Le Fétiche et la Totalité


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Quinzième document du Cycle Critique. "Critique des Théories Économiques ou Comprendre la Possibilité du Chômage"


Il est la suite de Géologie Politique. "Économie Politique ou Géologie Politique"


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o Plan


Introduction

1. Position du Problème

2. Science et Société

3. Impossible clôture de la Science

4. Du bon usage du fétiche

Conclusion


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o Introduction


La monnaie est un fétiche qui a permis la constitution de très vastes totalités. Mais ces totalités doivent s'adapter aux aléas et aux catastrophes d'une globalité infiniment plus vaste, la nature externe. Sans abandonner l'efficacité propre de ce fétiche (équivalence générale de la monnaie et donc des marchandises), il faut sortir de l'illusion que procure ce double. Il faut retrouver, dans le réel, les causes du miracle dont il semble s'attribuer le mérite. Nous devons passer de la tentative de mesure de la productivité, au développement délibéré des conditions concrètes de son existence. Car la productivité ne peut se mesurer qu'à l'intérieur d'un projet.


Pour tenter de définir la productivité ou le progrès technique, le texte intitulé "Économie du Temps" cherchait les conditions d'une agrégation des temps partiels des individus en un temps total de la société. Symétriquement, il envisageait une distribution du temps global dont la société disposerait en des temps unitaires affectés à des productions utiles. Conception agrégative et conception distributive sont deux points de vue sur la valeur économique et sur la mesure du travail par sa durée. Beaucoup d'économistes ont supposé ou laissé entendre que derrière les valeurs monétaires des marchandises, c'était le travail des individus qui s'ajoutait et le temps de la société qui se divisait. Pour certains, même, la monnaie ne serait qu'un voile masquant à peine cette économie naturelle du temps. Comme on ajoute ou divise des quantités monétaires, on pourrait agréger ou distribuer des mesures du temps. Hélas, le temps réel ne se confond pas avec les chiffres des horloges numériques (le temps conventionnel). Il n'a pas les mêmes propriétés que les montants monétaires. Les temps englobés ne s'agrègent pas et le temps englobant ne se distribue pas. Les parties ne forment pas un tout, comme ce serait le cas pour des nombres, en mathématiques pures. Le global est plus vaste que l'ensemble des parties prenantes. Les deux points de vue (agrégatif, distributif) sont utiles. Mais ils ne se recoupent pas. Ils n'épuisent pas l'objet étudié. Chaque point de vue réduit l'objet étudié et l'abstrait à sa manière. On obtient des maquettes différentes. On ne peut pas recoller leurs morceaux. On produit des discours savants qui instaurent des "autorités", mais on manque la réalité. On risque même d'oublier la réalité, au profit du double (la représentation) que l'on vient de produire. Telle est, hélas, la fonction du fétiche.


Le fétiche se fait rapidement passer pour le reflet du réel. Puis il tend à prendre la place du réel. Le texte intitulé "Deux Conceptions de la Valeur" montrait l'échec de Karl Marx sur ce point : la sommation des valeurs ou la transformation des valeurs en prix. Comme vient de le démontrer Laure van Bambeke, la solution du problème passe par la prise en compte de la diachronie. Mais cette solution indique la seule voie possible : la sortie de la totalité et l'ouverture à la globalité. Le texte "Progrès Technique" (progtech.htm) tirait quelques conséquences de ce constat. Enfin, notre longue recherche de la notion de productivité, ou de la richesse produite, nous a conduit à la mise en valeur mutuelle de l'Homme et de la Nature. Selon l'échelle de temps, ou la temporalité de ce processus, l'Economie Politique pourrait mieux se nommer "Géologie Politique". Il va de soi que la problématique smithienne des "Recherches sur la Nature et les Causes de la Richesse des Nations" en est notablement modifiée.


