illustration

Réseau d'Activités à Distance

rad2000.free.fr

Sommaire


Vous lisez

http://rad2000.free.fr/aspemort.htm

Thématique, Aspects de la Mort


Acceptation de la mort, texte, L'acceptation de la mort, comme limite du projet personnel de l'individu Robinson et du projet collectif de l'organisation Crusoé est la clef de l'ouverture à la globalité. L'acceptation de la globalité est la conscience de la précarité. Le constat de la mortalité est l'antidote à toute tentation de la totalité. Faute de clôture et de totalisation, le projet de l'organisation ne peut pas primer sur celui de l'individu. La relation des projets n'est pas une hiérarchie. La topologie des organisations réelles n'est pas un emboîtement. Les projets sont alors au même niveau. Le critère de sélection, pour les inscrire dans la diachronie, est la capacité de les combiner dans un parcours narratif, dans un procès syntagmatique, selon le principe de la présupposition. Les éléments présupposés doivent être antérieurs aux éléments présupposants. La logique de construction des projets et des organisations est celle de la valeur d'usage. Nous la voyons se développer avec les partenariats et les organisations virtuelles.

Voir Mortel. Mort de la chair. Mort du verbe. Accepter de vivre.

Accepter de vivre, texte, ouverture au réel. Chaque activité, fut-elle aussi légère que la parole, se passe matériellement dans la nature. Aucune activité n'est possible sans la matière naturelle. Toute activité a un support, un lieu et un minimum de matière première. Notre vie est un don corporel de la nature. Accepter de vivre, c'est accepter de recevoir ce don: ses ressources et ses contraintes. Mais le seul contre-don correspondant implique notre mort: le retour à la terre mère. Accepter la perspective de mourir, c'est admettre la nécessité du contre-don, c'est accepter le don, c'est accepter qu'il y eut un don. Notre corps retournera inévitablement dans la nature. Pourtant, bien des pratiques symboliques, sociales ou religieuses, tentent de nous cacher cette fatalité. Le mythe d'Oedipe affirme cette nécessité. Mais il cache, métaphoriquement, son domaine de validité.

Voir Acceptation de la mort. Mortel. Heureux mortel. Mort de la chair. Mort du verbe.

Amour de la vie, texte, "l'allégresse ou amour du réel, si elle est indifférente à tout objet particulier, est cependant attachée à un objet propre, qui englobe d'ailleurs tous les objets existants et tous les objets possibles: le fait ontologique, le fait que le réel existe, qu'il y ait quelque chose plutôt que rien. Mais elle n'est liée à aucun autre objet. Elle ne se confond pas, par exemple, avec l'amour de la vie. La vie n'est qu'un aspect du réel: une variété de la mort, comme le dit Nietzsche, une variété très rare sans doute, mais cela ne suffit pas à l'ériger en objet privilégié de l'amour. Bien entendu, l'amour du réel implique l'amour de la vie. Mais pas le contraire: l'amour de la vie, à lui seul, est un sentiment invalide, vulnérable parce qu'attaché à l'exception. L'allégresse aime la vie parce qu'elle aime le réel; pas le réel parce qu'elle aime la vie. (Clément Rosset, Le Réel, p. 78)".

Aptitude à vivre, texte. Par l'énergie, la confiance et la motivation qu'elle donne, l'aptitude à aimer (réunion du désir et de la tendresse) est la base d'une aptitude à vivre. Pour que la vie soit riche de vécus et d'expériences, ouverte et financièrement autonome, il faut adjoindre à l'énergie motrice de l'aptitude à aimer les compétences et l'ouverture sociale (marchande ou non-marchande) d'une aptitude à travailler.

Voir Mort sociale. Renaissance. Chemin de Renaissance.

