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Glossaire Détaillé, Lettre L, numéro 12




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Glossaire Détaillé, Lettre L, numéro 11





Le parfum . (a) “Le parfum” est le titre d’un romand de Patrick Suskind (Diogenes Verlag AG, Zurich, 1985). Il a été traduit de l’allemand et publié en français par les éditions Fayard à Paris en 1986.

(b) Le héros de ce roman est un homme dont la particularité est de ne pas avoir d’odeur corporelle. Passionné par le sens de l’odorat , cet homme va consacrer sa vie à la recherche, à la création et à la vente de parfums.

(c) Fortune faite, il se lance dans la conception du parfum idéal. Après de longues recherches, il élabore un parfum dont il s’imprègne totalement. Le résultat est que, comme Jésus-Christ dans l’Eucharistie, cet homme est dévoré par ses adorateurs.

(d) Il est probable que le héros avait réussi à synthétiser l’ odeur de sainteté . Pensez à la foule qui voulait dévorer la dépouille de l'Ayatollah Rouhollah Moussavi Khomeiny (1900-1989), lors de ses funérailles.

Voir Repas totémique . Cannibalisme. Mythe scientifique . Hostie.


Le pénis n’est pas le phallus , texte. (a) Le pénis est une partie mobile et visible du sexe de l’homme .

(b) Le pénis (verge, vit, bitte, manche, joystick, etc.) est un organe génital des individus de sexe masculin . Il partage ce rôle avec les testicules, la prostate, la glande séminale, etc.

(c) Le phallus est le fétiche de la totalité . Né avec les premières totalités masculines , il est le symbole d’un pouvoir créateur ou divin. Sa forme est dérivée de celle du pénis en érection .

(d) Cette image, cette confusion de l’organe anatomique et du principe magique, sont une perpétuation adulte collective de la croyance individuelle infantile selon laquelle: les parents ont un pouvoir créateur .

(e) Cette confusion du pénis et du phallus, qui peut entraîner le fétichisme de l’individu , est entretenue par le fétichisme de la totalité .

Voir Menace de castration . Totalité. Spectacle social . Fétiche de la totalité . Les parents ont un pouvoir créateur . L’homme a un pénis . L’homme n’a pas de phallus . L’homme est investi du phallus . Dialectique du plein et du vide .


Le Petit Prince . texte. Le personnage du petit prince est le héros du conte éponyme d’Antoine de Saint-Exupéry. Il est à la fois un enfant désireux de comprendre et un candide venu d’une autre planète, bien différente de la Terre. Il est préoccupé par l’avenir d’ une fleur qu’il aime. Par amour, il cherche à la protéger des dangers de la vie. Par ses questions, il pousse chacun à une parole de vérité sur son propre vécu et ressenti. Comme pour Robinson Crusoé , le travail amoureux , ce refus de couper sa vie entre un monde du travail (“Je m’occupe, moi, de choses sérieuses”) et un monde de l’amour , donne une intensité particulière à son vécu et à son expérience.

<< Les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c’est fatigant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications.... J’ai ainsi eu, au cours de ma vie, des tas de contacts avec des tas de gens sérieux. J’ai beaucoup vécu chez les grandes personnes... J’ai ainsi vécu seul, sans personne avec qui parler véritablement, jusqu’à une panne dans le désert du Sahara, il y a six ans. Quelque chose s’était cassé dans mon moteur. Et comme je n’avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout seul, une réparation difficile. C’était pour moi une question de vie ou de mort . J’avais à peine de l’eau à boire pour huit jours.

Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J’étais bien plus isolé qu’un naufragé sur un radeau au milieu de l’océan. Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m’a réveillé. Elle disait:

J’ai sauté sur mes pieds comme si j’avais été frappé par la foudre. J’ai bien frotté mes yeux. J’ai bien regardé. Et j’ai vu un petit bonhomme tout à fait extraordinaire qui me considérait gravement. (Saint-Exupéry, Le Petit Prince, pp. 11-12)>>

Voir Apprivoiser. La couleur des blés . Le renard . Nécessaire intersémioticité . Une fleur .


