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Glossaire Détaillé, Lettre D, numéro 12

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Glossaire Détaillé, Lettre D, numéro 11

Désir prime sur la tendresse , texte. (a) Quand le désir prime sur la tendresse, la relation d' objet l'emporte sur la protection des sujets. Le désir reste le désir primaire .

(b) La pulsion tendre vers les petits, dont le corps est mignon, enflamme le désir au lieu de le freiner. C'est la pédophilie ou la pédomanie. Jusqu'à une époque très récente, la totalité ne s'en est jamais émue. Car la prohibition de l'inceste ne protège pas les enfants, mais la domination des hommes adultes. Elle est inventée par Laïos, un pédomane (envers son élève Chrysippos) et un bourreau d'enfant (envers son fils Oedipe).

Théma Thématique, Erotisme.

Voir Désir sexuel . Deux désirs .

Désir qui n’en finit pas . Le <désir qui n’en finit pas>, mais qui ne lasse pas, est une formule du docteur Leleu pour décrire le régime du désir , particulier à la pratique de la caresse intérieure . Il correspond à notre < désir constant > résultante de cette synthèse particulière du désir et de la tendresse, le désir tendre , dans la relation amoureuse .

• <<La caresse intérieure, c’est le plaisir portant plutôt que le plaisir emportant, le plaisir au long cours et non le plaisir coq, le plaisir soleil et non l’éclair, le dialogue et non le soliloque. La caresse intérieure, c’est le plaisir en soi comme un désir qui n’en finit pas ! (Leleu, Le traité des caresses, p. 241)>>.
  

Voir Régime de satiété . Régime de saturation . Régime de pénurie . Saturation. Comme l’écrivait Pierre Corneille .

Théma Thématique, Erotisme.

Désir sexuel , texte. (a) Le désir sexuel est la première forme du désir au niveau d’organisation de l’individu. Cela ne signifie pas systématiquement désir pour l’acte sexuel ou pour la relation sexuelle dans leurs formes adultes.

(b) Phylogenèse. Les machines désirantes n’attendent pas la manifestation de notre désir sexuel pour nous fabriquer un corps biologique. Elles l’ont fait pendant les millions d’années de notre co-évolution.

(c) Dans l’ ontogenèse, la libido connaît une évolution, du stade oral au stade génital . C’est ce désir sexuel qui est capté pour susciter de nombreux autres désirs. L’énergie corporelle est toujours la même. Une énergie libre. Il peut connaître bien des captations et autant de sublimations. Il n’est qu’à voir l’usage que la publicité fait du corps de la femme et de son association à la beauté.

(d) Pour l’individu, il importe d’en tirer une motivation , une énergie disponible pour l’action .

Voir Captation visuelle du désir . Sens de la vision . Désir sexuel de l’homme .

Théma Thématique, Erotisme.

Texte Les Mobiles et les Motivations.

Désir sexuel de l’homme , texte. Le désir sexuel de l’homme se porte sur le corps de la femme considéré comme un objet de désir. Il peut rentrer en conflit avec deux autres désirs:

• Le désir sexuel de la femme considère le corps de l’homme comme un objet de désir. D’où une rivalité des deux désirs pour l’occupation des positions de sujet de désir et d’objet sexuel. Seule la relation amoureuse peut dépasser ce conflit inhérent à la relation sexuelle .
  
• Le désir esthétique de l’homme considère le corps de la femme comme un beau corps plein dont sont exclus les organes génitaux, comme parties honteuses . D’où la tendance à isoler trois personnages féminins : la belle femme inaccessible, la maman vertueuse (voire la Vierge Marie ), la putain irrespectueuse. Là encore, la relation amoureuse peut réaliser la synthèse des composantes et produire une représentation positive et réaliste de la femme réelle.
  

Voir Captation visuelle du désir . Désir tendre . Désir tendu . Inter urinas et faeces . Dépréciation verbale . Dépréciation esthétique .

