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Les
Enveloppes Sociales
Document du
cycle Les Enveloppes
Introduction
Les enveloppes
symboliques servent de modèles à nos
organisations réelles (famille, entreprise, ethnie,
nation). Ces enveloppes sont les cadres de nos
représentations sociales . Elles sont des
contraintes pour le fonctionnement de notre vie sociale.
Les enveloppes symboliques manifestent une grande parenté
de structure avec celles des artefacts. La
totalité ethnique, étatique ou sociale
d’une part, l’ entreprise perçue,
vécue et représentée comme une citadelle
d’autre part seront notre constat initial. Ces organisations
réelles ne peuvent exister que sur la base d’une
organisation biologique (espèce humaine) préexistante. Elles se
développent dans un système naturel englobant.
Par leur développement, elles structurent et intensifient les
contraintes des organisations potentielles englobantes (monde
vivant, planète Terre, Univers).
Manifestation de l’ illusion ethnique ,
nous ignorons superbement les enveloppes
biologiques. Par réduction et par abstraction, comme au
mépris de notre nature biologique, nos enveloppes symboliques les plus
courantes en rajoutent sur l’aspect artéfactuel de notre vie
sociale.
Ce règne de la pensée du
même depuis la révolution du
néolithique a permis d’indéniables
réalisations technologiques. Il est même possible de
considérer que l’espèce humaine n’est plus marginale
sur la planète Terre. Au contraire, les contraintes du
développement durable sont reconnues
(Conférence de Rio).
L’humanité
connaît, au moins, sa troisième mondialisation. Après deux
disséminations de groupes nomades au
paléolithique, nous atteignons le
marché mondial des institutions sédentaires.
C’est la fin annoncée du néolithique. La
nouvelle mondialisation entraîne une intensification et
une prise de conscience des contraintes du chaos
structurant qui nous englobe.
Après l’
esclavage et le servage, c’est le
salariat sexiste (Louise Vandelac)
qui se trouve perturbé par l’atteinte de limites spatiales
provisoires. La crise du travail salarié induit une
crise des relations . La première provoque une
réorganisation permanente (business reengineering) des entreprises dans
le monde du travail . La seconde entraîne une
transformation des relations (vers une géométrie variable) dans
le monde de l’amour . Ce sont bien nos enveloppes
sociales et leurs relations qui se modifient. Le besoin de mettre du réseau dans les pyramides concerne autant la
société (incluant le marché) que la culture (incluant la
science).
Liste des définitions
Enveloppes sociales
Le marché dans la
société
La science dans la culture
L’individu dans l’entreprise
La totalité dans
l’Univers
Les institutions dans la totalité
Les
rôles dans l’institution
Les instances dans
l’individu
Enveloppe sociale globale
Enveloppe sociale
totale
Enveloppes sociales
(a) Les enveloppes sociales se distinguent des enveloppes biologiques qui leur servent de support.
Elles sont, avant tout, des représentations . Elles
relèvent de l’ imaginaire. Elles se constituent
par des enveloppes symboliques de plus en plus
prégnantes. Ainsi le pseudo-concept de race est-il devenu totalement
aveuglant. Celui de classe a eu un destin assez proche.
(b) Toujours
englobantes (corps plein , famille,
entreprise, ethnie,
marché, société), les enveloppes
sociales sont multiples pour l’ individu. Des
organisations réelles se trouvent englobées
dans ces enveloppes, à l’égard desquelles elles ont plus
ou moins d’ autonomie.
(c) La
relation de l’individu à ces enveloppes sociales
peut être la stratégie d’ignorance ,
l’ appartenance subie ou la
participation résolue.
(d) Les enveloppes
sociales ne jouent pas toutes le même rôle, ni vis-à-vis de
la particularité de l’individu, ni vis-à-vis de la
globalité de l’ Univers.
(d) Nous distinguerons deux types d’enveloppes sociales:
Voir
Réel, Imaginaire et Symbolique .
Le marché dans la
société
(a) Le
marché national est inclus dans la
société nationale qui lui sert d’
enveloppe sociale . Si une économie de
marché est possible, une société de
marché est impossible. Car le marché utilise cette
enveloppe.
(b) Les relations entre le marché et la
société sont des relations d’ inclusion
et d’ exclusion. La population nationale est
tantôt incluse dans le marché (via l’individu dans
l’entreprise ) tantôt exclue du marché. En cas
d’exclusion massive du marché, la société nationale
a beaucoup de peine à garantir l’ appartenance
à toute la population.
