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Glossaire Détaillé, Lettre D, numéro 03

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Glossaire Détaillé, Lettre D, numéro 02

Décentration cognitive , texte. (a) La décentration cognitive est la capacité de sortir de la centration sur l’action du corps propre et de changer de point de vue .

(b) La décentration cognitive est la condition de la coordination et de la coopération. Elle suppose l’ acquisition du schème de l’ objet permanent à la fin du niveau sensori-moteur .

Auteur Piaget, Jean. Notions Piagétiennes.

Décidabilité. Terme de métalogique. La décidabilité est le caractère d’un système hypothético-déductif non contradictoire et complet. A l’intérieur de ce système on peut décider si une proposition logique bien formée est vraie ou fausse. Sinon, les propositions sont indécidables voire vides de sens.

Décidé, texte. Adjectif. Qui n’hésite pas pour prendre une décision. Résolu. État de la question une fois que la décision est prise.

(a) Un décideur est un homme habilité à prendre des décisions. Un bon décideur est un décideur qui sait prendre des décisions.

(b) On reconnaît une décision au fait qu’elle émane d’un décideur. Le ton décisif de la voix donne à la décision son caractère de prophétie auto-réalisatrice .

(c) Dans la totalité du spectacle décisionnel un homme décidé est un homme qui semble ou feint d’ignorer le doute.

(d) L’ ignorance culturelle du doute partage avec l’ ignorance culturelle de la peur un manque d’ informations (la méconnaissance du champ des possibles) et un mépris pour les conditions concrètes.

(e) Dans la globalité de la réalité concrète , un homme décidé est un homme qui fait preuve de résolution.

(f) La résolution psychologique est un mélange d’informations et de confiance. Le mot résolution peut être pris dans le sens de finesse de la modélisation.

(g) Accroître la résolution mathématique implique une grande quantité d’ informations. On est d’autant plus décidé que la connaissance que l’on a de la situation est fine et que les niveaux d’organisation ou les niveaux de modélisation successifs de la situation semblent traduire une certaine homogénéité, une stabilité ou une auto-ressemblance.

Voir Espace des actions . Espace des choix . Espace des solutions . Univers décisionnel . Univers décisionnel chaotique . Univers décisionnel du marché . Univers décisionnel euclidien .

Texte Trois niveaux d’Organisation.

Décider dans le monde complexe , texte. (a) Décider dans un monde complexe implique de se faire une idée de la complexité de l’environnement et d’adopter, en conséquence, un système décisionnel qui soit susceptible de représenter l’éventail des choix ou des solutions qui nous paraissent plausibles ou admissibles. Or, la complexité, par définition même, se joue à plusieurs niveaux interdépendants:

(b) La complexité de la réalité ou de l’ organisation potentielle (marché, société, environnement) est celle qui s’impose à l’ organisation réelle . Même si elle résulte des actions antérieures des organisations réelles, cette complexité semble un facteur exogène.

(c) Dans l’organisation réelle, la complexité de la conception des produits, des services et des process oblige à réaliser la synthèse de la coopération et de la conception. D’où une révolution dans les principes de l’organisation, avec le conception simultanée et la production en juste à temps .

(d) La complexité de l’organisation résulte de ces deux changements interne et externe. La domination comme principe , celle qui produit une hiérarchie auto-reproductible ne permet pas la souplesse, la mobilité et la motivation requises par la réactivité du juste-à-temps sur les marchés volatils. La domination comme principe d’organisation doit faire place à la participation. Les entreprises citadelles doivent démanteler les murailles de leurs féodalités. Elles doivent s’ouvrir sur l’extérieur par des partenariats stratégiques. Elles doivent mettre du réseau dans leurs pyramides.

Voir Univers décisionnel . Univers décisionnel chaotique . Paysage montagneux .

Décideur, texte. (a) Dans une organisation, publique ou privée, un décideur est toute personne qui:

• a le droit de prendre officiellement des décisions;
  
• a le devoir de donner à celles-ci une certaine emphase et un certain décorum.
  

(b) Car la décision est d’abord un spectacle. Le spectacle, que l’organisation se donne à elle même, de sa capacité à... prendre des décisions... spectaculaires. Autrement dit, la décision spectaculaire est un moyen de se rassurer. Le besoin est d’autant plus fort que l’organisation ne maîtrise pas son environnement ni sa propre évolution.

(c) C’est le côté spectaculaire de ses décisions qui différencie le décideur de tous les autres membres de l’organisation. Cette obligation de spectacle peut même le dispenser ou l’empêcher de prendre les décisions en temps utile.

(d) Les non-décideurs prennent chaque jour de nombreuses décisions muettes . Ou bien ils constatent de fréquentes bifurcations, non accompagnées de décisions, dans le comportement chaotique de leur organisation. Le paradigme de l’ action est né, dans les théories des organisations, de ce que de nombreux chercheurs avaient beaucoup de peine à repérer des décisions (au sens classique) dans les organisations.

Voir Spectacle décisionnel . Chaos. Deus ex machina . Univers décisionnel chaotique . Paysage montagneux .

