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Glossaire Détaillé, Lettre S, numéro 33




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Glossaire Détaillé, Lettre S, numéro 32





Symbolique phallique , texte. (a) Le phallus est un symbole. Il est bien au-delà du pénis en érection qui lui prête son image ou sa forme. Le phallus est le symbole de la domination comme principe avant d’être celui de la domination masculine.

(a) Au niveau de l’ organisation réelle de l’ethnie primitive, l’inceste est un crime. Il le devient parce qu’il est prohibé (arbitraire comme la parenté). Sa prohibition ne prouve nullement qu’il soit désiré (Freud). Ce n’est pas une pulsion d’inceste préalable qui pousse à sa prohibition subséquente. Il s’agit de la mise en place d’un système de délimitation territoriale et sociale des groupes. Il est très largement arbitraire, comme en témoigne la diversité culturelle. Il s’accompagne de règles d’échange entre les groupes. Des femmes, des paroles, des dettes, des biens dotaux circulent. Des hommes les font circuler. Des corps servent de pivots ou d’enracinement aux groupes. D’autres circulent entre eux.

(b) Ce fonctionnement est global. Il constitue une machine sociale par un certain type de branchement des machines désirantes . Filiations et alliances sont la chaîne et la trame de ce tissu social . Un pouvoir masculin s’instaure. Il fait circuler des flux féminins. L’ethnie se donne une représentation d’elle-même, pour coder ses flux. La nature reçoit une symbolique féminine. Dans le même temps, elle est expulsée de la représentation de la production sociale. La filiation scissipare ethnique se substitue à la filiation scissipare naturelle . Elle masque aussi la filiation désirante des partenaires du couple. Les lignages de la filiation et les échanges de l’ alliance tissent une socialité à régulation homosexuelle masculine.

(c) La symbolique du phallus vient recouvrir la nature et la masquer. Devenue territoire du groupe, la nature constitue une surface d’inscription . Les corps et les organes sont comptabilisés par leur mise en scène . Le tout premier système d’écriture s’instaure. Le territoire, socialisé, en est le support. Les corps de la population en sont le matériau vivant. La prohibition de l’inceste naturel et le refoulement de la nature inaugurent le premier parcours narratif . Très largement collectif, il relève du premier spectacle social. Cette matérialité spectaculaire du signifiant restera marquée par la symbolique phallique. Cette symbolique n’a pas d’autre fonction que de refouler l’insignifiance des machines désirantes . Elle masque ou nie la totale indifférence à l’inceste au niveau de l’ organisation potentielle de la nature. D’où la prégnance du signifiant phallus comme disait Jacques Lacan.

(d) En fait, il n’y a aucun sens à cacher ni à découvrir. Le pouvoir de domination des hommes de guerre EST pouvoir de domination des hommes de guerre. Tout le reste est spectacle pour cacher cette évidence.

(e) Ce spectacle du phallus sera celui du pouvoir et des biens de luxe. Le pouvoir phallique est condamné au spectacle perpétuel pour cacher que le pouvoir ne repose sur rien d’autre que sa propre affirmation de puissance magique. Dès l’apparition du signe, le spectacle du signifiant cherchait à cacher le silence du signifié sur ce point.

Voir Symbole asignifiant . Possibilité de l’inceste . Relations d’échange . Réciprocité comme principe . Cheval domestique . Néolithique.


Sympathie, texte. (a) La sympathie (souffrir ou ressentir avec) est un élément favorable à la connaissance de l’autre par le fait d’être capable de ressentir les mêmes émotions.

(b) La sympathie désigne la part que l’on prend aux peines et aux plaisirs d’autrui. Elle est un sentiment spontané d’attraction à l’égard de quelqu’un.

(c) Attirance, inclination, penchant. Approbation, bienveillance à l’égard de quelqu’un, de quelque chose. Rapport de concordance que certaines choses ont entre elles.


Symptôme. Le symptôme est un indice , corporel ou comportemental de la maladie, de la crise, du déséquilibre, de la dépression ou du désordre mental.

(1) Il est à la fois expression et interprétation par le sujet d’un conflit inconscient.

(2) Il définit un équilibre du sujet pour lui-même et dans son rapport avec les autres, et il réalise alors une économie de résolution (pathologique) des tensions.

(3) Il est milieu (au sens de media et de moyen) de communication, et il définit un système d’échange entre l’inconscient du sujet et l’inconscient parental (par exemple, l’énurésie de l’enfant et l’anxiété de la mère). (Fédida, p. 243)>>.