Le réel que le désir produit , texte. Avec les machines désirantes , le réel est produit par le désir primaire depuis des temps reculés où l’homme n’existait pas mais où la co-évolution de la plante à fleur et de son insecte pollinisateur avait déjà commencé.

Voir Désir comme manque . Nomade primitif . Nomade moderne . Codage des flux . Machine sociale . Tissage. Tissu social . Machines désirantes . Le désir par la castration . Désir de rien . Conjonction. Disjonction.


Le relief de l’invisible . On trouve, à la boutique de la Cité des Sciences et de l’Industrie , à La Villette à Paris (France) une cassette vidéo intitulée: “Le relief de l’invisible”. Les grossissements progressifs du microscope électronique nous font découvrir plusieurs niveaux d’organisation de la matière entre l’objet immédiat et la structure atomique. Pendant 33 minutes, cette plongée est effectuée onze fois de suite avec des matériaux aussi divers que l’acier, l’aluminium, l’argile, le béton, le bois, la céramique, le cheveu, la dent, la fibre de carbone, le laiton et le plastique. Cette cassette appartient à la Collection “Images de la Science”, dirigée par Joël de Rosnay. La cassette est disponible auprès des éditions de la Cité des Sciences et de l’Industrie.


Le renard . texte. Personnage du Petit Prince de Saint-Exupéry.

<<C’est alors qu’apparut le renard:

Mais après réflexion, il ajouta:

Voir La couleur des blés . Nécessaire intersémioticité . Une fleur .


Le revenu des non travailleurs forme un réseau additionnel . texte. Cette formule résume la troisième détermination économique de la valeur (en économie capitaliste). Nous l’exprimons dans le cadre de la terminologie marxiste qui, la première, cherchait à expliquer cette contradiction en acte de la valeur.

(a) Ayant réduit le travailleur à un simple détenteur de force de travail (ni esclave, ni serf, ni compagnon) et ayant inséré celle-ci dans le réseau des marchandises, les capitalistes ont réussi un premier bouclage du réseau monétaire. Mais les capitalistes doivent réaliser un second bouclage, qui consiste à s’insérer eux-mêmes, par un revenu et par une dépense, dans le réseau monétaire.

(b) Le réseau physique sur lequel nous venons de raisonner ne comportait pas de non-travailleurs (ni biens de luxes , ni revenus non-salariaux ). L’insertion des non-travailleurs dans le réseau monétaire n’est pas neutre. Pour le réseau physique, la classe des non travailleurs constitue un cul-de-sac. Quand à lui, le réseau monétaire doit être fermé sur lui-même. Pour boucler le réseau monétaire, des flux monétaires additionnels constituent le réseau des revenus des non travailleurs. Chaque secteur prélève une marge bénéficiaire qu’il distribue aux non travailleurs.

(c) Dans ce réseau, la circulation monétaire ne correspond à aucune circulation physique inverse (c’est la signature de l’imaginaire des institutions, le monde du verbe ). La caractérisation du mode de reproduction capitaliste en reproduction simple exige une troisième détermination: le revenu des non travailleurs forme un réseau additionnel.

(d) Cette absence d’isomorphisme entre le réseau physique (ouvert) et le réseau monétaire (fermé) va entraîner une nouvelle déformation de la valeur. Nous appellerons cette déformation: la “transformation des valeurs en prix de production” en référence à un problème théorique et mathématique que Karl Marx n’a pas réussi à résoudre.

Voir Valeur-travail. Valeur-force-de-travail. Travail vivant . Travail mort . Théorie de la valeur . La valeur est déterminée synchroniquement . Hypothèse méthodologique de reproduction . Trois déterminations .