Théma Thématique, Erotisme.

Texte Connaître le Pénis. Les Caresses Vaginales.

Désir sexuel de la femme . Il a fallu de longs siècles de culpabilisation du plaisir de la femme pour que le désir de la femme paraisse moins important, y compris à ses propres yeux, que le désir sexuel de l’homme . Il faut dire que le Moyen-âge chrétien n’y est pas allé de main morte pour brûler les sorcières.

• <<Le désir sexuel de la femme est puissant, plus puissant que celui de l’homme. Les hommes l’ont toujours redouté. Sous toutes les ères, dans toutes les civilisations, ce fait fut reconnu et constitue un des axes autour desquels se sont construites les sociétés. (Docteur Leleu. Le traité du désir. page 42)>>.
  

Voir Hypothétiques ancêtres mâles . Hypothétiques ancêtres féminines . Les muses ont un sexe . Les anges n’ont pas de sexe .

Texte Les Caresses Vaginales. Connaître le Pénis.

Désir tendre , texte. Le désir tendre est le résultat de l’intégration des désirs individuels par l’ amour.

• Le désir tendre réunit les amants dans un désir mutuel .
  
• La tendresse et le désir mutuel donnent une tendresse intemporelle . Contrairement aux caprices du désir, le désir tendre présente une quasi-continuité. Tandis que le désir, instable et volage, ne peut rivaliser avec la permanence du besoin économique, le désir tendre est capable de soutenir des projets dans la durée. Le désir tendre ne va pas contre le travail. Il stimule l’imagination et la créativité des amants dans le travail comme dans l’amour. Le désir tendre est favorable à l’intégration des activités.
  

Voir Désir constant . Travail amoureux .

Texte Le Désir et la Tendresse.

Désocialisation, (= Touraine), texte. (a) La désocialisation, la fin des rôles transmis par l’ appartenance à une classe sociale ou même à une entreprise ou organisation réelle , est un des aspects de la basse modernité . L’ habit et la position ne font plus le moine. Le sujet doit construire son identité dynamique .

• <<J’appelle désocialisation la disparition des rôles, normes et valeurs sociaux par lesquels se construisait le monde vécu. Elle est la conséquence directe de la désinstitutionnalisation de l’économie, de la politique et de la religion (p. 57)>>.
  
• <<D’où le paradoxe central de notre société: c’est au moment où l’économie se mondialise et est transformée de manière accélérée par des technologies nouvelles que la personnalité cesse d’être projetée vers l’avenir, prend appui au contraire sur le passé ou sur un désir a-historique. Le système et l’ acteur ne sont plus en réciprocité de perspectives mais en opposition directe (p. 57)>>.
  

(b) D’autant qu’il n’existe pas de loi de reproduction automatique de la société .

• <<Les sociologues, comme les autres, doivent s’habituer à la disparition de la Société, si l’on définit celle-ci comme le principe régulateur des conduites. Nous vivons dans un monde de marchés, de communautés et d’individus, et non plus dans un monde d’institutions (p. 63)>>.
  

Voir Démodernisation. Désinstitutionnalisation. Assumer les trois fonctions . Institution. Instance. Instrumentalité. Holisme.

Théma Thématique de la Modernité. Un Monde de Positions.

Despotisme, (/totalitarisme), (= Touraine), texte. Le despotisme est une des formes les plus anciennes de la domination comme principe . C’est probablement la première manifestation grandiose (Egypte, Babylone, Chine) de la totalité . A cette époque, il ne s’agit pourtant que de la constituer en absorbant ce qui entoure son premier noyau, sa première cité.

• <<Alors que le despotisme impose à la société la loi de État, le totalitarisme identifie la société à l’État et celui-ci à un être historique supérieur, de sorte que la société doit être purifiée, homogénéisée, intégrée par État (p. 271)>>.
  

Voir Totalité. Cannibalisme ou exclusion .