Voir Formation de symptôme .

Texte Fatigues et Dépressions. Les Peurs et les Angoisses.


Synchrone (communication). (a) Est synchrone (“en même temps”) un système de communication dans lequel les interlocuteurs sont simultanément en ligne.

(b) Exemples: communication téléphonique traditionnelle, dialogue en tête-à-tête, to chat on internet.


Synchronie, (/diachronie), texte. (a) Terme emprunté à la linguistique structurale pour désigner la simultanéité de la détermination des prix à chaque période, dans une logique d’ appropriation. Cette détermination synchronique de l’ utilité instantanée rentre en contradiction avec la détermination diachronique des coûts de production .

(b) Linguistique: <<Le terme de synchronie a été proposé par F. de Saussure, par opposition à diachronie, pour dénommer la simultanéité comme critère de réunion (en vue d’études systématiques) d’un ensemble de faits linguistiques qui constituent ainsi un état de langue. La synchronie a été un concept opératoire, dans la mesure où elle a permis de fonder celui de système linguistique (conçu comme une hiérarchie relationnelle, dont le fonctionnement est assuré par sa propre organisation interne). S’il a été ainsi utile pour penser le système, le concept de synchronie ne l’est plus pour l’analyser. Cette notion, en effet, est aussi imprécise que celle de présent, par exemple. Une métaphore, inventée par le sujet parlant au moment même où il parle, est-elle un phénomène d’ordre synchronique ou diachronique ? Un état de langue (donc une synchronie) dure plusieurs centaines d’années et comporte des transformations internes (dénommées conversions par l. Hjelmslev) nombreuses et variées. La linguistique d’aujourd’hui opère en achronie, le concept de synchronie n’étant plus opératoire (Greimas, Courtès, p. 374)>>.

Voir Achronie.


Synchronisation cognitive , texte. Ensemble de communications entre les opérateurs d’un travail commun nécessitant coopération et conception. Il s’agit de mettre en phase les connaissances et de mettre à jour la connaissance mutuelle des connaissances de chacun.

La synchronisation cognitive a ainsi pour objectif d’établir un contexte de connaissances mutuelles, de construire un référentiel opératif commun... Dans les dialogues entre opérateurs expérimentés, l’hypothèse de connaissances communes dans le domaine permettait une économie dans la communication par l’utilisation de langages opératifs ... Lorsque cette hypothèse se trouvait prise en défaut, les opérateurs avaient recours à des dialogues de récupération, dont le but est justement de mettre à niveau les savoirs généraux. C’est aussi cette nécessité de s’assurer de la nature du référentiel opératif commun qui conduit chaque partenaire du dialogue à construire un modèle de l’autre (p. 125)>>.


Synchronisation cognitive de l’ingénieur et du sociologue , texte. Sociologue et ingénieur ont des approches très différentes du monde du travail (technique et société). Leur récente coopération sur des projets communs suppose une mise à jour de leurs connaissances mutuelles.


Synchronisation opératoire , texte. Une condition de la coopération au travail est la synchronisation des tâches partielle dans la régulation de l’ouvrage commun.


Syncrétique. (a) Sens original. Le qualificatif de syncrétique se dit de la perception, de la vision globale d'un ensemble, avant toute distinction des éléments. Cela est caractéristique du syncrétisme infantile ou de l’ adualisme initial . Henri Wallon parle de la sociabilité syncrétique pour l’étape infantile courant de 1 à 3 ans. La sociabilité différenciée viendra après 3 ans. Symptôme de l’absence de distinction, <<tout sentiment est à la fois lui-même et son contraire>>, ce qui n’est pas le cas dans la combinaison ou la synthèse. Le passage d’un stade à l’autre supposera la réalisation d’un double processus: l’identification de soi et l’identification de l’autre, c’est-à-dire leur distinction par opposition. De même, la pensée syncrétique, avant 7 ans est suivie de la pensée logique. 7 ans est l’âge de raison.

(b) Sens dérivé. Retour à un état de non distinction par une fusion relativement cohérente (masquant les collages) de plusieurs théories ou doctrines. Le terme de synthétique est alors plus approprié. Le terme est plutôt employé pour décrire l’emprunt de divinités du colonisateur par les peuples colonisés et l’intégration dans leur panthéon.

(c) Une représentation syncrétique d’un phénomène ne permet pas de le contrôler ou de le reproduire. Ainsi le dessin en perspective sera impossible si la vision n’a pas séparé les objets des plans successifs dans la profondeur de la scène.


