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Réseau d'Activités à Distance

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Plan local

"C'est sur le plan local que peut être organisée l'émergence de ces nouvelles activités."

(Ph. Séguin)

1. Collectivités locales

Les collectivités locales (communes, conseils généraux, conseils régionaux) sont particulièrement sensibles à l'emploi de leurs administrés qui sont aussi leurs électeurs.

Beaucoup essayent d'attirer des activités industrielles ou de services sur leur territoire. Mais il faut éviter la surenchère des primes et des subventions. Une entreprise qui court après les primes n'est pas un parangon de stabilité. Elle risque aussi bien de se déplacer vers le plus offrant économique et le moins coûtant social. On retrouve une limitation du raisonnement économique en termes de valeur d'échange et de concurrence. Il est donc important de fixer les activités nouvelles dans le tissu social de la région d'accueil. C'est ce que montre l'exemple de: Parabole à Felletin.

Les collectivités locales n'ont pas de solution miracle pour créer des emplois quand les entreprises sont condamnées à les réduire, à leur corps défendant. Même si c'est la contrainte de rentabilité des capitaux qui pousse à supprimer les emplois dans les activités déficitaires, ce n'est jamais de gaîté de coeur. Il est dangereux de doper une activité par des subventions car celles-ci ne peuvent être éternelles. Et il est malsain de promettre ce que l'on ne peut tenir. Il semble que les électeurs soient plus critiques à l'égard des promesses.

La capacité de création d'emploi par les collectivités locales est fonction de la mobilisation et des initiatives des citoyens ordinaires. Or nous assistons à l'émergence d'un nouveau phénomène. Le courrier du Réseau d'Activités à Distance en témoigne.

2. Solidarités locales.

Un sondage de Mars 1997 indiquait que plus de 60 % des français étaient disposés à s'investir dans des actions de solidarité. Le pourcentage était beaucoup plus important qu'en Allemagne ou aux Etats-Unis.

En 1996, le Journal Officiel était rempli de déclarations d'Associations ayant pour objet la solidarité et la lutte contre le chômage. Le succès permanent des "Restos du Coeur" est un bon exemple de ce retour de la solidarité. Celle-ci fut longtemps démobilisée par l'aide publique. La proximité familiale du chômage est certainement le moteur principal de cette renaissance.

Quelle stratégie peuvent se donner les associations et les bonnes volontés? Il s'agit d'abord de lutter contre les conséquences de la perte d'emploi en termes de revenu et d'appartenance social. Il est important de tisser de nouvelles formes de relations sociales se substituant au statut de travailleur. Les club de recherche d'emploi sont une première solution pour éviter le repli sur soi et l'exclusion.

La stratégie de recherche d'emploi en constituant un réseau de relations pour préciser et faire connaître son projet professionnel est un autre moyen de développer les contacts et de faire circuler l'information.

Mais la solution n'est pas toujours locale. Il ne suffit pas de favoriser la connaissance mutuelle de l'offre et de la demande locale d'emploi. Elles peuvent être gravement et durablement différentes. Il faut donc ouvrir les initiatives locales et les faire communiquer. Les nouvelles technologies de la communication et de l'information créent de nouvelles opportunités. Le terme général de télétravail couvre tout un champ de possibilités nouvelles.

3. Régions virtuelles

La réalité du territoire est faite de la multiplicité des situations locales. Cette diversité se traduit par la différence des coûts qui ne donne pas les mêmes opportunités dans la ville et à la campagne. Elle permet aussi la complémentarité des activités. Un raisonnement en termes de valeur d'usage permet de coller à la réalité. Il transforme les différences en complémentarités. Il incite au partenariat et à la mise en réseau.

Les nouvelles activités seront plus efficaces si elles s'organisent en réseau. C'est le moyen de faire profiter une région des richesses humaines d'une autre région.

Une région ne peut pas se développer de manière auto-centrée. Les investissements requis seraient beaucoup trop importants. L'autarcie est une erreur historiquement renouvelée et régulièrement abandonnée. Si une région veut se développer, ce n'est pas en se repliant sur elle-même (télévision locale, intranet) mais en s'ouvrant sur le monde, pour mieux le connaître et se faire connaître. Grâce à internet, une région peut s'alimenter des énergies de toute sa diaspora. C'est ainsi que se constitue une "région virtuelle". Mode de vie, L'ouverture des régions.

