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Nouveautés du Glossaire (64)




Suite de Nouveautés du Glossaire (63)





Mots définis entre le 9 Septembre 1999 et le 10 Septembre 1999





Plus-value de code . texte. (a) La notion de plus-value de code introduite par Gilles Deleuze et Félix Guattari dans “L’Anti-Oedipe” (1972), modifie complètement la problématique marxiste de la plus-value.

(b) Avec la plus value de code, il n’est plus question de théorie substantialiste de la valeur ni de <<propriété spécifique de la force de travail de produire plus de valeur qu’elle en a reçu. (Karl Marx, “Le Capital”)>>. Les mots sont donc détournés de leur sens originel, comme Gilles Deleuze reconnaissait le faire. Dans un entretien publié, il avouait <<faire des enfants dans le dos>> aux auteurs commentés. La plus-value devient toute source de richesse relative.

(c) La plus-value relative n’est plus liée à la baisse de la valeur de la force de travail et au bas prix des biens de consommation achetés par les ouvriers. Elle désigne maintenant une hiérarchie des revenus voire une hiérarchie des salaires . Ces deux hiérarchies peuvent être placées dans une même logique, comme nous le faisons avec la hiérarchie auto-reproductible et la domination comme principe . Car la hiérarchie sociale , toujours secondaire chez Marx, par rapport à l ’exploitation ouvrière , devient centrale dans le processus de codage des flux . D’une certaine manière, on développe l’idée de Claude Lévi-Strauss d’entropo-logie ou l’opposition entre sociétés chaudes et sociétés froides. On peut pourtant employer le terme de “plus-value relative” dans la mesure où elle explique la consommation des uns (biens de consommation pour le minimum de subsistance) et celle des autres (biens de luxe achetés avec le revenu du non-travail ). C’est bien ce que l’Économie Politique et sa “Critique” devaient expliquer.

(d) La plus-value absolue n’est plus la prolongation de la journée de travail au-delà du temps nécessaire . Elle devient l’explication de la valeur par une logique de la différence. Or, sans la magie (Podolinski) de la <<flamme du travail vivant>> , la plus-value n’est jamais qu’un en-plus de valeur qui permet la redistribution du produit net sans lequel rien de tout cela ne serait possible. En-plus et en-moins de valeur peuvent s’expliquer par les relations complexes du désir, du manque et du besoin.

Voir Désir comme manque . Désir comme production de fantasme . Désir comme production de réel . Machine désirante .


Hiérarchie sociale . texte. (a) La hiérarchie sociale semble très ancienne. Le néolithique montre la mise en place d’une hiérarchie puis des premiers États entre les hommes. Seule certaine forme de société dite primitive peut s’analyser comme “La Société contre l’État” (Pierre Clastres).

(b) La hiérarchie sociale est si importante que nous parlons de hiérarchie auto-reproductible . Elle nous semble la conséquence d’un principe d’organisation : la domination. Il ne s’agit pas seulement de la domination des prêtres et des guerriers sur les producteurs dans la division politique du travail . Il ne s’agit pas seulement de la domination masculine par la division sexuelle des émotions . Il s’agit de la domination comme principe .

(c) La domination et la relation hiérarchique permettent d’expliquer bien des choses dans lesquelles Karl Marx voyait la conséquence de l’ exploitation ouvrière et de l’extraction de la plus-value .

(d) Inversement, la hiérarchie sociale était inéluctablement gommée ou naturalisée par le déterminisme, la loi de la valeur ou le sens de l’ Histoire dans “Le Capital” de Marx.

(e) L’explication de tout cela réside dans l’importance de la hiérarchie sociale et de la domination pour faire de la société une totalité vivant dans l’ illusion ethnique d’une culture sans nature . Inversement ou identiquement, face à la globalité de l’ Univers, le théoricien qui veut en faire une totalité (totalement et définitivement intelligible) doit considérer:

(f) Dans le cas du marxisme, c’est alors la force de travail de la société toute entière qui se distribue, dans la forme de la valeur , en fonction du besoin social défini par l’affectation de telle ou telle partie du temps de travail dont la société dispose .

Voir Plus-value de code . Codage des flux .