Le Rire . texte. (A) “Le Rire. Essai sur la signification du comique. (Henri Bergson, 1899)”.

(a) Dans une de ses premières oeuvres, Henri Bergson (1859-1941) explique que le rire a une fonction sociale. Le jaillissement du rire dans le groupe (le rire est rarement solitaire) dénonce tout ce qui est trop mécanique (et donc pas assez vitaliste) dans le comportement humain. Le rire est alors un rappel du groupe ou de la société à l’ individu qui pêcherait par un excès d’automatisme soit dans son vice (l’avare, le maniaque, l’alcoolique) soit dans sa vertu (l’obsessionnel, la bigote).

(b) L’opposition du vitalisme (“L’Évolution Créatrice”) à la mécanique (la répétition, le tas) pourrait mettre le rire du côté du bien et la mécanique du côté du mal. Ce serait ne pas voir que si le rire est un rappel à l’ordre, cet ordre peut être mortifère. Il est des périodes où tout ou partie de la société n’est pas en évolution créatrice mais en régression historique . La vulgarité est alors une forme d’auto-destruction où le rire trouve sa place.

(c) Il importe alors de savoir si le rire est franc et spontané comme le fou rire ou si le rire est contraint et systématique comme le rire jaune et le rire satanique. Le rire est parfois un combat, comme le montre l’expression “Rira bien qui rira le dernier”.

(d) Le rire est alors, comme la langue naturelle elle-même, <<la meilleure et la pire des choses (Esope, VI ème siècle avant Jésus-Christ)>>. Et c’est probablement en ce sens que <<Le rire est le propre de l’homme.>>. Ce qui ne veut pas dire que le rire soit un langage (Giulio Bertoni, Enciclopedia Treccani, 1938).

(B) De nombreux autres travaux, études, revues ou roman furent consacrés au rire.

(a) “Le Rire” fut un hebdomadaire humoristique de langue française entre 1894 et 1940.

(b) “Le Rire jaune” est un roman de Pierre Marc Orlan (1882-1970). Le héros se déplace de Paris à Rouen pour échapper à une épidémie de “rire jaune”. Cette épidémie s’est manifestée au héros après que son oncle soit “mort de rire” à table. Cette maladie, dont on meurt le ventre en l’air, provoque des émeutes et des pillages. Le roman, sur le mode fantastique, montre l’ambivalence du rire.

(c) “Problème de la structuration du texte, in Théorie d’ensemble, Tel Quel Seuil, 1968)”. Le rire et plus généralement le discours du carnaval qui contient le calembour, le quiproquo, le rire et la problématique du corps ou du sexe à travers le masque et le costume, sont utilisés par Julia Kristeva pour mettre en évidence l’ intertextualité même au sein d’un seul texte comme “Petit Jehan de Saintré ”.

Voir Vulgarisation du désir de l’homme .


Le roi boit . texte. “Le roi boit” est une peinture de 156 x 210 cm au Musée d’Art Ancien parmi les Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles en Belgique.

(a) Ce sujet a été peint six fois par Jacob Jordaens . On en trouve des versions à Paris en France (Louvre), à Kassel dans la Hesse en Allemagne (Staatliche Gemäldegalerie), à Vienne en Autriche (Kunsthistorisches Museum), à Munich en Bavière (Alte Pinakothek) et à Saint-Petersbourg en Russie (Musée de l’Ermitage).

(b) Jacob Jordaens (1593-1678) a travaillé dans la Maison Rubens sur le Wrapper à Anvers. Comme son maître, il montre une opulence. Il peint la vengeance des bourgeois sur les seigneurs. Dans “ la petite pelisse ”, le noble Rubens peignait la chair anoblie d’Hélène Fourment sa jeune épouse. Jacob Jordaens représente les banquets familiaux de la Fête des Rois.

