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Glossaire Détaillé, Lettre E, numéro 04

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Économie monétaire , texte, partie de la société dans laquelle les échanges utilisent voire sont régis par la monnaie .

S’oppose à l ’économie non marchande .
Une économie monétaire est <<une économie où la variation des vues sur l’avenir peut influer sur le volume actuel de l’emploi, et non sur sa seule orientation (Keynes p. 15)>>.
L’économie monétaire permet à deux logiques très différentes, la production (instrumentale) et l’ appropriation (identitaire), de se mélanger inextricablement.
C’est pourquoi le modèle du chaos , qui n’est pas un modèle unique , est plus pertinent que le modèle de l’équilibre .

Économie non marchande , texte, partie de la société dans laquelle les échanges n’utilisent pas la monnaie.

L’économie non marchande inclut les échanges internes aux entreprises, aux familles et à l’État.
L’économie non marchande contient aussi l’économie de don.

Économie planifiée , texte, économie organisée selon les principes de la planification intégrale préconisée par le parti communiste d’URSS.

Économie Politique , (fondateurs), texte, Économie Politique ou théorie économique classique a été érigée par un petit groupe de théoriciens.

Adam Smith (1723-1790), David Ricardo (1772-1823) et John Stuart Mill (1806-1873) en constituent le coeur.
Ils furent complétés ou discutés par le français Jean-Baptiste Say (1767-1832), auteur de la fameuse “ Loi des Débouchés ” et le pasteur anglican Thomas Robert Malthus (1766-1834).
Malthus est célèbre au point d’avoir suscité un adjectif. Il est l’auteur de la théorie malthusienne de la surpopulation.

Économie publique , texte, partie de la société dans laquelle les échanges sont régis par l’État, même s’ils utilisent la monnaie (impôts, subventions).

Economie sexiste , texte. Présupposé implicite d’une théorie économique qui ne remet pas en cause ses représentations.

<<Non seulement le discours économique mais bien la réalité économique et sociale de la société salariale s’est élaborée sur la base de rapports de sexes antérieurs, et s’est construite en prenant la re/production domestique comme étant un fait de nature... féminine.
En occultant cette dimension fondamentale des rapports sociaux, le discours économique qui anime et domine cette société, ne peut donc rendre compte de la re/production domestique à travers le discours qui a contribué à occulter cette réalité. (L. Vandelac, L’impossible travail des femmes..., p. 121)”.

Voir Production domestique invisible . Occultation de la reproduction humaine . Travail féminin sous-évalué . Sphère domestique moderne . Base inconsciente du discours économique .

Économie sociale , texte, sphère de la société qui ne relève pas de l’ économie capitaliste tout en participant à l’ économie monétaire voire marchande.

L’économie sociale comprend les mutuelles, les associations, les organisations humanitaires et à but non lucratif.
L’économie sociale compte parmi les grands créateurs d’emploi.

Économies d’échelle , texte, sur un marché de vendeurs (pénurie), instrument de conquête des marchés par la guerre des prix.

Les économies d’échelles sont les économies que l’on réalise en produisant à grande échelle. Elles viennent de la répartition des coûts fixes sur un plus grand nombre d’unités produites. S’y ajoute le pouvoir de marchandage avec les fournisseurs et le pouvoir de séduction par intimidation sur le consommateur (Ne soyez pas ringards, achetez chez moi, puisque je suis le plus fort).
Mais les économies d’échelles ne sont un avantage (rente) que si l’on continue à vendre au même prix que le petit concurrent. Quand la course aux économies d’échelle produit des multinationales qui transforment leurs anciens concurrents en sous-traitants, la rente différentielle des économies d’échelle (profit extra ) disparaît.
A ce moment là, il devient trop tard pour pratiquer, sur le consommateur, le prix de monopole dont on rêvait depuis le début de la guerre par les prix. Car la mondialisation entraîne une logique de marché d’acheteurs (diversification, flexibilité).

Voir Compétition. Régime de pénurie dans le monde du travail .

Économisme, péché mignon de la science économique et du marxisme orthodoxe.

Tendance à expliquer toute la vie sociale par la vie économique.
Tendance à expliquer toute la vie économique par un déterminisme des quantités (Consommation, Épargne, Investissement, Impôt, Production, Revenu).
Tendance à expliquer des phénomènes à 1% près (croissance, taux d’intérêt) tout en admettant une imprécision de 30% dans les chiffres (collecte, traitement) et de 50% dans leurs concepts (flou ou désaccord sur les définitions).
Totale ignorance de la fractalité des objets réels .

ECOSIP. (a) Le nom de l’Association Ecosip signifie Économie des Systèmes Intégrés de Production.

(b) Cette association est une des rares associations regroupent des chercheurs, des enseignants, des étudiants doctorants et des professionnels de l’industrie. Ces travaux publiés sur le contrôle et le pilotage de la performance sont des références.

