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Glossaire Détaillé, Lettre D, numéro 07

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Glossaire Détaillé, Lettre D, numéro 06

Démarche opportuniste , texte. La démarche opportuniste est la description de la pratique réelle de la conception (activité) quelle que soit la méthode de conception (tâche, travail prescrit) revendiquée par le concepteur ou par son organisation.

• <<Le comportement opportuniste des concepteurs a été mis en évidence par des observations expérimentales [Malhotra&al 80, Ullman&al 88, Guindon 90b, Visser 90a] qui font apparaître que le processus de conception n’est pas organisé selon une stricte décomposition descendante du problème en sous-problèmes, mais par une articulation flexible et dynamique entre démarches ascendante et descendante, motivée par les opportunités que présente l’état courant de la solution. L’usage d’une stratégie où l’on n’impose pas d’ordre de mise en oeuvre des modules de connaissances nécessaires au développement de la solution est le fondement du paradigme opportuniste [Hayes-Roth&Hayes-Roth 79].(Françoise Darses, Thèse, 1994, Gestion des Contraintes dans la résolution de Problèmes de Conception)>>.
  

Voir Méthode descendante . Méthode ascendante .

Démarche pédagogique , texte. Une démarche pédagogique est un ensemble de situations, d’attitudes, de supports, de techniques et d’outils permettant à un animateur réel ou virtuel de transmettre et de vérifier l’ assimilation d’un ensemble de connaissances par une population en formation . Nous donnons, ci-après, cinq exemples de démarches pédagogiques pour transmettre le même thème ou contenu de connaissances: “Un compte a deux colonnes qui sont le débit et le crédit”.

Démarche pédagogique d’autorité , texte, “C’est important, retenez-le bien!”

Démarche pédagogique d’illustration , texte, (la démarche d’Étymologie sera suivi par) un exemple pris dans le contexte familial, amical, d’entreprise ou international selon l’âge, la profession et la culture générale de la population en formation.

Démarche pédagogique de l’étymologie , texte, “Débit viens de <je dois à> d’où la généralisation par la notion de dette. Crédit viens de <je fais crédit à>, synonyme de <on me doit>, d’où la généralisation par la notion de créance. <je dois à> s’oppose à <on me doit> comme <dette> s’oppose à <créance> et donc comme débit s’oppose à crédit. On enchaînera alors avec une démarche pédagogique d’Illustration.

Démarche pédagogique de la coutume , texte, “On a toujours fait comme cela, dans tous les pays, même les Etats-Unis. Imaginez-vous qu’on fait comme cela depuis la Renaissance. C’est vous dire. Alors, cela n’est pas prêt de changer !”

Déméter. Mythologie grecque. Son nom signifie: Terre-Mère.

(a) Déméter est la fille de Cronos et de Rhéa. Elle est sauvée de la dévoration paternelle par son frère Zeus.

(b) Déméter est la déesse maternelle de la Terre. Elle est déesse de la fertilité et des Mystères d’Éleusis.

(c) Zeus lui donna aussi une fille: Perséphone. Puis il donna Perséphone en mariage à son frère Hadès, contre le gré de Déméter.

Démocratie, texte. Mode d’organisation politique faisant confiance à la possibilité, pour l’ individu, de devenir un sujet, l’ acteur de sa vie.

• << Sujet, mouvements sociaux , démocratie, ces trois thèmes sont inséparables l’un de l’autre autant que le sont, du côté opposé, nécessité historique, action révolutionnaire et totalitarisme, qui mènent à l’enfer de la violence et non pas au paradis créateur et libérateur des mouvements sociaux (Touraine, p. 150)>>.
  
• <<La démocratie doit être définie comme la politique du Sujet, comme le régime qui donne au plus grand nombre le plus de chances possible de réussir leur individuation, de vivre comme des Sujets (p. 196)>>.
  

Démocratie culturelle , (= Touraine), texte. (a) La démocratie culturelle est une conception de la démocratie basée sur une pensée de la diversité .

(b) La démocratie culturelle s’oppose aux conceptions antérieures de la démocratie. Elle ne fait pas appel à une philosophie de l’Histoire. Cette démocratie est une philosophie morale en actes.

• <<Elle ne fait pas appel pas à une vision de l’avenir ou de la fin de la préhistoire de l’ humanité mais à une conception des droits de l’homme qui fonde toute une série de droits, aussi universelle que ceux du citoyen mais qui doivent être défendus dans des situations concrètes, c’est-à-dire face à un système de domination (p. 305)>>.
  
• <<La démocratie a donc pour objectifs principaux, en premier lieu, de diminuer les distances sociales, ce qui suppose un renforcement du contrôle social et politique de l’économie; en deuxième lieu, d’assurer le respect de la diversité culturelle et de l’égalité des droits civiques et sociaux pour tous; et en troisième lieu, de prendre en considération les demandes de ceux qui ne doivent pas être réduits à l’état de consommateurs de soins, d’éducation ou d’information (p. 305)”.
  