Chant des émotions, texte. Le chant des émotions est la formulation, par des mots d'amour, de ce réveil des sentiments qui manifeste que la personne cassée par les crises amorce un chemin de renaissance. Le chant des émotions est l'expression, dans l'intimité, d'une première parole de vérité. Elle ne doit rien au discours officiel. Elle assure la percolation des émotions. Elle fait taire les bruits du corps en assurant une première formulation de ce qui semblait indicible ou inexprimable. Il faudra trouver d'autres langages, d'autres sémiotiques pour tenir cette parole en public. Mais, qu'importe. Demain est un autre jour. Il y a déjà un germe de bonheur, ici et maintenant. Un sujet prend conscience de lui-même dans la présence. Ce qui importe avec l'apparition du chant des émotions, c'est l'émergence d'un processus de renaissance.

Voir Dicible. Audible. Inaudible. Mort du verbe. Langage du corps. Sémiotique corporelle.

Chemin de renaissance, (/parcours de recrutement), texte. Chemin qui va de la mort sociale à la possibilité d'une inclusion économique. La renaissance est le recouvrement de l'énergie vitale. La personne cassée doit trouver un chemin de renaissance avant la course d'obstacles de la recherche d'emploi. En somme, avant l'aptitude à travailler, il s'agit de retrouver l'aptitude à aimer:

Ce chemin sera un parcours de restauration progressive des composantes de l'amour. Mais le chemin de renaissance n'est pas le parcours inverse de la descente aux enfers qui conduisit à la mort sociale. Les phénomènes psychologiques ne se déroulent pas dans un monde euclidien (plan, continu, infini), homogène (ayant la même composition ou texture en tout point) et isotrope (ayant les mêmes propriétés dans toutes les directions et tous les sens). Le processus pour retrouver confiance n'est pas le symétrique du processus (inconnu, inconscient) de la perte de confiance. Retrouver du travail n'est pas faire à reculons le chemin par lequel le licencié est sorti du bureau ou de l'atelier. La recherche du travail et son éventuelle obtention ne peuvent suffire à restaurer ce que la perte du travail a entraîné comme conséquences. Car la crise du travail, dans le monde économique ou la sphère marchande, s'accompagne d'une crise des relations dans la société (famille, voisinage, associations, vie publique, vie politique, Etat) que les parcours de recrutement ne savent pas résoudre. Par contre, les recruteurs et leurs intermédiaires sont enclins à la prudence, voire aux soupçons, quand il s'agit de recruter des chômeurs de longue durée, des RMIstes (le mot manque d'élégance, mais correspond à une réalité et à un usage courant). Preuve que la société SAIT toujours ce qu'elle n'accepte pas de DIRE ou de VOIR.

Voir Philosophie tragique.

Chômage, Voir Thématique, Chômage

Chômage, texte, drame humain, catastrophe économique, résultant d'une recherche locale de productivité au détriment de la productivité globale. Une hausse globale de productivité déplace le travail, exige une reconversion mais ne peut provoquer de chômage. Le chômage n'est pas une fatalité technologique. Il est la conséquence d'une mauvaise compréhension des phénomènes de productivité et de développement économique. Il est accentué par la crise de la grande entreprise.

Voir Théories du Chômage. Exclusion. Mort sociale. Renaissance. Chemin de renaissance.

De vie ou de mort, texte. Pour Robinson Crusoé, le rapport avec la nature est quotidien, permanent, précis, pratique. Il est, pour lui, une question de vie ou de mort. Or il est plus rare qu'en société, marquée par les divisions politique, sociale et technique du travail, le contact avec la nature soit si direct et si déterminant. La question de la vie et de la mort est bien la caractéristique de l'individu. L'opposition paradigmatique vie/mort est au coeur de l'univers idiolectal (personnel). Tandis que l'opposition nature/culture, plus artificielle, est au coeur de l'univers sociolectal (collectif).

Voir Éternité. Illusion ethnique.

