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Glossaire
Détaillé, Lettre S, numéro 32
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Glossaire Détaillé, Lettre S, numéro
31
Surpopulation, texte. Expression du malthusianisme, vision pessimiste
de l’avenir de l’humanité.
(a) Selon le pasteur
anglican Thomas Robert Malthus (1766-1834), la
population humaine se développerait selon une
progression géométrique (croissance
exponentielle, 1, 2, 4, 8, 16) tandis que les ressources alimentaires,
agricoles, suivraient une progression arithmétique
(croissance continue linéaire, 1, 2, 3, 4, 5). Malthus en concluait
qu’il ne fallait pas aider les indigents. D’où la critique
des “Poor Laws”, les lois sur les aides aux pauvres en Angleterre.
(b) Ce principe est un peu trop simple et général. Il y
existe des tendances à la surpopulation quand les conditions politiques
ne sont pas favorables à une production agricole efficace. La
Révolution Verte, en Inde, a montré qu’il était
possible d’y remédier. La richesse matérielle des
populations semble freiner très considérablement leur croissance
démographique.
(c) Référence. “Essai sur le
principe de population” ou “An Essay on the Principle of
Population or A view of its Past and Present Effects on Human Happiness”
(1798).
Voir Malthusien.
Survie
de l’amour , texte. (a) La survie de
l’amour désigne, pour Gabrielle Roy , la force
et l’obstination que nous mettons à prolonger une amour morte.
(b)
Le verbe et la chair, ou l’âme
et le corps, n’ont pas les mêmes temporalités. Les décalages entre leurs
phases marquent ces moments immortels dont parle Gabrielle Roy.
Voir
Bonheur. Traverser le monde .
Insight. Mémoire énergétique et
signifiante .
Suzanne. (a) Suzanne est
une jeune femme juive, belle et fidèle. Elle est
injustement accusée d’adultère par deux vieillards.
Malgré leur odieux chantage, elle avait résisté à
leur viol indirect. Comme elle leur avait refusé ses
faveurs sexuelles, il l’accusaient de les avoir accordées
à un jeune homme. Suzanne fut sauvée de la
lapidation par la sagacité du nabi ou du
prophète hébreux Daniel.
(b) Le groupe des nabis se devait de peindre une Suzanne.
“Suzanne et les Vieillards” est une huile peinte vers 1891 par
Paul Ranson . Le tableau, simple et décoratif illustre
bien le rejet de l’impressionnisme par le peintre nabi.
Il est composé avec de grands à plat et peu de couleurs simples.
Voir Suzanne et les deux vieillards . Suzanne
au bain . La Vérité sortant du puits .
Suzanne au bain . (a) “Suzanne au
bain” (Musée du Louvre à Paris) est un tableau de Jacopo
Robusti, dit le Tintoret. Peint vers 1550, il représente la belle
Suzanne, dans le parc de son palais, juste sortie du bain
à la fontaine. Avant de se rhabiller, elle est coiffée par une
servante et ses pieds sont soignés par une autre. Par un trou du
paysage (paysage troué) les deux vieillards voyeurs
“matent” la belle femme.
(b) Dans “
Suzanne et les deux vieillards ” de
Véronèse, les deux voyeurs sont passés à
l’action. Suzanne résiste tandis qu’un des vieillards
cherche à la dévêtir. Les gestes de l’autre laissent
à penser qu’il formule déjà ses menaces de
calomnie et son chantage au faux-témoignage.
Voir Giampietrino.
Cléopâtre. Lapidation.
Prophète. Daniel. La
Vérité sortant du puits . Vérité
toute nue . La calomnie d’Apelle .
Suzanne et les deux vieillards . (a)
“Suzanne et les deux vieillards” est un tableau de
Véronèse. Les deux vieux sadiques ne se contentent plus de
regarder le beau corps plein de la belle femme au sortir de
son bain. Ils se sont rapprochés au point de toucher Suzanne.
(b) Ils se font entreprenants et menaçants. L’un cherche
à la caresser. Elle lui résiste. L’autre formule
déjà un chantage.
(c) La belle femme qui
était riche et tranquille dans le Suzanne au bain du
Tintoret est déjà devenue une victime du
harcèlement sexuel .
Voir
Lapidation. Prophète.
Daniel. La Vérité sortant du
puits . Vérité toute nue .
Calomnie.
Texte Le
Harcèlement Moral.
Suzerain, (/
vassal), texte. (a) Le suzerain
était le seigneur dont dépendaient des vassaux par l’
hommage lige et la tenure féodale.