Transmettre héréditairement . texte. (a) Au sens strict, la transmission héréditaire des maladies, des fiefs , des offices ou des rentes suppose que le fils fera comme le père (maladie, seigneurie, office, revenus. Dans les faits, il n’en est rien. Il n’y a pas, ni dans le droit, ni surtout dans les faits, de loi de reproduction automatique de la société .

(b) Au sens large, la transmission héréditaire est celle des chances ou des malchances, biologiques ou sociales, des probabilités statistiques. Elle se mêle à d’autres contraintes de la réalité. Elle laisse une place aux événements.

(c) La maladie héréditaire ne se développe pas systématiquement. C’est une condition de sa possibilité qui est transmise avec certains gènes. D’autres gènes peuvent assurer son inhibition.

(d) La culture bourgeoise, la naissance nobiliaire, la condition ouvrière ne sont des fatalités mais des inégalités de chances qui se perpétuent assez longtemps, de génération en génération.


Concentration du capital . texte. (a) La concentration du capital est un effet de la concurrence voire de la compétition entre les individus ou les entreprises capitalistes.

(b) La concurrence est une situation objective: le fait de ne pas être le seul producteur et offreur sur le marché.

(c) La compétition est une motivation de certains individus: s’imposer aux autres, les distancer ou les éliminer. Elle devient un mobile obligé pour les autres producteurs.

(d) La motivation de la concentration du capital montre que la domination préexiste à la concurrence, comme le montre l’origine des marchés et des métiers.

(e) La concentration du capital prend la forme de la course aux économies d’échelles . Celles-ci permettent une rente de situation . Si on abandonne la théorie substantialiste de la valeur , la plus-value n’est plus produite <<par la flamme du travail vivant >>. Elle est alors tout ce qui permet l’enrichissement relatif ou provisoire de certains. En ce sens, la plus value est toujours relative. Mais ce n’est pas au sens où Karl Marx parlait de plus-value relative .

(f) Par ailleurs, la loi des débouchés pour Jean-Baptiste Say et la loi de la valeur appliquée à la totalité de la formation sociale pour Marx, empêchent ces auteurs de voir que le marché est une alternance d’inclusions et d’exclusions sans conservation de la somme . Les schémas de transformation ou la loi de reproduction automatique de la société supposent le contraire.

(g) C’est pourquoi, si la théorie de la plus-value doit, dans l’absolu et le long terme, être compatible avec une théorie du produit net , il n’y a jamais application biunivoque de l’une à l’autre. Ils sont incommensurables. Même s’ils sont pris dans un noeud borroméen comme le sont Réel, Imaginaire et Symbolique .

(h) Depuis Joachim du Bellay, nous savons que les empires peuvent se développer et mourir faute d’assurer les conditions de leur reproduction.

(h) C’est en ce sens que l’on peut écrire: <<La concentration du capital entraîne simultanément une hausse de la plus-value. (“Plus-value et taux de profit”, 1973)>>. Karl Marx prophétisait le contraire, mais les mots n’avaient pas le même sens. D’ailleurs, la plus-value de flux sur laquelle se basait la technostructure a fini par disparaître.

Voir Hypothèse méthodologique de reproduction simple . Développement durable .

Voir Les Mobiles et la Motivation. Origine complexe des organisations virtuelles.


Il n’y a de valeur que relative . texte. (a) Cette formulation s’oppose:

(b) La valeur (sociale) se distingue du prix (économique) qui la traduit et qu’elle seule peut expliquer.

(c) La valeur ne peut s’expliquer par une théorie substantialiste de la valeur inspirée par des souvenirs du logos spermatikos , du calorique, de l' éther ou de la flamme du phlogistique malgré l’ équivalence de la chaleur et du travail .

(d) Contraintes physiques. Les contraintes énergétiques de la globalité de la nature ou de l’Univers (comme la disparition en deux ou trois siècles de certaines énergies fossiles produites en plusieurs millions d’années) se manifestent par des accidents ou des crises qui dépassent largement le domaine de validité de la loi de la valeur ou de la théorie de la valeur qui sous-tend implicitement toute théorie des prix .

