’action”



Gestion de Projet, Renault, Yves Dubreuil, Twingo: “Amener les salariés à se dépasser afin de rendre possible un objectif a priori impossible”, micro-entreprises internes. La gestion par le stress est une composante incontournable du management par projet: “Le rôle de l’équipe-projet qui regroupe les différents responsables par métier est d’internaliser les conflits. Contrairement à une opposition entre deux directions souveraines, la confrontation entre deux métiers au sein de la même équipe permet d’arbitrer, donc de progresser.” Métissage professionnel. Les organisations industrielles traditionnelles ont tendance à séparer ceux qui conçoivent, ceux qui produisent et ceux qui vendent. On connait mal son métier si on ne connait que son métier. “Si vous n’avez pour outil qu’un marteau, vous voyez tous vos problèmes comme des clous”. Les directions fonctionnelles voient parfois d’un mauvais oeil le pouvoir que s’arrogent ces patrons de projet. Chez Renault, seuls 2% des cadres appartiennent à des équipes de projet. Rares, les chefs de projet sont convoités. Après ce défi, la fonction est monotone. Le rapport à la hiérarchie est chamboulé.



Motorola est considérée par Peter Senge du MIT comme une des organisations apprenantes. Le secteur d’activité exige une très importante capacité d’adaptation des salariés.



Jean-Pierre Le Goff, “Pas de sacrifices sans projet d’avenir”. Aujourd’hui le pouvoir a pris un nouveau visage. Il se présente comme l’émanation d’évolutions sur lesquelles personne ne peut rien. Il n’y a donc qu’une seule voie possible, donc il n’y a rien à discuter. Entre les élites et le peuple, le clivage est social et culturel. Le modernisme culturel est le complément du libéralisme économique. Les manifestants de déc. 95 ont refusé avec force cette logique de sacrifice sans objet et de non-sens. Le modèle d’encadrement est manipulateur et culpabilisant. Une culture de métier est bien autre chose qu’un ensemble de compétences. Le nouveau management survalorise les qualités comportementales et relationnelles en les séparant des compétences techniques et en ignorant tout le système de référence propre à chaque métier. Jusque-là, une génération pouvait transmettre à ses enfants une situation meilleure que celle qu’elle avait reçue. Ce n’est plus le cas et les manifestants ont refusé que ce lien de progrès entre les générations soit rompu.



“Les cadres s’adaptent à l’incertitude”. Les sociétés sont en constante reconfiguration. Parmi la hiérarchie, certains découvrent une nouvelle autonomie, d’autres perdent leurs repères. Hubert Landier, Directeur de Management et Conjoncture Sociale, “Cadres de l’An 2000. Les cadres sont-ils hors du cadre?” Raccourcissement de la ligne hiérarchique, rapatriement dans les directions opérationnelles d’activités des directions fonctionnelles, externalisation de fonctions, micro-structures temporaires, organisation en réseau. L’entreprise s’organise autour d’un noyau où se greffent des satellites. Au sein du noyau, organisation du travail à deux niveaux: une organisation structurée assure la stabilité, des structures éphémères pour régler un problème précis. “On est en train de casser ce schéma de représentation où il faut forcément grimper les échelons pour être reconnu.” Voir les organisations virtuelles.



Nouveauté: “Pour une économie humaine de marché” de Jean-François Raux, directeur de l’Institut du management EDF-GDF.





* Site Web à découvrir


Économie et Société, de Philippe Gauthier, e-mail pgauth@cam.org


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Mise à jour: 16/07/2003