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Glossaire Détaillé, Lettre P, numéro 35




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Glossaire Détaillé, Lettre P, numéro 34





Productivité, texte. (a) La productivité est la capacité de produire au-delà de sa propre reproduction. C’est la capacité de dégager un produit net . La productivité est la seule cause durable de la richesse. Elle est aussi la prétendue cause du chômage.

(b) La productivité est un phénomène incompréhensible en termes de valeur d’échange . Un concept rigoureux de productivité exige un raisonnement en termes de valeur d’usage . Il n’y a pas de définition possible de la productivité ailleurs que dans un projet donné, relativement à ses objectifs et en fonction de ses rejets associés.

(c) A défaut, pour le théoricien, dans l’abstraction, il faut se placer dans une hypothèse de reproduction du système productif. Dégage-t-il ou non un produit net . A quoi celui-ci est-il affecté ?

(d) Un travail productif est un travail qui économise plus de temps au client qu’il n’en coûte au fournisseur. Ce temps gagné peut être affecté à un nouveau travail productif. C’est ainsi que se développent les richesses au niveau global.

(e) Expliquer le chômage par la productivité est une contradiction dans les termes . Une productivité est source de richesses ou elle n’est pas une productivité. Une richesse réinvestie est source d’emploi ou elle n’est pas réinvestie mais dépensée de manière improductive. Le chômage provient soit d’une absence de productivité, soit d’une richesse temporaire (luxe) gaspillée de manière improductive.

(f) Un rapport récent de l’OCDE réfute la croyance erronée en une hausse générale de la productivité. On avait tendance à mesurer la productivité par l’augmentation du chômage, transformant le cauchemar en système de croyance.

(g) Par définition, une hausse globale de la productivité déplacerait les emplois sans produire de chômage durable. En fait, le chômage résulte d’une trop faible productivité globale .

(h) Le secteur tertiaire, dont le tertiaire relationnel , n’a pas une productivité suffisante pour abaisser le coût de notre mode de vie. Poussés par le mouvement des capitaux, les emplois se déplacent vers les pays à faibles salaires. Les marchandises reviennent vers les pays à fort niveau de vie. Ce mouvement met en évidence une productivité des pays riches inférieure à celle qu'ils s'attribuaient volontiers hier.

(i) Il y a une vingtaine d’années, un prix Nobel d'Économie, Wassily Léontieff, attribuait au travailleur américain une productivité très supérieure à celle de tous les autres. Il entendait ainsi nier l’ échange inégal entre pays industrialisés et pays sous-développés, au non de l’avantage universel du commerce international, selon la théorie des coûts comparatifs . Il masquait les phénomènes monétaires dont profitent les États-Unis du fait de l'usage du dollar comme monnaie internationale. S'il avait eu raison et s'il avait encore raison, les délocalisations dans les pays à bas salaires seraient totalement inexpliquables. Il faut donc admettre que notre productivité n'est pas celle que nous aimions croire.

Voir Productivité naturelle relative . Productivité masculine absolue . Crise de la totalité . Illusion de la productivité .


Productivité absolue . La productivité absolue est l’explication traditionnelle de la fertilité. La productivité absolue est la croyance en un pouvoir créateur .

(a) Pouvoir créateur divin. C’est la croyance en la possibilité de produire à partir de rien (Dieu invisible a créé le monde visible). Croyance en la possibilité d’une création ex nihilo . D’où les multiples cultes de la fertilité. D’abord attribuée à la femme (Gaia, Déméter, Perséphone) la fertilité fut ensuite celle du phallus.

(b) Pouvoir créateur des parents. La productivité absolue est la croyance en la possibilité de produire plus à partir de l’existant. C’est la croyance que l’enfant est produit par les parents à partir d’eux-mêmes et de rien d’autre. Cette hypothèse se trouvait dans les théories, encore récentes, de l'homoncule. C’est encore la théorie de la génération spontanée , à laquelle croyait encore Karl Marx au milieu du XIX ème siècle. Elle ne fut détruite qu’à la fin du XIX ème siècle par Pasteur.

(c) Parfois, pour ne pas dire souvent, ce pouvoir créateur est réservé au principe mâle. C’est la croyance en la productivité masculine absolue .

Voir L’avoir ou pas . Fétiche de la totalité. Fétichisme de la totalité. Formation du foetus . La femme n’est qu’un vase . Linos. Champ des moissonneurs . Hypothétiques ancêtres féminines . Hypothétiques ancêtres masculins . Plaisir trop violent . Érection du Pénis en Phallus .


Productivité et informatique . (a) L’informatique accroît la productivité et c’est même une des causes principales du chômage actuel. La preuve ? C’est qu’il y a du chômage massif et des ordinateurs partout. Telle est la rumeur populaire et tel est le dogme intangible. Mais rien ne confirme jamais que ce soit la réalité.