L'ouverture est la raison d'être du Réseau d'Activités à Distance. C'est pourquoi il est ouvert à toutes les collectivités locales. Le premier service qu'elles peuvent rendre à leurs chômeurs est d'organiser un bureau d'accueil pour les chercheurs d'emploi et les créateurs d'activités.

Le nouveau mode de vie se traduira par une plus grande mobilité des personnes. Les régions fermées sur elles-mêmes auront bien de la peine à attirer durablement les nouvelles compétences nomades.

Surtout, la mobilité ne sera plus une coupure vis-à-vis du travail. Mobilité n'est plus synonyme de tourisme et travail n'est plus synonyme de sédentarité forcée. Avec le téléphone mobile, le fax, l'ordinateur portable et la boite-à-lettre électronique, il est possible de travailler de presque n'importe où. Les communes qui veulent attirer les touristes et les travailleurs nomades peuvent faciliter leur sédentarité temporaire et leur connexion au réseau. Là encore, la valeur du service sera accrue par des relations de réciprocité et une standardisation des commodités entre collectivités locales.

4. Causes du chômage

Les offres et les demandes locales sont souvent trop divergentes. Comment les collectivités locales pourraient-elles créer des emplois quand les entreprises éprouvent tant de peine à le maintenir? Il faut prendre la pleine mesure du phénomène pour chercher les solutions dans les bonnes directions.

Une des causes majeures du chômage est la tendance à l'externalisation de la grande entreprise. La technostructure Glossaire Alphabétique du RAD qui s'était développée à la fin des Trente Glorieuses dans un marché d'offreurs n'est plus adaptée aux nouvelles formes de la concurrence sur un marché d'acheteur. Et la production matérielle de biens n'est plus aussi créatrice d'emploi que pourrait l'être la conception et la fourniture de services personnalisés.

Hélas, le développement des services à la personne, au lieu de se dérouler dans un contexte de croissance des revenus et du pouvoir d'achat, doit se faire dans un contexte de tassement des salaires et de chômage massif. Le changement qui aurait pu être progressif et insensible doit être conscient et délibéré. Les esprits se trouvent souvent à contre-pied de la nouvelle donne. Ce qui n'a pu se faire dans l'euphorie doit se faire dans la détermination calculée. Il faut cesser de promettre les lendemains qui chantent et compter sur les initiatives des citoyens de base.

5. Culture et production

On ne sortira jamais de la crise en pensant que le monde est trop vieux (millénarisme) et que tout a déjà été essayé (fatalisme). La solution ne peut être dans le retour à des traditions passéistes. Le monde de la culture et de la connaissance ne fait que commencer. Surtout, il doit passer d'une contemplation ébahie ("qu'est ce qu'ils ne vont pas inventer!") à une appropriation productive.

Nous souffrons d'un déficit de connaissance et d'assimilation des nouvelles technologies. La France particulièrement. Nous pensons et vivons sur des idées rationalistes qui datent toujours de la fin du XIXdeg. siècle. Bien sur, la production industrielle ne va pas disparaître, mais elle va considérablement se modifier dans un contexte de miniaturisation, de fluidification, d'accroissement de variété et d'ajustement ergonomique aux besoins de l'utilisateur.

La crise de la technostructure est la fin d'un processus de conception qui exclut un consommateur passif. L'entreprise de demain aura besoin de trouver en face d'elle des consommateurs innovants capable d'anticiper sur leurs besoins. Pour cela, il faut avoir un projet de vie qui renouvelle la notion de consommation finale.

Le modèle linéaire de la production est périmé. On opposait les secteurs:

Mais cette distinction n'est plus aussi pertinente du fait de l'industrialisation (machines, automation, série) de tous les secteurs et de la tertiarisation (travail de bureau) de toutes les activités. Les secteurs s'interpénètrent. Tous nécessitent un très haut niveau de formation, un recyclage fréquent et une culture beaucoup plus ouverte et générale.