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o 1. Position du Problème


Il est maintenant possible de poser le problème, plus au fond. Car ce problème de la mesure unique et exhaustive dépasse la seule théorie économique. Dans bien des domaines, nous postulons et nous parlons d'un tout sans être capables d'en faire la somme, ni de la distribuer. En fait, nous glissons, parfois sans le savoir, d'une globalité (non-finie, non-sommable) à une totalité (toujours postulée, mais jamais totalisée). Mesure agrégative (sommation en un tout) et mesure distributive (analyse d'une globalité) sont des opérations en apparence inverses. Mais elles ne sont pas symétriques. Elles se complètent, mais ne se correspondent pas. Les formes fractales posent un problème identique, celui du choix des unités des mesures, multipliables à l'infini. Ce problème des mesures multiples interroge le découpage et le cloisonnement de nos disciplines scientifiques. Dans "Géologie Politique", nous avons évoqué l'opposition du holisme des sociologues et de l'individualisme méthodologique des économistes. Entre les deux, il n'est pas question de choisir un discours de vérité plutôt qu'un autre. Le discours qui prétend dire la vérité n'est jamais qu'un discours, ce ne sont que des mots. Le discours de vérité ne peut se substituer à la parole de vérité de chacun. Il ne dispense pas de passer aux actions, risquées, concertées, en réseau ; aux actions qui assurent la percolation des connaissances et la percolation des émotions. En somme, la question que nous posons, sous des intitulés divers (productivité, richesse, plus-value, possibilité du chômage, exclusion, domination comme principe), dépasse le champ de la Science Economique. La question englobe de très nombreuses disciplines, comme le suggère la temporalité de la Géologie Politique. Mais la question ne remet pas seulement en cause le découpage des disciplines dans la Science. Elle renvoie à la question de la division politique du travail, ou, plus précisément, de la place de la Science dans la Société.


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o 2. Science et Société


La Science ne produit aucune vérité susceptible d'être transmise, d'un petit groupe de savants à une masse de non-savants. Entre eux, la distinction s'estompe. La Science ne donne aucune clé particulière, à des politiques, pour conduire l'ensemble du troupeau vers des lendemains qui chanteraient. La science n'est pas dispensatrice d'une vérité qui serait extérieure à l'action spontanée des non-scientifiques. Mais le projet d'intelligibilité de la science mérite d'être élargi. Le projet de connaissance n'a de sens réel, durable, que s'il est partagé par le plus grand nombre. Car la science contemporaine vient buter contre les détails. La science du détail sera faite sur le terrain, avec l'aide de spécialistes. Dans la globalité de l'Univers, chaque discipline scientifique opère, à juste titre, une abstraction en fonction d'un point de vue. Dans chaque discipline, on passe de la globalité à une vue abstraite de la réalité. Dans le même temps, de manière incohérente, la science pose cette vue abstraite (le marché, la société, la psyché, le vivant, la matière, etc) comme une totalité, par une opération de réduction. La totalité abstraite finit par chasser la globalité visée (la société, l'Univers), hors de nos représentations. Il faut prendre cette totalité pour ce qu'elle est : un fétiche. Le double imaginaire est utile pour la modélisation. Il est aliénant quand on le prend pour la réalité.


Il est méthodologiquement possible, voire nécessaire, de réduire la globalité à une totalité, pour transformer notre ignorance en un minimum de connaissances. Il est mystificateur et dangereux de faire passer la totalité, ainsi inventée, pour la réalité. Tel est le mécanisme par lequel le fétiche prend la place de ce qui nous manque (monnaie, phallus, objet détaché de l'être aimé, etc), parce qu'il nous enveloppe et qu'il nous échappe. Dans les textes intitulés "Flexibilité", "Mode de Vie et Chômage", "Syndicats et Chômage", nous avons vu l'importance supposée de la productivité. Mais nous avons constaté l'impossibilité de sa mesure. Nous pouvons dire que la productivité ne peut pas se mesurer dans les quantités monétaires. Ces quantités abstraites se manifestent sur le marché grâce au fétichisme de la monnaie ou grâce à l'équivalence générale des marchandises. Or, justement, quand les marchandises sont équivalentes, chacune est sortie de sa sémiotique propre. Elles ne sont plus considérées que sous l'angle de leur valeur d'échange, dirait Karl Marx. Or, ce qui fait la productivité, c'est la mise en correspondance, non pas générale, mais particulière, de deux parties distinctes de la réalité. C'est ce que fait Robinson Crusoé dans la mise en valeur de son île. Il organise son travail de telle manière qu'il trouve des rendez-vous avec les rythmes des organisations potentielles environnantes. Il choisit la date des semailles (son champ de liberté et d'action) en fonction de celles des pluies et de l'ensoleillement (son champ de soumission). La productivité se joue dans la correspondance locale de deux ou de quelques valeurs d'usage. Inventions, bricolages, machines désirantes, telles sont ses mises en correspondance. C'est l'erreur de Marx de les avoir laissées de côté, au profit d'une seule, miraculante il est vrai, la <<propriété spécifique de la force de travail de produire plus de valeur qu'elle n'en a reçu. (Le Capital)>>. La productivité globale résulte de la mise en chaînes, en cascades, en réseau d'une multitude de valeurs d'usage conçues et ajustées les unes aux autres. Développer la productivité suppose une stratégie de variété systématique ou délibérée. Or cette stratégie ne peut être mise en oeuvre que par des milliers, par des millions d'acteurs. Cette stratégie se réalise dans la Société. Mais c'est la responsabilité de la Science d'insister sur son importance, sur la voie qu'elle ouvre. Le savant (Platon) n'est plus le conseiller du politique (Denys le tyran), il est partenaire de tous (la démocratie économique est la vraie démocratie).