Descente aux enfers, texte. Chemin de l'exclusion économique pour un individu. Processus psycho-sociologique de régression. Il produit des personnes cassées par la crise du travail et la crise des relations. Chemin passant par le licenciement et conduisant plus ou moins rapidement, plus ou moins complètement à la mort sociale de l'exclusion. Cette mort sociale se complique d'une mort du verbe dans la mesure où ce vécu, déjà difficilement dicible, ne peut pas être entendu par la société. D'où la très grande difficulté, pour la personne cassée, de produire un discours audible par les autres. Il n'est pas surprenant que la mort de la chair paraisse plus douce que cette mort sociale doublée d'une mort du verbe. D'où la prise en compte rationnelle de la possibilité de la mort (faim, froid, maladie) et de celle du suicide. Le discours de la société sur elle-même est beaucoup trop tourné vers le spectacle social pour fournir les bases d'un discours anti-suicidaire à opposer à celui qui connaît le descente aux enfers. Or l'expérience de la mort (envisagée froidement et sereinement, au même titre que la vie) est productrice de sujets. Seules des relations de sujet à sujet peuvent mettre fin à la descente aux enfers et amorcer le processus de la renaissance.

Voir Chemin de renaissance. Aptitude à travailler. Aptitude à vivre. Aptitude à aimer.

Destin, texte, (1) Puissance qui, selon certaines croyances, réglerait la vie des hommes et le cours des événements. (2) Le sort particulier d'une personne ou d'une chose.

Voir Oedipe. Sisyphe. Heureux mortel. Déterminisme.

Discours anti-suicidaire, texte. Discours logique, cohérent et pertinent, capable de libérer l'esprit de celui qui se pose la question du suicide, voire de dissuader le candidat au suicide de mettre son projet à exécution.

Exclusions. Même si le résultat tend à être le même pour la personne exclue (mort sociale, mort du verbe), il est utile de distinguer deux formes ou deux sources de l'exclusion:

Voir Mobbing. Bizutage. Harcèlement. Conformisme. Hiérarchie. Domination. Individu normal. Gens normaux. Personne cassée. Descente aux enfers. Renaissance. Chemin de renaissance. Silences et Bruits. Normalité comme soumission. Domination comme principe.

Heureux mortel, texte. L'individu Robinson se sait mortel, mais il est heureux. Il échappe ainsi au supplice de la mémoire de Sisyphe. Il crée l'organisation Crusoé pour élargir son horizon. Elle est le contraire de l'ethnie qui lui offrait l'éternité en échange du conformisme et de la filiation. L'organisation Crusoé est attachée à l'île. Elle est le symbole de la solidarité du nomade et des systèmes naturels. Elle est l'amorce des réseaux socio-techniques. Elle est vouée à la convergence des organisations réelles et potentielles. Elle pourra survivre au départ et à la mort de Robinson. Sinon, elle aura été le but et le cadre de son action. L'individu Robinson redevient alors un nomade. Mais il n'est plus le vagabond errant deçà delà, sur les mers du globe ou sur la plage de l'île du désespoir. Il est lié à la nature déjà-là et toujours-là. Il participe à sa mise en valeur. Comme le compagnon du Devoir du Tour de France, son nomadisme est le moyen de la mise en valeur de ses compétences. L'organisation Crusoé n'est pas une institution sociologique. Tant qu'il est seul (27 ans), c'est une instance psychique. Faute de filiation, l'organisation ne prétend pas à l'éternité. Robinson admet l'île, et non pas l'ethnie, comme plus durable que lui. C'est pourquoi elle est non-appropriable. Elle ne sera pas sa possession ni sa propriété. Il n'y a pas de bonheur dans la possession. Pourtant l'île est aménageable. Le but de l'organisation Crusoé est la mise en valeur de l'île de Robinson et la mise en valeur de l'individu Robinson. Contrairement à l'ethnie qui cherche le développement de la culture (signifiant phallus) contre la nature et par la soumission des individus, l'organisation Crusoé cherche la mise en valeur mutuelle de la nature et de l'individu. Le terme de médiation s'applique beaucoup mieux à l'organisation Crusoé qu'à l'ethnie, quand il s'agit de décrire le niveau intermédiaire entre l'individu et l'Univers. Entre le bonheur et l'éternité, il faut choisir. Mais la seule affectation rationnelle c'est de laisser le bonheur à l'individu mortel et de reconnaître à la nature ce don du réel d'être à la fois déjà-là et toujours-là. Notre liberté nous permet de faire le choix inverse, absurde, celui du totalitarisme. Reconnaissons au réel sa belle idiotie. Mais ne nous comportons pas comme des imbéciles heureux.

