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Glossaire Détaillé, Lettre M, numéro 18




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Glossaire Détaillé, Lettre M, numéro 17





Moi-je, texte. (a) Formule faisant écho au moi freudien. Elle exprime l’activité et la créativité de l’enfant désireux d’entreprendre, de comprendre, d’expérimenter ses nouvelles connaissances et de faire preuve de ses toutes nouvelles compétences.

(b) L’évolution de Robinson Crusoé , à partir de son naufrage, reflète bien la transformation qui aboutit à cette forme, un peu naïve et caricaturale, de prosélytisme. Ce pauvre hère, sans feu ni lieu, crie sa peur et lève les bras au ciel. Après une nuit passée dans les branches d’un arbre, il trouve le refuge d’une grotte protectrice et l’aide d’une végétation nourricière. Elles ont la propriété d’être déjà-là.

(c) Sans échappatoire, hormis la folie pure, Robinson se trouve face à la réalité . Elle est envisagée comme une réalité extérieure. Cette nature externe, Bernard d’Espagnat la nommerait réalité empirique . Elle requiert une expérience et des compétences concrètes.

(d) Sur l’île du Désespoir, Robinson se sent abandonné. Une maladie subite le met face à la mort. Pour la première fois, il regarde derrière lui, dans son passé. Il est la proie du remords. Un dialogue tragique, entre ça et surmoi, développe un nouveau moi. C’est un nouveau stade du miroir . Au sortir de cette crise, Robinson prend des repères spatio-temporels. Il plante un symbole totémique au lieu de son accostage. Il y inscrit la date de son arrivée. Par cet acte symbolique, il est un moi-je, ici et maintenant . A compter de cet instant, le vagabond va se transformer en un héros civilisateur. Il devient d’abord un travailleur infatigable.

Voir Question de la mort . Question de la vie . Question du travail .


Moi-peau, (/individu citadelle), texte. (a) Théorie ou conception selon laquelle le moi serait notre peau ou notre peau serait notre moi. Les blessures et les blessures narcissiques auraient presque le même lieu. Il ne s’agit pas de la peau dans sa réalité et sa fonction biologiques, mais de l’ instance psychique correspondante. Le moi-peau est la représentation psychique que nous avons de notre peau, à partir de notre ressenti interne ou externe.

(b) Le moi-peau s’oppose à l’image sociale de l ’individu citadelle . Car la peau ne couvre pas que l’extérieur du corps. Elle se poursuit, sans rupture, à l’intérieur de notre corps. La bouche, le nez, les yeux, les oreilles, l’anus, le vagin etc sont les lieux où la peau, tout en restant une surface de séparation, met en communication l’intérieur et l’extérieur du volume corporel. Notre peau n’est pas seulement une peau d’inscription sur laquelle notre personnalité sociale imprime ses marques distinctives (mode, religion, ethnie, catégorie socio-professionnelle). Elle est aussi une peau d’échange qui permet des contacts. Pour les amants, dans une relation de confiance et de grande intimité, l’alternance ou la combinaison des caresses intérieures et des caresses extérieures est une occasion d’expérimenter que l’épiderme est une peau d’échange.

Voir Pénétration. Profondeur. Élévation. Sublimation.


Mon nom est personne . (a) “Mon nom est personne” est la réponse du rusé Ulysse au géant Polyphème, un des Cyclopes, resté in-femme depuis le refus de Galatée.

Voir La lutte de Jacob et de l’ange . Le cyclope .


Monde d’Hadès . Les Enfers sont la maison d’ Hadès, le frère de Zeus. Tandis que Zeus règne sur le monde supérieur, Hadès règne sur le monde des ombres et des morts. Le monde d’Hadès n’est ni une prison ni un enfer, mais nul n’en revient jamais.

Voir Orphée. Eurydice. Héraclès. Descente aux Enfers . Chronos. Rhéa. Déméter. Perséphone.


Monde de l’imaginaire , texte. (a) Dans la langue naturelle , dans la manifestation de la pensée, il n’y a ni signal ni symbole. La nature et l’individu sont refoulés par la langue naturelle elle-même. La langue produit un entre-deux: le monde de l’imaginaire . Elle produit aussi un groupe social: le monde du verbe .