(b) Ce
seigneur suzerain dépendait lui-même d’un seigneur de rang
plus élevé (son propre suzerain, le roi ou l’empereur), de
qui il a reçu un domaine (fief) par la tenure
féodale .
Voir Société
féodale . Suzeraineté.
Suzeraineté. (a) La suzeraineté
est une relation récursive de domination militaire.
Elle est une des nombreuses formes de la hiérarchie
auto-reproductible qui découle de la domination comme
principe . La domination est à a fois un principe
d'intelligibilité et un principe
d’organisation dans les totalités.
(b) Le seigneur suzerain délègue
à un vassal la défense, la gestion et
l’administration d’un territoire nouvellement conquis. La
soumission du vassal compense le fief dont le suzerain lui a confié
l’administration.
(c) La logique de la
domination féodale tend au morcellement des domaines.
Seuls les hommes qui exercent le métier des armes restent des hommes
libres. Mais, entre eux, ils sont pris dans cette relation de
dépendance personnelle (inféodation) caractéristique de
la féodalité. Il est facile à un
guerrier de se rendre maître d’une terre, surtout
dans les régions caractérisées par un paysage
montagneux .
(d) Les producteurs (les
paysans) sont asservis (les serfs) et font partie, comme les
bois et le cheptel, des ressources du domaine. La facilité avec
laquelle on contrôle militairement une région montagneuse tranche
avec la difficulté avec laquelle on y nourrit la
population. Dans le passé, les cantons suisses se sont
fait une spécialité des fournir des bras aux armées
européennes et aux papes.
(e) Le morcellement pour cause
militaire peut rentrer en contradiction avec les conditions
de la survie à long terme (famine,
épidémies, climat). D’où l’importance des
alliances matrimoniales entre les familles pour regrouper les
fiefs dans un réseau de solidarité qui croise
la relation de subordination inhérente à la suzeraineté.
Voir Société féodale .
Cheval domestique . Cavalier.
Chevalerie.
Symbiose. Terme de
biologie. (a) Du grec <sun>, avec et <bios>, vie.
La symbiose est une association vitale, un jeu à somme
positive entre plusieurs organismes vivants .
(b) La symbiose témoigne d’une
coopération naturelle là où certains ne
voient que <<la lutte pour la vie (Charles Darwin)>>. Elle est un
complément de la co-évolution.
(c) Les
organismes qui coopèrent peuvent vivre côte-à-côte,
être de même taille ou de taille différentes (requin et
poison pilote) ou vivre l’un dans l’autre (le
symbiote vit dans les organes ou les
cellules de son hôte).
Symbiote. Terme de biologie.
Organisme simple qui vit en symbiose avec ou dans un
organisme plus complexe.
(a) Des bactéries, venues du milieu
extérieur, sont incluses dans le protoplasme de
certaines cellules de l’organisme hôte avec qui elles vivent en
symbiose.
(b) Le symbiote bénéficie de la
division cellulaire et de la spécialisation
fonctionnelle des tissus de son hôte (protection,
mouvement, chaleur, alimentation).
(c) Mais le
symbiote ne pratique ni la nutrition parasitaire ni la
nutrition saprophyte au détriment de son hôte.
Il peut jouer un rôle de catalyseur ou de vitamine. Son absence peut
même être vécue comme une carence alimentaire ou
structurelle par l’organisme.
Voir Jeu à somme
positive . Coopération.
Co-évolution.
Symbole,
(/signe), texte. (a) Un symbole assure la
relation entre deux individus (cadeau, don) ou entre deux
registres (le signifiant physique et le
signifié abstrait). Le symbole est un des constituants
des systèmes de signification.
(b) Tandis que le
signe est arbitraire (sans relation extralinguistique
nécessaire entre signifiant et signifié), le symbole est
motivé. Il garde un souvenir de ses origines, ce qui lui donne parfois
une grande charge affective. Il en va de même pour l’
indice (relation de contiguïté entre signifiant
et signifié) ou pour l’ icone (similitude entre
signifiant et signifié).
(c) On ne sera donc pas surpris que le
jeu symbolique , basé sur l’
imitation, soit une étape vers l’
acquisition du langage et de son système de
signes .
(d)Terme de psychanalyse. L’interprétation analytique retrouve la
charge affective des symboles et restaure le discours
inconscient dont ils sont parfois les
symptômes révélateurs.
Voir
Sémantique. Sémiologie.