Historicité, fait de changer au cours de l'histoire. Fait d'être mortel. Fait d'émerger à un moment donné, de ne pas avoir toujours été. Fait de dépendre d'autre chose que de soi, dans une succession causale et chronologique. Le principe d'éternité des institutions est le moyen par lequel la culture et l'ethnie prétendent échapper tant à la nature qu'à la mort.

Voir Illusion ethnique.

Horizon charnel, (/horizon verbal), (/horizon relais), texte, horizon, toujours trop proche, de la chair ou de l'individu mortel. Source de beaucoup de nos peurs. D'autant que notre culture, par son inauguration, a fait le vide autour d'elle, en niant le chaos structurant.

Voir Chaos et philosophie. Mort de la chair.

Inexprimable, texte. Quand un vécu nous semble inexprimable, il importe de savoir s'il est indicible par soi-même ou s'il est inaudible par les autres. Le silence des mots est normal. Il n'est pas définitif. Il ne doit surtout pas devenir le silence de la pensée ni le silence des sentiments. Car c'est alors que se développent les bruits du corps pour l'individu. L'Histoire nous montre qu'ils sont suivis par les bruits de la foule, la fureur des armes et l'horreur des camps. Pour éviter le silence de la pensée et les bruits du corps, il faut rendre le vécu personnel exprimable. C'est le but de l'écriture remède, face à soi-même. C'est aussi le but des ateliers d'écriture locaux ou à distance, avec d'autres. L'indicible devient dicible. Puis la parole de vérité devient audible. C'est le seul moyen de soulager la mémoire corporelle de sa souffrance. On transforme ainsi le vécu en une expérience dont on peut tirer la leçon, pour soi et pour d'autres.

Voir Vie. Mort. Mort sociale. Mort du verbe. Mort de la chair. Discours anti-suicidaire. Discours de vérité.

Mélancolie, texte, "terme souvent employé, en psychiatrie clinique, comme synonyme de dépression et appartenant au vocabulaire de la plus ancienne tradition médicale. Tout en reconnaissant que la mélancolie n'est pas sans rapport avec la dépression, la psychanalyse s'attache à spécifier un processus mélancolique qui, à certains égards, se présente comme un travail de deuil. Dans la mélancolie, on assiste à un appauvrissement du sentiment de soi et on constate l'importance des expressions d'auto-accusation. Abraham a souligné les facteurs d'analité et d'oralité (cannibalisme) qui interviennent dans la mélancolie. (Fédida, p. 174)".

Voir Dépression. Deuil. Névrose d'abandon. Moi idéal.

Mémoire de Sisyphe, texte. L'individu est mortel. Au niveau individuel, la grande question est l'opposition idiolectale entre vie et mort. Le chemin nécessaire, fatal. Cette relation définit l'univers idiolectal de la personnalité. C'est pourquoi il est facile de rapprocher le parcours d'Oedipe du mythe de Sisyphe. Deux hommes de Corinthe. Pour avoir, temporairement, fait échapper les hommes à la mort, Sisyphe est condamné par Zeus à remonter un rocher au sommet du Tartare. A chaque voyage Sisyphe est une nouvelle génération humaine, un nouvel Oedipe, mais avec le souvenir pesant de toutes les précédentes. Contrairement à Sisyphe, pour notre soulagement, la mort déchargera chacun de nous de son fardeau. La vie le confiera à d'autres, allégé par l'absence de mémoire. L'un et l'autre mythes nous parlent de l'homme. Sa liberté, son intelligence, les conditions de sa connaissance, les contraintes de sa liberté. La damnation de Sisyphe, c'est l'impossibilité de l'oubli, l'absence de la mort. La connaissance n'a pas l'occasion de se reconstituer, sous d'autres formes, dans d'autres esprits. Sur le Tartare, avec son rocher, Sisyphe est seul et immortel. Zeus l'oblige à méditer sur la nécessité de la mort pour les humains. Il est face à sa mémoire. Condamné à la reproduction identique du code, à l'impossible évolution des connaissances faute de transmission sous la forme d'informations. Le supplice de la mémoire de Sisyphe. Comme dans la réplication de l'ADN, la transmission des connaissances est la seule occasion de leur évolution.