(c) Le roi est un roi d’un jour. Il a posé sa couronne sur la tête. Chaque fois qu’il porte la coupe aux lèvres, l’assistance dit, crie ou chante à l’envie “le roi boit, le roi boit” avant de faire de même. Jordaens utilise le prétexte de l’Épiphanie pour montrer une élévation sociale symbolique.

(d) Ces roturiers populaires font bonne chère. Avec Jacob Jordaens, le mouvement amorcé par Rubens sur la représentation picturale de la chair se poursuit. A sa manière, il participe à la captation visuelle du désir . Avec la carnation de la chair des femmes Pierre Paul Rubens nous donnait à voir et à manger. Il nous montrait que ces modèles n’étaient pas faméliques (souffrant de la faim) mais fameux (la gloire, la renommée) et généreux (la naissance, la noblesse). Avec la bonne chère et la liesse populaire Jacob Jordaens nous donne à boire et à manger. La peinture a définitivement perdu les postures hiératiques de ses origines. Mais, par les jeux de mots des titres des oeuvres, elle continue à remplir son rôle de spectacle social de la majesté et des biens de luxe .

Voir L’Enlèvement des filles de Leucippe . Cléobis et Biton . Vénus pudique .


Le rôle de la confiance dans l’économie . texte. (a) La confiance est un élément fondamental de la dynamique économique. Cette simple reconnaissance du rôle de la confiance par Lord Keynes montre que ni le déterminisme des agrégats (les fondamentaux) ni l’ intégrisme des marchés (les charts) ne feront une société de marché . Ce que la Comptabilité Nationale réussit à expliquer, à travers des concepts mathématiques comme le multiplicateur de Keynes, l’accélérateur (coefficient reliant la demande totale de capital à l’accroissement du produit final) de A. Aftalion, J. M. Clark, R. F. Harrod, l’oscillateur de Samuelson (modèle de Hansen-Samuelson) ou le cobweb de Nicholas Kaldor (1908-1986) ne sont que les limites internes , les raisons ou les ratios mathématiques des mécanismes d’emballement. Les théories économiques n’expliquent ni la cause des emballements spéculatifs ni leurs retournements. En effet, ils sont de nature psycho-sociologique. Ces points d’inflexion ou de retournement sont ceux où la confiance spontanée (la croissance liée à la démographie et aux techniques matures) tantôt s’emballe en une confiance totale (surchauffe, spéculation) au mépris de toute méfiance légitime, tantôt se retourne en une dangereuse défiance. Ainsi la confiance échappe-t-elle à l’objet que se donne la discipline économique.

(b) Les mécanismes économiques sont rendus possibles par la confiance, freinés par la méfiance, accélérés par la contagion et brisés par la défiance. Mais d’où vient la confiance ? La confiance est avant tout un phénomène psychologique, concernant une seule personne. Il s’agit de la confiance en soi et de la confiance dans la réalité . Or, la confiance en soi, se manifeste avec la motivation. Et la confiance dans la réalité nous fait accepter les mobiles des organisations qui cherchent à s’y développer. La confiance est aussi une foi (fides). Elle est une “foi avec”, une con-fiance ou cum-fides. La confiance est encore un pacte, un accord ou une alliance (foedus). Elle est alors transitive et agrégative. Au-delà, sa contagion peut être endémique, épidémique ou pandémique. La confiance (cum fides) de l’un suppose la fidélité (fides) en la parole donnée.

(c) Quand ils sont présents dans une relation entre deux personnes, la confiance et l'amour se renforcent mutuellement. Par contre leurs contraires, la défiance et le desamour, forment un couple infernal. Ce processus cumulatif à la baisse détruit bien des relations personnelles.





* Auteur


Hubert Houdoy



Créé le 1 er Janvier 1999

Modifié le 1 er Octobre 1999





* Suite



Glossaire Détaillé, Lettre L, numéro 13




Lettre M


Glossaire Détaillé, Lettre M, numéro 01


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Mise à jour: 24/12/1999