(b) Dans son livre “En attendant l’emploi...” (Le Seuil, Paris, Juin 1996), Philippe Séguin faisait référence à un rapport de l’OCDE. Celui-ci faisait état d’une productivité décroissante depuis plusieurs années. De fait, chaque année, depuis vingt ans, un organisme ou un autre se pose la question salutaire ou naïve: <<Les ordinateurs contribuent-ils à accroître la productivité ? (Jean-Pierre Cloutier, Chroniques de Cybérie, 8 Juin 1999)>>. Chaque fois, la réponse est négative ou très mitigée. On la publie, on y pense et puis on oublie.

(c) La dernière organisation réelle de taille mondiale à s’être posé la question est la BRI ou Banque des Règlements Internationaux. L'organisme de coordination des banques centrales donne la N-ème réponse dans son “Rapport annuel” pour l’exercice courant d’avril 1998 à mars 1999.

(d) Ceci n’est pas une catastrophe. Ou plutôt la nouvelle catastrophique, vite oubliée, ne concerne que les représentations. Elle pourrait perturber le spectacle décisionnel s’il n’était pas devenu une forme de folklore sans croyance. Ce qui importe, c’est que nous entrons dans un autre mode d’organisation du marché mondial . Pendant que les marchés financiers continuent à provoquer des bulles financières par leurs situations spéculatives , un vaste ensemble de réseaux socio-techniques se met en place dans lequel des pratiques de partenariat stratégique et de conception simultanée du produit et de l’usage commencent timidement à assurer une percolation des besoins.

(e) La nouvelle serait catastrophique si la productivité avait été ce que l’on croyait et qu’elle ne le soit plus. Mais elle ne l’a jamais été. Cette information, cette nouvelle, n’a pas de vertu pratique . Elle ne peut pas faire une connaissance réelle. Découvrir brutalement que la Terre était ronde puis qu’elle tournait autour du Soleil a posé un problème à quelques idéologues. Cela n’a pas fait tomber dans le ciel les habitants de l’hémisphère Sud. (J’habite au Nord, comme tout le monde et j’ai les pieds sur Terre, moi, Monsieur). Mais cela est préoccupant pour la vertu épistémologique de la science économique.

Voir Bellarmin. Giordano Bruno .

Web. Rapport BRI <http://www.bis.org/publ/ar99f.htm>

Chroniques de Cybérie <http://cyberie.webdo.ch/>.


Productivité globale , texte. (a) Une très classique erreur de composition consiste à croire qu’un ensemble de gains locaux de productivité donne un gain global de productivité ou un gain de productivité globale.

(b) Autant dire que les vols de pommes que je fais chez mon voisin et les vols de cerises qu’il fait chez moi nous enrichissent. Une productivité globale supposerait un projet global pour être définie et mesurée. Or, les tentatives de planification intégrale ont échoué et la croyance en la main invisible des marchés est un refus de tout projet global.

(c) La productivité globale est un concept pour des expériences de pensée. Il s’applique à la théorie de la valeur . Mais il ne peut pas s’appliquer à la théorie des prix . Il suppose une hypothèse de reproduction simple ou élargie.

(d) La productivité globale n’a aucune réalité statistique puisque les productivités partielles ne peuvent pas plus s’ajouter que les choux et les carottes de notre enfance.

Voir Productivité. Illusion de la productivité .


Productivité industrielle , texte. (a) L’emploi industriel se réduit, mais la croissance de la productivité industrielle exige de plus en plus d’emplois dans le secteur de la connaissance. Comme ces emplois sont peu productifs, leur coût semble prohibitif. Les gains de productivité industrielle ne suffisent pas à financer des activités immatérielles beaucoup trop coûteuses.

(b) Nous sommes collectivement dans la position du paysan qui, bien que se tuant au travail sur son araire, ne pouvait se payer une charrue produite à la ville. La baisse du prix des charrues, permise par une production accrue et rationalisée, a mis fin à ce cercle vicieux .

(c) Voilà un exemple de limite interne . Puisque nous butons sur une limite de ce type, nous devrons faire de même avec le nouveau secteur de la connaissance. Baisser les coûts, accroître la productivité.


Productivité masculine absolue , (/productivité naturelle relative), texte. (a) La productivité masculine absolue est un résidu de la croyance ancienne en une création ex nihilo , en un mouvement perpétuel (avant le Principe de Carnot ) ou en la possibilité d’une génération spontanée (avant Pasteur).

(b) Mais cette croyance ancienne est solidaire de la croyance en l’autonomie du verbe. Ces deux croyances produisent l’ illusion ethnique de l’autonomie de la culture par rapport à la nature. Cette croyance ancienne alimente le fantasme selon lequel le verbe se fait chair.

(c) La productivité naturelle relative mais réelle (produit net ) est niée au profit d’une productivité masculine absolue et fantasmatique (signifiant phallus , création ex nihilo).