Voir Mémoire des connaissances.

Meurtre du père, texte. Dans le cas de Robinson Crusoé, comme dans bien d'autres, les connaissances du père, acquises par la dure expérience des responsabilités, sont restées lettres mortes. Ce n'est pas faute de transmission des informations. Le père Crusoé a eu le temps de les rabâcher ses conseils, avant que son dernier fils ne prenne la mer. Mais là n'est pas la question. Ce meurtre du père est inévitable. Il n'est pas accidentel. Il est nécessaire. Car les conseils du père, si pertinents soient-ils, doivent passer par le filtre des connaissances du fils. Et les premières connaissances du fils, se structurent de l'intérieur. Elles structureront les suivantes, contrairement à l'idée de la "table rase". Les connaissances du fils résultent du contact avec la matière ou la réalité empirique. Autrement dit, la connaissance ne s'acquiert qu'au contact du corps de la nature mère. Le fils ne tue pas le père pour posséder la mère. Le fils traduit le discours du père dans un système paradigmatique dont la structure s'élabore à partir de sa connaissance du corps de la mère. L'idéalisme phallique de l'esprit dominant la matière, initié par la prohibition de l'inceste et le pouvoir masculin est contredit là où il serait le plus important qu'il soit vrai: l'acquisition de la connaissance. C'est toute l'importance du niveau sensori-moteur dans le développement cognitif. "Piaget, traître, les phallocrates auront ta peau !". Tout au plus, les connaissances du fils peuvent-elles rencontrer les paroles du père et les reconnaître, quand elles cherchent à se formuler sur l'axe syntagmatique. Le meurtre du père par l'apprentissage réel du fils n'est jamais que l'inanité du signifiant phallus. La prétention du phallus à inséminer directement les cerveaux. C'est le mythe de la connaissance biblique. Cette forme d'Auctoritas n'est pas sans lien avec la pédophilie. Elle se prend facilement pour une forme de pédagogie. Certains se souviennent peut-être d'une émission Apostrophe de Bernard Pivot pendant laquelle la journaliste et écrivain canadienne Denise Bombardier avait fortement apostrophé et violemment contesté les prétentions initiatiques des amours particulières de Gabriel Matznef. Ce qui ne veut pas dire, bien au contraire, que l'amour ne soit pas, avec le travail, une des deux sources de la connaissance. C'est d'ailleurs pourquoi nous regroupons ces deux termes sous le vocable plus général d'activités. Cette interprétation du meurtre du père s'appuie sur l'homosexualité de Laïos. N'oublions pas que c'est le crime pédophile commis par Laïos sur Chrysippos qui provoqua la malédiction d'Héra, déesse du couple, sur la descendance mâle de Laïos. Pélops l'avait invoquée car Laïos avait commis un double crime à ses yeux. Reçu et protégé à la cour de Pise, Laïos avait enfreint les règles sacrées de l'hospitalité en enlevant le fils de son hôte. Chargé de l'éducation équestre de Chrysippos, Laïos avait abusé de son autorité morale et pédagogique pour détourner l'enfant qui se pendit.