Voir Sens. Pensée du même .

Démodernisation, (= Touraine), texte. La démodernisation est le divorce de l’ instrumentalité du monde du travail et de l’ identité du monde de l’amour .

• <<Depuis longtemps, nous ne pouvons plus croire au triomphe final d’un État de droit capable de gérer la dualité de la modernité, de tenir la balance égale entre l’industrialisation du monde et la liberté personnelle, entre l’espace public et la vie privée (p. 39)>>.
  
• <<C’est cette dissociation que je nomme démodernisation. Si la modernisation fut la gestion de la dualité de la production rationalisée et de la liberté intérieure du Sujet humain par l’idée de société nationale, la démodernisation est définie par la rupture des liens qui unissent la liberté personnelle et l’efficacité collective (p. 40)>>.
  
• <<Je trouve utile la notion de post-modernisme comme instrument critique qui nous aide à percevoir la crise et la fin du modèle rationaliste des Lumières. Mais je la crois incapable d’assumer les conséquences de la séparation qu’elle constate entre les deux moitiés de notre expérience (p. 41)>>.
  
• <<C’est pourquoi l’idée de démodernisation, plutôt que celle de postmodernité, doit être placée au départ de l’analyse (p. 41)>>.
  
• <<Ce que nous nommons crise d’un modèle ancien de modernité est aussi le mouvement même de cette modernité qui se définit par la dissociation croissante des deux univers (p. 42)>>.
  
• <<L’ordre est remplacé par le changement comme cadre de l’analyse et de l’action sociale, car le champ de l’action stratégique est un ensemble constamment changeant de possibilités, de chances, de risques (p. 42)>>.
  
• <<Si la démodernisation est avant tout la rupture entre le système et l’ acteur, ses deux aspects principaux et complémentaires sont la désinstitutionnalisation et la désocialisation (p. 54)>>.
  

Voir Destruction du Moi .

Théma Thématique de la Modernité

Démodocos. Mythologie grecque. Démodocos est un des aveugles à qui Les Muses enseignèrent l’ art du chant à titre de compensation pour le manque de son sens de la vision .

Voir Rôle institutionnel des muses .

Démonétisation de l’or , texte. La démonétisation de l’or désigne la suppression de la convertibilité du dollar en or par Richard Nixon, en 1971, quand le stock d’or américain conservé à Fort-Knox est devenu ridiculement faible par rapport aux créances des porteurs de pétrodollars puis d'eurodollars.

Déni, texte. Terme de psychanalyse. Manière d’accepter et de nier à la fois la réalité. Le déni de la réalité s’accompagne d’un clivage du moi.

• <<Notion entendue par Freud comme un mécanisme des perversions (le fétichisme) et des psychoses. Cette notion concerne la modalité du clivage du moi pour annuler et agréer à la fois la réalité. C’est le problème de la castration, et notamment l’horreur qu’elle suscite (absence de pénis chez la femme), qui constitue l’expérience exemplaire du déni: l’enfant, tout en observant le manque de pénis chez la femme, dénie ce manque et croit <malgré tout voir ce membre>. Le sens du déni est donc indiqué dans la différence entre le <savoir voir> et le <croire voir>. (Fédida, p. 99)>>.
  

Voir Méconnaissance de la différence des sexes . Clivage des représentations . La femme n’a pas de pénis . L’homme a un pénis . L’homme n’a pas de phallus . Mère phallique . Horreur du vide .

Déni par l’individu , texte. (a) Le déni est la présence simultanée de l’affirmation et de la négation.

(b) Le déni par l’individu est la présence simultanée de l’affirmation << la femme n’a pas le phallus parce que la femme n’a pas de pénis >> et de la négation <<la femme a le phallus>> puisque le fétiche en est justement le représentant.

(c) D’où un clivage des représentations dans l’imaginaire du fétichiste. Celui-ci a besoin de son fétiche (cheveux, chaussure, sous-vêtement, parfum de la femme aimée) pour parvenir à l’ éjaculation et à l’ orgasme. C’est ainsi que le fétichiste réussit à maintenir simultanément:

• une croyance de principe ancienne: les parents ont le pouvoir créateur .
  
• une connaissance empirique nouvelle: la femme n’a pas de pénis .
  

(d) Grâce au fétiche, la femme a et n’a pas le phallus. La menace de la castration est partiellement conjurée.

Voir Pénis en érection . Le pénis n’est pas le phallus . L’homme n’a pas le phallus . Spectacle du phallus .