Symbole asignifiant , texte. La psychanalyse cherche toujours à faire
parler les symboles. Il peut être important de savoir comment ils
fonctionnent, de quelles machines ils sont les pièces ou les rouages.
Le symbole est aussi important par sa charge affective
(affect) que par son éventuelle
signification.
Voir Symbolique
phallique . Fonction historique de la psychanalyse .
Machine désirante . Désir
microscopique . Micro-désir.
Mémoire énergétique et signifiante .
Mémoire corporelle . Mémoire
affective .
Symbolique du plein et du
vide , texte. (a) Robinson
Crusoé n’arrive pas dans l’île du
Désespoir comme un conquistador. Il n’arrive pas non plus comme
un aménageur urbain. Il arrive comme un sujet
désirant . Sa relation avec l’île sera un
travail amoureux .
(b) Par l’angoisse, le
désespoir, l’épuisement et la faim, il se sent vide. La
nature est pleine de richesses. Elle remplit son ventre, gonfle ses veines,
arrondit sa chair.
(c) Par le travail il se sent plein
d’ idées. Par ses premiers résultats, il
se sent gonflé par l’espoir. L’île
est un champ d’action. Elle attise sa flamme, elle aiguise son
appétit, elle rend son verbe incisif.
(d)
Tandis que, dans le monde de l’imaginaire, la domination fait de la
femme une marchandise, dans le monde de Robinson ,
l’amour fait de la nature une femme partenaire . Car la
femme n’est pas un vase (vide) et la nature n’est pas une
table rase (nue, découverte) pour y culbuter la
première. La symbolique simpliste et unilatérale du plein et du
vide, qui n’a pas de base réelle, a pourtant la vie dure.
Voir Conception euclidienne .
Euclide. Tissu social . Conception
de Robinson . Monde de l’imaginaire .
Dialectique du plein et du vide .
Méconnaissance de la différence des sexes .
Sexe de la femme . Utérus.
Caresses vaginales . Caresses de
l’utérus . Dôme de
l’utérus . Dôme ou col .
Symbolique du sacrifice . texte.
(a) L’autre est, par définition, le non-soi. Le
prétexte du sacrifice est généralement
de faire plaisir à Dieu (sacrifice d’Isaac par Abraham) ou aux
dieux (sacrifice d’ Iphigénie par Agamemnon). Il
n’y a pas de sacrifice sans un dieu
jaloux dont il faut se concilier les bonnes grâces.
(b)
Cela peut se traduire par le sacrifice humain (Baal, Moloch, religion
druidique, etc), par le sacrifice d’un substitut animal (mouton,
bouc émissaire ), par le renoncement à une
partie de soi (curiosité, plaisir) ou par l’abandon d’une
potentialité de soi (carême, ramadan, voeux de chasteté,
voeux de pauvreté).
(c) La partie sacrifiée est exclue
parce qu’elle est considérée comme l’autre en soi.
Le sacrifice est ambiguë parce que:
(d) Par le sacrifice, on gagne une vertu supplémentaire. Ce
supplément est équivalent à la valeur affective de ce
à quoi on renonce. Jeter des ordures est un abandon (rejet). Ce
n’est pas un sacrifice. Par contre, pour un gourmet, renoncer à
un bon repas est un sacrifice (jeûne, carême). C’est le
coût du renoncement qui fait la valeur du sacrifice individuel. Dans
certaines religions, cela vous est néanmoins rendu au centuple.
(e) Par contre, avec la division politique du travail
, il arrive que le sacrificateur ne renonce à rien et que tout le
coût affectif du renoncement soit supporté sur le
sacrifié. C’est en quoi, dans la société,
sacrifice, larme de crocodile et hypocrisie peuvent faire bon ménage.
La circoncision du fils et l’ excision du
clitoris de la fille sont de bonnes illustrations de
l’exclusion du mauvais et de l’acquisition de vertus
supplémentaires.
(f) Dans la circoncision, il s’agit de
supprimer du corps masculin le prépuce qu’une
imagination fertile considère comme un vagin. Le jeune
homme est alors tellement plus mâle !
(g) L’excision supprime du corps de la fille
impure un clitoris que la même imagination
délirante considère comme un petit pénis
et donc comme un organe masculin. La fille est alors tellement plus femme !
Mais même ces prouesses d’imagination ne justifient pas la
volonté d’éliminer ce qui semble relever de l’autre
sexe.