Mise à mort rituelle, mise à mort réelle selon un code défini par la société (guillotine, chaise électrique, pendaison, crucifixion) ou simulacre de la mort. L'absence de la mort de la chair peut conduire à minorer l'importance de la mise à mort rituelle. Pourtant, la mise à mort rituelle est la mort du corps virtuel de l'individu concerné. C'est sa personnalité ou son identité, sa différence que l'on cherche à détruire. Pour restaurer une image pure des corps pleins des membres de la totalité. La victime de la mise à mort rituelle est toujours un bouc émissaire ou une victime expiatoire. On "la charge des péchés d'Israël". Il s'agit de purifier l'ethnie. La mise à mort rituelle protège, réaffirme et perpétue l'illusion ethnique de la pureté de la culture et de sa distance/coupure d'avec la nature. Les formes de mise à mort rituelle sont très nombreuses: mobbing, bizutage, torture (Gestapo, Algérie), viol, massacres d'innocents (Algérie), attentats aveugles, refus de sépulture (Créon envers Polynice), violation de sépulture (cimetière juif de Carpentras), dégradation personnelle (suppression des marques de hiérarchie de cette peau d'inscription qu'est l'uniforme militaire), dégradation matérielle (casse, vandalisme, tag, graffitis obscènes) pour atteindre le propriétaire ou l'occupant des lieux, effacement des noms ou des images (bannissement, autodafé).

Mort, (/vie), texte, "Mort est le terme négatif de la catégorie vie/mort, considérée comme hypothético-universelle et susceptible, de ce fait, d'être utilisée comme une première articulation de l'univers sémantique individuel. Tout comme la catégorie culture/nature, appelée à jouer le même rôle dans l'univers collectif, la catégorie vie/mort est dépourvue de tout autre investissement sémantique. (Greimas, Courtès, p. 237)".

Voir Présent.

Mort de la chair, (/mort du verbe). La mort de la chair est la seule qui soit complète et inéluctable pour l'individu. Elle manifeste son appartenance à la matière. "Souviens-toi que tu es poussière et que tu redeviendras poussière". Poussière d'étoiles, bien-sûr. Cette matière sera reprise dans d'autres cycles, malgré ce que veulent/peuvent nous cacher les rites de la sépulture. Mais cette mort n'est que la forme extrême d'un renouvellement quotidien de la matière des tissus. La mort absolue de la chair de chaque individu n'est ni la mort de la matière ni la disparition du réel. Pour Robinson Crusoé, la mort de la chair est celle de l'individu Robinson. Peu importe qu'elle ait lieu sur l'île ou ailleurs. Robinson l'accepte comme un heureux mortel. Car elle n'est, justement, que la mort de la chair, donc, pas la pire. Ce qui importe, selon Gabrielle Roy, à l'heure de mourir, c'est de se souvenir d'un bonheur. Or Robinson a réussi à connaître le bonheur sur l'île du désespoir. Il y a fallu le dialogue du verbe et de la chair, par la méditation, le travail et l'amour dans l'organisation Crusoé.

Voir Mortel. Heureux mortel. Sisyphe. Idiotie du réel. Allégresse. Présent.

Mort du réel, texte, le réel étant, avant tout, le fait qu'il y ait quelque chose plutôt que rien, l'allégresse ou l'amour du réel survit à la mort de chacun des éléments du réel.

-<<Car l'amour du réel est indépendant de la mort du réel. Le réel n'est pas ce qui se conserve mais ce qui à chaque instant est présent, offrande de l'être sur fond d'éventuel non-être qui ne vaut que dans l'instant où il est, pas en tant qu'il a été ou pourrait être dans l'avenir. Aussi la disparition des témoignages du réel, si beaux ou si éminents soient-ils, est-elle finalement indifférente puisqu'elle n'affecte pas le réel lui-même, fondement de toute valeur et de toute beauté. (Clément Rosset, Le Réel, p. 79)>>.

Voir Présent.

Mort du verbe, (/mort de la chair). Ennui, "c'est mortel". La mort du verbe, en chaque individu, est toujours présente et jamais complète.

