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Glossaire Détaillé, Lettre P, numéro 37

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Profit extra , (= rente du producteur), texte. (a) Le profit extra est un profit supplémentaire. Il est réalisé par un producteur qui voit le prix de marché s’instaurer à un niveau supérieur à celui qui lui aurait accordé un profit moyen.

(b) Le profit extra fait diverger les taux de profits dans et entre les secteurs.

Voir Karl Marx . Marx. Marxisme.

Texte Les déterminations économiques de la valeur.

Profit moyen . texte. Terme d’économie marxiste.

(a) Le taux de profit moyen est le régulateur de la concurrence des capitaux entre les branches de l’activité sociale où ils peuvent s’investir.

(b) Par ce mécanisme, c’est-à-dire par la péréquation des taux de profit , les marchandises ne se vendent pas à leur valeur individuelle (celle ci serait la valeur d’usage , très différente de la valeur d’échange qui est la manifestation individuelle d’une essence sociale, le temps de travail dont la société dispose ) mais à des prix de production .

<<Cependant, si les marchandises sont vendues à leur valeur, il s’établit des taux de profit très différents, comme nous l’avons montré, dans les divers secteurs de la production, suivant la composition organique différente des masses de capitaux qui y sont investies. (Marx, Livre III du Capital ).

(c) La théorie du reflet marxiste interdisait à Karl Marx d’attribuer aux capitalistes des anticipations comme le fera John Meynard Keynes. Il aurait pourtant trouvé une traduction des moyennes régulatrices qui lui plaisaient tant chez Quételet. Peut-être aussi avait-il peur d’abandonner la théorie substantialiste de la valeur et de venir faire un tour sur le terrain de Proudhon qu’il avait tant raillé dans sa “Misère de la Philosophie. Réponse à la Philosophie de la Misère de Monsieur Proudhon”.

Voir Besoin social . Quantum de temps de travail . Transformation des valeurs en prix de production . Transformation des valeurs en prix . Économiste vulgaire .

Texte Plus-Value et Taux de Profit. A la Recherche des Déterminations Économiques de la Valeur.

Profondeur. (a) La profondeur est la distance allant du fond à la surface d’une chose ou à l'orifice d’un puits. Elle est aussi, en un sens figuré mais probablement originaire, la mesure de la pénétration (dans la chair) de l'esprit (le Verbe) qui manifeste la profondeur de ses vues sur l’objet de son désir.

(b) La recherche de la profondeur, dans tous les domaines (caresse, pensée, amour, philosophie, douceur) est une illusion provoquée par l’impression d'abîme donnée par la dualité du signifiant et du signifié.

(d) Le signifié n’est pas plus profond que le signifiant. Le référent non plus. Simplement, ils renvoient les uns aux autres, à l’infini ou ad libitum, dans un réseau d’ intersémioticité.

(e) Dans une pièce de monnaie, le côté “pile” n’est pas plus profond que le côté “face”, même si l’un est au-dessus et l’autre au-dessous.

<<Sous toute douceur charnelle un peu profonde, il y a la permanence d'un danger. (Marcel Proust, A la recherche du temps perdu)>>.

Voir Peau. Violence . Généralisation intersémiotique . Sémiotique corporelle . Sens de la vision . Sens du toucher . Mise en abyme .

Profondeur de la personnalité . La profondeur de la personnalité ne s’oppose pas à l’ élévation.

La profondeur de la personnalité ou du corps virtuel n’est pas dans la profondeur de la chair.

Elle réside dans la pensée. Celle qui réussit encore à produire des connaissances à partir des informations .
Elle réside dans l’ amour. Celui qui réussit à pratiquer l’ art du chant parmi les cris.
<<Cette journée du 24 est plus triste et plus longue qu’aucune autre. Elle se termine d’abord par un bruit de portes qu’on ouvre et referme. Puis j’entends des cris et des gémissements. Enfin le silence, qui me semble encore plus terrible. Soudain une voix de femme chante Stille Nacht, heilige Nacht... nuit sereine, sainte nuit. D’où vient la voix ? Est-ce une prisonnière, une surveillante ? Qu’importe ! Bénie soit-elle, car avec ce chant la paix est un peu revenue. Avant de m’endormir, je chante à mon tour “Il est né le divin Enfant”, “Les anges dans nos campagnes” et l’ ”Adeste fideles”. Mais je me refuse “Mon beau sapin” car les sapins du Meklembourg n’apportent pas d’ espérance. (Geneviève de Gaulle Anthonioz, “La traversée de la nuit”, page 29)>>.

Voir Répondre à la haine par la haine . La mort dans l’âme . Déclaration d’amour . Déclaration de jalousie . Bruits du corps . Bruits de la foule . Horreur des camps . Rejoindre le combat .

Progénote. Terme de biologie. (a) Le progénote est l’ancêtre universel commun aux eubactéries, aux archaebactéries et aux eucaryotes.