Décisif. (A) Qui tranche une question. L’instant décisif de la bifurcation où tout se joue. Le sens de la vision est souvent pris pour un sens décisif. “Je l’ai vu, de mes yeux vu”.

• (B) Qui conduit à un résultat définitif. Auto-entraînement. Effet cumulatif. Par son effet de contagion, la vision de la débandade est décisive pour la constitution, la perception et l’accentuation de la défaite dans un camp. Il en va de même de la poursuite et donc de la victoire pour le camp adverse.
  
• (C) Qui témoigne de la décision. Le ton décisif de la voix du décideur participe au spectacle décisionnel .
  

Voir Spectacle social . Grouchy. Blücher. Waterloo.

Décision. Par opposition à un faisceau de contraintes .

Théma Thématique de la Décision.

Décision et coopération , texte. Dans l’ approche par contraintes la coopération dans les organisations réelles suppose un but commun.

• <<La coopération est entendue comme action collective orientée vers un même but:cette action repose sur des décisions, variables en fonction des stratégies utilisées, et sur des échanges et des négociations entre les personnes. Les actions développées pour atteindre le but peuvent être communes ou séparées; cela ne change rien au fait qu’il s’agit d’opérer ensemble et non de partager simplement des ressources. Coopérer signifie avant tout que l’on considère que les décisions d’un centre ne peuvent être prises ou mises en oeuvre sans interaction avec un autre centre (p. 152)>>.
  

Décision et exécution , texte. Cette coupure entre décision et exécution, venue du monde des trois ordres , est le résultat d’un confinement.

• <<La coupure inscrite dans la division du travail et construite par elle, sépare le monde entre ce qui vient de l’extérieur, et ce qui est produit par les sujets au travail: il y a d’un côté ce qui structure l’action par ceux qui en commandent l’exécution et de l’autre, une exécution réduite au respect des prescriptions. L’ autonomie se présente dans ce contexte comme une tentative de rompre avec ce schéma de division et de reconquérir de l’initiative et de l’indépendance (p. 244)>>.
  

Voir Division politique du travail .

Décision manquée . Composante intermédiaire du doute psychologique et pathologique. Sur le même schéma que l’ acte manqué qu’elle réalise par avance, la décision manquée est cette perpétuation de l’irrésolution qui donne au doute quotidien son aspect pathologique.

Voir Hésitant. Hésiter. Décidé. Décideur. Décisif. Ignorance culturelle du doute . Espace des actions . Espace des choix . Espace des solutions . Univers décisionnel . Univers décisionnel chaotique . Univers décisionnel du marché . Univers décisionnel euclidien . Décidé. Décideur. Spectacle décisionnel .

Décisions muettes , texte. Les décisions muettes sont les décisions quotidiennes prises par les membres de l’organisation, voire des personnes externes (livreur, balayeur, gardien, etc), qui n’ont pas le statut de décideur.

(b) Pour l’ organisation réelle , ce sont autant de bifurcations. Mais pour ceux qui sont amenés à prendre et à reprendre régulièrement de telles décisions, elles sont le processus par lequel le modèle de représentation tend à perdre sa valeur symbolique, son apparence de vérité. C’est ainsi qu’une parole de vérité tend à se glisser au sein des processus.

Voir Réalité apparente . Discours de vérité . Spectacle décisionnel .

Décisions opérationnelles , texte. Les décisions opérationnelles sont les décisions prises au niveau opérationnel de l’organisation, le niveau où se font les opérations.

• <<Les décisions opérationnelles assurent la flexibilité quotidienne nécessaire pour faire face aux fluctuations prévues de la demande et des disponibilités de ressources (mode prévisionnel) et réagir aux aléas (mode correctif), dans le respect des décisions tactiques . Parmi les décisions opérationnelles concernant la gestion de la production, on trouve en particulier celles qui assurent le contrôle des matières (gestion des stocks) et celui de la main d’oeuvre et des équipements (ordonnancement, plan de transport)>>.
  

Voir GPAO.

Décisions réversibles , texte. (a) Dans un processus de conception collective , l’espace des solutions est exploré simultanément par une collection de spécialistes. Ils communiquent entre eux par des objets intermédiaires qui sont à l’interface entre leurs systèmes sémiotiques particuliers.

(b) Chaque objet intermédiaire est un état provisoire et partiel de la solution. Il satisfait un certain nombre de contraintes préalables (amont, état de la définition du problème), libère ou renforce certaines d’entre elles et soulève de nouvelles contraintes. Les spécialistes sont en situation de prescription réciproque . Pour utiliser les marges de manoeuvre générées par les contraintes libérées et donner des degrés de liberté aux points critiques ou impossibles, un processus de décisions réversibles permet de remettre en cause la valorisation de certains paramètres préalablement fixé d’un commun accord.

(c) C’est la généralisation à un acteur collectif de la démarche opportuniste mise en évidence par les ergonomes cognitivistes (Malhotra, Ullman, Guindon, Visser, Darses, Bonnardel).

Décisions stratégiques , texte. Décisions prises au niveau stratégique voire au niveau politique , selon l’entreprise et son horizon.

