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Glossaire
Détaillé, Lettre A, numéro 02
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Glossaire Détaillé, Lettre A, numéro
01
Absolu. La recherche
de l’absolu est une exigence méritoire qu’il faut savoir
utiliser avec beaucoup de relativité.
- <<Il n'y a
qu'une maxime absolue, c'est qu'il n'y a rien d'absolu. (Auguste
Comte , Cours de philosophie positive)>>.
Voir
Totalitarisme.
Théma Thématique de la Totalité.
Absolu chrétien , texte. La conception chrétienne, la plus
courante et la plus officielle, de l’Absolu est la vision divine
d’un Dieu créateur , éternel et
inaccessible directement par l’homme. Certes, la prière existe,
mais elle ne laisse ni trace écrite ni accusé de
réception. La présence auprès de Dieu
est réservée à ceux qui auront gagné leur paradis,
pendant leur présence sur Terre.
- <<Le déclin
de la religion catholique est un autre facteur qui a favorisé la
popularité de la méditation dans son aspect
initiatique, spirituel, c’est-à-dire dans le rapport que celle-ci
permet d’entretenir avec le divin, l’ Absolu. Le
christianisme nous a presque toujours présenté l’Absolu,
Dieu, comme un Être de l’au-delà, inaccessible, auquel nous
devions obéissance et qui nous culpabilisait souvent; il ne nous
incitait pas à l’expérimenter de l’intérieur
mais à lui obéir de l’extérieur, comme un enfant
obéit à un père qui détient
l’autorité suprême... Ne pouvant nous appuyer sur notre
propre expérience du divin, nous avons du nous en
remettre à la compréhension que nous ont transmise ses
représentants, ce qui a engendré de
l’incompréhension entre le discours officiel sur Dieu et notre
propre expérience dans la vie quotidienne. (Manon Arcand,
S’initier à la méditation, p. 16-17)>>.
Voir Auctoritas. Transcendance.
Discours de vérité . Parole de
vérité . Existence de Dieu .
Abstraction, texte,
opération par laquelle l’esprit isole dans un objet une
qualité particulière pour la considérer à part.
- Il ne peut y avoir de réflexion sans
abstraction. Mais tous les mots que l’on forge pour nommer ces
abstractions ne peuvent prétendre, ipso facto, à une
correspondance dans la réalité. D’où la
méthode hypothético-déductive qui élabore des
concepts cohérents et sélectionne les concepts pertinents. Ils
doivent satisfaire des règles de cohérence, de
pertinence et de simplicité qui caractérisent
la méthode scientifique. Mais l’abstraction n’est
qu’un premier mouvement (réduction,
pensée du même ) qui doit être
composé avec les résultats d’autres abstractions pour
reproduire la complexité du réel
(pensée de la diversité ).
Voir
Induction. Abstraction comme exclusion .
Abstraction et diversité .
Abstraction comme exclusion , texte. L’ abstraction est un
puissant processus de la pensée. Il consiste à extraire un
certain nombre de déterminations d’une réalité
complexe. L’abstraction permet de réduire au
même. Elle permet d’effectuer des classements.
Mais l’abstraction première doit être suivie d’un
retour à la complexité. L’analyse doit être suivie
de la synthèse. La pensée du même ne peut
exclure une pensée de la diversité .
- Historiquement, la pensée du même est la construction
d’un ordre guerrier au sein de la société
qui cherche à se constituer en totalité. Ce
mouvement simplificateur remonte à la prohibition de
l’inceste ou plutôt à l’
échange des femmes entre hommes .
Considérée isolément, la pensée du même est
une grave hypothèse simplificatrice. Elle consiste à faire de
l’abstraction non pas un processus de réflexion mais un processus
de sélection. La pensée du même est ainsi la cause de bien
des exclusions. Elle est une forme de totalitarisme, de
purification ethnique. C’est l’abstraction comme exclusion. Elle
se rapproche du marché comme mécanisme
d’exclusion .
Voir Abstraction et
diversité . Comme tout le monde .
Texte Chômage Classique.
Abstraction et diversité , texte. S’il est juste de critiquer l’
abstraction pour certaines de ses conséquences
(abstraction comme exclusion ), il ne faut pas oublier
qu’elle est un premier mouvement, nécessaire, de la
pensée.