(b) Les modèles évolutifs classiques font émerger la vie, sous la forme d’êtres unicellulaires, dans la soupe des océans primitifs. On les imagine comme les bactéries actuelles. Ces micro-organismes procaryotes (cellule anuclée, sans noyau cellulaire ) sont les plus simples connus. Mais “plus simple” ne signifie pas toujours “plus primitif”. La phylogénie moléculaire a permis à Carl Woese de montrer que les mycoplasmes sont des bactéries dégénérées. Elles ont perdu leur paroi cellulaire dans une évolution régressive, par suite d’un mode de vie de parasite.

(c) Carl Woese a classé tous les êtres vivants actuels en trois grands groupes. Ces groupes sont définis pour être très éloignés les uns des autres, sur le plan évolutif. En 1997, Carl Woese a défini l’ancêtre commun de ces groupes. Très primitif, le progénote serait aujourd’hui disparu. Les archaebactéries vivant dans des milieux extrêmes de température seraient les plus proches parents de ce progénote.

(d) Grâce aux travaux sur le séquençage du génome, on peut déterminer le dernier ancêtre commun à partir duquel les eubactéries, les eucaryotes et les archaebactéries ont divergé. Il devrait posséder, sous une forme complexe, presque tous les mécanismes moléculaires présents chez les organismes vivants contemporains. Ce dernier ancêtre commun n’est pas Lucy, mais Luca (Last Universal Common Ancestor).

Voir Protistes.

Programmation avec contraintes , texte. Langages de programmation (Ilog-Solver, Clp, Prolog-III, Chip) et type d’écriture de programmes basés sur la gestion et la propagation des contraintes pour délimiter le domaine de validité des variables de la solution au problème posé.

<<La particularité majeure des langages de programmation avec contraintes est de propager implicitement (de manière efficace et transparente pour l’utilisateur) toutes les contraintes, celles présentes initialement en base de données, mais aussi celles induites par les règles d’inférence. La pose a priori d’une contrainte provoque des réductions sur les bornes des domaines des variables, et éventuellement sur des portions discontinues internes aux domaines. Si la contrainte peut encore participer à la diminution de ces domaines, elle demeure active (p. 182)>>.

Programme. Terme d’informatique. (a) Un programme est une liste d’instructions pour le processeur de l’ unité centrale d’un ordinateur.

(b) Cette liste est rédigée par un programmeur. Il utilise un langage de programmation qui sert d’intermédiaire entre la langue naturelle de l’utilisateur et le langage machine du processeur de l’ordinateur.

Programmeur, (/analyste). Personne humaine qui écrit le texte du programme, dans ses moindre détails, en utilisant un langage de programmation , de manière à être compris de l’ ordinateur cible sur lequel tournera le programme.

Progrès. texte. Terme d’économie marxiste. Le “Sens de l’Histoire” est la meilleure et la plus cohérente des formulations d’une croyance beaucoup plus large. Sur ce point comme sur bien d’autres, beaucoup de points de vue sont marxistes sans le savoir.

(a) Pour Karl Marx , le “progrès” ou le “cours de l’Histoire” est le résultat de l’antagonisme de forces contradictoires. Pour le comprendre il faut donc étudier les contradictions. C’est le rôle de la dialectique.

<<Au moment même où la civilisation commence, la production commence à se fonder sur l’antagonisme des ordres, des états, des classes, enfin sur l’antagonisme du travail accumulé et du travail immédiat. Pas d’antagonisme, pas de progrès ! (Marx, Oeuvres, Édition Rubel, T. 1 p. 35)>>.

(b) Cette lutte des classes est probablement la meilleure manière de nier toute solidarité entre l’ humanité (très récente) et la nature (très largement antérieure) dans l’ Univers.

(c) Il n’y a pas de solidarité mais une lutte entre l’homme et la nature. Cette lutte est nécessaire (fatale et utile) parce que tous deux sont soumis à une implacable nécessité.

(d) Marx adopte le << point de vue d’après lequel le développement de la formation économique de la société est assimilable à la marche de la nature et à son histoire (Marx)>>.

(e) Dans une lettre à Kugelmann, du 3 Mars 1869, il indique que ce point de vue déterministe: <<peut moins que tout autre, rendre l’individu responsable de rapports dont il reste socialement la créature, quoiqu’il puisse faire pour s’en dégager (Marx)>>.

(f) Le déterminisme est dans la tête qui le pense avant d’être dans le destin où elle croit le lire. Il est souvent dans la recherche obstinée d’un ordre pour ne pas voir un chaos aveuglant. Le bonheur (heureux mortel ) est possible. Mais il n’est pas nécessaire. Mobile, fugace, changeant, chaotique, il ne nous appartiendra jamais.

(g) Il nous arrive bien souvent de lui préférer NOTRE malheur. Probablement parce que nous pouvons nous l’approprier parfaitement. Nous aimons alors penser qu’il est nécessaire dans tous les sens du terme.

Voir Illusion ethnique . Culture sans nature . Travail vivant . Travail mort . Capital constant . Capital variable . Totalité. Globalité.

Texte Production ou Appropriation. Propriété ou Possession.

Progrès technique , texte. (A) Terme polysémique, responsable de beaucoup de débats stériles.

