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Glossaire
Détaillé, Lettre T, numéro 05
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Glossaire Détaillé, Lettre T, numéro
04
Temps du travail ,
(/temps du non-travail), texte.
(a) Il
n’y a que dans le système des prix d’une
économie capitaliste que la durée du travail
détermine, pour partie, la composante marchande de la valeur des produits. Ce point de vue sur le produit ou
cette composante marchande de leur valeur est la valeur
d’échange des marchandises.
(b)
Cette détermination partielle est liée au travail
salarié. Le temps de travail conditionne, sous des formes diverses, le
montant du salaire nominal versé par
l’employeur. Ce temps du travail s’oppose alors au temps
du non-travail .
(c) La distinction entre
travail et non-travail est pertinente pour
toutes les sociétés (sédentaires ou nomades) à
forte densité de population. Il s’agit d’une
division politique du travail entre direction et labeur,
domination et soumission.
Voir Temps des
activités . Servitude volontaire .
Texte Des Marchés et des
Métiers.
Temps économique .
texte. La science économique utilise une
notion de temps qui n’est pas la même que celle de
l’espace-temps en physique. Engels avait conscience de
cela en distinguant, contre Podolinski (et Marx)
travail économique et travail
physique .
(a) La représentation du
temps de la société est modelée par la distinction entre
le temps de travail et le temps de
non-travail ou de loisir (anciennement
otium et negotium).
(b) Depuis le
développement du salariat , hormis le travail
payé à la pièce, le temps d’horloge est la mesure
du travail. Dans tous les cas, y compris le salaire à la pièce,
le temps d’horloge est la mesure des conditions du
bénéfice ou du profit.
(c) Cet auteur anonyme est un disciple de Ricardo. Il participe
à la discussion de Jean-Baptiste Say, Thomas Robert
Malthus, Jean Charles Léonard Simonde de Sismondi
(1773-1842) et John Stuart Mill (1806-1873) sur la loi des
débouchés et les principes de l’
équilibre en Économie.
(d) Cet auteur
est cité par Karl Marx pour sa démonstration
des limites de la production de la plus-value. Il aura
à coeur de montrer que la plus-value absolue est la
pierre d’achoppement de l’école
ricardienne. Sa réponse sera la théorie de la plus-value
relative .
(e) Nous pensons que, ce faisant, volens
nolens , Karl Marx a explicité le
fantasme sous-jacent à l’ illusion
ethnique d’une culture sans nature .
Texte Le Temps et le Phallus.
Temps en conserve , texte. (a) Seul sur son île, sans
monnaie, sans marché, sans héritage,
Robinson Crusoé a le sentiment de mettre du temps en
conserve.
(b) Le magasin général de sa grotte capitalise
ses travaux anciens. Quand il vient chercher une planche, il pense aux
journées passées à la couper et à la dresser. Le
jour où il utilise la planche, il a le sentiment d’amortir ce
travail passé. Karl Marx aurait parlé de
travail mort léché par la flamme du
travail vivant .
(c) Il en va de même pour sa
nourriture. Ses réserves de provisions directes (viande boucanée
et pain) lui permettent d’entreprendre des explorations. Ses
réserves de provisions indirectes (cheptel et champs de blé) lui
permettent d’envisager des chantiers de longue durée. Il
n’est plus, comme les nomades primitifs , interrompu
par l’urgence quotidienne de la chasse et de la cueillette. Ces
années d’investissement lui procurent une marge de
sécurité et une forme d’automatisation de sa production.
Voir Tuer le temps . Temps absolu .
Paléolithique. Néolithique.
Temps englobant (/temps englobé), texte. (a) Puisque le temps collectif
suppose une volonté consciente dans une organisation
réelle , nous devons le distinguer du temps englobant.
(b) Une organisation potentielle ou un
système naturel n’a pas de division consciente
ni délibérée du travail.