- La diversité était
partout présente, dans la nature, avant que
n’apparaisse la pensée organisatrice de
l’homme. La diversité est toujours présente dans notre
environnement. La perception, la représentation et la
mémorisation contribuent à la constitution de
modèles mentaux individuels . Comme des cartes,
ceux-ci nous aident à nous repérer dans ce vaste monde. Pour
être utiles et pratiques, les modèles doivent être plus
simples et plus maniables que les territoires dont les cartes se veulent les
représentations. D’où ce mouvement
d’abstraction qui s’appliquerait même à
Robinson Crusoé .
- Or, la diversité des
individus dans les populations augmente encore ce processus
d’abstraction dans les mémoires. Une
réduction s’effectue en chaque individu parce
que les signifiés mémorisés sont le
résultat d’une sélection dans les informations
perçues.
- Deux individus qui observent ou vivent la même
situation ne mémorisent pas les mêmes éléments de
connaissance. Ils ne produisent pas les mêmes
modèles de la réalité.
Chacun a sa réalité apparente .
- Une
réduction s’effectue dans la
langue que les individus partagent. Car, pour faire
communiquer les connaissances individuelles, chacun ne peut utiliser
qu’un nombre limité de mots (lexèmes). Si chacun attribue
à un mot une signification particulière, le sens commun sera
plus restreint que les significations personnelles. D’où une
nouvelle abstraction des significations.
- Le sens commun des
lexèmes se réduit à ce qui
apparaîtra comme les dénotations. Le sens commun
exclura ce qui sera alors considéré comme des
connotations personnelles. D’où l’
invariant sémantique qui, au lieu d’être
commun, est propre à chacun. La communication interindividuelle
contribue à diversifier nos représentations personnelles.
- Seule une pensée scientifique et des informations
codifiées dans des ordinateurs permettront à chacun de nous de
dialoguer avec des systèmes artificiels d’
informations pour y confronter la formulation de ses propres
connaissances. Notre confrontation avec une
réalité lointaine sera toujours
médiatisée par des représentations humaines
(réalité apparente) ou artificielles (systèmes
à base de connaissances ).
Voir
Pensée de la diversité . Grains de
connaissance . Invariant et référent .
Réel voilé . Monsieur
Toulemonde .
Abus sexuel . texte. (a) Un abus sexuel n’est pas un abus
(usage mauvais ou excessif) de la sexualité.
L’abus sexuel ne sera jamais une trop grande
activité sexuelle entre les amants
liés par une véritable relation amoureuse . Si
l’abus d’alcool est dangereux, il ne peut y avoir d’abus de
la sexualité dans l’ amour. La
relation sexuelle est une relation dans laquelle se joue une
lutte, une joute ou un ballet pour
l’occupation d’une position dominante. Quand la
relation sexuelle se déroule entre deux adultes libres, il n’y a
pas d’abus de position dominante, car c’est dans la relation
sexuelle elle-même que se créent les positions de sujet
du désir et d’ objet sexuel .
Néanmoins, la relation du mâle dominant et de la
femme soumise dans le mariage est une
relation de domination culturellement assistée .
(b) L’abus sexuel est l’usage même du sexe dans une
relation qui n’est pas une relation amoureuse. Un abus sexuel est un
abus de pouvoir (mari, père, mère, directeur, éducateur,
mâle dominant ) par la domination ou
par la séduction. L’abus sexuel est toujours un
abus de position (hiérarchique, économique, culturelle,
physique) dominante. La séduction masculine est
déjà un abus sexuel. Elle peut s’exercer entre deux
adultes, quand existe une relation hiérarchique d’employeur et
d’employé. D’où le harcèlement
sexuel , le viol et les quasi-viols (la
p’tite bonne ) là où se mêlent le
monde du travail et le monde de
l’amour .
Cet abus consiste à:
- (1)
donner une traduction sexuelle (paroles, statut social, gestes) à une
relation qui n’est pas une relation amoureuse ni une
relation sexuelle entre personnes libres et égales,
- (2) tout en
maintenant la relation de domination incluse dans la relation
initiale.