Une conséquence de cette transformation du travail est la disparition de la distinction stricte entre monde de la production (travail réglementé) et celui de la consommation (loisir spontanéiste). Le besoin croissant de connaissances pour le monde du travail ne va pas sans influencer le mode de vie tout entier. Le monde de la consommation devient beaucoup plus un monde du développement personnel, culturel et social. Dans "Le hasard et la nécessité", Jacques Monod, peu après l'obtention de son (1/3 de) Prix Nobel de Médecine, imaginait déjà une société tournée vers la découverte et la connaissance.

Dans le cadre de la lutte contre les conséquences du chômage et de la mobilisation pour l'emploi, les collectivités locales vont développer cette dimension culturelle. Non pas pour le prestige d'une culture élitiste, ni pour la facilité d'une culture clinquante, mais pour l'efficacité d'une culture pratique tournée vers un emploi plus autonome. RAD - Culture

6. Échanges de savoirs

Les chômeurs sont demandeurs de stages pour diversifier leurs compétences. Mais les chômeurs sont aussi détenteurs d'un gigantesque capital de compétences qu'ils veulent maintenir à niveau et développer. Ils cherchent l'occasion d'être le plus souvent possible formateurs et pas seulement formés.

Ce que les associations et les collectivités locales peuvent favoriser, ce sont les échanges de savoir sous toutes les formes. Un exposé bien préparé, pour un public local de 10 ou 20 personnes, est déjà une expérience utile pour les auditeurs et très stimulante pour le conférencier.

La rédaction de cet exposé et sa publication sur le world wide web est encore plus efficace. La liste des lecteurs potentiels est considérable, même en langue française. La probabilité de lecture est d'autant plus grande que le site est connu pour le double thème de l'emploi et des activités en réseau. L'intérêt pour le conférencier, écrivain, est encore plus considérable. Il montre sa capacité à rester dans le coup et à prendre des initiatives valorisantes. Cela évite bien des questions inquisitrices sur l'air du "Comment gérez-vous votre perte d'emploi?". Le conférencier donne un bonus considérable à la publication de son CV interactif. Sa publication est l'occasion de nouveaux contacts qui élargissent considérablement son réseau local.

Les initiatives locales ont d'autant plus d'impact et d'efficacité qu'elles savent ne pas rester locales et s'intégrer dans un réseau d'activités à distance. La probabilité de réciprocité est d'autant plus grande. Et la publicité donnée à l'action locale contribue à la valorisation de toute la collectivité.

7. Du don à l'échange

Un tel échange de savoirs relève de l'économie de don du fait de la réciprocité et de l'absence de contre-don monétaire. Ce n'en est pas moins une activité marchande dans la mesure où la conférence est faite pour d'autres, pour un proto-marché, pour un ailleurs abstrait plus large que le milieu d'élaboration.

L'activité serait peu différente si l'exposé était réalisé dans un cycle payant de conférences ou de publications. Elle pourrait trouver sa place dans un cycle de formation professionnelle. Elle serait parfaitement adaptée à une formation valorisante et une capitalisation du savoir-faire comme les pratiquent les Papeteries de Golbey. Elle est donc une parfaite préparation à un retour, souhaité, dans une économie de travail rémunéré.

Un tel exemple montre qu'il n'y a pas de différence fondamentale entre une économie de don qui serait réservée aux sociétés primitives et donc en voie de disparition et une économie marchande toujours marquée par un contre-don monétaire.

Il nous semble d'ailleurs que la communication qui émerge sur Internet ne puisse séparer ce qui est gratuit (textes chargeables sur les serveurs) et ce qui est payant (les services complémentaires). Les publications, ouvertes à tous, d'un site web sont nécessaires à sa fréquentation et donc à la transmission de son adresse (URL), de bouche-à-oreille et de copier à coller. Elles jouent le même rôle que les budgets publicitaires et promotionnels de l'économie marchande-capitaliste. Sauf que la publicité bavarde sur tout sauf sur le produit est remplacée par un message directement consacré au sujet. La technologie "push" est remplacée par une technologie "pull" qui respecte le lecteur et fait de lui un partenaire actif.

8. Apprentissage quotidien

Dans les clubs de recherche d'emploi, les Bureaux d'Accueil et les autres formes d'initiatives locales pour l'emploi, de nouveaux savoir-faire s'élaborent quotidiennement et collectivement. Il n'y a pas toujours un savoir-faire déjà constitué et détenu par un expert quand on explore les opportunités offertes par les Nouvelles Technologies de la Communication et de l'Information pour les mettre au service du développement du territoire.