(b) Dans la mesure même où la langue est un système de signes , elle se construit comme un système de représentation qui donne l’illusion d’un système d’auto-production. Le système de la langue se construit comme une totalité imaginaire. Il serait grave de croire que cette totalité existe. Envisagé sous l’angle de la synchronie, sans l’apprentissage individuel et sans l’évolution collective, une langue génère toutes les illusions de l’ abstraction. Elle n’a aucun besoin de la réalité externe pour fonctionner comme système de signes. D’où sa capacité à produire de l’ imaginaire individuel ou collectif. Dans le fonctionnement synchronique de la langue, nul besoin de référent. D’où la suffisance apparente du signifiant. Pour produire un discours imaginaire, le signifiant est totalement autonome du référent. D’où le règne incontesté du signifiant-phallus, au sein de son propre spectacle reproducteur. La langue et le système de représentation y gagnent d’ailleurs en cohérence.

(c) Seul le critère de la pertinence et le souci de la réfutabilité de nos conjectures nous permet de sortir, de temps en temps, du délire de l’imaginaire. De fait, si nous vivons dans le réel , nous y pensons très rarement.

Voir Présentation.


Monde de positions , texte. (a) Un monde de positions est un monde figé par des institutions, leurs positions sociales et leurs rôles.

(b) La recherche d'une position par un individu est une stratégie qui relève du modèle de la cible . On visualise une position sociale comme un tout. C'est lui que l'on cherche à atteindre. La stratégie consiste à trouver un chemin entre la position initiale et la position désirée. Bien sûr, il n'y a aucune raison pour que le monde change pendant ce temps. Surtout, le fait de courir d'une position à une autre ne peut contribuer à modifier le monde.

(c) Le modèle de la cible et le monde des positions sont tributaires du sens de la vision . Car la visualisation est totale, macroscopique. Le sens de la vision est totalisant. On ne visualise pas les éléments désirés d'une situation encore à définir, comme ce serait le cas dans un processus fractal du futur . Dans un monde de positions, l'habit fait le moine et le mot fait l'idée. Dans un monde de positions, on ne considère que ce qui est déjà-fait, au détriment du "se faisant" et du "vouloir faire".


Monde de Robinson , texte. Robinson Crusoé découvre la production de la nature par la nature . Il s’insère avec respect dans ce processus. Son intelligence consiste à combiner l’ assimilation et l' accommodation. La solidarité de la matière et de l’information s’exerce en l’absence de conscience ou de pensée réflexive. Robinson se contente de mêler ses symboles aux signaux naturels. C’est ainsi qu’il noue une infinité de liens qui lui font un monde. Dans le monde de Robinson, les signaux de la nature sont des symboles affectifs pour Robinson et des signes utiles pour l’ organisation Crusoé . A la réalité empirique (signaux) qui se passe de lui et qu’il pourrait subir, il combine la réalité indépendante qu’il interprète (signes). Il s’investit symboliquement dans la matérialité de l’île. Elle est son refuge quand il arrive. Elle est sa matière première quand il produit. Elle est sa partenaire quand ses forces s’ajoutent à la sienne. Elle est sa chair, par la consommation de leurs produits. Elle devient son esprit par sa méditation. Il ne crée pas ex nihilo , comme sur une table rase.

Voir Femme partenaire . Faire le lien . Réalité subie .

Texte Cycle Robinson Crusoé.


Monde de transitions . Le monde de transitions est le monde qui émerge de l’actuelle crise de la totalité . Ce monde nouveau s’oppose au monde de positions dans les pores duquel il émerge. L’ appartenance octroyée (ou refusée par l’ exclusion) des organisations citadelles est remplacée par la participation négociée des organisations virtuelles.


Monde des objets et des machines , texte. C’est le développement considérable du monde des objets et des machines qui libère l’individu des anciennes relations objectales que furent l’esclavage puis le servage et encore le salariat. Le fait que les réseaux socio-techniques constituent un réseau physique du système productif maintenant mondial, (échappant aux ethnies nationales), transforme la situation de chaque entreprise. La citadelle qui envoie ses troupes à la conquête des marchés tend à disparaître. L’entreprise doit s’insérer dans un réseau de partenariats pour faire partie du réseau mondial dans son secteur de compétence. L’ancienne relation d’assujettissement (maître/esclave) devient une relation sujet/objet. Mais elle concerne (pourrait concerner) de moins en moins les humains et de plus en plus des objets, des machines, des ordinateurs et d’autres esclaves mécaniques. Ce sont des objets reliés, on dit parfois intelligents ou nomades, qui constituent le coeur des réseaux socio-techniques. Les humains qui les pilotent et les contrôlent ont de moins en moins besoin d’agir au rythme de la machine comme le Charlot des Temps Modernes. Mais, pour devenir sujets, les humains ne doivent pas compter sur la technologie.