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o 3. Impossible Clôture de la Science


Nous avons déjà utilisé les notions de globalité et de totalité dans divers documents. La référence était explicite dans "Géologie Politique". Elle n'était qu'implicite dans "L'Amour du Même". En effet, la totalité appelle la pensée du même, tandis que la globalité requiert la pensée de la diversité. Nous nous concentrerons sur la manière dont le fétichisme installe l'une (la totalité) à la place de l'autre (la globalité).


Chaque discipline scientifique s'instaure, s'émancipe de la Religion ou de la Philosophie, en posant son objet, sa méthode, le cadre institutionnel de la production de ses discours et de la formation de ses membres. Il y a, dans ce processus, un heureux effet de la division technique du travail. Par définition, on ne peut être spécialiste de tout. Mais s'y déroule aussi ce qui ressemble à une division politique du travail. Et ce dernier fait n'est pas utile. Il est politiquement dangereux, pour la Démocratie. Il est une illusion, sur le plan de l'Epistémologie. Ce processus va buter sur deux limites. Une limite externe réside dans les détails de la réalité. La science des détails ne peut pas se faire sans les acteurs particuliers qui les vivent. Une limite interne réside dans l'impossible clôture, complétude ou décidabilité des énoncés de la Science. La limite interne se manifeste dans les domaines les mieux établis par la méthode axiomatique. En Mathématiques, face au projet de Hilbert, les théorèmes d'incomplétude de Kurt Gödel ont mis fin à cette illusion de clôture.


Autrement dit, aucune science ne peut prétendre flotter, dans un discours de vérité, au-dessus de la société. Chaque discipline scientifique a des interfaces avec les autres. Y compris les Mathématiques, qui doivent envisager, avec la Psychologie, la nature de leurs "idéalités mathématiques". Et réciproquement, la Psychanalyse et la Sémantique peuvent trouver, dans la Théorie Mathématique des Catastrophes (René Thom), des formalisations de certaines de leurs métaphores. Nous y reviendrons avec les enveloppes psychiques. La Physique doit se mettre "A la Recherche du Réel", comme le fait, avec courage mais isolément, Bernard d'Espagnat. Nous avons abordé ce point dans "La Réalité et ses Représentations". La Science n'est pas un discours de vérité imposé aux sujets d'un despote. La Science est un projet d'intelligibilité, largement financé par le reste de la Société. Elle doit lui en rendre compte. Elle le peut d'autant plus que sa limite interne la pousse à se rapprocher des producteurs de la richesse économique et des acteurs de la vie sociale. Pour les disciplines scientifiques, qu'il y ait ou non une "Grande Unification", le temps des citadelles est terminé. L'objet détachable de chaque discipline scientifique semble bien avoir été pour elle un fétiche, motivant mais aveuglant. Chacune de ces totalités doit réussir une ouverture à la globalité du Réel.


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o 4. Du Bon Usage du Fétiche


Ne retombons pas dans le piège de l'opposition irréductible entre la matière et la pensée, les particules et les ondes, le rationnel et l'irrationnel, le normal et le pathologique, le conscient et l'inconscient, le réductionnisme et le holisme. Le fait que ces totalités semblent ne pas pouvoir se rencontrer ne prouve rien. Ce fait invalide plutôt les totalités. C'est la clôture de ces totalités qui est illusoire. Nous adoptons le point de vue de la globalité qui les dépasse.