Déni par la totalité , texte. (a) La société qui cherche à se constituer comme totalité, en échappant à la globalité de l’ Univers, est obligée de se poser comme une culture sans nature préalable. C’est l’ illusion ethnique .

(b) Ce mouvement imaginaire de fondation (héros fondateur ) de la culture hors d’un chaos primordial suppose un pouvoir créateur . C’est donc un début de reconnaissance de la croyance infantile: les parents ont le pouvoir créateur . Et ce pouvoir fondateur est le phallus, le fétiche de la totalité .

(c) Le refus de la nature comme chaos structurant oblige à trouver un principe d’organisation et un principe d’intelligibilité . D’où la domination comme principe . La pensée du même suppose alors un principe dominant (Dieu créateur, homme dominant) et un principe dominé (diable révolté, femme soumise). C’est la domination masculine. L’ érection du pénis masculin en phallus de la domination et de la hiérarchie n’en reste pas moins arbitraire.

(d) Cette norme culturelle et l’impossibilité d’en faire une norme naturelle oblige le phallus a un spectacle permanent.

(e) Cette obligation permanente du spectacle social , constitutive du spectacle du phallus , est justement ce déni par la totalité.

Voir Fonder. Fétiche de la totalité . Déni. Clivage. Clivage des représentations .

Dénomination. La dénomination est le fait de donner des noms aux choses, aux êtres, aux émotions et aux idées.

• <<Dans les mythes d’origine du langage, la dénomination est presque toujours distinguée de la création du langage. D’un point de vue empirique, en effet, la dénomination concerne d’abord les objets du monde ou de l’expérience: elle porte sur le référent extra-linguistique. Variable selon les langues naturelles , elle est la base des classifications propres à une société donnée. La dénomination peut aussi correspondre à une forme de condensation: elle fonctionne alors corrélativement à la définition (en expansion) (Greimas, Courtès, p. 88)”.
  

Voir Désignation. Connaissance immédiate .

Dénotation. (/connotation), texte. (a) La dénotation est le fait de dénoter ou la chose dénotée.

(b) En Linguistique et en Logique. La dénotation est la désignation de tous les objets appartenant à la classe définie par un concept, par opposition à la connotation.

Voir Extension. Intension.

Dénoter. texte, (a) Marquer, être le signe de.

(b) Linguistique, Logique. Par opposition à connoter, c’est désigner un sujet indépendamment de ses qualités.

Voir Connotation. Connotations bavardes .

Départ. (a) Le départ est la simple action de partir. La ligne de départ est le lieu géométrique des points d’où partent les concurrents d’une course.

(b) C’est au moment de partir, quand Astérix et Obélix sont “sur le départ”, que le barde Assurancetourix entonnerait volontiers “le chant du départ”. Mais Cetautomatix, le forgeron, ne l’entend pas de cette oreille. Il n’a pas entendu jouer l’oreille du monde.

(c) La locution <au départ> signifie < à l'origine> ou <au début>. Ce n’est pas la meilleure formule pour commencer une dissertation ou partir dans un discours. Car “de tous temps” les correcteurs ont pénalisé ce type de cliché.

Voir Faire le départ . Se départir .

Départager. (a) Départager les ex aequo dans un suffrage ou un examen, c’est faire cesser l'égalité initiale des voix (des électeurs) ou des mérites (des travaux présentés) par l’application d’un critère de choix supplémentaire. Le nouveau critère doit créer une ligne de partage puisque les candidats sont sur la ligne d’arrivée comme ils étaient sur la ligne de départ.

(b) Départager des plaignants, c’est arbitrer un différend. On cherche alors une quote-part ou une quote bien taillée susceptible de mettre fin à un conflit entre deux ou plusieurs personnes qui sont en désaccord sur un partage que l’un d’entre eux conteste.

(c) Une ligne de départ (séparation) ou une ligne de partage (des eaux) permet de départager ceux qui sont ou iront d’un côté et ceux qui sont ou iront de l’autre.

Voir Avoir maille à partir . Gâteau .

Dépens. Terme juridique. (a) Les dépens sont les dépenses ou les frais entraînés par une procédure judiciaire. Être condamné aux dépens signifie être condamné à payer les frais judiciaires subis par le plaignant ou la partie adverse.

(b) Initialement, vivre <aux dépens de> signifie vivre <aux frais de> celui qui est condamné à payer les frais de juridiction. Les hommes de loi vivaient soit aux frais du prince ou de la princesse, soit aux dépens des plaignants.

Voir Parasite. Saprophyte. Épiphyte.

Auteur

Hubert Houdoy

Créé le 7 Juin 1997

Modifié le 28 Juillet 1999

Suite

Glossaire Détaillé, Lettre D, numéro 08

Lettre E

Glossaire Détaillé, Lettre E, numéro 01

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Mise à jour: 16/07/2003