(a) Le progrès technique s’applique à une activité partielle, incluse dans l’activité globale d’une organisation réelle . Le progrès technique ne s’identifie pas à un simple changement technique dans cette activité.

(b) S’il peut y avoir progrès technique, il peut y avoir stagnation, équivalence ou régression techniques. Une formule comme: <<On n’arrête pas le progrès !>> n’est pas une conjecture scientifique, mais une affirmation aussi dogmatique que son contraire.

(c) Le progrès technique dans une activité est une réduction du temps de travail consacré à cette activité et une amélioration de la connaissance scientifique dans l’organisation réelle concernée.

(d) Nous parlerons de gain de temps , par progrès technique, dans une activité partielle de production quand une nouvelle manière de produire économise du temps de travail dans cette activité partielle.

(e) Il y a gain de temps par progrès technique dans une activité partielle d’une organisation réelle, si le passage d’un mode d'organisation à un autre dégage un temps libre qui peut être affecté à d’autres activités partielles de cette organisation réelle ou d’autres organisations réelles.

(B) Robinson Crusoé sur l’île du Désespoir.

(a) Robinson réalise un progrès technique dans la collecte des troncs d’arbres pour sa palissade si, au lieu de continuer à couper les troncs et de les ramener à sa grotte, un à un, il coupe des troncs près du rivage, constitue un radeau et les ramène tous ensemble en utilisant la force d’un vent favorable. Il réduit ses délais les plus longs, les délais de transport. Il utilise la poussée d’Archimède pour réduire sa propre fatigue.

(b) Dans le cas de Robinson, le temps libéré par une activité partielle est toujours affecté à une autre activité partielle de la même organisation réelle: l’ organisation Crusoé . L’activité de Robinson Crusoé vise la mise en valeur de l’île et son propre développement personnel.

(c) Dans nos sociétés complexes le transfert du temps libéré est difficile à repérer. C’est pourquoi il est loisible à chacun de dire n’importe quoi sur le sujet, sans risque réel de réfutation . De nos jours nous aurions: le client Robinson, un architecte, une société de bûcheronage, une société de transport routier de bois, une société de transport maritime de bois et une société de construction de palissades.

(d) Cette division sociale du travail influence le transfert des travaux d’une activité partielle vers une autre. Dans le pacte colonial et ses avatars modernes, des transferts de travaux échappent à la conscience des Prix Nobel d’Économie.

(e) Le marché et la monnaie rendent impossible la comptabilité des temps de travail.

Voir Percolation. Percolation des temps . Percolation des connaissances . Percolation des revenus . Percolation des émotions . Construction de la palissade .

Progression, texte. (a) La progression est l’ action d’avancer, de se rapprocher d’un objectif, d’aller plus avant, de s’étendre, de s’amplifier, de faire des progrès, d’aller dans le sens d’un projet pour l’avenir.

(b) La progression s’effectue par une différenciation croissante, à partir d’un syncrétisme initial. Elle est poussée par la pulsion de vie .

(c) Une démarche progressive met en place des systèmes de plus en plus complexes. Cette différenciation des agents s’accompagne d’une coopération des nouvelles fonctions. D’où un principe de globalité, de communication et d’échanges. C’est ce qui se passe avec la distinction des niveaux d’organisation.

(d) Le niveau individuel correspond à l’information symbolique, la plus affectée et donc la plus motivante ou la plus inhibitrice.

(e) Le niveau organisationnel correspond à l’ information signifiante. C’est le niveau de la coopération des compétences et de la co-opération des instances .

(f) Le niveau naturel correspond à l’information automatique ou non consciente. Ce sont les signaux échangés dans les systèmes naturels ou les artefacts automatiques. Ce sont aussi les régulations inconscientes des organisations potentielles .

(g) En séparant les niveaux d’organisation, en leur appliquant des méthodes spécifiques adaptées à la nature des phénomènes qui s’y jouent, on se donne une chance d’organiser des systèmes plus complexes en augmentant la différenciation des institutions , des compétences ou des instances.

Voir Adualisme initial . Complexité. Affect.

Progression arithmétique . texte. Une progression arithmétique est une suite de nombres (1, 2, 3, 4, 5 ou 1, 3, 5, 7, 9) dans laquelle un terme (n ème) se déduit du terme précédent (n-1 ème) par l’addition (ou soustraction) d’un pas de progression (ici 1 ou 2) ou raison arithmétique.

Voir Progression géométrique . Malthus.

Progression géométrique . texte. Une progression géométrique est une suite ou série de nombres (1, 2, 4, 8, 16, etc; ou 1, 3, 9, 27, 81, etc) dans laquelle un terme (le n ème) se déduit du terme précédent (le n-1 ème) par la multiplication (ou division) d’une raison (ratio, rapport, ici 2 ou 3).

Voir Progression arithmétique . Malthus.

Auteur

Hubert Houdoy

Créé le 23 Juillet 1999

Modifié le 19 Novembre 1999

Suite

Glossaire Détaillé, Lettre P, numéro 38

Lettre Q

Glossaire Détaillé, Lettre Q, numéro 01

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Mise à jour: 24/12/1999