Nous avons vu que le "Statut de la Valeur" supposait, au minimum, <une articulation entre Economie et Psychanalyse>. Puisqu'il a une efficacité, un fétiche est réel. Mais il n'est pas ce qu'il passe pour être. Il est une représentation qui semble être le représenté et non pas le représentant. A la limite, peu importe de savoir qui est Zeus et qui est Amphitryon, qui est Hermès et qui est Sosie. Ce qui compte, pour Alcmène, c'est qu'elle a mis au monde deux enfants, dont l'un, Héraclès, résulte bien de cette interface entre le monde des dieux et celui des hommes.


On peut discuter longtemps des limites précises du corps et de l'esprit. Mais dans un ordinateur, les programmes, les données et les résultats, pour avoir un support matériel, peuvent aussi être considérés comme des idées ou comme des informations. Il faut s'intéresser aux lieux où les distinctions les plus "évidentes" disparaissent. La frontière entre l'océan et le continent ne se joue pas sur la plage. Elle renvoie aux fosses de subduction de la tectonique des plaques. Or, certaines frontières "évidentes" ne jouent que sur des mots. Entre "blanc" et "noir", l'opposition est radicale. Elle est sémantique, comme entre "haut" et "bas", entre "droit" et "gauche", entre "positif" et "négatif". Pourtant, la génétique des populations est bien en peine de définir ce que pourrait être une "race". Rétrospectivement, est-on bien sûr de ce qu'étaient une "sorcière" ou un "hérétique" ?


Là où il semble y avoir une frontière hermétique, selon un certain point de vue, il pourrait bien y avoir un objet transitionnel, une interface, une paroi poreuse, une pression osmotique, une zone d'échange, une surface de projection fantasmatique, un sol fertile, une peau qui respire, une surface d'inscription de hiéroglyphes ou de stigmates psychosomatiques. Comment, à la surface d'une soupe primitive minérale, peut naître une vie organique ? Comment peut-on produire une oeuvre ? Comment, de l'ordre, peut naître le désordre et réciproquement ? Pourquoi le papier ne se déchire-t-il pas quand on ose écrire une contradiction dans les termes comme "structures dissipatives".


Depuis quelques années, l'intuition d'un Moi-Peau a contribué à développer une recherche sur les enveloppes psychiques. Il n'y a pas que la Muraille de Chine ou la carapace du rhinocéros qui puissent servir de protection, contre toutes sortes d'envahissements ou de débordements énergétiques. L'œuvre, picturale, musicale ou théorique peut jouer ce rôle d'enveloppe et de passage.


- <<Quelle est la place particulière que l'objet créé d'une part, le travail de création d'autre part, occupent pour le créateur, dans la topique du système d'enveloppes de ce créateur ? Le travail de création se produit probablement au défaut, au pli plus ou moins cassé, d'un système d'enveloppes incluant celles, intimes, du créateur et celles (liées aux premières par les emboîtements ou déboîtements qu'on a dits) dont le monde extérieur, en correspondance narcissique projective du corps comme lieu obscur des sources pulsionnelles, est gestionnaire. Si bien que l'activité créatrice correspond donc à une sorte de travail de réparation ou de cicatrisation en ces points précis. Travail très généralement engagé après que certains impacts en provenance du monde extérieur ont perforé les enveloppes internes en un point sensible correspondant à un fantasme de base, souvent constant chez un même auteur et hautement excitable. Après un temps d'intense et complexe vécu de mise sous tension interne, impliquant le sentiment d'une sorte de désidentification narcissique par rapport aux pensées commodes et banales de la vie quotidienne, et pouvant aller jusqu'à un vécu de maladie psychique grave, avec dépersonnalisation, excitation et inhibition mêlées, émerge soudain un désir urgent de rassembler tout cela sous le primat d'une énergique application à produire activement quelque chose qui rétablira au dehors et par le dehors l'ordre perdu en dedans. L'œuvre sort, elle naît de cette mise en foyer topique, dynamique et économique, à l'aide d'organisateurs techniques de réalité articulés aux lois du monde externe (celles des enveloppes périphériques), et appliquées au traitement des fantasmes intolérants du créateur... Ceci permet à l'œuvre de se loger et de se faire accepter suffisamment à la fois dans l'environnement pour n'en être pas rejeté comme un greffon allogène incompatible, et dans les enveloppes internes du créateur, avec les fantasmes et les traces mnésiques duquel elle garde une compatibilité analogique et symbolique essentielles. On peut aller jusqu'à dire que le tissu cicatriciel ou la prothèse à valeur créatrice est destiné à réparer tout ensemble les enveloppes externes et internes du créateur, en 'créant' grâce à la séduction esthétique, sur un mode hautement aménagé et stable, un pore, un passage, un lieu de communication et d'échanges réglés, à la fois canal et ombilic entre l'intérieur et l'extérieur pour le Moi de l'auteur. Fonction qui pourra symboliquement jouer un rôle analogue (et qui perdurera plus tard, après le décès de l'auteur) retournée en direction du public : entre l'œuvre et le lecteur, spectateur ou auditeur. (J. Guillaumin, "Les Enveloppes Psychiques", Dunod, 1996, page 174. Les Enveloppes Psychiques du Psychanalyste. Le travail de création)>>.