Voir Oedipe. Apprendre de mes parents. Lieu commun. Présent. Présence. Renaissance. Bizutage. Mobbing.

Mort sociale, texte. Toute exclusion est une mort sociale. En effet, la personne cassée par la crise du travail et la crise des relations connaît une descente aux enfers.

Nous pouvons distinguer entre plusieurs exclusions:

Les étapes, les formes, les composantes et les aspects de cette exclusion sont multiples.

Il s'agit:

Pour la théorie classique, le chômage massif et durable que nous constatons ne peut pas exister. La prétendue science économique tient un discours de vérité à partir de simples conjectures qui n'ont même pas les caractéristiques de la réfutabilité scientifique. Ce discours clos de la théorie économique est lourd de conséquences:

Ce qui est dit, même ou surtout en période d'élections, n'est pas ce qui est vécu. C'est pourquoi les chômeurs, bien que constituant la catégorie sociale la plus nombreuse, sont les moins entendus. Leur premier mouvement est apparu à la fin de 1997.

Individuellement, malgré les discours de la société sur elle-même, le chômage est vécu comme une mort sociale. Il est comparable à l'immigration contrainte, au bannissement. Le chômage est donc une mort, une descente aux enfers dont il faut revenir. La problématique de cette renaissance doit être bien comprise:

Voir Mort. Vie. Univers sémantique individuel. Atelier d'écriture. Ateliers de créativités. Silence de la pensée. Bruit de la foule. Fureur des armes. Horreur des camps.

Mortel, texte. C'est parce que l'individu est un élément du réel et donc mortel qu'il est un lieu de cohabitation, provisoire et problématique, du verbe et de la chair. C'est parce que l'ethnie est imaginaire, totalement présente dans le verbe, qu'on peut la prendre pour une totalité éternelle. Cette mortalité programmée ne disqualifie nullement l'individu pour être sujet et acteur de sa propre vie. C'est même une question de vie ou de mort. Car la nature, comme les sujets individuels, est en perpétuelle évolution. Il n'est d'éternel que le changement. La trialectique retrace la double construction: (1) du sujet comme nomade moderne et (2) des réseaux socio-techniques comme prolongation des systèmes spontanés et devenir des organisations réelles. Au lieu que les ethnies soient les sujets imaginaires d'une identité statique ou paranoïaque, les individus sont les sujets réels d'une identité dynamique et provisoire. Contrairement à la nation éternelle (le génie français, l'organisation allemande, l'âme russe) et ses projets d'empires, d'hommes nouveaux ou de Reich pour mille ans, l'individu est mortel et se sait mortel. C'est pourquoi il est un nomade moderne sur des réseaux socio-techniques qui dépassent largement son horizon individuel.

Voir Mémoire de Sisyphe. Individu Robinson. Organisation Crusoé. Ile de Robinson. Bonheur. Acceptation de la mort. Thématique, Aspects de la Mort.

Motivation, texte, capacité personnelle de s'intéresser à son travail et de vouloir l'améliorer. La motivation est un phénomène interne ou endogène. Il peut exister des mesures incitatives, mais pas de mesures motivantes. Contrairement à une opinion courante, on ne peut que démotiver les gens. Ils se motivent eux-mêmes.

Voir Culture d'entreprise, Autonomie. Motivation sociale. Énergie affective. Renaissance. Chemin de renaissance. Aptitude à travailler. Aptitude à aimer. Aptitude à vivre. Question de la mort. Question du suicide.