(c) Un des groupes de travail d’ECOSIP, animé par Jacques Perrin (CNRS, INSA Lyon), est spécialisé dans l’activité de conception industrielle. Cette activité stratégique est étudiée sous les points de vue de l’apprentissage organisationnel, de l’économie, de la gestion, de l’automatique, de la décision, des SGDT, de la conception simultanée , de la psychologie cognitive et de l’ ergonomie cognitive appliquée à la Conception Assistée par Ordinateur .

Texte Graphe d'Exploration des Possibles. Concevoir le Produit et l'Usage. Les Bases de Composants.

Écotaxe. Projet européen (voire japonais, mais pas américain) de taxer les produits industriels en fonction de leur prélèvement énergétique et de leur émission polluante tout au long de leur vie (conception, production, utilisation, reconversion, recyclage, stockage ou destruction).

A cause de la durée de vie de ses déchets, la taxe payée pour l’énergie nucléaire risque d’être très élevée. Celle payée pour l’énergie solaire le serait beaucoup moins. L’écotaxe permettrait de rapprocher les coûts sociaux et les coûts privés.
L’écotaxe obligera le constructeur à se porter garant du recyclage possible et économique de ses produits. On s’orientera alors vers une économie de location .

Écotope. Terme de biologie. (a) L’écotope est la plus petite pièce de la mosaïque écologique.

(b) Un écotope désigne la niche écologique où la plante ou l’animal concernés s’insèrent dans un cycle vital beaucoup plus vaste. L’écotope est le parfait exemple de l’arbre qui ne doit pas cacher la forêt.

(c) L’écotope est à l’ organisme vivant sur la planète Terre ce que le tissu cellulaire est à la cellule animale . Pour un organisme donné, l’écotope est le lieu voire Le Lieu où sa spécialisation lui permet de vivre. Il est une niche dans un chaos structurant beaucoup plus global à l’intérieur duquel s’effectuent des échanges (matière, énergie) à toutes les échelles ou à divers niveaux d’organisation.

Voir Organisation potentielle . Système naturel . Univers.

Écotope-dépression. Terme de biologie. Dans un milieu écologique vaste comme une forêt inondée de type laurentien (dans la région du Saint-Laurent ou de même type), les conditions ne sont pas homogènes. Du fait des reliefs plus ou moins accidentés, des écotopes différenciés se développent.

(a) Longuement inondé, l’écotope-dépression est tapissé d’une terre noire. Sa composition (ph) et sa réaction sont plus ou moins neutres.

(b) Pour les périodes humides, l’écotope-dépression contient des plantes (la fougère royale) qui peuvent résister à l’asphyxie des racines.

(c) En période plus sèche, avec la baisse du niveau de l’eau, ce sont des annuelles comme l’impatiente qui vont germer dans un sol riche. Elles profiteront de ce que le sol est mieux aéré.

Voir Écotope-tertre. Cycle vital .

Écotope-tertre. Terme de biologie. (a) Dans un milieu écologique hétérogène, comme une forêt laurentienne inondée, des écotopes différenciés se développeront.

(b) Un écotope-tertre (en hauteur relative) sera en général exondé (ex-ondé, hors d’eau, contraire de in-ondé). Son humus au ph acide sera très favorable aux plantes sylvestres des terres hautes (maianthème, tiarelle). Un phénomène identique se trouve dans la chênaie à myrtille (nord et ouest du Bassin parisien) ou la pinède à myrtille (Monts du Forez).

Voir Écotope-dépression. Cycle vital .

Écoulement. (a) Sens classiques. L’écoulement est le fait de s'écouler (l'écoulement d'un liquide) ou le fait d'écouler sur le marché ou de vendre des marchandises en réalisant leur valeur d’échange .

(b) L’écoulement est le mécanisme par lequel un fluide (eau, air, huile, neige, etc) se trouve guidé par un support sur lequel (plan) ou dans lequel (cylindre creux, etc) il glisse sans trop d’adhérence, sans trop d’érosion ni trop de dépôt d’alluvions. On peut étudier l’écoulement sans analyser les modifications du support (érosion, dépôt) ni celles du fluide (chargement en charge alluviale ou dépôt de ses alluvions). Le fluide n’est pourtant pas une collection de parties indépendantes.

(c) L’écoulement des gouttes de pluie sur une vitre est un merveilleux spectacle naturel . Un simple écoulement de gouttes de pluie sur le support lisse et plan d’une vitre verticale montre que l’écoulement n’est pourtant pas un phénomène simple. Si la pesanteur de l’eau était la seule force en présence, l’eau s’écoulerait en autant de lignes verticales qu’il tient de gouttes d’eau dans la largeur de la vitre. L’eau (même pure) ayant une certaine adhérence sur la vitre (pourtant électriquement non conductrice), nous voyons d’abord les gouttes mouiller aléatoirement la vitre jusqu’à ce que celle-ci soit trempée ou un champ de gouttes.