Même sans valeur d'échange, l'œuvre a une valeur d'exemple. Par sa présence, par l'émotion esthétique, elle suscite des vocations ou des mobilisations. De même pour la voie ouverte par un pionnier, quitte à ce que l'on dise ensuite : "il suffisait d'y penser". Dans les entreprises, lorsque règne la tentation du discours, sur quels mécanismes s'appuie l'influence supérieure des valeurs pratiquées sur celle des valeurs professées, pour mobiliser les énergies ?


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o Conclusion


Fétiche, fantasme individuel, enveloppe psychique, oeuvre individuelle, conception collective, conception élargie, conception continuée, sont autant de formes par lesquelles s'élabore quelque chose. Par elles, communiquent des mondes qui, s'ils étaient vraiment des totalités, ne pourraient communiquer. C'est probablement aussi pour cette raison que la décision est plus souvent une simple représentation sociale qu'une bifurcation véritable et délibérée. Les représentations sociales sont des "groupements, explicites ou implicites, plus ou moins organisés, d'idées, de jugements et d'images, qui sont utilisés pour décrire, interpréter ou justifier des actions collectives (Padioleau 1991). Par rapport au fantasme de groupe, la représentation sociale est une élaboration secondaire ou une rationalisation.


La vie serait-elle une totalité biologique, distincte de la totalité physique ? Deux "objets scientifiques", deux méthodes scientifiques différentes, le suggèrent. Il faut conclure, logiquement, que la vie n'existe pas (et ce document non plus). Mais peut-être les clôtures de ces totalités ne sont-elles que des questions d'épidermes (cf. Nobel et les Mathématiques) ou d'organisations différentes. Des nouveautés émergent parfois, dont les discours qui construisent les totalités démontraient l'impossibilité. C'est donc que les totalités, dont l'incomplétude même a été démontrée, laissent échapper quelque chose. Pour être à l'extérieur d'elles, ce quelque chose n'en est pas moins dans la réalité.


Utilisons donc les fétiches, pour la canalisation qu'ils opèrent sur les volontés (la défense du territoire), sur les flux énergétiques (l'objet partiel sur libido), économiques (la monnaie) ou informationnels (les objets intermédiaires de la conception, les fantasmes de l'illusion groupale). Mais, quitte à perdre certains bénéfices de la perfusion de l'appartenance, ne succombons pas à leur séduction. C'est un des sens du mot distance, dans "Réseau d'Activités à Distance". D'où un aspect de notre "Projet de Recherche" : comment se produit le sujet, dans des réseaux ouverts, en évitant une identification mimétique, caractéristique de l'appartenance aux totalités.


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o Auteur


Hubert Houdoy

Créé le 18 Octobre 2002, modifié le 31 Août 2006


o Suites possibles


- Cycle Robinson. "Présentation du Cycle Robinson Crusoé"


- Décision Représentation. "La Prise de Décision comme Représentation Sociale"


- La réflexion sur les enveloppes, déjà manifestée par de nombreuses définitions, pourrait déboucher sur un nouveau cycle.


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o Définitions


Les mots en gras sont tous définis sur le cédérom encyclopédique.



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Mis en ligne le Dimanche 25 Mai 2008



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