(c) La relation amoureuse de Gabrielle Russier (voir le
film, “Mourir d’aimer”) pour un ancien élève
(de Terminale) n’était pas un abus de pouvoir et donc pas un abus
sexuel.
(d) Parmi les abus sexuels, on peut citer, de manière
non exhaustive: castration, excision du
clitoris , infibulation, harcèlement
sexuel , attouchements sexuels sur des enfants,
viol, inceste ou plutôt viol par le
père, séduction par le père ou par la
mère, crime pédophile du pédomane, castration des jeunes
chanteurs, production d’ eunuque,
hospitalité sexuelle , prostitution
sacrée . Nous n’indiquons aucun geste (coït,
pénétration anale, fellation, etc) car l’abus n’est
pas dans un geste particulier (quand on s’aime et entre égaux
tout est possible) mais dans l’abus de la position
dominante. C’est pourquoi la domination culturellement
assistée du mâle dominant sur la
femme soumise peut être considérée comme
une forme de l’abus sexuel. L’abus sexuel est un crime
caractérisé quand il met en relation un adulte et un enfant.
L’abus de position dominante y est flagrant. C’est le cas dans le
tourisme sexuel. A fortiori dans le monde du verbe quand
l’enseignant abuse de sa r esponsabilité pour
s’adonner au passage à l’acte du fantasme
de la connaissance biblique . D’où le
pédomane et le mal-nommé crime
pédophile .
- <<Abuser d’un enfant ou
exploiter un travailleur, c’est toujours profiter d’une
position dominante et, d’ailleurs, les pays où
la prostitution enfantine est la plus répandue sont
aussi ceux où les droits du travail sont les moins
développés. (Odon Vallet, Le Honteux et le Sacré, page
35)>>.
- Karl Marx aurait plus facilement vu la
domination là où il voulait voir l’
exploitation ouvrière d’une bien
énigmatique plus-value, s’il ne
s’était pas adonné lui-même à l’abus de
la position dominante d’employeur vis-à-vis de sa propre
bonne-à-tout-faire. Jenny Marx, noble de naissance, a
littéralement fait preuve de la noblesse d’âme d’une
grande dame (hors classes sociales). Elle a gardé
la p’tite bonne avec elle. Jenny a élevé
l’enfant avec les siens tout en laissant Marx raconter
que cet enfant était le fils de Friedrich Engels.
(e) Dans le langage de tous les jours, un abus de langage, sexuel,
passe inaperçu. Il s’agit de la confusion entre <sexe> et
<genre> dans les expressions < sexe masculin > et
< sexe féminin > pour désigner des
situations dans lesquelles ni le sexe de l’homme ni le
sexe de la femme ne sont impliqués. Or, cette
confusion entre sexualité et position sociale est le plus ancien et le
plus courant des abus sexuels. Dans le monde du travail
actuel, la beauté (ou l’élégance
sexuellement connotée) comme obligation de performance
pour la secrétaire, l’assistante, la serveuse ou
l’hôtesse est une forme d’ obligation
sexuelle imposée, non pas au corps virtuel
mais au corps plein , dans le spectacle
social et l’ institution de la mode .
(f) Par contre, l’emploi du genre neutre <homme> (qui,
hélas ressemble au masculin) pour désigner deux des genres, le
masculin <homme> et le féminin <femme>, ou l’absence
de genre, n’est pas un abus sexuel.
Voir Domination
masculine . Hiérodule. Production
sociale des corps . Domination comme principe .
Principe de domination . Prostitution.
Misogynie.
Texte Mutilations
Sexuelles. Connaître le Clitoris. Le Honteux et le Sacré.
Théma Thématique, Monde des Positions.
Acceptation de la mort , texte, L’ acceptation de la
mort , comme limite du projet personnel de l’ individu
Robinson et du projet collectif de l’ organisation
Crusoé est la clef de l’ ouverture à la
globalité .
- L’acceptation de la
globalité est la conscience de la précarité. Le constat
de la mortalité est un antidote à toute
tentation de la totalité.