(c) Mais le marché n’est pas
une organisation réelle, comme le sont l’
entreprise ou l’ État. Le
marché est surtout une représentation , un
imaginaire, comme le fut la Chrétienté
féodale. Les limites de la nation ou de la société
nationale sont définies par l’ organisation
réelle de l’ État.
(d) Le
marché est une organisation potentielle . C’est
ce qui lui permet de dépasser le cadre des États dont il a
pourtant besoin et où les nationalistes rêvent de
l’enfermer.
(e) Malgré le GATT (General Agreement on
Tarifs and Trade) et la nouvelle Organisation Mondiale du Commerce, le
marché mondial n’a pas d’organisation réelle
mondiale englobante.
(f) La société mondiale
n’existe, elle aussi, que comme une organisation potentielle. Et
c’est dans ce cadre sociétal mondial (fait d’États,
d’organisations réelles diverses et d’
organisations virtuelles ) que se développe le
marché mondial. Le marché mondial pousse une
société mondiale à l’émergence. Mais ce
n’est pas lui qui l’organisera.
Voir
Totalité. Globalité.
Organisation d’appartenance . Organisation
d’influence . Organisation de participation .
Organisation englobante . Organisation
englobée .
Texte Inclusion et
Exclusion. Origine Complexe des Organisations
Virtuelles.
La science dans la
culture
(a) Le marché et la science tendent
à se présenter comme des valeurs absolues .
(b) Pourtant, la science est incluse dans une culture.
Cette culture est englobée dans la nature.
(c)
De même, le marché est inclus dans une
société globale. Cette société peut
dépasser le cadre totalisant de l’État.
(d) Depuis Galilée, la science affiche une
opposition de façade à la religion. Pourtant, le projet
totalisant de la religion chrétienne a fait la courte
échelle à la science occidentale. Comme la
Chrétienté d’hier, la science
d’aujourd’hui tend à se prendre pour la
totalité de la culture. Ce faisant, elle
perpétue l’illusion d’une culture sans
nature , échappant à la globalité. Il y a peu,
avec le pseudo-concept de race, elle prétendait
même donner une définition scientifique de l’
appartenance.
(e) La science ne peut se définir
par un discours de vérité . Celui-ci sera
toujours totalitaire . Ensemble de
conjectures, la science ne vaut que par une
participation toujours plus large à son projet
d’intelligibilité .
(f) Loin de s’opposer
à la culture populaire pour la fonder, comme le fit le
projet de christianisation du pagus, la science doit
l’enrichir. Et réciproquement. Car la science procède
réduction et par abstraction
d’un substrat préalable. On ne peut prétendre fonder ce
que l’on réduit.
(g) Les abstractions et
les modélisations de la science ne peuvent se limiter
à l’ instrumentalité. Une plus grande
résolution mathématique de la science exigera
une plus grande résolution psychologique des
acteurs.
(h) Seuls des individus se voulant
Sujets de leurs vies pourront inclure le projet
d’intelligibilité de la science dans un projet de
développement durable de l’
humanité. Ainsi, par sa participation aux
échanges qui produisent la culture, chaque individu développe
son identité dynamique .
Texte La Réalité et ses
Représentations.
L’individu dans
l’entreprise
(a) Dans l’
entreprise capitaliste, considérée comme une
enveloppe sociale , l’ individu est
d’abord un salarié. A ce titre, il appartient à la
main-d’oeuvre que le chiffre d’affaire ,
réalisé avec le capital investi, permet d’embaucher pour
dégager un profit suffisant.
(b) La relation
d’ appartenance de l’individu à
l’entreprise n’est pas identique à celle de
l’individu à l’ ethnie ou à la
nation. Cette appartenance est conditionnelle ou conjoncturelle. Idem pour la
relation qui situe le marché dans la
société . Ces appartenances sont fonction de la
dominance globale des mécanismes d’
inclusion sur les mécanismes d’
exclusion.
(c) L’individu ne peut appartenir à l’entreprise que
depuis qu’il est libéré du servage. Par
une révolution politique, on est passé de la redevance
féodale à la rente foncière .