(h) Seul un principe de totalité, de
parfaite conformité à un concept, donc un
principe de simplicité, peut expliquer une telle tendance à la
mutilation sexuelle et aux formes sublimées
du sacrifice. Car le sacrifice réduit la variété. Il
intensifie la cohérence de ce qui reste. Le sacrifice remplace le
mélange et le mou par le pur et le dur.
(i)
Dans le cas d’une organisation réelle comme une
entreprise, le repli sur une activité stratégique ou un noyau restreint est un sacrifice de l’orgueil
des dirigeants dont le coût est principalement supporté par les
licenciés. C’est un peu comme les sacrifices
humains à Baal-Moloch dans la Carthage
d’ Hamilcar Barca et de
Salammbô.
(a) Le sacrifice élimine de l’
ethnie ou de l’ individu ce qui est
considéré comme impur ou comme contraire à la recherche
d’une identité statique . C’est pourquoi
la symbolique du sacrifice est totalement liée à la
pensée du même .
(b) Pour des raisons
inconscientes qu’il importe de comprendre, la
sexualité est souvent la candidate
désignée au sacrifice. La nourriture l’accompagne parfois.
L’une et l’autre sont productrices de plaisirs.
Le renoncement au plaisir donne la vertu. La mortification de
la chair renforcerait le verbe, au
mépris de la physique et de la biologie.
(c) Les concepts
freudiens de refoulement et de retour du
refoulé peuvent s’appliquer à la symbolique du
sacrifice. En effet, la recherche de la pureté dans la pensée du
même est un refoulement d’une partie de la
réalité. Et le Dieu ou les dieux, comme doubles
du réel, sont justement le retour fantasmatique du
refoulé dans l’imaginaire.
(d) Dans la mesure où
l’exclusion concerne principalement la sexualité, il n’est
pas surprenant que le sexuel soit à la fois l’exclu (le honteux)
et le surplus (le sacré).
(a) Cela tient au fait que la Science a
éliminé Dieu de son vocabulaire et la religion de ses protocoles
expérimentaux.
(b) Mais la science, n’appliquant pas
à elle-même sa démarche critique, n’a pas
repéré l’origine de ses propres fondements dans la
religion.
(a)
Éliminer <Dieu> sans éliminer la totalité,
c’est supprimer le mot et garder la chose. Autrement dit, la science et
la technique refusent à Dieu d’être le principe de la
totalisation pour mieux s’en emparer. Elles prétendent endosser
la peau de l’ours ou se vêtir des plumes du paon
.
(b) Ce n’est d’ailleurs pas Dieu qu’il faut
éliminer, puisque ni sa présence ni son absence ne sont
nécessaires. C’est plutôt la femme et la
nature, généralement éliminées
par la religion et par toute autre totalité, qu’il faut
rétablir.
(E) Qu’il s’agisse du sacrifice
d’Abraham (voulant immoler son fils Isaac ) ou
de son symétrique, le sacrifice de Jésus-Christ
, le bouc émissaire volontaire , la symbolique du
sacrifice instaure une relation Père-Fils
privilégiée. C’est ainsi que se développe la
pensée du même, à l’origine de la culture
ethnique .
(a) Le père et le fils sont du même
sexe, ils ne sont ni étranges l’un à l’autre
(inquiétante étrangeté de la femme) ni étrangers
(du dehors, exogamie). La filiation unilinéaire se
fait dans une lignée qui va du même au même, sans passer
par l’autre.
(b) La symbolique du sacrifice se traduit
prioritairement par une exclusion de la femme . Pour la
pensée du “même”, elle est exclue comme
“autre”. Pour la symbolique du sacrifice, elle est refoulée
comme être de désir. Elle reste comme symbole de
passivité et de tendresse.
(c) Pour
l’homme, pur et dur, qui émerge comme reste de cette
opération de mutilation de l’autre, la symbolique du sacrifice se
traduit donc par un durcissement du désir et de la
volonté. Pour le garçon, le sacrifice n’est que symbolique
(circoncision). Pour la fille, pour l’ eunuque ou pour
le castrat, le sacrifice est réel.
Voir
Identification par la souffrance . Existence de
Dieu . Exclusion du sexe . Idiotie du
réel . Complicité de la mère .
Waris Dirie .
Texte Connaître, Comprendre et Refuser les Mutilations
Sexuelles. La Castration Masculine. L’Excision du Clitoris.
Auteur
Créé le 24 Juillet 1999
Modifié le 21 Novembre 1999
Suite
Glossaire Détaillé, Lettre S, numéro
33
Lettre
T
Glossaire
Détaillé, Lettre T, numéro 01