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Glossaire Détaillé, Lettre C, numéro 25

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Glossaire Détaillé, Lettre C, numéro 24

Communication intergénérationnelle , texte. Une véritable communication intergénérationnelle s’effectue par la médiation de la nature et non pas par l’ illusion ethnique de la filiation unilinéaire .

• C’est ce que découvre Robinson avec le projet de l’ organisation Crusoé .
  
• Cette organisation réelle , bien qu’unipersonnelle et localisée, ne se confond ni avec l’ individu Robinson ni avec l’ île de Robinson . Elle introduit une décentration affective et cognitive, une distance entre Robinson et lui-même. Elle instaure une médiation entre Robinson et ce qui devient son île, sans être sa propriété. Elle situe Robinson dans une historicité qui n’est pas la linéarité factice de la filiation.
  
• Cette historicité est plutôt une anticipation de cette communication intergénérationnelle, y compris avec les générations très lointaines concernées par nos déchets nucléaires, que, depuis la Conférence de Rio de Janeiro, l’humanité cherche sous le vocable de développement durable .
  
• Car Robinson développe amoureusement son île sans aucune certitude d’y avoir une descendance et en renonçant à tout pouvoir de domination sur ce territoire.
  
• Dès que nous cessons de considérer la planète Terre comme notre propriété, dès que nous ne considérons plus nos enfants comme nos objets, la Terre devient la médiation entre eux et nous.
  
• Nous retrouvons l’intuition du dialogue incestueux de chaque génération avec la nature. C’est donc l’île aménagée qu’il considère comme sa descendance naturelle , sa filiation naturelle.
  

Voir Gaïa. Ouranos. Cronos. Inceste naturel . Prohibition de l’inceste naturel .

Compagnie de Jésus . (a) La Compagnie de Jésus ou Ordre des Jésuites a été fondé par un gentilhomme converti à la religion chrétienne, Ignace de Loyola (1491-1556). La Compagnie de Jésus a reçu l’accord du Pape en 1540. Les Jésuites se sont tournés vers l’enseignement en Europe et l’évangélisation outre-mer.

(b) En Amérique Latine, les missions des Jésuites ont vainement tenté de s’opposer à l’esclavage des territoires Portugais (la navigation autour de l’Afrique les rend maîtres du commerce des esclaves) et à l’hypocrite système de l’ encomienda dans les territoires espagnols.

Voir Auri sacra fames . Ad majorem Dei gloriam .

Compassion, texte. Ouverture à l’autre en dehors de toute possession et de toute domination.

• <<La méditation nous aide à percevoir nos émotions intenses et notre sensibilité exacerbée avec plus de calme et de tranquillité d’esprit. Comme nous comprenons et acceptons mieux ce que nous vivons intérieurement, nous agissons de la même façon avec nos semblables. Nous compatissons. Notre coeur s’ouvre. Ce détachement n’a rien à voir avec l’indifférence, qui cache tant de frustrations, de peurs et de colères refoulées. (Manon Arcand, S’initier à la méditation, p. 71)>>.
  

Voir Résistance et souffrance . Ouverture de la relation amoureuse .

Compensations, texte, mécanisme par lequel l’enfant découvre la permanence de la substance (eau) par delà ses transformations (liquide, solide, gazeuse) et ses transvasements.

• C’est en découvrant que l’eau versée d’un vase A, de diamètre moyen, dans un vase B, de faible diamètre où elle occupera une colonne plus haute, puis dans un vase C, de grand diamètre où elle remplira une colonne plus basse, peut revenir occuper la colonne initiale dans le vase A, que l’enfant découvre la conservation, la compensation et la permanence Voir Conservation. Objet permanent .
  

Compétence, texte. les usages du mot reflètent son origine.

• On est compétent quand on est dans son ordre, dans son cadre juridique. Une corporation ou une compagnie étaient compétentes dans une activité ou dans une région parce qu’elles avaient reçu un monopole royal dans ce domaine.
  
• La compétence linguistique exprime mieux le mécanisme de l’acquisition des compétences, car nous apprenons tout seul à parler.
  
• Dans le conte, la qualité de héros s’obtient par la succession de trois épreuves: épreuve qualifiante , épreuve décisive , épreuve glorifiante .
  
• Droit. Aptitude d’une autorité administrative ou judiciaire à procéder à certains actes dans des conditions déterminées par la loi.
  
• Courant. Connaissance, expérience qu’une personne a acquise dans tel ou tel domaine et qui lui donne qualité pour en bien juger.
  
• Linguistique. En grammaire générative, connaissance implicite que les sujets parlants ont de leur langue et qui leur permet de produire et de comprendre un nombre infini d’énoncés jamais entendus auparavant, par opposition à la performance.
  

Compétence sémiotique . La compétence sémiotique transforme le virtuel en actuel au cours de l’énonciation d’un énoncé.

• <<L’espace des virtualités sémiotiques que l’ énonciation est appelée à actualiser est le lieu de résidence des structures sémio-narratives, formes qui, s’actualisant comme opérations, constituent la compétence sémiotique du sujet de l’énonciation . (Greimas, Courtès, p. 127)>>.
  