Là où il y a le plus à innover, c'est dans la solidarité à distance. C'est elle qui permet de sortir d'un réel isolement géographique. Là où les compétences complémentaires sont cruellement absentes. Quand les contraintes financières ou familiales empêchent d'aller suivre un Bilan Personnel et Professionnel à la ville la plus proche. La solidarité à distance permet de surmonter un réel sentiment de solitude: Télétravail et Recherche d'Emploi.

Quand les solutions n'existent pas déjà, il faut les inventer. L'innovation sociologique n'est pas moins une exploration que l'innovation technologique. Elle peut s'inspirer de la méthode du Graphe d'Exploration des Possibles.

Le réalisme des solutions doit s'inspirer d'un réel souci de Productivité. C'est parfois le point faible du bénévolat et des associations. La lutte contre le chômage ne passera pas par un gaspillage de temps pour compenser un irréel surplus de productivité. Certes la productivité matérielle est considérable dans l'industrie et dans l'agriculture. Mais elle ne suffit pas à financer le gigantesque développement des services. Et c'est ce manque de productivité qui oblige à laisser tomber des projets pleins d'espoir élaborés par une technostructure qui ne manque pas d'inventivité.

Lutter contre le chômage implique de créer des services productifs tout particulièrement dans le tertiaire relationnel. Là même où les fatalistes conservateurs prétendent que cela n'est pas possible. Nous pensons avoir montré le contraire dans Bilan Personnel et Professionnel à Distance. Et nous le constatons tous les jours. D'ailleurs, ne cherchez pas notre numéro de téléphone. Cet engin archaïque ne sert qu'à émettre et recevoir notre courrier électronique.

Un autre moyen d'obtenir une bonne productivité est le recours à la Division du Travail. Il ne s'agit pas de l'extrême morcellement du labeur subordonné. Il s'agit de la coopération interactive de partenaires librement choisis sur un vaste réseau d'initiatives.

9. Services à la personne

Le tertiaire relationnel est celui des services à la personne. Là, plus qu'ailleurs, le service doit être personnalisé. Pas de production de masse mais un dialogue permanent avec celui qui est un partenaire dans l'innovation sociologique. Nous avons mentionné les Points Accueil Services des Foyers Ruraux de l'Allier et de notre ami Bernard Labonne dans Parabole à Felletin.

C'est dans ce domaine que les collectivités locales peuvent manifester le plus d'inventivité. A la condition de mettre ces initiatives en réseau. Le contact personnel exige autant d'intelligence de la tâche (ergonomie cognitive) que d'intelligence émotionnelle. Le seul moyen d'innover dans ces deux directions inséparables est de Concevoir le Produit et l'Usage.

Nous sommes alors certains que le nouveau secteur des services à la personne ne sera ni un retour au travail à domicile, de triste mémoire, ni le développement de petits boulots ressemblants au chômage déguisé des pays sous-développés.

Les services à la personne sont l'introduction des connaissances scientifiques et de l'esprit de liberté inventive dans les domaines ancestraux de la vie de famille et du voisinage. Ils visent à renouveler le substrat des relations sociales. Ils élargissent la famille bien au delà des relations de parenté. Ils donnent à celle-ci une véritable dimension culturelle. Loin du passéisme, ils la propulsent dans une société ouverte. Celle qui exige la production, le partage et l'assimilation de connaissances toujours renouvelées.

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Faut-il attendre l'emploi?

Compléments

Bilan Personnel et Professionnel à Distance

Concevoir le Produit et l'Usage

Division du Travail

Graphe d'Exploration des Possibles

M.A.U.S.S., Le don

Nouvelles Technologies de la Communication et de l'Information

Mode de vie

Parabole à Felletin

Productivité

Télétravail et Recherche d'Emploi

Définitions

Glossaire Alphabétique du RAD

NTCI et Développement local

Quelles Informations, quelle Communication ?

Quelles Nouvelles Technologies ?

Relations entre NTCI et développement du territoire

Initiatives illustrant l'impact des NTCI sur le développement


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Mise à jour: 16/07/2003