- Faute de
clôture et de totalisation, le projet de l’organisation ne peut
pas primer sur celui de l’individu. La relation des projets n’est
pas une hiérarchie. La topologie des organisations
réelles n’est pas un emboîtement. Les projets sont alors au
même niveau. Le critère de sélection, pour les inscrire
dans la diachronie, est la capacité de les combiner dans un
parcours narratif , dans un procès
syntagmatique, selon le principe de la
présupposition. Les éléments
présupposés doivent être antérieurs aux
éléments présupposants. La logique de construction des
projets et des organisations est celle de la valeur
d’usage . Nous la voyons se développer avec les
partenariats et les organisations virtuelles
.
Voir Mortel. Mort de la chair
. Mort du verbe . Accepter de vivre .
Texte Organisations Virtuelles.
Acceptation de la mutilation . Mutilations Sexuelles. Même pour celle qui a pu
assister à l’ excision du clitoris de sa soeur
et savoir ce qu’il en était de la souffrance de
l’excision , faute d’échappatoire, le poids du
rite d’institution est considérable. Passer du
statut de fille impure , régulièrement
dévalorisée par les quolibets, les rejets et les injures
relatives à la souillure, à celui d’épouse
potentielle, socialement reconnue, tel est le mécanisme mental qui
pousse à l’acceptation de la mutilation.
- <<A
partir de ce moment-là, j’ai redouté ce rituel auquel je
devais être soumise et qui ferait de moi une femme. Je
me suis efforcée de chasser de mon esprit ces images horribles et, le
temps passant, le souvenir de la douleur que j’avais lue sur le visage
d’Aman s’est estompé. J’ai fini par me convaincre
stupidement que je désirais moi aussi devenir une femme et rejoindre
ainsi mes soeurs aînées. (Waris Dirie ,
Fleur du Désert , page 68.)>>.
- C’est par le même mécanisme d’acceptation
fataliste que se mettra en place la complicité de la
mère .
Voir La Tueuse .
Veille de l’excision .
Acceptation
non-fataliste du réel , texte. Dans
le film éponyme (du même nom), Lancelot explique à un
brave colosse paysan que pour combattre comme lui, il faut un certain nombre
de compétences (qu’il possède) plus une disposition
particulière: être prêt à mourir, en accepter
l’éventualité.
- C’est aussi
l’acceptation du réel qui permet à
Sisyphe de triompher de la mort. Il assume, en
lui-même, la succession des générations. Il redescend et
reprend, lui-même, le fardeau. Cette reprise du rocher est aussi ce qui
relativise la responsabilité de la
génération parentale. Comme dans la conclusion du “Mythe
de Sisyphe” de Camus, il faut imaginer Oedipe heureux
(Heureux mortel ).
- Une fois de plus, par l’
intertextualité des mythes, ce sont
deux mythes modernes, Robinson et Cyrano, qui font dialoguer deux mythes
anciens, Sisyphe et Oedipe.
- Dès qu’il accepte
l’inéluctabilité de sa mort, sur l’île ou
ailleurs, Robinson met en valeur son île tout en abandonnant tout droit
de propriété.
- De même Cyrano chante la femme et
l’ amour sans cueillir lui-même le baiser de
Roxane. Non pas par masochisme. Mais par cet amour de
l’amour qui participe de l’
allégresse, cette acceptation non-fataliste du
réel.
- Dans un bel hommage à distance,
métaphorique, fait de notes et de mots, Jean-Jacques Goldman remercie
“les stars de son adolescence”, filles prétendument
faciles, mais véritablement généreuses,
“précieuses, une à une”, pour qui “ça
n’a pas trop d’importance, quand c’est l’amour
qu’on aime aimer”.
- Comme pour Cyrano, avant de monter dans
la lune opaline, dès lors que grâce à
Roxane, “une robe a passé dans sa vie” et
reçu son amour, il accepte la génération suivante:
“Molière a du génie et Christian était beau
!”.
Voir Projet d’amour .
Acceptation de la mort . Mise en valeur
mutuelle . Génération humaine .
Mémoire de Sisyphe .
Auteur
Hubert
Houdoy
Créé le 15 Novembre 1997
Modifié le 27 Juillet 1999
Suite
Glossaire Détaillé, Lettre A, numéro
03
Lettre B
Glossaire Détaillé, Lettre
B, numéro 01
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Mise à jour: 16/07/2003