(c) Par contre, une
organisation englobée peut organiser ou structurer son
travail dans le cadre d’une organisation potentielle ou d’un
système spontané . C’est ce qu’il
se passe chaque fois qu’une intelligence utilise les
régularités perçues à la suite d’une
observation attentive.
(d) L’agriculture et l’
élevage sont le fruit d’une telle attitude
intelligente de nos ancêtres. Il est plus efficace de moissonner quand
les épis sont jaunis et durcis que lorsque le blé est en herbe.
Voir Organisation englobante . Système
spontané . Tuer le temps . Temps
absolu . Pensée organisatrice . Chaos
structurant . Temporalité de l’Univers
. Néolithique. Adaptation.
Transformation.
Temps
englobé (/temps englobant), texte.
(a) Le temps englobé est le temps de travail
d’une organisation réelle qui utilise certains
des mécanismes spontanés (machines
désirantes ) d’une organisation
potentielle englobante ou d’un système
spontané .
(b) Le même temps de travail
englobé ne donne pas le même résultat selon la saison ou
la période du temps englobant dans lequel il se situe
(moissonner le blé en herbe ou le blé dur).
(c) Le
système englobant impose sa temporalité
à l’organisation englobée. Mais, inversement,
l’organisation englobée projette sa subjectivité et son
intentionnalité dans le système englobant.
(d) Le mythe de La Création n’est jamais
que ce type de projection inconsciente, celle de la faucille du moissonneur
humain dans le champ des étoiles.
Voir Organisation
englobante . Organisation englobée .
Booz. Faucille d’or .
Ruth.
Temps gagné , texte. (a) Sans les ressources dégagées
par la division technique du travail , un solitaire comme
Robinson Crusoé doit acquérir des
compétences par lui-même et réaliser des
performances pour lui seul.
(b) Il n’est plus
question de domination. Il n’est plus besoin de
séduction. On ne commande à la nature
qu’en lui obéissant. Plus question de bluffer. Pas besoin de
spectacle socia l. Mais combien de temps
gagné , par rapport à la vie en société.
(c) La cohérence et la
pertinence des discours (mots) et surtout celles des
sémiotiques (gestes, systèmes d’objets) de Robinson font
sentir très rapidement et très durement leurs lacunes. Plus
question de se laisser porter par la routine, l’habitude,
l’inertie et le conformisme du délire collectif
.
(d) Toute inadéquation sémantique du
discours se traduit par un délire individuel vite
incapacitant.
(e) Toute inadaptation sémiotique
des gestes provoque des accidents ou des échecs lourds de
conséquence.
Voir Temps Perdu .
Épisode de la pirogue . Tuer le temps
. Temps absolu . Non, nisi parendo, vincitur
.
Temps global , (/temps partiel), texte.
(a) Chaque fois que l’on parle
d’un temps global, par opposition à un temps
partiel , il faut dire de quelle organisation,
réelle ou potentielle, il s’agit et à quel
découpage des activités on procède.
(b)
S’agissant d’un individu, qu’il soit
concret ou abstrait, le temps global est une succession d’instants dont
dispose l’individu pendant un temps d’horloge
choisi conventionnellement par le chercheur qui choisit son point de vue en
fonction de sa problématique.
(c) La
journée de travail d’un étudiant peut être un temps
global. On peut la découper en temps de
réflexion , temps de classement, temps de calcul, temps de
rédaction et temps de vérification. Le temps global pour un
individu n’est pas forcément la durée de sa vie.
(d) Le temps global est posé comme un tout ou une
totalité, dans le but d’être divisé
et réparti. Par exemple: Posons comme temps global, pour un individu,
la durée de sa vie, mesurée en années. On peut poser ce
temps global comme un ensemble de temps partiels, mesurés par le
même temps d’horloge conventionnel,
l’année. On pourrait distinguer les années
d’enfance, les années d’études, les années de
service militaire, les années de travail et les années de
retraite. Plusieurs découpages sont possibles. Ils diffèrent par
leur point de vue . En effet, le temps global reste un
temps relatif à un point de vue et à un niveau d’organisation.