Compétition, (/compétitivité). La compétition est une des très nombreuses motivations de l’ action.

• La compétition ne se confond pas plus avec la compétitivité que le lucre ne se confond avec le profit.
  
• Il est nécessaire d’être compétitif et de faire du profit pour survivre. Mais la survie n’est pas un but en soi. Elle permet de réaliser des objectifs qui la dépassent. Et les motivations de ces objectifs peuvent être bien différentes tant du lucre que de la compétition.
  
• Table rase . La compétition est d’autant plus forte qu’il reste un monde à conquérir (Far-west) et des concurrents à dépasser.
  
• Marché mondial . Quand on atteint les limites du monde à conquérir et que les concurrents sont devenus des sous-traitants, l’esprit de compétition se trouve sans objet et même sans intérêt (économies d’échelle , rente différentielle ). Vient le temps de la gestion et du renouvellement.
  

Compétitivité, (/ compétition). La compétitivité est la capacité pour un individu, une entreprise ou une nation de faire face aux initiatives de ses concurrents sur le marché.

• La compétitivité est la condition de la survie et, au-delà, de la réalisation des objectifs culturels.
  

Voir Veille technologique . Réactivité. Projet. Compétition.

Compétitivité nationale , (/Avantages comparatifs). La compétitivité nationale découle de trois composantes majeures lui permettant de relancer la concurrence sur le terrain de son choix:

• Valeur d’échange . Rapport compétence/coût de la main-d’oeuvre locale,
  
• Valeur d’usage . Capacité de la nation à concevoir, produire et assimiler de nouvelles technologies,
  
• Valeur politique . Capacité des acteurs économiques à coordonner leurs efforts.
  

Voir Avantages comparatifs .

Complémentarité des communications , texte. La coopération s’effectue autant par les communications formelles que par les communications informelles. Basée sur l’ expérience acquise lors des problèmes vécus dans le passé, l’ anticipation des difficultés potentielles est la coopération la plus efficace.

• <<Nous pouvons remarquer la complémentarité entre les communications formelles basées sur la phraséologie et les règles informelles de communication liées à la coopération. Les exemples analysés montrent que les actions de correction ne sont pas et de loin les plus nombreuses. Une partie importante de l’activité des acteurs (contrôleurs, pilotes) consiste à alimenter le système en informations afin de maintenir un environnement cognitif commun qui pourra être ultérieurement utilisé soit pour des actions correctives soit pour des opérations de type résolution de problème, anticipation, etc. Cette étude confirme la complémentarité des mécanismes formels et informels de communication en ce qui concerne la fiabilité des grands systèmes... Toute avancée technologique qui ne viserait qu’à développer un seul aspect de la communication risquerait fort de réduire la fiabilité et l’efficacité du système (p. 285)>>.
  

Complexe d’abandon , texte. Conséquence lointaine du choc du sevrage et de la disparition des caresses maternelles. Perpétuation inconsciente et complexification de l’attitude consistant à faire des bêtises pour être puni plutôt que de rester sans contact avec la mère.

• <<se rapporte à l’ angoisse de séparation de l’ objet maternel. Entre parfois dans une conduite dite d’abandonnisme qui est, à la fois, vécu fantasmatique de séparation et mise en oeuvre inconsciente de moyens qui placent le sujet dans la position réelle d’être abandonné, ce qui vérifie, en retour, à ses yeux le bien-fondé de son angoisse. Le complexe d’abandon fait souvent partie de la pathologie du dépressif. Le statut relationnel de ce complexe fait intervenir une fonction de l’auto-punition et, par ce moyen, accorde une part au désir inconscient de punir l’autre. (Fédida, p. 77)>>.
  

Voir Dépression.

Complexe d’Oedipe , texte. Relation anaclitique du fils ou relation narcissique de la fille pour obtenir la possession de l’objet fantasmatique, le phallus, auquel semble attaché le désir de la mère.

• <<Désignant l’organisation d’un modèle de relation aux parents lors de la phase phallique de l’enfant (moment crucial: de trois à cinq ans), le complexe d’ Oedipe met en jeu des déterminations inconscientes (désirs amoureux et hostiles) apparemment contradictoires, mais complémentaires. Lorsque l’enfant découvre qu’il ne peut prétendre être l’ objet exclusif du désir de la mère et que celle-ci trouve l’objet de son désir chez le père (le phallus), la possession de l’objet du désir constitue l’enjeu dialectique de la relation de l’enfant à la mère et fait intervenir le père comme terme de rivalité et principe d’interdiction. La représentation triangulaire de la relation oedipienne est beaucoup trop schématique pour pouvoir rendre compte du rôle joué dans l’Oedipe par l’ ambivalence (amour-haine) selon les mécanismes complexes de l’ identification. (Fédida, p. 192)>>.
  

Voir Structure oedipienne . Oedipe. Fonctionnement oedipien . Mythe. Héros. Complexe de Laïos . Meurtre du père . Tu ne tueras pas ton père .

Complexe de castration . Première théorie infantile sur la différence des sexes.