(d) Dans ses manuscrits mathématiques sur la plus-value, le calcul différentiel et la formation du foetus (selon Descartes), Karl Marx lui-même n’a pas échappé à cette recherche d’une génération spontanée. Dans le domaine de la reproduction humaine, l’idée selon laquelle la femme n’est qu’un vase lui servait de support dans sa recherche d’une capacité productive, ex nihilo, propre à la force de travail de l’homme. Le travail créateur participe encore, chez Marx, au mythe de l’ homme sur-naturel .

Voir Amour du même . Pensée du même . Langage masculin . Méconnaissance de la différence des sexes . Economie du même . Culture sans nature .


Productivité naturelle relative , (/productivité masculine absolue), texte. (a) La productivité est un concept mystifié et mystificateur. Il n’y a pas de productivité absolue car il n’y a pas de création ex nihilo .

(b) Toute productivité reflète un point de vue particulier sur un processus dont les éléments sont solidaires et non séparables.

(c) La productivité d’un projet est fonction des rejets qui délimitent son périmètre.

(d) Si le réseau physique d’un système productif peut donner l’impression de dégager un produit net , c’est parce qu’il est dans une relation de sélection par rapport aux systèmes spontanés qui lui servent d’ organisation potentielle englobante.

(e) Cette convergence, cette solidarité des organisations réelles et des organisations potentielles (qui sont déjà-là et toujours-là avant et après chaque génération humaine ) est niée par l’ illusion ethnique .

(f) En affirmant une indépendance de la culture par rapport à la nature, l’ ethnie privilégie le verbe pour se construire une identité statique . L’alliance et la filiation constituent un tissu social dans lequel l’ethnie refoule la diversité individuelle et la productivité naturelle relative dont elle dépend.

Voir Productivité masculine absolue .


Produit. (a) Une fois conçu, un produit est un assemblage de pièces sur un support spatial.

(b) Mais avant d’être un produit conçu , il est un produit à concevoir .

(c) L’un et l’autre, la question (que faire ?) et la réponse (quoi faire), évoluent en même temps, au cours du processus de conception.

Théma Thématique des Produits en Conception.


Produit à concevoir . (a) Le produit à concevoir (ex ante) est un ensemble de fonctions à satisfaire et de contraintes à respecter.

(b) Elles constituent le cahier des charges de la conception et la définition fonctionnelle du ou des produits résultant.

(c) De multiples produits conçus peuvent résulter (ex post) d’un seul produit à concevoir, car la définition ex ante ne peut prévoir toutes les modalités et les bifurcations qui apparaissent au cours de la démarche opportuniste de conception.

(d) Un produit à concevoir est le fondateur potentiel d'une dynastie de produits conçus.

(e) Un produit à concevoir particulier est attaché et défini avec chaque produit conçu effectif.

Théma Thématique des Produits en Conception.

Texte Les Bases de Composants Mécaniques. Bases de composants paramétrés. Bases de composants simplifiés ou normalisées. Dynastie des 18 familles simples du levier. Mise en famille des composants. Modélisation géométrique fondamentale. Modélisation géométrique formelle des composants. Sommaire des “Bases de Composants Mécaniques”.


Produit conçu . (a) Un produit conçu est le résultat de la démarche opportuniste de la conception.

(b) Un produit conçu particulier est une des instances de la classe des produits (ex post) dérivés du produit à concevoir correspondant (ex ante).

(c) Un produit conçu est un assemblage de pièces.

(d) Représentations. Un produit conçu est représenté, symbolisé, imagé, soit par l’assemblage des pièces, soit par une pseudo-pièce.

(e) Chaque produit conçu résulte d’une synthèse particulière de fonctions et de contraintes. La forme extérieure du produit (modélisation formelle ) conçu masque cette synthèse (modélisation fondamentale ).

Théma Thématique des Produits en Conception.


Produit de formation , texte. (a) Un produit de formation (vendu ou délivré) est un stage, un manuel d’auto-formation ou une session d’enseignement assisté par ordinateur (EAO) visant à transmettre et à faire assimiler un contenu de connaissances par une population donnée, selon un processus pédagogique adapté aux objectifs et aux circonstances (coûts, délais, disponibilités).

(b) Un produit de formation peut aussi bien être un composant (stage, manuel, session) qu’un ensemble structuré de composants.

(c) Autrement dit, un produit de formation complexe est construit comme un ensemble de produits de formation simples.

Voir Récursivité. Mémoire énergétique et signifiante . Oubli des contenus syntaxiques . Mémoire des contenus sémantiques .

Texte L’Apprentissage Individuel. L’Apprentissage Organisationnel. La Mémoire Organisationnelle.





* Auteur


Hubert Houdoy



Créé le 23 Juillet 1999

Modifié le 13 Novembre 1999





* Suite


Glossaire Détaillé, Lettre P, numéro 36





Lettre Q


Glossaire Détaillé, Lettre Q, numéro 01


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Mise à jour: 24/12/1999