Voir Autonomie. Déterminisme. Possibilisme. Possession. Appartenance.


Monde des trois niveaux , (/ monde des trois ordres ), texte, nouveau monde dans lequel nous entrons, sans que cette conscience en soit bien claire. Ce monde est basé sur l’individu et le processus qui lui permet de se constituer comme sujet ou narrateur de son propre récit. Les trois niveaux du parcours désirant: (1) l’individu (sujet de désir), (2) l’organisation (lieu du projet) et (3) la nature (objet du désir comme du travail).

Entre le monde des trois ordres et celui les trois niveaux, il y a une inversion des problématiques. L’individualisme remplace le holisme. Le désir du sujet remplace le devoir d’état. Le déterminisme causal fait place au parcours désirant . Une orientation vers l’avenir succède à une orientation vers le passé.


Monde des trois ordres , (/ monde des trois niveaux ), texte. Le monde des trois ordres est lez modèle des sociétés traditionnelles, d’origine indo-européenne, selon Georges Dumézil. Leurs représentations du monde sont régies par l’ idéologie tripartite à laquelle correspond une structuration de la société en trois ordres: Prêtres, Guerriers, Travailleurs.

Ces sociétés sont tournées vers le passé par la recherche des causes et la transmission d’une tradition. Cause, force et résultat correspondent aux trois ordres.

Le monde des trois ordres est donc organisé sur le principe du déterminisme causal .


Monde du travail . Le monde du travail s’oppose au monde de l’amour .

Voir Obligation de performance . Modèle de la cible . Obligations sexuelles . Désir tendu . Désir tendre . Activités. Travail. Amour. Hiérarchie auto-reproductible . Domination comme principe .


Monde du Verbe , texte. Le monde du verbe regroupe tous les métiers dans lesquels s’exercent la parole, l’écriture, la formation des connaissances, l’élaboration de la loi, la transmission des connaissances et l’interprétation de la loi. C’est dans le monde du verbe que l’ illusion ethnique selon laquelle le verbe se fait chair est la plus lourde de conséquences. Ces conséquences sont les plus graves quand les professionnels du verbe sont au contact avec des enfants (infans). Si la prohibition de l’inceste trouve sa source dans l’ homosexualité de Laïos , la pédophilie ou plutôt la pédomanie est d’autant plus forte que la croyance en la capacité du verbe de se communiquer par la chair (connaissance biblique ) est prégnante. Et l’abus de pouvoir est la tendance naturelle de Créon. D’autant qu’il assume le pouvoir par intérim.


Monde naturel , texte, le monde naturel n’est pas le monde qui existe avant l’homme et sans l’homme, mais le monde pensé et perçu par l’homme. Le monde naturel (la nature pensée par la culture) est le seul monde dans lequel l’homme vive. Le monde naturel inclut les langues naturelles, tout aussi artificielles que les paysages naturels dans lesquels nous nous promenons aujourd’hui.

(2) Le qualificatif de naturel, que nous employons à dessein pour souligner le parallélisme du monde naturel avec les langues naturelles , sert à indiquer son antériorité par rapport à l’ individu: celui-ci s’inscrit dès sa naissance (et s’y intègre progressivement par l’ apprentissage) dans un monde signifiant fait à la fois de nature et de culture. La nature n’est donc pas un référent neutre, elle est fortement culturalisée (<L’homme, ayant grandi seul, saurait-il faire l’amour?> a été naguère le thème d’un fameux débat où les réponses de l’anthropologue et du psychanalyste ont été négatives) et, du même coup, relativisée. (Greimas, Courtès, p. 233)>>.

Voir Culture sans nature .


Mondialisation, tendance à l’ouverture de toutes les économies nationales sur un marché mondial par la dérèglementation, l’ externalisation et la délocalisation. La mondialisation impose ses standards de fait et ses normes. Elle rend très difficile de rester tranquillement dans son monopole national ou sa niche technologique sans affronter le vent du large. La mondialisation des marchés ne doit pas être confondue avec la globalisation des cultures ni l’ internationalisation des pouvoirs politiques.





* Auteur


Hubert Houdoy



Créé le 8 Février 1999

Modifié le 11 Novembre 1999




* Suite


Glossaire Détaillé, Lettre M, numéro 19





Lettre N


Glossaire Détaillé, Lettre N, numéro 01


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Mise à jour: 24/12/1999