(e) Contraintes temporelles. Les limitations du temps de travail dont la société dispose font qu’il est inutile de se plaindre de ne pas voir satisfait un prétendu besoin social quand la société prouve qu’il n’en est pas un, en n’affectant pas la moindre partie de ce quantum à la production des marchandises dont la valeur d’usage serait de le satisfaire. Mais cette limitation, celle qui veut que le beurre exclue les canons, l’argent du beurre et la crémière, n’autorise aucun déterminisme dans la distribution de la force de travail de la société toute entière , puisqu’il n’existe pas de loi de reproduction automatique de la société . Par contre, les micro-décisions et le mécanisme psychique de la projection (c’est pas moi, c’est elle, c’est la société comme totalité) expliquent parfaitement le terrorisme des marchés .

(f) Contraintes physiques et contraintes temporelles viennent se rappeler au bon souvenir d’une culture sans nature qui n’a de cesse de les nier ou de les oublier. La valeur est donc ce mécanisme contradictoire de l’ illusion ethnique qui nie la nature pour se prendre pour une totalité et de l’ Univers qui rappelle la globalité de son existence.

Voir Théorie de la valeur . Théorie des prix .


Équivalence de la chaleur et du travail . texte. (a) L’équivalence de la chaleur et du travail physique est posée par le premier principe de la thermodynamique et se formule par le <<Rien ne se perd. Rien ne se crée. Tout se transforme. (Lavoisier)>>.

(b) Mais ce premier principe est partiellement contredit ou rectifié par le principe de Carnot ou le concept d’ entropie dû à Clausius. Ainsi tout travail peut se transformer en chaleur, comme le montre l’expérience du frein de Prony. Mais toute chaleur ne peut pas se transformer en travail. Une partie de la chaleur n’est pas de l’énergie utile. D’où la limitation du rendement des machines thermiques et la découverte du chaos moléculaire sous l’ ordre macroscopique apparent du ceteris paribus .

(c) Depuis Maxwell, Boltzmann et Gibbs, la mécanique statistique étudie les formes et les conséquences de cette absence de propriété de réversibilité parfaite .

(d) Si Karl Marx est celui qui est allé le plus loin dans la formulation de la plus-value, toutes les théories économiques semblent supposer un mouvement perpétuel en économie et même une sorte de negentropie . Cette entropie négative supposée est assimilée à l’ information par Léon Brillouin (1889-1969) ou par Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955). Ni le premier ni le second principe la thermodynamique ne permettent une telle chose. Henri Atlan a levé le quiproquo en distinguant information-code ou structure et information-flux ou message. Certes le travail économique n’est pas le travail physique. Mais c’est aux économistes d’expliquer de quel “en-plus sans en-moins” ils parlent à propos de progrès, de croissance ou de développement. C’est bien le rôle de la nécessaire théorie de la valeur .

Voir En-soi. En plus de matière . Démon de Maxwell . Forme des molécules . Liebig. Podolinski .


Negentropie. texte. (a) La negentropie est un concept rigoureux de physique, dont le domaine de validité , l’interprétation physique et l’interprétation philosophique restent incertains.

(b) Le terme a été créé par Léon Brillouin (1889-1969), mathématicien (fonction de Brillouin) et physicien français, dans “Science and Information Theory” en 1956. Il a progressivement remplacé les expressions <entropie négative> et <entropie changée de signe> employées, pour des raisons indépendantes, par Norbert Wiener pour la “Cybernétique” et Erwin Schrödinger pour des applications ou des généralisations (“What is Life ?”, 1945) de la physique quantique. La question commune est celle de la différence entre les processus thermodynamiques de la physique (principe de Carnot ou entropie de Rudolf Clausius) et les phénomènes de complexification que montrent nombre de processus vitaux.

(c) La negentropie, la <syntropie> (L. Fantappie, 1944) ou la <non-entropie> décrivent et mesurent la formation de structures organisées (ordre) au sein du réel, tandis que l’entropie décrit l’usure et la dégradation (désordre, chaos ) de ses structures. Les hommes dressent des dolmen, des statues, des mausolées et des murs de pierres. Le temps les use (Pyramides, muraille de Chine) ou leur casse le nez (Sphinx). Les ailles (victoire de Samothrace) ou les bras (Vénus de Milo) leur en tombent.