• <<Ce que Freud entend par complexe de castration connote le problème essentiel de l’enfant (garçon et fille) portant sur la différence des sexes . Cette question est elle-même engagée dans l’énigme de la naissance et dans la tentation pour l’enfant de se représenter la conformation corporelle des parents sur la base de l’observation de son propre corps ou du corps d’autres enfants. La castration est, en quelques sortes, la première solution trouvée fantasmatiquement par l’enfant pour rendre compte de la différence des sexes: c’est la présence ou l’absence du pénis qui explique cette différence. Cependant, si la primauté du pénis est attestée pour les deux sexes, la difficulté qui subsiste est bien celle qui concerne le complexe de castration chez la fille ... Le sens et la portée de la castration sont largement attestés par la clinique psychanalytique: le matériel inconscient apporté par les patients participe largement d’une fantasmatique de la castration. (Fédida, p. 65)>>.
  
• Si le matériel apporté par les analysants est incontestable, les explications d’un Freud misogyne et d’une psychanalyse historique sont encore très insatisfaisantes par manque de recul théorique et critique sur la question du phallus.
  

Voir Femme phallique . Mère phallique . Méconnaissance de la différence des sexes . Mal castrée . Question de l’enfant .

Complexe de castration chez la fille . Le complexe de castration chez la fille est un chef-d’oeuvre de la misogynie freudienne.

• <<Après que Freud eut reconnu l’existence de la phase phallique chez la fille comme chez le garçon, il en vint à penser qu’à ce <stade de l’organisation génitale infantile, il y a bien un masculin, mais pas de féminin; l’alternative est: organe génital mâle ou châtré>. Soit que l’on soutienne avec Freud que la petite fille ignore l’existence de sa cavité vaginale, soit que l’on admette avec certains psychanalystes que la méconnaissance du vagin est une défense associée à l’ angoisse d’une reconnaissance (équivalent à une castration) propre au stade phallique (Karen Horney), on est conduit à confirmer la primauté du pénis chez la petite fille: la constatation de l’absence de pénis ne la porte pas, pour autant, à supposer cette absence définitive et irrémédiable. Le clitoris, ici, est moins vu comme un vestige du pénis que comme un petit pénis qui peut grandir. Le complexe de castration, chez la fille, se présente donc à la fois comme angoisse de reconnaître ce qui la différencie du garçon et angoisse de devoir acquérir une forme substitutive ou compensatoire de ce qu’elle ressent comme un manque. (Fédida, p. 66)>>.
  

Voir Désir du pénis . Complexe de castration chez le garçon . Méconnaissance de la différence des sexes . Fonction historique de la psychanalyse . Langage masculin . Un sexe . Deux sexes . Mal castrée . Le désir par le manque .

Complexe de castration chez le garçon .

• <<Quant au complexe de castration chez le garçon, il s’entend à la fois comme angoisse de ne pas être semblable à l’objet premier d’ identification qu’est la mère (l’enfant croit que la mère possède un pénis tout comme le père) et comme angoisse d’être puni par le père en raison de son activité sexuelle dans le désir de séduire la mère. On voit bien que le complexe de castration (bien que se définissant, chez l’un et l’autre sexe, par rapport à la primauté du pénis) présente une fonction dissymétrique entre le garçon et la fille: cette dissymétrie se retrouve dans la dissymétrie du complexe d’Oedipe . Elle est, pourrait-on dire, d’abord logique et chronologique: tandis que le complexe de castration inaugure chez la fille la recherche qui la porte à désirer le pénis du père (fonction d’ouverture), il signifie pour le garçon la menace paternelle qui lui interdit de posséder la mère (fonction de clôture de l’ Oedipe). (Fédida, p. 66)>>.
  

Voir Complexe de castration chez la fille . Complexe général de castration . Méconnaissance de la différence des sexes . Possession. Mère phallique . La femme n’a pas de pénis . Le pénis n’est pas le phallus .

Complexe de confiance et de méfiance . texte. (a) Les complexes (mélanges, combinaisons) de confiance et de méfiance décrivent soit l’attitude statique ou la prudence du spécialiste qui connaît bien son domaine de compétence soit l’attitude dynamique ou l’ appétence de l’explorateur qui s’aventure dans un nouveau domaine. La confiance pure étant de l’inconscience ou de la témérité par manque de connaissances.

(b) Les deux attitudes peuvent se trouver dans la même personne, selon les instants et selon les thèmes. Mais ce n’est pas toujours le cas, soit du fait des motivations des individus soit de celui des mobiles des institutions .

(c) Nous distinguerons donc l’ expert statique (Bellarmin, Pétain) qui s’arrête et l’ explorateur dynamique (Giordano Bruno , Galilée, Achille Liénart , Charles de Gaulle) qui continue. Ils ont pourtant en commun de n’avoir ni confiance totale ni défiance.

Texte Compétences et Aptitudes. Mobiles et Motivations. La Défiance et le Refoulement.

Auteur

cvhh1996:Hubert Houdoy]

Créé le 10 Décembre 1998

Modifié le 27 Juillet 1999

Suite

Glossaire Détaillé, Lettre C, numéro 26

Lettre D

Glossaire Détaillé, Lettre D, numéro 01

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Mise à jour: 16/07/2003