Ce sont deux formes de la relation entre l’économie et la
société hiérarchique. Ces deux liens entre la
possibilité d’un revenu économique et la
permanence d’une domination comme principe de
l’organisation sociale supposent des représentations sociales
différentes.
(d) Après le changement politique
proclamé par la Révolution Française, le changement
économique s’est opéré par un premier bouclage, socialement très difficile,
du système de prix .
(e) L’
économie capitaliste étant instaurée,
dans un premier mouvement le salariat a permis
l’inclusion d’une grande partie de la population dans l’
économie de marché . La
concurrence des entreprises a provoqué un nouveau
processus de mondialisation. A une certaine époque, la
technostructure a pu se croire porteuse d’un mouvement
totalisant.
(f) Or, contrairement à l’
État, le marché est plus globalisant que
totalisant. Après la Chrétienté,
c’est l’entreprise qui échoue dans son projet de
totalisation de la civilisation . L’entreprise et le
marché ne suffisent pas à faire une
société industrielle .
(g)
Aujourd’hui, l’exclusion se renforce. Elle se manifeste par un
chômage massif. A nouveau, l’individu se trouve
à la fois libre et contraint de créer ses
activités.
Texte Inclusion et Exclusion. Origine
Complexe des Organisations Virtuelles. Comment en
finir avec le chômage. De la rente au profit,
le système des prix.
La totalité
dans l’Univers
(a) Dans le monde de la
féodalité, la
Chrétienté se considérait ou se voulait
comme la totalité de l’ humanité. Elle se
percevait dans un Univers voulu par La Création ,
celle opérée par Dieu.
(b) Dans la
société industrielle , une science abstraite et
réductrice a remplacé la religion dans sa prétention
à tenir un discours de vérité sur un
Univers naïvement réduit à une
totalité.
(c) C’est une
caractéristique de toute société
hiérarchique que de vouloir échapper à la
globalité de l’Univers pour se penser comme une
totalité. La domination comme principe est à la
fois un principe d’intelligibilité et un
principe d’organisation de la totalité.
(d) La violence physique de l’
Inquisition imposait un dogme et une
identité statique à l’individu. Cette
identité était basée sur la séparation
(problématique) du Verbe et de la chair. Le
but de l’existence était de gagner son paradis
pour les réunir en Dieu.
(e) Avec une
monétarisation croissante des échanges et sous
l’influence de l’ utilitarisme, l’existence
moderne vise à gagner en valeur d’échange
. C’est l’obligation de ce gain que Karl Marx a
tenté de théoriser et de naturaliser dans la notion de
plus-value. Nous sommes passés du Tout au Plus. Peu
à peu, une considérable instrumentalité
a été développée dans ce but. Comme le constate Alain Touraine, l’individu moderne est
écartelé entre les exigences de l’identité statique
et celles de l’instrumentalité marchande.
(f) Notre
société industrielle a substitué la violence
symbolique du signifiant phallus , celle du plus
absolu interne, à la violence physique du Dieu jaloux
, celle du plus absolu externe.
Voir Définition de la
plus-value . Plus-ou-moins-value. Plus-value
absolue . Plus-value de code . Plus-value de
flux . Plus-value relative . Trois aspects
de la plus-value .
Les
institutions dans la totalité
(a) Quand un
groupe (famille) ou une société (ethnie ou nation) se prend pour
une totalité, c’est à la fois pour nier
l’irréductible globalité de l’
Univers (la nature externe à l’
humanité) et pour dénier toute
différence aux individus (la
nature interne à l’homme). La
société totalisée considère les individus comme
les membres de son corps social.
(b) L’individu est réduit
à l’apparence de son corps plein . Son
comportement est soumis au conformisme des rôles et des
mobiles institutionnels, par une construction sociale
des corps .
(c) En prenant l’unique point de
vue du holisme, la sociologie, tout en montrant
utilement ces conditionnements, a trop tendance à les naturaliser en la
fatalité d’une identité statique . Or,
une contrainte n’est pas un
déterminisme étroit.
(d) Monde du travail . Quand un concepteur
réalise une nouvelle occurrence du concept industriel
d’automobile, son activité de
conception est soumise à de multiples contraintes. Il n’en
réalise pas moins une création culturelle. Cette instanciation
du concept n’était pas, de toute éternité,
déterminée à apparaître.