Voir
Organisation potentielle .
Temps
individuel , (/temps collectif), texte.
(a) Le temps individuel est le temps consacré à une
activité par une organisation réelle . Cette
organisation réelle peut être un individu ou une
organisation englobée .
(b) Le temps individuel
est une subdivision du temps collectif d’une
organisation englobante . Pour parler de temps collectif, il
faut que ce soit une organisation réelle.
(c) Le temps collectif
dépensé par une organisation collective est constitué par
les temps individuels dépensés par les organisations
individuelles qu’elle englobe.
(d) Selon notre définition,
il existe une différence fondamentale entre le temps individuel et le
temps collectif. Par définition, l’individu y
fait une chose à la fois. L’organisation englobante réelle
regroupe plusieurs individus qui réalisent simultanément des
activités différentes et complémentaires.
(e) Mais
nous pourrions changer d’échelle ou de niveau d’organisation. Nous pouvons
considérer l’individu comme une organisation collective.
Mutatis mutandis , nous pourrions écrire: Le neurone
fait une chose à la fois. Le cerveau regroupe plusieurs neurones qui
réalisent simultanément des activités différentes
et complémentaires. C’est le point de vue qui
détermine les définitions. Il limite, ipso facto, le
domaine de validité des propositions logiques
conjecturées ou
réfutées dans chaque
hypothèse.
Voir Sémantiquement
parlant . Lector in fabula . Usual
Suspects .
Temps libre , texte. (a) Aujourd’hui, la
productivité spécifique de l’industrie
est considérable. D’où des réductions
d’effectifs. Mais le chômage vient de ce que
l’on n’a pas l’argent pour payer de nouveaux services. Car
cet argent est dépensé de manière improductive, dans le
vain espoir d’une civilisation des loisirs . Cet espoir
est alimenté par les perpétuelles fanfaronnades sur la
productivité dans les services des industries.
(b) C’est
une grave erreur que de croire qu’une mauvaise productivité dans
les nouveaux emplois absorbera la population licenciée par
l’industrie. A l’inverse, les emplois inutiles épuisent
irrémédiablement les ressources dégagées par la
productivité industrielle. Abstraction faite de la crise du travail salarié, il n’y a pas
d’autre cause au chômage.
(c)
Mais les mécanismes sont difficiles à expliquer car les
préjugés sont tenaces. De plus, l’ économie
politique est beaucoup trop politicienne. Le progrès technique ne provoquera jamais de
temps libre . Le temps n’est jamais libéré. Robinson
Crusoé nous montre que le travail est toujours déplacé.
(d) Un travail
(salarié ou indépendant) est productif de richesse et d’
activité nouvelle (emploi salarié ou travail
autonome) quand il économise plus de temps au client qu’il
n’en coûte au producteur. Bien qu’invisible, la productivité est toujours au coeur du développement.
(e) Les
“sociétés d’abondance” ou d’opulence,
celles où l’on produit en deux heures par jour le double des
besoins, sont les “sociétés primitives”.
Voilà la réelle civilisation des loisirs. L’absence de
médicaments et d’industrie les contraint à un très
faible accroissement démographique.
(f) Ce n’est pas le
cas de nos sociétés. Les unes, au Nord, sont très
consommatrices. Les autres, au Sud, sont très peuplées. Aucun
retour au temps libre des Indiens d’Amazonie n’est possible.
Voir Temps
relatif . Temps absolu . Tuer le
temps . Temps d’horloge .
Productivité naturelle relative .
Productivité masculine absolue .
Potlatch. Vitesse de pointe de l’homme
. Vitesse généralisée . Vitesse
naturelle de l’homme . Cheval domestique .
Cavalier. Néolithique.
Temps nécessaire . texte. Terme d’économie
marxiste. (a) Le <temps nécessaire> est un temps
de travail ou temps de dépense de la force de travail
.