• <<Les décisions stratégiques se traduisent par la formulation de la politique à long terme de l’entreprise (vision à plus de deux ans, en général), ce qui implique une définition volontariste et cohérente du portefeuille d’activités qu’elle entend avoir à terme et des ressources stables qu’elle entend mettre en oeuvre pour parvenir à ses fins. (p. 29)>>.
  

Voir Activisme.

Décisions tactiques , texte. Décisions prises au niveau tactique . Ce niveau n’est pas identique pour toutes les entreprises. Car si le réel est le même, la réalité apparente y est très différente.

• <<Les décisions tactiques correspondent à un ensemble de décisions à moyen terme, parmi lesquelles le contrôle de gestion classique ou la planification de la production (sur une période dont l’horizon peut varier de 6 à 18 mois). Ces décisions s’inscrivent dans un cadre logique dessiné par les décisions stratégiques mais l’ horizon de planification est normalement trop cours pour que les capacités de production puissent être modifiées sérieusement (sauf à la suite d’une réorientation stratégique concomitante aux décisions tactiques considérées ici) (p. 29)>>.
  

Voir Décideur. Spectacle décisionnel .

Déclaration de jalousie . Vaut-il mieux être amoureux ou aimer ? La jalousie est-elle une preuve d’ amour ? Nous ne le pensons pas.

(a) <Je t’aime> est parfois <un malhonnête stratagème> pour dire <m’aimes-tu ?> ou <je t’aime, moi !> ou même <je t’aime toi, parce que tu n’es pas comme tous ceux que je déteste>. Nous n’y voyons pas vraiment une déclaration d’amour, mais une déclaration de jalousie. D’ailleurs, nous avons défini l’ amant (homo ou hétérosexuel) comme celui qui aime en dehors de toute condition (je t’aime si) et de toute appartenance catégorielle (je n’aime que les..., j’aime tous les...), proprement sectaire. Car, si beaucoup de gens considèrent la jalousie comme une preuve d’amour, c’est parce que la jalousie est une contradiction dans les termes de l’ amour exclusif . On peut facilement être jaloux et être amoureux . On ne peut pas aimer et être jaloux. Historiquement, les premières déclarations de jalousie sont mises, par les hommes, dans la bouche d’un dieu jaloux . Ainsi Le Créateur est-il jaloux de La Création . Il est jaloux de sa connaissance qu’il ne veut pas partager avec ses créatures. Ce Dieu est un dieu ethnique, le dieu d’un seul peuple. Les prétendues déclarations d’amour pour son peuple sont celles du dieu vengeur des “Dix Commandements” ou du “Prince d’Egypte”. Dans le couple ou dans le peuple, la déclaration de jalousie construit des totalités de petite taille.

(b) A partir des mythes ethniques puis des dieux ethniques, le monothéisme élargit, très lentement, très progressivement (Controverse de Valladolid) et toujours potentiellement, la totalité ethnique à l’ humanité. Au cours du XX ème siècle, la totalité est devenue mondiale et la planète Terre est devenue une totalité. Il est grand temps de sortir de la totalité pour s’ouvrir à la globalité.

(c) Pendant la Première Guerre Mondiale, le philosophe chrétien Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955), brancardier au 4 ème mixte zouaves-tirailleurs, écrit, du 13 Décembre 1914 au 17 Septembre 1919, à sa cousine Marguerite Teilhard-Chambon (1880-1959), directrice de l’institut Notre-Dame-des-Champs, à Paris. Cette correspondance (Genèse d’une pensée) montre que c’est au front de cette guerre mondiale que le père Teilhard a l’intuition de la noosphère qui fait “Le phénomène humain” (posthume, 1955) et “L’avenir de l’homme” (posthume, 1959).

(d) Quand, pendant la Seconde Guerre Mondiale, la totalité mondiale se manifeste, pour la seconde fois, par la fureur des armes puis par l’ horreur des camps , même quand on n’a que 25 ans à Ravensbrück, il faut pouvoir sortir de la totalité . Une déclaration de jalousie pour les co-détenues et une déclaration de haine pour les gardiens seraient le meilleur moyen de s’enfermer dans la totalité et de succomber, en tous les sens du mot, dedans et dehors, au totalitarisme. Seule une déclaration d’amour , les gestes symboliques de la solidarité et les signes, même discrets, d’un amour inclusif , peuvent assurer l’ ouverture à la globalité .

Voir Offrande de sa vie . Changer le monde . La Porte de l’Enfer .

Décollage économique . (Take-off). Le “décollage” est une des étapes obligées de la croissance économique d’une nation, selon Walt Whitman Rostow (né en 1916, professeur d’économie politique à l’université Harvard), dans “Les étapes de la croissance économique” (1962).

Auteur

Hubert Houdoy

Créé le 7 Juin 1997

Modifié le 28 Juillet 1999

Suite

Glossaire Détaillé, Lettre D, numéro 04

Lettre E

Glossaire Détaillé, Lettre E, numéro 01

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Mise à jour: 16/07/2003