Dessin Assisté par Ordinateur . Le dessin assisté par ordinateur est le remplacement du crayon et de la planche à dessin par le clavier et l’écran de l’ordinateur.

• Le DAO est limité au dessin à deux dimensions (2D).
  
• La 3 ème dimension (3D) est réservée à la CAO.
  

Voir Conception Assistée par Ordinateur .

Dessin de l’enfant .

Auteur Piaget, Jean. Notion Piagétiennes.

Dessin de l’enfant , (=Piaget), texte.

• <<Le dessin est une forme de la fonction sémiotique qui s’inscrit à mi-chemin entre le jeu symbolique , dont il présente le même plaisir fonctionnel et le même autotélisme, et l’ image mentale avec laquelle il partage l’effort d’imitation du réel (Psychologie de l’enfant, p. 50)>>.
  
• <<Entre l’image graphique et l’image intérieure il existe d’innombrables interactions, puisque toutes deux dérivent directement de l’imitation (p. 50)>>.
  

Luquet a montré que <<le dessin de l’enfant jusque vers 8-9 ans est essentiellement réaliste d’intention mais que le sujet commence par dessiner ce qu’il sait d’un personnage ou d’un objet bien avant d’exprimer graphiquement ce qu’il en voit: remarque fondamentale, dont nous retrouverons toute la portée à propos de l’image mentale qui, elle aussi, est conceptualisation avant d’aboutir à de bonnes copies perceptives (p. 51)>>.

• Rôle d’assimilation. Ce qu’il sait relève du schème voire de la notion et n’est pas perceptif.
  
• Rôle d’accommodation. Ce qu’il voit relève de la perception pour être progressivement reconstruit dans un but de ressemblance pour obtenir l’ effet de reconnaissance , l’imitation graphique, formelle, réussie.
  
• Phases: réalisme fortuit, réalisme manqué par juxtaposition, réalisme intellectuel sans souci de perspective visuelle, vers 8-9 ans réalisme visuel. Ce sont les phases de la reconstruction. La perception guide la quête de reconnaissance. L’enfant constate que pour communiquer avec les adultes il vaut mieux des dessins ressemblants. L’imitation est moyen d’appartenance et d’efficacité.
  
• L’image mentale <<obéit à des lois plus proches de celles de la conceptualisation que celles de la perception... Les premières intuitions spatiales de l’enfant sont en effet topologiques avant d’être projectives ou de se conformer à la métrique euclidienne... Or, si le “réalisme intellectuel” du dessin enfantin ignore la perspective et les relations métriques, il tient compte des liaisons topologiques: voisinages, séparations, enveloppements, fermetures, etc... On voit ainsi que toute l’évolution du dessin est solidaire de toute la structuration de l’espace, selon les différents stades de ce développement (p. 53)>>.
  

La topologie concerne le contact, la proximité. Elle n’est pas encore métrique. Elle ne permet pas de penser l’indépendance des objets dans un espace abstrait . Mais elle n’est plus magico-phénoméniste comme au niveau sensori-moteur .

Dessin industriel , texte. (a) Le dessin industriel est une norme de représentation qui a mis de longs siècles à s’implanter. La perspective d’Andréa Mantegna (1431-1506) ou de Carlo Crivelli (né à Venise vers 1430) et le rendu réaliste d’Albrecht Dürer (1471-1528) datent de la Renaissance. Pour définir une norme il a fallu l’émergence de la société industrielle .

(b) La normalisation du 3D pour la CAO sera peut-être plus rapide.

• <<Le support de définition d’un produit mécanique dans une logique de conception linéaire se trouve être principalement le dessin industriel (dessin d’ensemble, de détail, de fabrication, de contrôle). Or dans des approches plus intégrées de la conception il semble que ce support joue de moins en moins ce rôle dans le cours même de la conception, mais devienne seulement un élément de la description finale du produit (p. 89)>>.
  

Texte Bases de Composants.