Question de la mort, texte. Question traditionnellement éludée par l'illusion ethnique. Question délibérément niée par l'illusion d'éternité qu'offrent certaines institutions. Pourtant, cette question est réelle. La vie et la mort participent au même cycle naturel. Mais, justement, la culture prétend masquer cette nature. D'où un considérable bavardage social, naïf ou sophistiqué. Malgré le spectacle social des corps pleins et les discours que la société produit sur elle-même, la question de la mort ne peut pas être éludée par tous. La question de la mort se pose à tous les exclus. D'où une faille dans la totalité. En effet, les alternances d'inclusion (embauche) et d'exclusion (licenciements) des marchés économiques ne garantissent pas la reproduction ni la survie de toute la population. Il n'y a pas de loi de reproduction automatique de la société. L'éventualité de mourir de faim, de froid, d'abandon ou de maladie, même dans les économies riches, est la question actuelle de la mort. Au cours de sa descente aux enfers, la personne cassée par la crise du travail et la crise des relations se la pose de plus en plus souvent. L'irruption de la question de la mort est la faillite du corps plein. Cette image sociale du corps de l'individu est produite et soutenue par les institutions. C'est pourquoi cette question ne peut être entendue par les mêmes institutions ni par les individus conformes (les gens normaux qui croient que des gens normaux puissent exister). C'est ainsi que la mort sociale se redouble d'une mort du verbe. Il arrive que la mort de la chair paraisse plus douce que la mort du verbe. D'où la question du suicide.

Question du suicide, texte. Question difficile dont la réponse serait beaucoup plus simple si seulement la position du problème et l'interrogation pouvaient être formulées.

Voir Atelier d'écriture. Ateliers de créativités.

Renaissance, texte, l'art thérapie, la méditation, le travail amoureux, l'art d'aimer, la psychanalyse, etc, sont des méthodes facilitant la renaissance des personnes cassées par le chômage, la drogue, le mobbing, le bizutage, le harcèlement sexuel ou toute autre forme d'exclusion.

Voir Harcèlement. Inclusion. Écriture remède. Chemin de renaissance. Silence des mots. Silence de la pensée. Silence des sentiments. Bruits du corps.

Vie, (/mort), texte, "(1) Vie est le terme positif de la catégorie sémantique vie/mort que nous proposons de considérer comme hypothético-universelle, estimant qu'elle est susceptible de fournir une première articulation de l'univers sémantique individuel, correspondant à la catégorie culture/nature (pour l'univers sémantique social). En ce sens, vie/mort, dont l'axe sémantique peut être dénommé "existence", est à considérer comme une structure élémentaire thématique.

(2) La catégorie vie/mort est susceptible d'être connotée par la catégorie thymique. Leur homologation canonique consiste dans le couplage des termes positifs vie + euphorie et négatifs mort + dysphorie, mais la prise en charge idiolectale de ces catégories permet d'envisager une combinatoire d'homologations possibles (vie + dysphorie ou vie + aphorie, par exemple) qui déterminent l'originalité sémantique. (Greimas, Courtès, p. 420)".


* Compléments

"Elle meurt pas la mort" est une cassette vidéo sur le thème délicat de la mort. Elle est réalisée par Marinca Villanova et produite par La Cathode. Une série de questions sont évoquées par des enfants, à partir d'un conte de Marie-Isabelle Murat. Les acteurs sont les enfants de l'école maternelle Jean Lolive à Pantin (France).

On peut commander la cassette (durée 26 minutes) pour 250 Francs Français plus les frais de port (30 F), auprès de:

La Cathode

119 rue Pierre Semard

France 93000 Bobigny

Tel: (+33) 01 48 30 81 60

Fax: (+33) 01 48 30 81 26

E-mail: la.cathode@wanadoo.fr

Hubert Houdoy

Créé le 14 Octobre 1998

Modifié le 29 Octobre 1998


Ce document est appelé à connaître des modifications.

Envoyez à:

le message:

"Merci de m'avertir des modifications à Thématique, Aspects de la Mort"


* Définitions

Les termes en gras sont définis dans le glossaire alphabétique du Réseau d'Activités à Distance.


* Retours
* Pour votre prochaine visite

Quoi de Neuf sur le Réseau d'Activités à Distance?


Reproduction interdite
Association R.A.D. - Chez M.Houdoy - 18, rue Raoul Follereau - 42600 Montbrison - FRANCE.
* Fax: 04 77 96 03 09
Mise à jour: 16/07/2003