(d) Mais il arrive aussi que le chaos structurant produise de l’ordre apparent (dolmen brisé de la Catessonne ou chaos rocheux du Col de la Croix-de-l’Homme-Mort ?). C’est ce que l’on exprime par la formule <<order from noise. (Ludwig von Bertallanfy, “Théorie générale des systèmes”)>>.

(e) La thermodynamique s’applique à toute forme d’ énergie: chimique, électrique, mécanique, etc. Pour la thermodynamique classique, un système physique, doté d’une certaine quantité d’énergie et pourvu d’un ordre global régissant ses micro-états, ne peut évoluer spontanément que vers un état d’équilibre thermique homogène. Sans le deus ex machina du démon de Maxwell , les molécules rapides d’un gaz chaud et les molécules lentes d’un gaz froid se mélangent et donnent un gaz tiède. Cela marche aussi avec du café chaud et un nuage de lait froid, du thé chaud et une goutte de citron glacé ou du lait bouillant et des flocons d’avoine. Le système est devenu indifférent à ce qui l’entoure. On dit que le système a atteint son désordre maximal. En généralisant, on parlait d’état de tiédeur, de warmtod, de la mort thermique de l’ Univers.

(f) Face à cela, comment expliquer la formation du foetus , la complexité croissante des organismes sur un phylum, l’apprentissage et l’organisation ou l’apprentissage organisationnel?

(g) Depuis Ludwig Boltzmann, l’entropie est envisagée dans le cadre du calcul des probabilités. La nécessité devient une possibilité. Un système évolue de l’improbable vers le probable ? Alors, la probabilité est fonction du point de vue . Sur une île déserte, face à un tas de pierre et une jolie femme, un homme probable va-t-il faire un mur (negentropie pour le physicien) ou faire l’amour (déterminisme du gène égoïste pour le généticien) ? Pour les êtres vivants, Schrödinger a parlé de propriétés de non-équilibre auto-entretenu.

Lire Lars Onsager et Ilya Prigogine, “Études des états stationnaires et des systèmes loin de l’équilibre”.

Voir Quanta.


Domaine de validité . (a) Toute proposition logique peut être soit vraie, soit fausse. Sinon elle est mal formée ou vide de sens.

(b) La vérité d’une proposition logique n’est établie qu’à l’intérieur d’un domaine: son domaine de validité.

(c) Aucune formule ne peut prétendre être vraie en tous temps et en tous lieux. La théorie du Big Bang illustre très bien la succession des lois physiques.

(d) Des formules “vraies” à une certaine échelle de la résolution mathématique se révèlent fausses, simplificatrices ou caricaturales quand on accroît cette résolution.

(e) Des formules qui semblent vraies (gravitation de Newton) quand on les applique à deux corps (le Soleil et 1 de ses planètes) ou entités (opposition binaire du <haut> et du <bas>) se révèlent fausses dès qu’on les applique à trois corps (Henri Poincaré) ou trois entités. Il suffit de peu pour passer de l’ ordre au chaos. En théorie des jeux, on considère que cinq est le

(f) Des lois physiques dont les formules mathématiques (U = R * I) définies dans des conditions de laboratoire, ceteris paribus , où <<toutes choses sont égales par ailleurs>>


Ceteris paribus . (a) Formule scientifique, signifiant <<toutes choses sont égales par ailleurs>>. C’est ainsi que sont constituées toutes les lois physiques élaborées comme des fonctions d’une ou de deux variables.

(b) La formule (les “Sophismata” de Heytesbury) est issue de la pensée scolastique du Moyen-Âge (sophismata de maximo et minimo, casus, ex suppositione, corpus, positio impossibilis, obligationes, consequentiae).

(c) Si vous voulez assister à la reconstitution d’une “disputatio” scolastique, lisez le roman de Umberto Eco ou regardez le palimpseste de Jean-Jacques Annaud, tous deux nommés: Le Nom de la Rose .

Voir Domaine de validité .





Auteur


Hubert Houdoy



Créé le 11 Novembre 1998





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Mise à jour: 16/07/2003