Destin, texte. (a) Le destin ou Anankè est la puissance qui, selon certaines croyances, réglerait la vie des hommes et le cours des événements (qui d’ailleurs n’en seraient plus).

(b) Le destin est aussi le sort (hasard) particulier d’une personne ou d’une chose. “C’est ton destin !”.

Voir Oedipe. Sisyphe. Heureux mortel . Déterminisme. Possibilisme. Volontarisme.

Destinataire, Destinateur , texte. Le Destinataire et le Destinateur (avec Majuscules) sont deux actants fondamentaux de la narration. Pour qu’il y ait un Destinataire (celui qui reçoit) il faut qu’il y ait un Destinateur.

• <<(1) Considérés comme actants de la narration, Destinateur et Destinataire (écrits alors généralement avec une majuscule) sont des instances actantielles, caractérisées par une relation de présupposition unilatérale (entre le Destinateur, terme présupposé, et le Destinataire, terme présupposant): ce qui rend la communication entre eux asymétrique; paradigmatiquement, le Destinateur est dans une relation hypéronymique par rapport au Destinataire, celui-ci est en position hyponymique; cette asymétrie s’accentue lors de la syntagmatisation de ces deux actants, lorsqu’ils apparaissent comme des sujets intéressés par un seul objet: ainsi en va-t-il, par exemple, dans le cas de la communication participative. Le Destinateur et le Destinataire sont des actants stables et permanents de la narration, indépendamment des rôles d’actants de la communication qu’ils sont susceptibles d’assumer (ainsi, le Destinataire-sujet communique, en tant que destinateur, le savoir sur ses propres performances).
  

(2) Souvent posé comme appartenant à l’univers transcendant, le Destinateur est celui qui communique au Destinataire-sujet (relevant de l’univers immanent) non seulement les éléments de la compétence modale, mais aussi l’ensemble des valeurs en jeu; c’est aussi celui à qui est communiqué le résultat de la performance du Destinataire-sujet, qu’il lui revient de sanctionner. De ce point de vue, on pourra donc opposer, dans le cadre du schéma narratif, le Destinateur manipulateur (et initial) et le Destinateur judicateur (et final). (Greimas, Courtès, p. 95)>>.

Voir Paradigme. Syntagme. Épreuve . Épreuve décisive .

destinataire, destinateur . Selon Roman Jakobson (1896-1982, “Essais de linguistique générale”, “Langage enfantin et aphasie”, “Questions de poétique”) le destinateur et le destinataire sont les termes ou les actants entre lesquels se déroule une communication. Ils peuvent prendre des formes diverses dans l’énoncé.

• <<Le destinateur et le destinataire (termes écrits généralement avec une minuscule), repris à R. Jakobson (dans son schéma de la communication linguistique), désignent, dans leur acception la plus générale, les deux actants de la communication (appelés aussi, dans la théorie de l’information, mais dans une perspective mécaniciste et non dynamique, émetteur et récepteur). Considérés comme actants implicites, logiquement présupposés, de tout énoncé, ils sont dénommés énonciateur et énonciataire. En revanche, s’ils sont explicitement mentionnés et, de ce fait, reconnaissables dans le discours-énoncé (par exemple <je>/<tu>), ils seront appelés narrateur et narrataire. Enfin, lorsque le discours reproduit, en la simulant (cf. dialogue), la structure de la communication, ils seront dits interlocuteur et interlocutaire. Dans ces trois autres formes d’appellation, il s’agit, on le voit, d’une délégation réalisée à partir du destinateur et du destinataire. (Greimas, Courtès, p. 94)>>.
  

Auteur

Hubert Houdoy

Créé le 14 Décembre 1998

Modifié le 28 Juillet 1999

Suite

Glossaire Détaillé, Lettre D, numéro 13

Lettre E

Glossaire Détaillé, Lettre E, numéro 01

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Mise à jour: 16/07/2003