(b) Ce temps est consacré par l’ouvrier à la
production de marchandises (des valeurs
d’usage de qualité) dont la
valeur d’échange sera réalisée,
sous forme-argent c’est-à-dire en
monnaie, sur le marché.
(c) Le
<temps nécessaire> n’est qu’une partie de la
journée de travail de l’ouvrier. Ce n’est donc pas le temps
<nécessaire> pour toucher son salaire, quotidien ou mensuel.
Toute la journée (légale) de travail est nécessaire pour
gagner le salaire nominal .
(d) Le <temps
nécessaire>, au sens de Marx, est le temps pendant
lequel l’ouvrier produit une quantité de valeur
équivalente à la valeur de la force de travail
. C’est le temps nécessaire pour produire les biens de
consommation nécessaires (loi d’airain des salaires)
à la reproduction de la force de travail. Il ne s’agit pas du
travail concret ou du travail utile de
chaque ouvrier mais d’une partie du travail social
affectée à la satisfaction d’un besoin
social particulier.
(e) Au-delà du <temps
nécessaire>, le temps de travail est du temps de travail extra ou
temps de sur-travail pendant lequel la dépense d’une
partie de la force de travail dont la
société dispose produit de la
plus-value. Cette dernière est la base des
revenus non-salariaux que sont le profit,
l’ intérêt et la rente.
Voir Le revenu des non-travailleurs forme un réseau
additionnel . Plus-value absolue .
Plus-value relative . Exploitation.
Domination.
Texte Les deux
référents de la valeur dans le discours de Marx. L’extension du quantum de valeur. A la Recherche des Déterminations
Économiques de la Valeur.
Temps ou sensations . (a) Une fille de treize
ans marche dans le désert de Somalie. Elle n’a ni eau ni
nourriture. Elle n’a aucune information sur sa
position. Elle n’a pas connaissance de la direction
à suivre. Elle sait seulement ce qu’elle veut fuir, le mariage
forcé. Le temps d’horloge ne compte pas. A
posteriori, pour évaluer la performance,
notre curiosité scientifique voudrait connaître
ce temps. Mais dans l’instant de l’action vitale, seule compte la
résultante des sensations. Même le temps pendant
lequel la survie (sans manger et sans boire) est possible est
relatif à l’espoir de vivre libre. En dehors de cette
hypothèse, le temps ne compte pas puisque la vie n’a pas de sens.
Le temps relatif (mort rapide ou mort lente) n’est pas
le rapport de deux temps d’horloge. Il est la manière dont
s’effectue la percolation des émotions . La
liberté ou la mort dans l’âme ou la
tentation du retour au nirvana du sein maternel.
C’est au cours
d’une de ces siestes que le lion m’a
réveillée. A ce moment-là, je me moquais de ma
liberté. Je voulais seulement rentrer chez moi, auprès de maman.
Plus que n’importe quelle nourriture ou boisson, ma
mère me manquait. Même s’il nous arrivait
souvent de passer un jour ou deux sans boire ni manger, je savais que je ne
pourrais pas survivre longtemps ainsi. Je me sentais très faible et
j’avais du mal à bouger; mes pieds étaient si
craquelés et si douloureux que chaque pas était un
véritable supplice. Quand le lion s’est assis en
face de moi en se léchant les babines, j’avais déjà
baissé les bras. J’accueillais cette mort rapide
comme une façon de mettre fin à mes souffrances. (Waris
Dirie , Fleur du désert , page 17)>>.
Voir Optimisme infantile . Voyage
cauchemardesque . Sens construit dans
l’instant . Le serpent .
Cléopâtre. Giampietrino.
Méfiance acquise .
Auteur
Créé le 16 Novembre 1997
Modifié le 22 Novembre 1999
Suite
Glossaire Détaillé, Lettre T, numéro
06
Lettre
U
Glossaire
Détaillé, Lettre U, numéro 01