Syncrétisme. (a) Le syncrétisme n’est pas la synthèse de choses préalablement distinctes, mais l’indifférenciation initiale de choses qui seront, ensuite, analytiquement distinguées ou séparées. Le syncrétisme est le plus important à la naissance, avec l’ adualisme initial (Baldwin).

(b) La perception suppose la différenciation d’éléments isolables et reconnaissables. C’est le rôle des schèmes d’assimilation . Les schèmes sont alors des briques modifiables par accommodation. La coordination de schèmes préalablement indépendants est la voie du constructivisme.

(c) Dans les représentations de la scène primitive , le syncrétisme infantile produit le fantasme archaïque des parents combinés .

(d) Historiquement et culturellement, nous sortons du syncrétisme par les oppositions paradigmatiques binaires de notre culture ethnique . L’ensemble du monde visible s’est trouvé opposé en deux principes antagoniques qui supposaient une domination de l’un sur l’autre pour sortir du chaos apparent (dieux et humains, homme et femme, verbe et chair, etc). Telle est l’origine de la pensée du même . Mais aussi celle du despotisme ancien et du totalitarisme récent.

Voir Accommodation. Constructivisme. Coordination. Différenciation. Indifférence. Synthétique. Domination comme principe . Principe d’organisation . Principe d’intelligibilité . Génération des nombres .


Syndrome de Stockholm . (a) Le syndrome de Stockholm fait référence à un “fait divers” et à la manière dont les victimes d’enlèvements peuvent épouser les idées de leurs ravisseurs. Une riche héritière, enlevée par des militants gauchistes révolutionnaires en vue d’obtenir une rançon et de financer leurs activités terroristes, est devenue la pasionaria du groupe.

(b) Un tel comportement peut s’expliquer par la théorie freudienne de l’ identification. Le rapt met la victime dans une situation de dépendance totale vis-à-vis du ou des ravisseurs. Le prototype de cette relation d’objet très inégale est celui de la mère et du nouveau-né.

(c) Plus précisément, René Arpad Spitz (1887-1974, “Le Non et le Oui. La genèse de la communication humaine” 1962, “De la naissance à la parole. La première année de la vie de l’enfant” 1968) a montré les étapes de la construction de la relation d’objet (stade préobjectal, stade de l’objet précurseur, stade de l’objet). Le premier organisateur (signal) se manifeste quand l’enfant est capable de sourire au visage humain (de face, en mouvement). Le second organisateur est un signe puisque l’enfant sait comparer un nouveau visage à celui de la mère qui lui sert d’image étalon. L’objet libidinal se forme alors (sixième mois environ) par la fusion du bon objet et du mauvais objet (Mélanie Klein ) en un objet composite, la personne de la mère. L’enfant devient capable d’utiliser un mécanisme de défense, l’ identification à l’agresseur . Chaque refus de la mère fait d’elle un agresseur. Mais chaque gratification de la mère fait d’elle un bon objet rassurant. Quand le refus de la mère provoque une pulsion d’agression venant du ça de l’enfant, l’identification à la mère (bon et mauvais objet) permet de projeter l’agressivité sur elle tout en assimilant le bon objet.

Voir Adam Smith . Pulsion d’autoconservation . Pulsion de destruction . Pulsion de mort . Pulsion de vie . Pulsion du moi . Pulsion partielle . Pulsion sexuelle . Libido.


Synergie, (/isolement). (a) Ensemble d’éléments, matériels ou non, qui forment un tout organisé et concourent au même résultat.

(b) La formule de la synergie: 2+2=5 indique que des phénomènes interdépendants forment un système dynamique dans lequel les lois linéaires, établies en condition expérimentale de la laboratoire, peuvent être remplacées par des lois non linéaires.

Voir Interdépendance.


Syntagmatique, (/paradigmatique). (a) Nom: Étude des syntagmes.

(b) Adjectif: Relatif au syntagme, à la succession des mots dans le discours.

(c) L’axe syntagmatique désigne le fil du discours.


Syntagme, (/paradigme). (a) Groupe de mots qui se suivent et forment une unité fonctionnelle et sémantique dans une phrase. Exemple: syntagme verbal , syntagme nominal .

(b) Cette définition courante est élargie par la sémantique structurale:





* Auteur


Hubert Houdoy



Créé le 24 Juillet 1999

Modifié le 21 Novembre 1999





Suite


Glossaire Détaillé, Lettre S, numéro 34





Lettre T


Glossaire Détaillé, Lettre T, numéro 01


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Mise à jour: 24/12/1999