(e) Monde
de l’amour . Il en va de même pour l’
amour. Malgré les contraintes, directes ou indirectes,
du désir et du mariage qui
s’imposent à lui, il n’en est pas moins une invention
culturelle que chaque individu (ou couple) peut réinventer pour
lui-même.
(f) La distinction entre monde du travail et monde de
l’amour que nous venons d’utiliser a aussi sa propre
Histoire, faite d’aléas et
d’événements autant que de contraintes.
(g) Chaque
institution construisant son propre point de vue sous le
signe de la perfection statique de la totalité, la
globalité d’une
réalité complexe et dynamique se manifeste un
jour ou l’autre par une contradiction entre des
institutions qui semblent toutes nécessaires.
(h) D’abord
soumis à ce qu’exigent les rôles dans
l’institution , le sujet apparaît quand se multiplient
les instances dans l’individu .
Voir
Chaos. Fractalité.
Déterminisme large . Assumer les trois
fonctions . Monde des trois niveaux . Monde
des trois ordres .
Les
rôles dans l’institution
(a) Les
rôles dans l’ institution sont
comme les institutions dans la totalité de la
société. Ils tentent de faire des individus ,
plongés dans une globalité complexe et
chaotique, des rouages dans un artefact
mécanique parfaitement rodé et huilé.
(b) Un jour
ou l’autre, les institutions entrent en contradiction les unes avec les
autres. Les rôles deviennent conflictuels au sein de chaque institution.
(c) L’individu qui a intériorisé les rôles de
ses institutions d’ appartenance découvre, avec
surprise ou avec effroi, le jeu entre les instances dans
l’individu .
(d) La belle mécanique abstraite des
institutions et des rôles doit faire place à un bricolage plus ou
moins chaotique au sein de l’individu. Pourtant c’est à
cette première condition qu’il peut devenir un
acteur.
Les instances
dans l’individu
(a) Les
instances de l’ individu se
constituent, en partie, par l’intériorisation des rôles des
institutions auxquelles il appartient.
(b) Les
instances se manifestent à la conscience de l’individu par leur
conflit.
(c) En conséquence, il ne régnera jamais entre
elles l’ harmonie imaginaire qui est sensée
régir les rôles dans l’institution .
(d) Les instances psychiques de l’individu ne
découlent pas de la division d’une enveloppe sociale
totale en un ensemble harmonieux de parties
exclusives (du holisme à l’atomisme).
(e) La seule
enveloppe sociale dans laquelle l’individu puisse
assurer le dialogue de ses instances est l’ Univers. Il
est une irréductible enveloppe sociale globale . Elle
est à la fois déjà-là et
toujours-là. Cela n’empêche nullement
l’ acteur d’apporter sa
participation à des organisations
réelles comme à des organisations
virtuelles .
Enveloppe
sociale globale
(a) Pour l’
individu, comme pour ses instances
psychiques , la seule enveloppe sociale qui ne soit
pas abstraite et réductrice est la globalité de
l’ Univers.
(b) Ce réel, idiot, a la
propriété de ne pas avoir de double. Sa caractéristique
est d’ Être. Ainsi s’estompe l’
illusion ethnique d’une culture sans
nature . C’est ce que découvre Robinson
Crusoé avant d’être en mesure d’
assumer les trois fonctions de l’antique
division politique du travail .
(b) Toute autre
enveloppe sociale, qui lui offre une imaginaire harmonie, est
une enveloppe sociale totale , une
réduction de la globalité
à une totalité.
Voir Idiotie du
réel . Abstraction.
Réduction.
Enveloppe sociale totale
(a) Les rôles et les
institutions se définissent comme les
parties d’une société.
(b)
Celle-ci se veut une totalité dans un
Univers perçu comme un Tout.
(c) De telles enveloppes sociales totales
s’emboîtent les unes dans les autres, à la manière
des poupées russes. La plus grande d’entre elles est
dédoublée entre un réel et son double
(fétiche).
(d) Le dédoublement le plus
courant est celui qui sépare Le Créateur de
La Création . Pourtant, l’ idiotie du
réel exprime sa particularité de ne pas avoir de double
(“Le réel et son double”, Clément Rosset).
(e) Niant la globalité de l’Univers, au
profit d’une totalité imaginaire, les enveloppes sociales totales
emboîtées reproduisent la hiérarchie
auto-reproductrice qui structure toute société
hiérarchique .
Auteur
Créé le 9 Mai 1999.
Modifié le 23 Novembre 1999
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