(c) De nouvelles gouttes venant à tomber sur des points déjà mouillés, la pesanteur accrue dépasse les forces d’adhérence. Une goutte amorce une avalanche sur la pente verticale. Sa chute n’est pas verticale. Elle est guidée par les zones mouillées qu’elle trouve sur son chemin. Sa trajectoire n’est donc pas une ligne droite (la ligne de plus grande pente dans un plan vertical) mais une ligne brisée ou fractale. Autrement dit, seule une goutte d’eau isolée ou imaginaire tend à descendre une pente selon la ligne droite de plus grande pente. Les eaux de pluie concrètes sont des eaux dont l’écoulement manifeste une interdépendance. Les formes réticulaires (en réseau) dessinées par la pluie battante sur une vitre nous donnent une vision courante d’un chaos structurant et de ce que peuvent être des attracteurs étranges .

Voir Érosion hydraulique . Les Chambons . Grange de Drayard . Cascade de Chorsin .

Théma Thématique, l’Avalanche.

Écriture close , (/bavardage), texte, dirigée par un projet d’intelligibilité et une impatience de production de sens, l’écriture close s’oppose au bavardage par la construction systématique de son propre objet.

Elle concourt à la production de systèmes sémantiques ou sémiotiques particuliers. L’écriture close vise la cohérence et la pertinence. Pourtant une telle écriture ne peut atteindre le réel.
La clôture suppose et produit une totalisation mystificatrice.
Chaque métier spécialisé ou chaque discipline scientifique particulière (objet, méthode, champ) ne réussit à produire qu’une réalité apparente .
Cette spécialisation des compétences est utile. Mais la synthèse de ces discours est plus que problématique.
Une hiérarchie de légitimité des disciplines scientifiques, accompagnant les mécanismes de réduction par abstraction, provoque une écriture linéaire qui renforce les totalisations et peut engendrer le totalitarisme.
La somme des réalités apparentes à bien peu de chance de reproduire la réalité. Seul un décloisonnement des discours et une écriture collective , respectueuse des individualités, peuvent espérer s’approcher de l’objectif d’intelligibilité du réel.

Voir Réalité lointaine . Réel voilé . Totalité.

Écriture collective , (= écriture hypertextuelle), (/écriture linéaire), texte, ensemble de techniques permettant une activité collective et la possibilité pour cette intelligence collective de se manifester, de se perpétuer et de se transmettre, sous forme d’ informations, grâce à un document commun.

Voir Métaplan, Graphe d'association d'idées , Graphe d’exploration des possibles .

Écriture hypertextuelle , technique d’écriture adaptée au World Wide Web.

Technique d’écriture faisant appel aux liens hypertextuels vers d’autres textes.
Technique d’écriture favorable à une écriture collective .
Un travail de réflexion et de rédaction lui permet d’aller au-delà du bavardage des lieux de concentration involontaire et des autres discussions de machine à café, où les relations de sujet à objet s'essoufflent faute de projet.
L’ouverture vers d’autres textes permet le dialogue, le débat sur le sens de termes jamais définitivement fondés. Le jeux entre les significations permet de passer d’un système sémantique ou sémiotique à un autre.
On évite ainsi la clôture artificielle et impatiente de l’ écriture close .

Écriture linéaire , (= écriture close), (/écriture hypertextuelle), texte, la tentative de clôture des discours scientifiques ou professionnels provoque une spécialisation et un morcellement du champ des connaissances.

Pour relier les domaines entre eux, une hiérarchie de légitimité s’instaure entre les domaines. La biologie est scientifique dans la mesure où elle s’appuie sur la chimie. Celle-ci tient sa scientificité de la physique. Cette dernière est vraie grâce à son usage systématique des mathématiques.
Or, cette linéarisation des discours, de r éduction en réduction, laisse échapper l’essentiel des objets à chaque étape. Et la totalité que l’on prétend découvrir peut se révéler désespérément vide et dangereusement totalitaire.
Aujourd’hui, une écriture hypertextuelle peut remplacer l’ écriture close par le dialogue. La communication des réalités apparentes rétablit les débats techniques, sociaux et politiques.
Une écriture hypertextuelle et collective ne naturalise plus le sens qu’elle produit. Elle ne prétend plus détenir la source de la vérité. Elle admet que la science n’est qu’un projet.
La science est un pari d’intelligibilité construite. Ce pari ne se trouve justifié que par un projet plus vaste, problématique: la survie et de développement durable de l’humanité.

Voir Linéarité. Linéarisation. Manifestation.

Auteur

Hubert Houdoy

Créé le 15 Novembre 1997

Modifié le 29 Juillet 1999

Suite

Glossaire Détaillé, Lettre E, numéro 05

Lettre F

Glossaire Détaillé, Lettre F, numéro 01

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Mise à jour: 16/07/2003